Orsolya Bathory

Orsolya est née en 1918 dans l'empire Austro-Hongrois. Il est aussi pertinent de dire qu'elle n'en connaîtra rien, de cet empire. A ce moment-là, les têtes couronnées tombées comme des mouches, on remaniait son pays, on le divisait.
La famille Bathory, proche de la noblesse, regarde le spectacle, impuissante.

Toute son enfance, on aura inculqué à la jeune Orsolya des principes de tolérance et d'amour de son prochain. Autant dire qu'une jeune fille aux idéaux idylliques faisait tâche au milieu de l'austérité de Durmstrang. Mais la jeune fille, une fois choisie pour grossir les rangs de la maison Kostein, fera preuve de très grandes qualités de travail.
Elle a toujours été plus ou moins « étrange », toujours souriante, à s'inventer des histoires et répondre à côté de la plaque. Sa réputation fut vite faite. Sous l'impulsion de ses parents, elle décida de devenir auror pour le ministère de la magie Hongrois, pour faire régner l'ordre.

Dès son plus jeune âge, elle vit défiler chez elle maintes et maintes familles plus importantes les unes que les autres, souvent des lignées illustres de vampire qui venaient appuyer leur soutient à sa famille qui avait fait le serment de les protéger.
Là, elle fit notamment connaissance avec la famille Byron, et plus précisément la petite fille : Pearl Byron. Bon, petite, elle était tout de même plus âgée de quatre ans que Orsolya, mais celle-ci lui a toujours trouvé une aura qui lui a plu. Elle ne se voyaient que pendant les diners et les soirées que leurs familles passaient ensemble, et c'est vrai qu'Orsolya aurait voulu s'en faire une amie plus intime. Elle n'aura pas le temps.

Une fois sortie de Durmstrang, elle rencontrera un homme, lors de sa formation pour devenir auror.
Ils partagèrent un amour tendre, du moins, du côté d'Orsolya. De cet amour coupable hors mariage, caché aux yeux de tous, le jeune femme d'à peine dix-huit ans se retrouva à porter son premier enfant. Euphorique, plus heureuse qu'elle ne l'a jamais été, elle courut annoncer la nouvelle à ses parents... Qui ne la prirent pas de la même façon. Il rejetèrent leur fille et ses mœurs légères. Quand elle annonça au père qu'il allait le devenir, ce fut à peu de choses près la même réponse qu'elle reçut. Atterrée, elle resta sous le toit de ses parents à condition qu'ils ne la voit pas et qu'elle déménage dès que sa grossesse sera mené à terme.
Cependant, Orsolya ne supportera pas longtemps la tension ambiante et décidera de partir d'elle-même. Pour quelques mois seulement. Mais ces quelques mois laisseront place à une plus grande tragédie.

Nous sommes en 1936. Le pays est en crise, les partisans conservateurs prennent leurs places dans les ministères clés, la Hongrie ne va pas bien. Des mouvements de manifestation secouent les rues et au milieu de tout ça, une fille-mère essaye de se trouver une place. Orsolya vit chichement, mais elle vit, et ça lui plaît.
Seulement, un jour, dans l'artère principale de Budapest, une manifestation musclée éclate. Orsolya n'est pas prudente, car elle n'a rien vu.
Sans vraiment comprendre ce qui lui arrive, elle se retrouve emmêlée dans une rixe de rue entre les civils et les forces de l'ordre. Les coups, les blessures et le sang. Du sang. Entre ses jambes. Et à partir de là, c'est flou. Tout est flou, et ce ne sera plus jamais clair. L'esprit d'Orsolya s'en est allé depuis qu'elle a perdu son enfant.

Alitée pendant des semaines, elle sera, sans même en avoir conscience, récupérée par sa famille qui, le cœur brisé, ne peut voir l'une de leur fille souffrir de cette façon, mais il est déjà trop tard.
Elle sera placée sous la garde d'une gouvernante pour éviter que ses délires hallucinatoires des premières semaines ne la pousse à se blesser ou qu'elle n'avale sa langue. Au bout d'un bon mois de soin, sa situation, si bien mentale que physique, se stabilise. Mais ce n'est pas encore ça. Elle regarde dans le vide en souriant pendant des heures, il semble qu'elle n'a jamais entendu parlé de l'homme qui aurait été le père de son enfant, et elle parle aux objets. On espère qu'elle guérira, que la grâce divine la pardonnera. Mais le salue ne viendra pas.

Alors on l'enferme. Pour son bien, dit-on. Elle est cloîtrée dans sa chambre et les fenêtre ont été obstruées. Elle ne verra plus le soleil jusqu'à ses vingt ans. Un pasteur viendra la voir chaque semaines, ses seuls loisirs sont la lecture, la peinture et la musique, sa seule occupation, ses vieilles poupées d'enfance. Quand on demande à la voir, ses parents disent qu'elle est indisposée, qu'elle est malade, et ses sœurs regardent le sol, connaissant très bien le mensonge. Ses sœurs sont encore les seules avec qui elle entretient des relation, à travers une porte scellée. Elle restera dans cette situation, une honte aux yeux de ses parents, jusqu'à ses parents. Mais à cette époque, elle n'a pas la force de protester.

Des fois, elle entend les gens monter, elle s'amuse à les reconnaître à leur voix. Des fois, elle voit des choses, des choses d'en-dehors de sa prison, des choses qu'elle ne comprend pas forcément. Une fois, elle voit sa vieille amie Pearl, qui est devenue grande et belle, avec un ami à elle qu'elle aura rencontré furtivement, William. Mais elle ne comprend pas POURQUOI elle les voit. Elle avait tout jour vu des choses, mais jamais si précise.
Un soir, elle comprend enfin. Sa sœur, sa jumelle est allée supplier la vampire et le vendeur de lui venir en aide. Sa sœur, elle l'a toujours aimé, et c'est réciproque, alors voir sa moitié enfermée, c'est insupportable. Elle se met à genoux et les prie de prendre Orsolya avec eux, quand ils rentreront en Grande-Bretagne, là-bas, elle sera protégée et libre.

Sans bien comprendre comment, Orsolya est embarquée par ces deux personnes qu'elle n'a jamais connu dans son présent, et pourtant, des amis de longtemps. La route st longue et difficile, mais Orsolya à le sourire, quoiqu'elle ne comprenne pas bien, malgré qu'on ne cesse de lui répéter la situation. Elle est heureuse de voyager avec une vampire, elle ne sera pas la seule à éviter le soleil.

Arrivée en Grande Bretagne, Orsolya n'a rien. Vraiment rien. A part son diplôme. Qu'aurait elle pu faire d'autre ? Elle se dirige vers le ministère. Elle voulait devenir auror quand elle était enfant, non ? Elle suivrait donc cette route, dernier éclair de lucidité qui tente de la ramener à sa stabilité d'antan. En vain, bien entendu.
La formation est laborieuse, personne ne comprend la Hongroise qui parle à peine quelques mots d'Anglais, et si elle rencontre de gros problèmes par rapport à sa maladresse mais, surtout, à ses résultats aux tests psychologiques, elle est reçut, en 1942, pour devenir auror. On ne lui dira jamais en face, mais c'est son troisième œil qui l'a sauvée. Allié puissant dans des temps de trouble. Ça et la pénurie d'aurors performants. Mais elle l'est, c'est bon, elle a réussit, elle est auror ! Et maintenant ?... Peu importe, en attendant, allons boire le thé avec mademoiselle Edith...