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 [28 mai 1943] A La Pie qui Boit- Ysengrim Rhys et Lamby Artefact

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MessageSujet: [28 mai 1943] A La Pie qui Boit- Ysengrim Rhys et Lamby Artefact   [28 mai 1943] A La Pie qui Boit- Ysengrim Rhys et Lamby Artefact Icon_minitimeSam 3 Jan - 19:21



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[28 mai 1943] A La Pie qui Boit- Ysengrim Rhys et Lamby Artefact Adluop478eb

Perdue dans une ruelle malodorante et peu fréquentable, "La Pie qui Boit", régnait. Bar aux allures pitoyables, ayant l'air d'avoir été construit avec des matériaux de récupération, à des périodes différentes au vu de leurs différences. Les tuiles lépreuses n'avaient qu'une seule nuance indéfinissable mais sale, les murs de façade portaient d'horribles marques de lichen, des éléments constitués de bois abîmé se mêlaient à ceux construits en parpaings nus ou en béton préformé. Bâtiment décrépit encore illuminé en sommes.

Quelques notes de musique bancales s'en échappaient, disparaissant dans la nuit noire.

L'intérieur ne relevait pas non plus d'un palace, couleurs mal assorties, appliquées de manières archaïques, semblant prêtes à dégouliner par endroit. Plusieurs halogènes de mauvaise qualité diffusaient une lumière tamisée rougeâtre.

Élément amusant et un brin désopilant, au-dessus du bar, une caricature énorme et animée d'une pie, grotesque en résine noircie par les cendres de cigarettes, ayant bu plus que de raison, dans une étrange position pouvant rappeler une marche chancelante d'ivrogne.

La salle tournait, entraînant avec elle couleurs et lumières...hum! Pas tout à fait en réalité. Il y avait plus de chance que ce soit la perception de Lamby qui soit très légèrement modifiée par l'alcool et la danse.

Elle dansait sur la plus grande table de la salle, valsant entre verres et bouteilles encouragée par les acclamations de son public de poivrots. Danse mystique non-définie, entre grâce et combat bestial, héritage de son séjour en Afrique et de son patrimoine lupin.

Lumineuse, elle rit dans son inconscience et chante toujours juste, chose étonnant vu le nombre d'alcool présent dans son sang. Elle rêve aussi loin des soucis, de son travail, de son époque et des morts passées et à venir.

Sifflements, par ci par là, et remontrances entre malice et consternation de la part du patron, habitué aux extravagances de la demoiselle et excellente cliente. Flamboyant spectacle que rien ni personne ne semble pouvoir arrêter, peu le voudraient d'ailleurs, danse millénaire au souffle languissant et amoureux.

Soudain, le rythmes imaginaire, sur lequel elle bougeait, s'arrête et Lamby suivit cette pause. Des récriminations s'en suivent et elle recommence à rire. Le charme ne semble pas prêt à se rompre ce soir, mais la jeune femme quitte la table pour le comptoir, s'adressant au barman d'une voie claire aux teintes joviales:

   
 

▬ Un verre de W. pur-feu, s'il te plait, Jim.

Repérant une silhouette cachée dans l'ombre, bien loin de la bonne ambiance générale, dont la magie dangereuse et inquiétante, même latente, pulsait affreusement en son tour, elle ajouta:

   
 

▬ Et un autre pour le gentleman assis là-bas.

Se relevant, elle s'approcha du mystérieux homme. Elle se surprit à admirer ce corps imposant à travers les effluves d'alcool saturant l'air et son esprit. Aura violente, transpirant la bestialité, constat presque inhumain...embrasant les sens et la curiosité de Lamby. Elle s'avança un peu plus, au point de se retrouver collée au mur contre lequel se tenait la table et son unique occupant.

   
 

▬ La place est libre?

Tirant une chaise qu'elle retourna dos à la table, s'y asseyant à califourchon, elle tendit la mains en lançant un rapide :

   
 

▬ - Lamby Artefact.


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Ysengrim Rhys
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MessageSujet: Re: [28 mai 1943] A La Pie qui Boit- Ysengrim Rhys et Lamby Artefact   [28 mai 1943] A La Pie qui Boit- Ysengrim Rhys et Lamby Artefact Icon_minitimeJeu 15 Jan - 22:03

“War is hell, but that's not the half of it, because war is also mystery and terror and adventure and courage and discovery and holiness and pity and despair and longing and love. War is nasty; war is fun. War is thrilling; war is drudgery. War makes you a man; war makes you dead.”
― Tim O'Brien, The Things They Carried




Vingt-cinq ans après, il entendait encore le silence. « Entendre le silence »… Absurde, non ? Et pourtant…

Quand on y pense, la guerre est une chose bruyante : bruit des trompettes et des tambours qui mènent le soldat à la bataille, cris de soutien des civils qui se transforment bientôt en cris de douleurs des blessés, grondement de la canonnade, crépitement de la mitraille, sifflement des balles, le bruit écœurant de la baïonnette qui déchire les chairs, aussi… La guerre est une parade, une vaste pièce de théâtre ; la guerre est affaire de sons.

Et malgré cela… Quand Ysengrim repensait à la guerre, la première chose qui lui venait à l’esprit, ce n’était pas le bruit, mais le silence. Le silence qui suivait les combats, quand tout le monde s’était retiré du champ de bataille – ou y était resté à tout jamais. Un silence lourd, pesant, pas le silence pur des matinées d’hiver ou des pieux recueillements… Un silence sale, boueux, glauque, oppressant, un silence qui pesait sur vos épaules et sur votre âme. C’était ça, le pire, à la guerre : le silence. Parce que c’était pendant ce silence que vous compreniez qu’il n’y avait plus d’espoir. Vous pouviez éviter de vous faire tuer, vivre pendant des décennies encore, la guerre ne vous quitterait plus jamais. Vous saviez que vous ne pourriez pas oublier ce silence, que vous ne pourriez pas oublier l’horreur. La guerre, une fois qu’elle avait posé ses griffes sur vous, n’était rassasiée que quand vous étiez dans la tombe.

C'était une vérité avec laquelle tous les vétérans vivaient, tant bien que mal. Au fil du temps, cependant, Ysengrim en était venu à ne plus savoir si la guerre était son ennemie ou son amie… Oh, oui, elle voulait sa mort, elle voulait la mort de tous les hommes, mais la mort n’était rien. C’était une compagne comme une autre, certes parfois un peu envahissante, sujette à humeurs, mais au moins, vous étiez sûre qu’elle ne vous laisserait jamais tomber, elle. Elle était toujours là pour vous. Et certains soirs, lorsque ses souvenirs le submergeaient, lorsqu’il était assis seul devant un verre et un bon fin, le mercenaire pensait à la guerre, pensait à la mort. Il se replongeait alors dans le silence cotonneux qu’il avait connu dans les trous boueux des Flandres, coincé entre deux cadavres gazés, il s’y replongeait et oubliait tout ce qui l'entourait : il n’y avait plus que lui, le silence et, au bout du chemin, la mort qui le regardait de son regard aveugle, droite et froide comme un menhir. Mais cette vision avait cessé de l’effrayer, il l’observait maintenant avec une curiosité de philosophe et presque avec sympathie, en tout cas avec compréhension.

Comme pour mieux apprécier ce calme, il aimait à s’asseoir au beau milieu de la foule, au milieu du bruit, et là, il se réfugiait dans sa solitude, dans son silence. C’était son petit défi personnel à la face de la société. Ysengrim n’était pas un contestataire, n’était pas un réformiste, loin s’en fallait : il avait trop d’expérience de la vie pour ne pas savoir que le monde changeait très bien tout seul, qu’on l’y aide ou pas, et qu’il ne changeait que pour rester le même. Il considérait tout cela comme une perte de temps. Mais ces occasions lui permettaient de se souvenir qu’il était un individu à part entière, une bête à la fois semblable et différente des autres, et cela lui faisait du bien. Il avait l’illusion d’effleurer la Vérité.

En fait de vérité… ce n’était pas cette fois encore qu’il allait l’atteindre : alors qu’il était ainsi plongé dans ses réflexions, il fut brusquement ramené à ce que les gens appelaient naïvement la réalité par un bruit inattendu : une voix de femme, toute proche, qui, lui disaient ses instincts lupins, s’adressait à lui. Redescendant sur terre, il lui fallut quelques instants pour reprendre ses esprits.

Ah, oui, c’est vrai, il était chez Jim… Un rade pas folichon, mais il avait connu bien pire, et puis le patron avait le mérite de la discrétion (et également de servir des verres gratos aux clients qu’il avait à la bonne). Il jeta un regard alentour, vieux réflexe de soldat habitué à étudier son environnement par pure précaution. La première chose qui attira son œil, c’était cette grotesque image de pie accrochée au-dessus du bar. Mauvais, ça : c’était en se laissant distraire par ce genre d’éléments stupides qu’on se faisait tuer. Sa deuxième pensée fut pour la pinte de brune qu’il avait devant lui. Ca, c’était plus pardonnable. C’était la raison de sa présence ici, après tout, normal qu’il s’en soucie. Sa troisième action (qui aurait dû être la première) fut d’identifier la source de la voix. Regardant droit en face de lui, il avisa une femme assise à califourchon sur une chaise retournée qui le regardait d’un air curieux. Le moins que l’on puisse dire était que son apparence… détonnait. Sous une impressionnante crinière rousse se dessinait un visage qui disparaissait derrière ce qui semblait être un étonnant tatouage bleu représentant vaguement une chauve-souris. Le reste était à l’avenant. Sa tenue était des plus voyantes, voire même à la limite de l’indécence (quoique vue la clientèle la clientèle de l’endroit, elle aurait presque pu passer pour une femme du monde), mais ce n’était pas cela qu’Ysengrim en retenait. Non, ce qui l’intriguait, c’était l’aura de folie qu’il sentait émaner d’elle, une espèce de sauvagerie… pas si différente de la sienne, en fait. Il y avait quelque chose d’animal, chez cette femme.

Son éducation, en tout cas, semblait bel et bien tenir davantage de celle qu’aurait pu dispenser une louve à ses petits que d'autre chose, vue la façon dont elle s’était imposée à la table d'Ysengrim. Celui-ci ne goûtait guère cette compagnie inattendue : il n’était jamais très sociable, et encore moins quand on interrompait ses méditations. A vrai dire, il avait très envie de lui lancer un de ces grognements dont il avait le secret et qui semblaient avoir un don pour faire décamper les indésirables. Mais bon… tout reliquat de son ancienne éducation n’avait pas encore disparu, et puis cette fille lui avait payé un verre, et ça, ça ne se refusait pour ainsi dire jamais. Il prit son mal en patience et tâcha de paraître à peu près aimable.

- Rhys, dit-il d’un ton poli mais sans chaleur particulière, son fort accent gallois tranchant comme une lame. Sergent en retraite Ysengrim Rhys.

Il aimait bien décliner son ancien grade auprès des inconnus : il avait en effet observé que cela donnait lieu à une sélection naturelle imparable : soit les gens étaient interloqués et se demandaient sur quoi ils étaient tombés, auquel cas ils battaient en retraite, ce qui permettait d’éliminer les enquiquineurs, soit, au contraire, leur curiosité était titillée, et alors cela résultait généralement en des rencontres avec des personnes très intéressantes. Bref, l’opération était « tout bénef », comme aurait dit son camarade le caporal Pugh. Enfin, comme il l’aurait dit avant de se prendre un shrapnel dans le visage et de ne plus pouvoir parler pour le restant de ses jours…

- Merci pour le whisky, ajouta-t-il avec la même politesse réservée, mais puis-je vous demander de ce qui me vaut ce plaisir ?

Et merde, se dit-il en portant sa pinte à ses lèvres pour la finir, pourquoi est-ce qu’il lui demandait ça ? Plus tôt elle débarrasserait le plancher, mieux il se porterait...
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MessageSujet: Re: [28 mai 1943] A La Pie qui Boit- Ysengrim Rhys et Lamby Artefact   [28 mai 1943] A La Pie qui Boit- Ysengrim Rhys et Lamby Artefact Icon_minitimeDim 18 Jan - 11:47



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[28 mai 1943] A La Pie qui Boit- Ysengrim Rhys et Lamby Artefact Adluop478eb

- Rhys. Sergent en retraite Ysengrim Rhys.

Elle ne put dissimuler un sourire gavroche d'étirer ses lèvres, laissant apparaître deux fossettes au milieu des joues tachetées de son. Cette présentation un tantinet formelle, très guindée, l'amusait beaucoup. Tentait-il de l'intimider en donnant son ancien grade? Si c'était le cas, il avait encore pas mal d'efforts à faire pour ne serais-ce que la contrarier un minimum. Son aura sauvage était de manière grisante plus effrayante que ces paroles dispensées d'un ton neutre malgré cette épouvantable accent gallois à couper au couteau. Badine, elle ne peut s'empêcher de lancer exagérant un air admiratif complètement feint. Celui-ci, accompagné d'un long sifflement, accentuant son jeu d'actrice.

   
 

▬ Un ancien militaire gradé mazette si je m'attendais!

Malgré le ton employé, elle respectait l'homme et ses actions, estimant son courage passé, mais aussi sa douce folie qui semblait l'habiter. Elle ne se serait d'ailleurs jamais permise de critiquer son prochain et c'était particulièrement vrai dans le cas de cet homme, qu'elle sentait aigri. Profitant de l'atmosphère planant autour d'eux à la suite de sa réplique, elle prit son verre reposant sur la table. Un cercle d'alcool s'était déjà formé sur le vieux bois abîmé de son support. Forme due à la brusquerie du barman ayant déposé leur commande peu de temps avant bousculant maladroitement la table et faisant onduler et déborder le liquide ambré. Forte de cette constatation très peu importante, elle porta le récipient à alcool à sa bouche, en buvant une grande goulée avec délectation. Le liquide tourna un instant entre sa langue avide et son palais, entraînant un ballet de saveur trop connue de son corps, avant de laisser ce pur nectar couler dans son œsophage. La cruelle brûlure du whisky la prit à la gorge, échauffant ses sens et embuant un peu plus son esprit. Elle savoura les sensations encore un peu avant de se concentrer sur la question posée par ce Rhys.

-Merci pour le whisky,  mais puis-je vous demander de ce qui me vaut ce plaisir ?

Une politesse forcée mais habile et réservé lui prouvèrent le manque de confiance que Ysengrim Rhys éprouvait à son égard et toute la retenue dont il était capable face à une intruse. Ce politiquement correct l'arrangeait car ne la forçait pas à quitter sa chaise et cette stimulante compagnie. Elle se garda bien d'en faire la remarque préférant détailler la figure fermée de son interlocuteur. Tu en lui marquait la répulsion qu'il avait à la savoir proche de lui, elle le dérangeait c'était certain. Elle était habituée à ce que les gens ressentent cela en sa présence, peu lui importait la raison. Ces regards et ses sensations de rejets, elle avait appris à vivre avec, et ce dès son plus jeune âge et n'en avait jamais été intimidée. Pourtant, cet homme l'intriguait et lui plaisait. Elle se reconnaissait en lui. Sa nature de loup-garou ne pouvait lui-être caché et c'est ce qui l'avait amené à venir tailler la bavette en sa compagnie. Elle ne le lui avouerait pas de bute en blanc de toute évidence, préférant éviter une réaction violente de sa part et un départ précipité. Elle but le contenu de son verre, dune traite, ne prenant que peu de temps à savourer son goût. Laissant passer la brûlure du feu, elle leva la main. Captant l'attention du propriétaire, elle fit comprendre en quelques gestes de mîmes grotesques qu'elle voulait deux autres verres de la même chose dans cinq minutes. Permettant ainsi à son voisin de prendre le temps de boire s'il le désirait, lui montrant qu'elle n'était pas prête à bouger de là.

   
 

▬ De rien, il faut bien se serrer les coudes en tant que marginaux. Pourquoi ce verre? Et bien disons que vous m'intriguez, vous avez quelque chose que j'ai perdu et cherché très longtemps. Je ne compte pas laisser filer cette opportunité.

Toutes ses paroles comportaient des sous-entendus plus ou moins explicites à sa condition et le fait qu'elle n'en soit pas étrangère non plus. Pire, elle sous-entendait qu'il possédait quelque chose qu'elle recherchait ardemment. Sa manière de présenter la chose était encore une fois des plus originale. Mais collait bien au personnage. Les dés étaient à présent jetés et elle espérait ne pas lui avoir donné trop de raisons de fuir, mais suffisamment d'éléments pour éveiller sa curiosité. Les musiciens occupées, comme tous les autres, à cuver leurs vinasses et incapables de jouer le moindre morceau. Une petite radio avait fait son apparition sur le comptoir et entre deux grésillements. La voix mécanique, déformée et grave du présentateur, dans un amalgame de fioritures, annonçait le morceau suivant. Humains devenus source d'une vie monstrueuse de métal , liés à la modernisation.

Les notes allaient et venaient au rythme de la mélodie, voguant sur une mer de contentement et de sentiment s'écoulant. Lamby s'imaginait aisément une scène de théâtre illuminée de lucioles et l'harpiste de ce songe, au centre.  En fond, derrière ses paupières à présent closes, le décor. Mélange enivrant entre le balcon de Juliette et le tombeau supposé de Héro...Elle en coulisse bercée par les sons et les couleurs, envahie par les sensations et les odeurs.  Le musicien mécanique continuait d'égrener ses notes, plus tourmentées, plus rapides. Plus enfiévré, comme envoûté par sa propre mélodie. Ses envolées grossissaient sauvagement, arrachant son âme, et la sienne, dans chacun de ses délires lyriques.

Elle connaissait le morceau défilant à ses oreilles, et jugeait qu'il ne l'interprétait pas de manière conventionnelle. Il y  ajoutait des notes de son cru, insérant des trilles fantaisistes, brodant çà et là des phrasés presque discordants, transformant sa harpe en piège. Elle aurait presque pu avoir peur que la folie ne la gagne perfidement et ne lui emprisonne les sens, jusqu'au point de non retour.

Un souffle chaud coupa court à ses pensées vagabondes, lui causant un léger sursaut et un délicieux frisson aux endroits de son corps que cette bise effleurait. Relevant la tête prestement, elle se retrouva alors plongée dans un océan de chocolat fondu, brûlant comme la braise. Jim était revenu durant son voyage lyrique et posait un nouveau verre devant elle. Elle le remercia avant de reporter son attention à Ysengrim, attendant ses réactions.


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MessageSujet: Re: [28 mai 1943] A La Pie qui Boit- Ysengrim Rhys et Lamby Artefact   [28 mai 1943] A La Pie qui Boit- Ysengrim Rhys et Lamby Artefact Icon_minitimeMar 20 Jan - 23:46

Le titre de sergent ne l’avait pas rebutée, c’était une bonne chose. Ce qu’Ysengrim appréciait un peu moins, c’était que cette Artefact (on aurait dit un nom d’emprunt… Etait-elle une prostituée qui essayait de le harponner ? La possibilité n’était pas à exclure) se foutait ouvertement de sa gueule (le terme de gueule n’étant, dans son cas, certes pas usurpé). Lui qui avait cessé depuis bien longtemps d’être susceptible, il en fut plus surpris que contrarié : il avait l’habitude que l’on déprécie sa condition lupine, pas que l’on se moque de son passé de militaire. Si cette femme avait un mérite, c’était incontestablement celui de l’originalité. Non pas qu’il l’appréciât beaucoup, mais au moins, elle n’avait pas froid aux yeux, il fallait le lui reconnaître.

Fidèle à sa circonspection naturelle, cependant, ainsi qu’à une certaine expérience de la vie qui lui avait appris qu’il ne fallait jamais parler quand on n’avait rien à dire, il ne fit aucun commentaire et se contenta de lui lancer un long regard qui pouvait signifier tout et n’importe quoi. Autant la laisser parler tout son saoul avant de la dégager, qu’il sache au moins pourquoi elle était venue l’emmerder. Il aurait ainsi l’illusion de ne pas avoir trop perdu son temps.

Il y eut un instant de flottement que Jim mit à profit pour débouler avec de nouveaux verres. La femme Artefact avait l’air bien décidée à finir la soirée sous la table, en tout cas, vu le rythme auquel elle commandait de nouvelles tournées. Elle s’attendait peut-être à ce que le gentleman loup-garou fasse preuve de galanterie et règle la note… Mais elle se fourrait la baguette dans l’œil si elle le prenait vraiment pour un gentleman. Et elle se la fourrait encore plus profondément si elle pensait que l’alcool le rendrait plus disert. Au contraire, plus il buvait, plus Ysengrim avait tendance à s’enfoncer dans une léthargie sinistre.

Il éprouva toutefois un léger regain d’intérêt quand il entendit l’intruse prononcer les mots « entre marginaux »… Tiens donc… Qu’il en fût un ne faisait aucun doute, même une goule dyslexique aurait pu s’en apercevoir. Mais cela signifiait qu’elle-même se considérait comme en faisant partie. A la voir, pourtant, il l’aurait davantage cataloguée chez les originaux que les marginaux véritables, mais… la frontière était parfois floue. Intrigant, en tout cas. Et cela posait une autre question : l’avait-elle identifié pour ce qu’il était réellement ? Ysengrim sentait quelque-chose d’étrange en elle, quelque-chose qui n’était pas sans lui rappeler la bête qui sommeillait au plus profond de sa propre personne… Quel sauvage démon habitait donc cette Lamby Artefact ? Par principe, il ne se faisait jamais d’idée préconçue… mais cela ne l’empêchait de s’interroger. Sa curiosité était éveillée. Ce qui était déjà une chose.

Sa réflexion suivante, en revanche, fit plus qu’éveiller la curiosité du loup-garou : elle suscita son hilarité. Il n’en laissa rien paraître, mais, intérieurement, il ne put retenir un grognement amusé. Alors cette demoiselle « cherchait quelque-chose ». Mais ma chère, songea-t-il avec une ironie mordante, tout le monde cherche quelque-chose, vous savez… Vous cherchez quelque-chose, Tim, là-bas, cherche à faire le plus gros chiffre possible, la pute à la table du fond cherche à trouver un client avant la fin de la soirée, le type accoudé au comptoir cherche à noyer je ne sais-quoi dans l’alcool… Tout le monde cherche, et à votre avis, combien vont « trouver » ?

A nouveau, il ne prononça pas un mot et, pour toute réponse, se contenta de vider son verre d’un trait. Puis il le posa sur la table d’un geste brusque et reprit un visage lisse comme le marbre, qui ne laissait passer la moindre émotion, et fixa ses yeux d’un jaune brillant dans ceux, vert profond, de l’intruse. Il n’avait nullement l’intention de lui faciliter la tâche... et il ne savait tout simplement pas quoi dire qui ne l’offenserait pas. Et puis bon… il était malgré tout curieux de savoir ce qu’il pouvait bien posséder qui intriguait cette femme. Il soupçonnait qu’elle avait au moins une vague idée de sa… particularité. Cela expliquerait son attitude. Mais en quoi cela pouvait-il bien la regarder ?

A ce moment, une funeste pensée lui traversa l’esprit. Un souvenir remonta brusquement les méandres tortueux de sa mémoire pour s’imposer à lui : il y avait onze ans de cela… un pub, à Donetsk… un traqueur de loups-garous… un déguisement de gobelin… le combat… lui, blessé, l’autre, mort…

Il se reprit si vite que son visage ne trahit pas un seul instant le tumulte qui faisait rage dans sa tête, mais il porta lentement sa main droite à la poche qui contenait sa baguette. Que cette femme raconte donc ce qu’elle voulait… il ne se laisserait pas surprendre.
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MessageSujet: Re: [28 mai 1943] A La Pie qui Boit- Ysengrim Rhys et Lamby Artefact   [28 mai 1943] A La Pie qui Boit- Ysengrim Rhys et Lamby Artefact Icon_minitimeMar 3 Fév - 16:18



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Ysengrim Rhys avait le visage fermé, assez circonspect. Lamby s'imaginait suivre le court de ses pensées, remontant allègrement les rouages de son esprit. Elle ne pouvait d'ailleurs qu'imaginer son analyse et n'en ressortir qu'une minuscule fraction. Cette gymnastique nébuleuse lui plaisait beaucoup. C'était presque un jeu pour elle. Le silence prenait place et ne semblait pas vouloir se rompre.

Il lui faudrait la jouer fine, la marge d'erreurs semblait bien mince à l'heure actuelle. Elle n'avait pas besoin de dons de voyance pour comprendre que Ysengrim Rhys ne ferait rien pour l'aider. Il n'affirmerait même pas avoir bien ingurgité ses paroles précédentes fortement sous-entendues. Lamby prit le parti de le penser visionnaire et logique, elle décida de poursuivre dans sa lancée, imperturbable. Laissant temporairement son verre encore intact sur le coté de la table. Elle détourna les yeux vers le plafond jauni par la nicotine, lézardé de toutes part.

Elle suivit consciencieusement les branchages asymétriques grossissant, jusqu'au tronçon de base où la fissure se faisait très large. De là, gouttait une quelconque arrivée d'eau fuyante, dont la chute verticale se retrouvait réceptionnée par un seau de fer tacheté de rouille, à la limite de l'usure raisonnable. Ustensile prêt à s'écrouler à tout moment, répandant ainsi son contenu sur le carrelage noirci par les bottes crottées de la clientèle journalière.

Le regard sûr et volontaire, l'esprit vide et serein, elle réajuste sa position, se réinstallant sur sa chaise en tailleur. Les différents tissus et voilages composant sa robe remontaient le long de ses cuisses, exposant toujours plus de cette peau pâle et tachée de son. Elle se moquait bien des regard posés sur sa personne se faisant plus lourd parfois, accompagnés par des bruits salaces pouvant sembler à pas mal d'écart inappropriés.

Cette bande de poivrots n'était pas en état de lui faire subir quoique ce soit et puis de toute manière, à force de fréquenter cet endroit, elle finissait par bien les connaitre, leurs faiblesses aussi.

Elle ne se préoccupa pas non plus d'une hypothétique gène de son interlocuteur, lui semblant très peu réceptif à sa personne. Il n'y avait pas à se faire d'idée présentement. Si, par un quelconque hasard, il venait à se fixer sur les monceaux d'épidermes découverts par son jupon, ça ne serait certainement pas la pire chose qui lui serait arrivée cette semaine. Bien au contraire même, l'homme n'avait rien de beau à proprement parlé, des traits durs assez peu réguliers, un visage fermé  trop inexpressif, des yeux d'une couleur dorée presque soufrée sous les lumières de la salle aux ombres les hantant, le tout accompagné d'un rasage pour le moins flou. Son caractère taciturne, mystérieux et ombrageux n'avait rien de séduisant non plus. Mais son aura animale lui conférait un charisme indéniable aux yeux de Lamby, poussant sa curiosité. Sa stature et ses manières devaient pouvoir le rendre plaisant quand il se trouvait en bonne compagnie. Ce qui n'était vraiment pas le cas, ne put-elle s'empêcher de songer entre exaspération et amusement.

S'adossant au dossier de la chaise, elle s'y laissa choir avant de se mettre à farfouiller dans son abondante chevelure rousse. Image épique, comique même détournant le sérieux de la rencontre. Les conversations sérieuses les soirs de beuverie, ce n'était pas son fort. Le mieux était de lui montrer.
Toute la rigidité stricte du début, était prête à disparaître, quand elle mit enfin la main sur l'objet de ses fouilles.

Elle dégagea avec précaution un fragile morceau de papyrus aux allures exotiques et antiques, sentant encore le sable chaud et le soleil de son pays d'origine. Le dépliant soigneusement, elle finit par le poser sur  la table, évitant les traces humides d'alcool disséminées de ça et là. Son but n'était pas d'effacer les inscriptions apposées. Dans un mouvement de poignet, elle l'avança en direction de l'homme lui faisant face. Cela ressemblait à une carte de visite que rien ne laissait présager au premier abord.

L'écriture était fine, toute en courbes et en boucles, assez féminine mais aux allures officielles. Le tracer, sûr, penchée vers l'arrière, d'une couleur poison dont les traits s'épaississaient suivant le biseau de la plume et le style calligraphié de l'écriture. Des reflets nacrés rappelant son séchage au sable rapide et un certain manque de dépoussiérage donnait un aspect plus authentique au papyrus. Telle une découverte précieuse au temps jadis, durant lesquels régnaient en Egypte les pharaons.
On pouvait y lire:

" Alambitia Artefact ~ Maître des Potions spécialisée en désempoisonnements et désenvoûtements.
Mention spéciale en Soins aux Créatures Magiques et experte en lycanthropie."

Le silence régnait toujours à la lueur des éclairages proches de leur tête, mais les ombres commençaient à se dissiper.

Il lui restait, hélas, encore le plus dur à exposer, pièce maîtresse de cette rencontre et il ne serait pas aisé de la lui faire accepter.

Après tout, qui voudrait, volontairement et de manière consciente, servir de cobaye vivant à une scientifique à l'aspect fou et semblant assez portée sur la boisson. Se souvenant brusquement de son verre injustement délaissé, elle s'en saisit, buvant une lampée rapide sans plus de manière. Il était clair à présent que ce serait le dernier qu'elle commanderait à Jim, peu importe l'issue de cette soirée.

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MessageSujet: Re: [28 mai 1943] A La Pie qui Boit- Ysengrim Rhys et Lamby Artefact   [28 mai 1943] A La Pie qui Boit- Ysengrim Rhys et Lamby Artefact Icon_minitimeVen 6 Fév - 21:58

Artefact changea de position sur sa chaise, s’asseyant de manière plus conventionnelle.  Enfin, conventionnelle… Ca, c’est ce que pensa Ysengrim avant qu’elle ne décide de croiser les jambes, faisant par-là même glisser sa robe et apparaître une bonne partie desdites jambes au regard de tous. C’aurait pu être un accident… mais le mercenaire avait trop d’expérience en ce qui concernait la gent féminine pour y croire. Il en avait également trop pour se laisser prendre à un piège si grossier. Ignorant la vision (au demeurant pas désagréable) de ces membres longs et musclés, il continua, imperturbable, à fixer son interlocutrice droit dans les yeux. Il ne put s’empêcher de se demander à nouveau si elle n’était pas effectivement une prostituée… Il en doutait, toutefois. Cette femme n’avait pas l’air stupide, au contraire, elle semblait cacher quelque-chose. Non pas que les travailleuses à quatre pattes fussent plus stupides que d’autres, hein, mais si celle-ci était vraiment l'une d'entre elles, alors elle n’aurait pas été nimbée d’une telle aura de mystère. Non, décidemment, plus il observait, plus l’impression que cette femme lui préparait quelque-chose semblait s’affirmer.

A ce moment, comme pour le conforter encore dans son idée, elle fit le geste de mener sa main à la poche de sa robe. Ysengrim faillit dégainer sa baguette, mais le mouvement était trop lent et naturel pour qu’il se sente réellement menacé, aussi se retint-il de justesse. C’était heureux, d’ailleurs, car en fait de baguette, la femme se contenta de tirer un bout de parchemin qu'elle lui tendit d'un air aimable.

Ysengrim jeta un regard froid au petit carton qu'il avait saisi. "Spécialiste en loups-garous", hein ? Il raffermit sa prise sur sa baguette et fronça les sourcils. Ses muscles étaient tendus, sa main, prête à jaillir, tous ses sens de chasseur et de soldat, en alerte. Ces signes, il les reconnaissait sans erreur possible : c’était l’excitation du combat qui montait en lui. Cela faisait tellement longtemps qu’il n’avait pas pris part à une bonne bataille… Il en vint presque à espérer que l’intruse fût réellement une traqueuse, ça lui ferait un peu d’exercice. Ysengrim assumait totalement sa condition et, partant, il reconnaissait volontiers que l’odeur du sang ne lui était pas la plus désagréable. Il n’en retirait ni honte ni fierté, et ça ne faisait certes pas de lui un psychopathe, mais quand il avait une bonne raison de foutre son poing dans la gueule de quelqu’un, il ne se privait pas. Cette Artefact semblait bien partie pour... Il l'étudia avec plus d'attention ; elle avait l’air d’être une coriace… Tant mieux, si ça tournait à l’affrontement, il ne s’ennuierait pas. Il préférait qu’il y ait un peu d’enjeu ; un adversaire digne de ce nom était encore le meilleur moyen de satisfaire ses poussées de bellicisme.

Résolu à jouer le jeu, toutefois, il se contenta pour le moment de pousser un lourd grognement amusé et, d’un geste souple, de rendre sa carte à son interlocutrice.

- Et ? dit-il d’un ton neutre. Qu’est-ce que vous me voulez, au juste ? M’empoisonner ? Me vendre un laxatif ? Me demander si mon sombral a été vacciné ? Désolé de vous décevoir, rien de tout ça ne m’intéresse.

Il conclut sa phrase en avalant une nouvelle gorgée de whisky. Ce n’était peut-être pas la meilleure chose à faire, si vraiment c’était sa peau (enfin son pelage) qui intéressait Artefact, mais il avait toujours bien tenu l’alcool et estimait avoir encore un peu de marge avant l’ébriété.  Surtout, ce geste lui permettait de signifier son agacement sans ambiguïté possible. Cette femme allait devoir en venir au fait si elle voulait qu’il continue à lui prêter attention. Il n’avait pas particulièrement envie que ce jeu dure toute la soirée. En plus, il avait envie de s’allumer une autre clope, mais il ne pouvait pas le faire sans en proposer une à son interlocutrice (code de l’honneur du mercenaire, vous comprenez…) et il n’avait aucun désir qu’elle se sente encouragée à rester. Il poussa un soupir et se résolut à prendre son mal en patience.
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MessageSujet: Re: [28 mai 1943] A La Pie qui Boit- Ysengrim Rhys et Lamby Artefact   [28 mai 1943] A La Pie qui Boit- Ysengrim Rhys et Lamby Artefact Icon_minitimeJeu 12 Fév - 18:15



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Lamby se délecta du nouveau souffle que prenait cet entretien. Ysengrim Rhys commençait à être à cran. Il cherchait à garder sa place de dominant, mais sa prise de contrôle semblait proche de la fin. La situation tournait à cet instant à l'avantage de la jeune femme et elle comptait bien en profiter. Son interlocuteur n'avait plus rien d'une ombre stoïque et était devenu bien visible.

La conversation prenait un tournant assez divertissant, mais ne faisait en rien avancer son projet. Son célèbre sourire gavroche ne fut cependant pas retenu  plus longtemps, s'esquissant doucement sur les lèvres pâles, et un léger rire venait à pointer derrière les barrières encore closes. Elle pouvait à présent être elle-même.

- Et ? Qu’est-ce que vous me voulez, au juste ? M’empoisonner ? Me vendre un laxatif ? Me demander si mon sombral a été vacciné ? Désolé de vous décevoir, rien de tout ça ne m’intéresse.

Cette réplique voulu neutre, ne put que sonner faux aux oreilles de Lamby. Elle se serait presque attendue à l'entendre être grognée agacée. Le self-contrôle de l'homme était impressionnant.  Commençait-il à douter la voir partir? Certainement, ses yeux pétillèrent un peu plus à cette idée. Allait-elle enfin gagner la partie, ou devrait-elle se contenter d'escarmouches insipides? Elle le laissa boire, assez admirative de sa descente, demeurant silencieuse. Elle vint pourtant à prendre la parole avec une légèreté pouvant sembler négligente au premier abord, mais qui sentait poindre un sérieux mortel.

   
 

▬ J'aurais pu dire et vouloir tout cela si je n'avais pas été la personne que je suis. Je ne suis pas de celles aimant provoquer la tourmente d'autrui, ni de celles se sentant obligées de parler, pour simplement nourrir les foules, d'idées populaires et préconçues. Je n'en retirerais aucun bénéfice.

Un rire clair lui échappa en s'imaginant se pavanant de beaux discours face à une bande de soûlards fin cuits en agitant bêtement une fiole contenant une quelconque substance dangereuse pour l'homme loup. Fantasme galopant qu'elle aurait aimé savouré plus avant, mais elle avait d'autres fléreurs à fouetter.

   
 

▬ Cependant, j'apprécie votre petit aperçu de l'étendue de la bêtise humaine envers les minorités. Que de désirs fades et insipides alors qu'il y a mille façons de faire souffrir un homme. Est-ce que quelqu'un vous a déjà présenté les choses ainsi?

 Le fixant, narquoise, mais avec une curiosité certaine envers sa réponse. Elle se surprit à penser qu'elle s'éloignait beaucoup de la discussion première avec ce divertissement impromptu. L'alcool qu'elle avait dans le sang commençait à la faire sentir plus légère, il était temps de s'y mettre plus sérieusement.

   
 

▬ J'ai une offre à vous faire. Dans le cas où vous accepteriez ma demande, vous serez relativement bien payé...mais je ne garantis pas votre survit, ni la possibilité que vous gardiez votre intégrité physique.

 Elle s'amusait comme une folle à présent. Mais que faire d'autre avec un tel patrimoine génétique? Ses paroles n'avaient rien de drôle et elle jouait un peu trop avec le feu et surtout avec la patience d'Ysengrim. Son humour d'alcoolique laissait à désirer, vraiment déplorable, mais cela lui plaisait assez. Elle espérait juste avoir le loisir de conserver la tête accrochée à ses épaules d'ici la fin de la soirée. A trop chercher le loup, il risquait de venir montrer le bout de sa queue. L'illusion se formant dans son esprit était assez comique, mais ne prit pas trop le temps de s'y arrêter, préférant poursuivre promptement:


   
 

▬ Bon assez rit! Je suis à la recherche d'un cobaye de votre condition. Je m'engage à rédiger un contrat en bonne et due forme comportant des gages élevés, une clause de confidentialité et une autre promettant de ne rien vous faire qui n'ait été testé auparavant. Qu'en pensez-vous?

 Le résumé était clair et concis. Suffisant pour le moment. Il était inutile d'en faire plus à ce stade de négociation, jugeant s'être assez dévoilée. Elle ne savait pas grand chose de lui hormis un nom, une condition et un ancien grade. Elle pouvait en deviner d'autres en l'observant mais rien de valable...juste un bon début pour une étude préliminaire du sujet. Pas la peine de mentionner que celle-ci avait déjà commencé.

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MessageSujet: Re: [28 mai 1943] A La Pie qui Boit- Ysengrim Rhys et Lamby Artefact   [28 mai 1943] A La Pie qui Boit- Ysengrim Rhys et Lamby Artefact Icon_minitimeVen 20 Fév - 11:52


Ysengrim se prenait pour ce qu’il était, c’est-à-dire une personne raisonnablement intelligente, dotée d’un reliquat de bonne éducation bourgeoise et d’une perspicacité fondée sur une grande expérience de la vie. En d’autres termes, il savait n’être ni un génie, ni un imbécile. Cette fois, cependant, il devait bien admettre que le discours que lui tenait Artefact était au-dessus de ses capacités de compréhension. Pour présenter les choses de façon plus abrupte : il était largué.

- Euh… Non, jamais, pour être honnête, répondit-il d’un ton mi-étonné, mi-amusé. Par contre, vous me rappelez un sphinx avec lequel j’avais sympathisé en Egypte. Vous êtes à peine moins claire que lui. Mais vous êtes plus rousse, je le reconnais.

Et hop ! De l’art de répondre à côté. Jouer les idiots était la meilleure solution quand on discernait mal où votre interlocuteur voulait vous emmener. Sans compter que c’était plutôt rigolo.

Il n’était pas –ou plus- là pour s’amuser, cependant, et il fut, d’une certaine façon, reconnaissant à la femme Artefact de s’exclamer « fini de rire ». C’était bien la chose la plus sensée qu’elle ait dite jusqu’à présent ; il était temps de mettre fin à ce petit jeu. Aussi fut-ce avec la plus grande attention qu’il l’écouta aborder le véritable objet de sa venue. Une attention qui se transforma bientôt en… surprise. En immense surprise. Qu’est-ce que c’était que cette histoire de cobaye et de contrat ? Avait-il eu plus raison qu’il ne le croyait quand il avait lancé sa boutade ? Ysengrim ne s’était certes pas attendu à ça. Sa main était toujours posée sur sa baguette, mais il ne la tenait plus que par réflexe. Si jamais quelqu’un avait choisi de l’attaquer à ce moment-là, peut-être ses instincts naturels eussent-ils pu le sauver, mais, ce que ce qui était certain, c’est qu’il ne se serait pas défendu de façon consciente : il était trop surpris par ce que venait de lui sortir Artefact pour se concentrer sur quoi que ce fût d’autre.

En tout cas, la possibilité qu’elle fût une péripatéticienne semblait pouvoir être définitivement écartée. Celle qu’elle fût une traqueuse de loups-garous, en revanche, non : tout cela pouvait n’être qu’un piège… même si Ysengrim devait bien admettre que la méthode le laissait assez perplexe. Au fond de lui-même, il ne pouvait empêcher une petite une petit voix de murmurer qu'il se faisait un cinéma en vain, qu'Aretfact était tout simplement ce qu’elle semblait être : une cinglée. Ce n’était d’ailleurs pas une éventualité considérablement plus rassurante : ça la rendait moins déterminée, mais plus imprévisible, et le mercenaire savait que les adversaires imprévisibles étaient les plus redoutables. Mais un véritable adversaire lui aurait-il sorti un mensonge aussi gros, aussi incroyable ? Il en doutait. Son instinct lui soufflait de faire confiance à cette femme, de croire en sa sincérité. Il sentait une forme de folie, en elle, mais aussi une forme d’intégrité.

Cela dit, s’il faisait confiance à ses instincts, Ysengrim savait néanmoins qu’ils n’avaient rien d’infaillibles. En d’autres termes, il avait certes abandonné l’idée de lui sauter à la gorge au premier geste suspect, mais sa méfiance ne s’était pas endormie pour autant. Revenu de son étonnement initial, il lança à Artefact un long regard sombre et impénétrable puis, après un pesant silence, il finit par dire d’une voix prudente :

- Vous… m’intriguez, Miss Artefact. Vous m’intriguez et vous me laissez un peu démuni : j’en sais trop peu pour vous répondre. A quoi pensez-vous, exactement ? Vous voulez une cigarette, au fait ?

Si cette conversation devait s’éterniser, autant qu'elle se déroule de la façon la plus agréable (ou la moins désagréable) possible et qu’il puisse fumer. Le contraire lui aurait été franchement désagréable.
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MessageSujet: Re: [28 mai 1943] A La Pie qui Boit- Ysengrim Rhys et Lamby Artefact   [28 mai 1943] A La Pie qui Boit- Ysengrim Rhys et Lamby Artefact Icon_minitimeLun 23 Fév - 16:53



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[28 mai 1943] A La Pie qui Boit- Ysengrim Rhys et Lamby Artefact Adluop478eb

- Euh… Non, jamais, pour être honnête, répondit-il d’un ton mi-étonné, mi-amusé. Par contre, vous me rappelez un sphinx avec lequel j’avais sympathisé en Egypte. Vous êtes à peine moins claire que lui. Mais vous êtes plus rousse, je le reconnais.

Aussi étrange que cela puisse paraître, la comparaison l'enchanta et lui arracha même un rire étranglé. Elle ne renchérit pas sur le sujet, préférant se concentrer sur les dernières paroles de l'homme.

- Vous… m’intriguez, Miss Artefact. Vous m’intriguez et vous me laissez un peu démuni : j’en sais trop peu pour vous répondre. A quoi pensez-vous, exactement ? Vous voulez une cigarette, au fait ?

Pesant avec un sérieux déconcertant et exemplaire ses dire, elle balaya d'un simple geste de la main l'idée d'un quelconque étui à cigarette tendu vers elle.

- Merci, mais pas ce soir. Je pense avoir suffisamment abusé des plaisirs de la vie. Mais ne vous gênez pas pour moi.

La jeune femme était bien aise d'avoir su capté l'attention, et même intrigué Rhys. En lui proposant cette cigarette, il montrait qu'il n'était plus si pressé de se débarrasser d'elle. Il était moins sur le qui vive, n'en demeurait pas moins prêt à réagir en cas de problèmes. Sa curiosité attisée, elle se décida à lui faire part de ses recherches et théories. Elle voulait absolument le rallier à ses investigations et en venait même à regretter l'avoir rencontré dans ce bar bondé. En effet, pour la discrétion, il leur faudrait repasser. C'est pour cela d'ailleurs, -outre le fait qu'elle soit pas mal imbibée-, qu'elle demeurait si sibylline dans ses propos jusque là. Chose qu'elle ne pouvait plus faire si elle devait discuter sérieusement afin de le convaincre de la suivre. Elle ne voulait pas d'esclandre, encore moins provoquer un repli stratégique de l'homme en prenant le risque d'exposer sa nature lupine aux yeux de tous.

Secouant la tête négligemment, elle se lança discrètement un sort de sobriété. Elle repassait en mode chercheuse. Elle lança également un sort de silence au tout d'eux, au cas où. Une pensée fugace lui traversa l'esprit, une expression moldue s'imposant d'elle-même. "Les murs ont des oreilles". C'était tout à fait approprié et le sortilège ne pouvait être de trop. Elle commença sa diatribe, espérant être écoutée, mais ne vérifiant pas pour autant.

   
 

▬  J'ai étudié la lycanthropie à partir de plusieurs témoignages écrits et oraux. Relevant scrupuleusement un certain nombre de caractéristiques physiques et mentales chez ces sujets: une usure des osseuses, musculaires et nerveuses, un accroissement des cinq sens, un état de fatigue et de douleur relativement chronique, évoluant avec l'âge à la fois de l'homme et du loup. J'ai trouvé des similitudes au niveau de la magie des sujets. J'ai donc orienté mes recherches sur celle-ci. Plusieurs points concrets en sont ressortis. La magie faiblit à l'approche de la pleine lune et disparaît sous forme lupine.

Plongée dans ses réflexions, elle marqua tout de même un temps de pause avant de poursuivre. Elle voulait permettre à son interlocuteur de possibles réactions.

   
 

▬De même aucun lycanthrope ne semble avoir accès à une forme animagus, des exceptions peuvent se produire chez les descendants directes de loup-garou, mais ils prendrons une forme lupine ou canine le plus souvent. La lycanthropie avant d'être une maladie physique est selon moi un parasite magique se nourrissant de la magie et ne pouvant vivre sans elle. Bien sure, on pourrait voir des failles à ma théorie pour le cas des moldus transformés, pour ceux survivant à la première transformation du moins. Je pense qu'ils ont un gène magique latent en réalité et que s'ils ne sont pas eux même magiques, leurs enfants pourraient l'être. J'ai noté des cas de moldus mordus pouvant faire quelques actes magiques bénins hors pleine lune.

La lecture des travaux du moine Gregor Mendel,Thomas Hunt Morgan ou encore Oswald Avery, lui revinrent en mémoire, ou plutôt les heures qu'elle avait passé à déchiffrer leurs écrits et à tester leurs diverses théories.

   
 

▬ J'ai poussé cette théorie plus loin en étudiant le génome humain des personnes atteintes de lycanthropie et d'autres seulement porteuses. Ce que j'ai découvert est incroyable, le génome n'a aucune trace animale autre que celle humaine. Donc si la maladie ne transforme pas l'ADN, il ne reste que le noyaux magique. J'ai trouvé les recherches de l'assistant de Grégor Mendel, un chercheur moldu, père de nombreuses théories sur la génétique. Il était sorcier et a mené des recherches horribles en torturant des êtres humains atteints ou non. Il a découvert que dans 95% des cas, le cobaye lycan privé de magie mourrait trois fois plus vite qu'un sujet non atteint, en moins de 10 jours en ne faisant aucun acte de magie. Les 5% restant étaient en réalité de jeunes mordus, des lycans atteints depuis un moment mais jeunes et en excellente santé, ou des sujets non-atteints à la santé douteuse.

 Son côté extatique et exubérant prit un coup au rappel des pratiques scandaleuses du fameux assistant sorcier, cela lui donna froid dans le dos. Il avait fait avancer la science mais à quel prix.


   
 

▬ De plus, certaines magies de l'esprit semblent relativement innées chez les lycans, tel que l'occlumancie. Enfin ça le devient à l'approche de la pleine lune quand le loup prend le dessus. On ne peut pas lire dans un esprit animal comme dans un esprit humain, à moins d'être un animagus de l'espèce ou d'avoir un don de parole animal, leurs pensées ne se retranscrivent pas comme nous mais sous forme de sons, de contrastes et d'odeurs. Bon courage pour décrypter cet amalgame psychédélique.

 Ayant finit son exposé, elle prit un certain temps à venir lui exposer son projet d'étude. Il avait la possibilité de réfuter l'ensemble de ses recherches et de quitter les lieux si ça lui paraissait trop invraisemblable.


   
 

▬  J'aimerai travailler sur l'esprit du loup hors et en période de pleine lune. Mon projet sur le long terme est de permettre la compréhension scientifique de la lycanthropie, peut-être de faire évoluer leurs cadres de vies et améliorer leur santé. Je suis partie en Afrique pour étudier le chamanisme pour cela et je voudrais tester ses connaissances sur un meilleur sujet que celui dont je me sers actuellement. Il m'est trop difficile de gérer tous les paramètres avec cette...personne, qui n'est pas vraiment un lycan.

Elle ne précisa pas qui était son cobaye actuellement, de peur qu'il ne la prenne encore plus pour une cinglée.

   
 

▬  Qu'en pensez-vous?

HRPG:

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MessageSujet: Re: [28 mai 1943] A La Pie qui Boit- Ysengrim Rhys et Lamby Artefact   [28 mai 1943] A La Pie qui Boit- Ysengrim Rhys et Lamby Artefact Icon_minitimeMar 10 Mar - 13:57

Bon, Ysengrim pensait pouvoir l’affirmer, Alambitia Artefact était officiellement folle. Folie-douce, ou folie-furieuse, par contre, il l’ignorait encore. Cela dit, force lui était de reconnaître que son interlocutrice avait éveillé sa curiosité, voire même son intérêt. Sans pour autant baisser sa garde, il l’écoutait développer ses théories plus-ou-moins fumeuses avec la plus profonde des attentions. En tout cas, puisqu’elle avait clairement deviné sa nature, il avait décidé de cesser de jouer la comédie. Ils étaient tous les deux trop intelligents pour ça.

- J'ai étudié la lycanthropie à partir de plusieurs témoignages écrits et oraux, expliqua-t-elle avec un enthousiasme un peu inquiétant. Relevant scrupuleusement un certain nombre de caractéristiques physiques et mentales chez ces sujets : une usure des zones osseuses, musculaires et nerveuses, un accroissement des cinq sens, un état de fatigue et de douleur relativement chronique, évoluant avec l'âge à la fois de l'homme et du loup.

- Ah oui ? Et dans votre expérience, est-ce que la lycanthropie peut  affecter l’espérance de vie du sujet ?

Ysengrim était l’heureux propriétaire d’une baguette de pin depuis l’âge de onze ans, et, selon les propres mots d’Ollivander, les possesseurs de baguettes faites dans ce bois avaient la particularité de toujours vivre jusqu’à un âge avancé. Ysengrim était passé bien trop de fois près de la mort pour continuer à la craindre, mais cela l’ennuyait un peu de devoir faire mentir le vénérable marchand de baguettes. Il avait travaillé pour lui, quelques fois, et il faisait partie des rares personnes pour lesquelles il éprouvait un certain respect.


- J'ai trouvé des similitudes au niveau de la magie des sujets. J'ai donc orienté mes recherches sur celle-ci. Plusieurs points concrets en sont ressortis. La magie faiblit à l'approche de la pleine lune et disparaît sous forme lupine.


- Rien à redire là-dessus, je l’ai remarqué aussi. Cela dit… j’ai toujours pensé que c’était justement lié à l’état de fatigue physique. Je n’ai pas particulièrement l’impression que ma capacité à mobiliser la magie soit vraiment affectée par autre chose que mon épuisement avant et après la pleine-lune. Si vous préférez, on est un peu trop crevé pour penser à ça, oui, mais on ne se sent pas moins puissant. Et puis peut-être que la magie « classique » disparaît pendant la transformation, mais elle est remplacée par une autre, plus animale, plus sauvage. Et ça, c’est du ressenti, ma chère.

Il ponctua sa phrase en levant son verre à la santé de sa compagne et en avalant une nouvelle gorgée.

- De même, aucun lycanthrope ne semble avoir accès à une forme animagus, reprit-elle, des exceptions peuvent se produire chez les descendants directes de loup-garou, mais ils prendront une forme lupine ou canine le plus souvent. La lycanthropie, avant d'être une maladie physique, est selon moi un parasite magique se nourrissant de la magie et ne pouvant vivre sans elle. Bien sûr, on pourrait voir des failles à ma théorie pour le cas des moldus transformés, pour ceux survivant à la première transformation du moins. Je pense qu'ils ont un gène magique latent en réalité et que s'ils ne sont pas eux même magiques, leurs enfants pourraient l'être. J'ai noté des cas de moldus mordus pouvant faire quelques actes magiques bénins hors pleine lune.


- Vous êtes sûre de votre coup ? Moi, j’avais entendu dire qu’un loup-garou pouvait devenir animagus, mais que par contre, la forme qu’ils adoptaient était systématiquement celle d’un loup.  Quant aux moldus qui se font mordre…  ajouta-t-il avec un sourire sinistre, disons que ceux que j’ai pu rencontrer dans les tranchées pendant la guerre ne sont plus assez vivants pour confirmer ou infirmer votre théorie ! Mais, dans l’absolu, oui, je ne vois pas pourquoi ce serait impossible : comme je l’ai dit, sous forme lupine, une nouvelle magie s’insinue en vous, même si je serais bien infoutu de le définir, et ça me paraît concevable qu’elle se transmette aux moldus qui se font mordre. Qui sait ? J’ai peut-être essaimé derrière moi sans le savoir !


- J'ai poussé cette théorie plus loin en étudiant le génome humain des personnes atteintes de lycanthropie et d'autres seulement porteuses. Ce que j'ai découvert est incroyable, le génome n'a aucune trace animale autre que celle humaine. Donc si la maladie ne transforme pas l'ADN, il ne reste que le noyau magique. J'ai trouvé les recherches de l'assistant de Grégor Mendel, un chercheur moldu, père de nombreuses théories sur la génétique. Il était sorcier et a mené des recherches horribles en torturant des êtres humains atteints ou non. Il a découvert que dans 95% des cas, le cobaye lycan privé de magie mourrait trois fois plus vite qu'un sujet non atteint, en moins de 10 jours en ne faisant aucun acte de magie. Les 5% restant étaient en réalité de jeunes mordus, des lycans atteints depuis un moment mais jeunes et en excellente santé, ou des sujets non-atteints à la santé douteuse.


- Hum… Vous me semblez bien sûre de vous… fit Ysengrim d’un ton circonspect. Je n’ai fait de l’alchimie qu’en dilettante, mais si la théorie est juste, en creusant encore, vous finirez par trouver un ADN commun entre les hommes et les animaux. En outre… je peux vous dire que, magie ou ADN, on s’en fout un peu : tout ce qui compte, c’est que vous vous devez sentir autant homme que loup, sinon vous ne parvenez jamais à vivre avec vous-même. Ceux qui acceptent leur double-nature survivent plus longtemps que les autres, croyez-moi. Si vous voulez aider mes semblables, ce n’est pas su le plan physique qu’il faut le faire, mais plutôt sur le plan psychologique.

- De plus, certaines magies de l'esprit semblent relativement innées chez les lycans, tel que l'occlumancie. Enfin ça le devient à l'approche de la pleine lune quand le loup prend le dessus. On ne peut pas lire dans un esprit animal comme dans un esprit humain, à moins d'être un animagus de l'espèce ou d'avoir un don de parole animal, leurs pensées ne se retranscrivent pas comme nous mais sous forme de sons, de contrastes et d'odeurs. Bon courage pour décrypter cet amalgame psychédélique.

- Hum… Dans ce cas, vous croyez que les lycans pourraient pratiquer la legilimancie sur les animaux ? Au moins sur les loups ? Dans votre logique, ils doivent être capables de les comprendre, non ? Et que faites-vous des animagi ? Un sorcier-ours peut-il comprendre un vrai ours ? En tout cas, il me semble que la perception innée de l’esprit animal est plus développée chez le loup-garou que chez l’humain. J'ai survécu trois mois dans les forêts de Finlande à grâce à mes frères-loups.

- J'aimerais travailler sur l'esprit du loup hors et en période de pleine lune. Mon projet sur le long terme est de permettre la compréhension scientifique de la lycanthropie, peut-être de faire évoluer leurs cadres de vies et améliorer leur santé. Je suis partie en Afrique pour étudier le chamanisme pour cela et je voudrais tester ses connaissances sur un meilleur sujet que celui dont je me sers actuellement. Il m'est trop difficile de gérer tous les paramètres avec cette...personne, qui n'est pas vraiment un lycan. Qu’en pensez-vous ?

Ysengrim la regarda pendant un long moment d’un air parfaitement neutre. Il la jugeait. Il se demandait jusqu’à quel point il pouvait lui faire confiance. Bizarrement, il ne doutait pas de sa sincérité. Mais cela ne signifiait pas qu’elle n’était pas dangereuse, bien au contraire. L’assistant de ce Gregor Mendel dont elle lui avait parlé aussi, devait être sincère, et on avait vu le résultat… Sans compter que s’il n’avait pas été là, le mercenaire aurait pu passer cette soirée au calme !

- Ce que j’en pense… dit-il d’une voix lente. J’en pense que vous êtes en train de me faire une offre d’emploi sans oser me le dire franchement. Vous permettez que je vous réponde par une autre question ? Qu’est-ce que vous prévoyez pour moi, en réalité ? Parce que bon… me faire ouvrir les tripes pour regarder comment je fonctionne, ça ne me tente qu’à moitié, très franchement. Et puis il faut qu’on discute du prix…
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