Réputation :
Cearon vient tout juste d'arriver à Poudlard donc elle n'a pas vraiment de réputation pré-établit. Elle reste une Née-Moldue, une Née-Moldue qui connait toutes les règles de bienséance et sait se tenir (à peu près) en société mais une Née-Moldue tout de même. Bien évidement, il faut ajouter à cela, ses quelques petites bizarreries.
Projets :
Elle ne sait plus vraiment, avant, elle voulait être comme sa mère, réussir à entrer dans une grande université par ténacité et avec son Higher School Certificate en poche.
Famille :
Ethel Louise Maurn née Klarington. Elle est de ces femmes savantes, méprisée par les dames parce qu'elle refuse de se soumettre à l'autorité masculine et sous le regard amusé remplis d'une pitié toute hypocrite des hommes qui s'amuse de cette "femelle" qui tente de se "hisser à leur niveau". Ethel est une femme brillante et ingénieuse, détentrice d'un doctorat en chimie d'Oxford, issue d'une famille de la petite noblesse, les Klarington et seule héritière de toute leur fortune et leur terre.
Roy William Maurn. Sa famille faisait partie de la grande bourgeoisie il y avait moins d'un siècle grâce à ancêtre malin qui a su tirer profit de l'industrialisation de l'Angleterre. Aujourd'hui ayant acheté des terres, cette famille fait elle aussi partie de la petite noblesse ce qui a permis à Roy de rencontrer Ethel ailleurs qu'à Oxford, où, il faut bien l'avouer l'atmosphère était plus que pesante. Il est Haut Magistrat, bientôt détenteur d'un doctorat en droit d'ici une ou deux publications fièrement bouclées.
Histoire :
Née à Londres, un quatre décembre, pendant que les aurores boréales brillaient de leur évanescente lumière dans le ciel d'encre d'Ecosse, Cearon était une petite demoiselle de la fin de règne du Roi Houx vieillissant. Dans la clinique privée où Ethel Louise Maurn accoucha, il n'y avait trace des aurores boréales, mais juste la lueur d'un poêle vrombissant et envoyant de multiples ombres sur les murs alors que dehors, le vent froid soufflait et que petit à petit, la météo se préparait pour les premières neiges. Oui l'hiver frappait aux portes des maisons.
À la différence de bien des enfants de son âge et de son statut, Cearon pût vivre dans l'amour familiale le plus totale, ses parents s'étant mariés par amour et non pour une raison financière (bien que le fait que Miss Ethel Karlington soit la détentrice d'un bon héritage ait grandement encouragé le couple parental Maurn). Petite fille rapidement éveillée par ses parents qui souhaitaient qu'elle réalise, comme eux, un parcours scolaire brillant ; elle montra très tôt une mémoire visuelle fine et une compréhension des problèmes simples remarquables. On lui apprit d'ailleurs à jouer aux échecs à ses cinq ans pour qu'elle puisse y travailler tout le long de sa vie durant.
Toujours souriante et pétillante, de l'enthousiasme plein les yeux, un nombre assommant de questions plein les lèvres, en ces années 30, Cearon ne s'intéressait aucunement à tout ce qui se passait Outre-Manches. Ses préoccupations allaient plutôt vers l'hibernation des ours et leur raison (tout comme celle des marmottes) et comment leurs nouvelles lampes brillaient et éclairaient les pièces, même la nuit, comme un soleil et tout cela, seulement en appuyant sur un bouton. Pour comprendre tout cela, Cearon passait de longues heures dans la bibliothèque familiale, parcourait parfois les bureaux de ses parents de longs en large (même si elle n'avait pas exactement le droit, mais sa Nounou Mag' ne la repérait jamais).
Et tout ceci, en parallèle d'aller à l'école. Ah l'école ! Toute une aventure là aussi, Ethel et Roy l'avaient inscrite dans une "elementary school", bien évidemment fille et garçon étaient séparés, mais cela, Cearon n'en avait rien à faire, puisqu'elle pouvait se trouver dans un endroit où tout était fait pour apprendre.
Tout du moins, au début, elle pensait cela, ensuite elle avait vite déchanté. La petite fille faisait partie de ces mystères de l'éducation, son institutrice, qui s'occupait en tout d'un groupe de six petites filles du même âge que Cearon, n'arrivait tout simplement pas à comprendre son mode de fonctionnement. Alors qu'à certaines questions, la fillette répondait parfaitement aux exigences (voir plus dans certains cas), elle montrait de graves problèmes de compréhensions sur certaines autres questions et répondait alors qu'elle "ne comprenait pas car tout ceci était très mal formulé".
De plus Cearon se dispersait très vite, maintenir son attention dans les salles de classe étaient un véritable travail de titan et elle se retrouvait très souvent au piquet car elle s'agitait un peu trop ou n'écoutait plus. La jeune institutrice, trop tendre chuchoterait les mauvaises langues, n'osait que rarement la sévices physique. Quand elle avait rencontré les parents de la petite Cearon, ils avaient longuement écouté ses interrogations et constatations. À la fin, ils avaient simplement expliqué qu'ils en parleraient à leur fille et aussi, si elle pouvait être autorisé à faire "deux choses en même temps lorsque le besoin s'en faisait sentir" pour éviter qu'elle n'embête ses camarades.
À la suite de ces mises au point, la situation s'arrangea à peu près, même s'il fallait bien l'avouer, il y avait encore de multiples ratés. Surtout que l'institutrice tentait de répondre du mieux qu'elle pouvait aux questions de Cearon mais, il fallait bien l'avouer, elle n'avait pas toujours les compétences pour réussir.
C'est à peu près dans cette période que la petite fille rencontra Maggy, de son vrai nom Margaret Marilyn Mitchell, de deux ans son aînée. Maggy était de ces filles d'une nouvelle génération, prête à se battre pour ses convictions et idéaux, pleine de fougue et brûlante d'une lumière à en embraser les ténèbres les plus sombres. Cearon en fut tout de suite charmée. À partir de ce moment, elle avait deux modèles à qui elle voulait absolument ressembler, sa mère et Margaret.
Maggy se battait avec les garçons lorsque ceux-ci, se trouvant de l'autre côté de la rue, lui cassaient les pieds, elle revenait crottée et le sourire à ses lèvres fendues. Pourtant, les Mitchell étaient de ses familles ultra-conservatrice, à l'éducation stricte et austère, on targuait la femme d'être bigote et le mari, outrageusement riche et possédant un pouvoir politique certain -il était un Lord après tout-, d'être un pervers crasse (bien que Cearon ne sache pas vraiment ce que ça voulait dire). Maggy s'élevait donc au milieu de cette famille déchirée où ses frères aînés, tout aussi étroit d'esprit que leur parent, ne lui menait pas la vie facile.
Et pourtant, Cearon savait à quel point elle était intelligente, elle apprenait à une vitesse folle et on l'avait même autorisé à sauter une classe, ce qui rendait un peu triste la fillette puisque l'année prochaine, Maggy ne serait plus dans le même bâtiment qu'elle à cause de cela. Et surtout, Margaret l'acceptait ; entièrement. Ce qui n'avait pas été dit jusqu'à maintenant, était le surnom dont Cearon avait écopé. Sorcière. horrible petite Sorcière qui outrageait Dieu de sa présence sur Terre.
En effet, loin du regard des adultes, Cearon n'avait pas beaucoup d'amies, on la trouvait bien trop étrange, trop spéciale et surtout, parfois, quand son esprit se perdait dans des endroits dont seule, elle, connaissait le chemin. Il se passait des choses... contre-nature diraient certains, d'autres diraient miraculeux. Dans les cours de couture, il arrivait plus d'une fois que des accrocs de Cearon disparaissent purement et simplement (il fallait savoir que les cours de couture servait à Cearon à réfléchir à toute autre chose que la couture...) ou alors qu'une petite fille qui l'avait un peu trop embêté se retrouve avec les cheveux qui s’emmêlaient ou bien ses lacets qui se défaisaient la faisant alors tomber. Tout ceci était bien anodin, rien de
magique mais bien assez pour que la plupart des petites filles de l'école la regarde de travers. Sauf Maggy.
Puis était arrivée l'année suivante, une année terrifiante. Margaret était partie, la Seconde Guerre Mondiale démarrait. Cearon comprenait à peu près ce que tout ceci voulait dire, malgré son jeune âge, elle avait beaucoup lu sur la Première Guerre Mondiale et elle avait peur, très peur. Mais elle refusait de le montrer, elle serait aussi forte que sa maman et Maggy. Car forte, Ethel Maurn était obligé de l'être, son mari faisait partie des mobilisés, bien qu'aucune troupe n'ait été encore envoyé sur le continent. Elle, elle se retrouvait dans un groupe de recherche de civils rattachés à l'armée, femme ou pas, l'Angleterre avait besoin de têtes pensantes.
Toujours à Londres, Cearon se consacra avec plus d'ardeur à la lecture de toute sorte de connaissances, avançant bien plus vite en algèbres et physique que le reste. Elle refusait de se laisser happé par le reste, elle se renferma plus sur elle, n'apparaissant pleine de vie que face à sa mère qui se fatiguait un peu plus chaque jour. Il fallait
innover. En parallèle, Cearon se perdait un peu plus dans son monde, un monde où elle côtoyait Alice et le chapelier fou ainsi que Bilbo le Hobbit. Elle rencontrait le grand enquêteur d'Agatha Christie et découvrait le monstrueux Frankenstein, ne sachant si elle avait plus peur du docteur que de sa création.
Puis tout explosa cette nuit du 29 décembre 1940. Littéralement. Son père exceptionnellement de retour depuis une semaine, Cearon était heureuse, se trouvait avec ses deux parents. Les alertes à la bombe, elle connaissait depuis maintenant quelques mois. Elle était effrayée, qui ne le serait pas avec des choses venant du ciel qui étaient capables de tout faire partie en fumée ? Mais cette semaine elle avait décidé d'oublier. Malgré tout. Alors, lorsque les sirènes avaient retentis, la sortant brusquement du lit pendant que son père l'attrapait dans ses bras, dans ses bras forts et réconfortant.
Comme d'habitude elle s'était retrouvée dans la cave, en compagnie de certains des voisins, l'ampoule clignotant dangereusement sous les bruits d'explosions et les tremblements, Cearon fermait toujours les yeux dans ces moments-là, sinon elle avait plein de poussières qui venaient lui irriter les yeux. Il y eut un temps d'accalmie, la petite espérait que tout était terminé, ses paupières papillonnèrent.
Ce fut alors l'enfer.
Le plafond s'écroula, Cearon se sentit protéger par son père, qui hurlait à sa maman de se relever, qu'il fallait partir le plus vite possible. Cearon sanglotait violemment, totalement désorienté et totalement fatiguée. Tous les morceaux de pierre qui aurait
dû lui tomber dessus, à elle et sa famille, étaient plus loin. Ils étaient les seuls survivants alors que tous les autres étaient ensevelie, elle les entendait crier à l'agonie. Le pire était le silence des autres. Des spasmes la secouait tandis que les larmes coulaient librement sur ses joues ; la douleur dans sa main pulsait furieusement. La chaleur était insoutenable, derrière ses paupières closes, elle voyait des volutes rougeoyant menaçant. En cet instant elle crut à l'enfer.
Dans les jours qui suivirent, on appela cet événement le Second Grand Incendie de Londres, écho du funeste Grand Incendie de 1666.
Après cela, sa famille préféra se retirer dans la périphérie de Londres, plus à la campagne et Cearon se retrouva isolée en compagnie de sa vieille nourrice. Ses parents cependant toujours présents pour l'effort de guerre. Forcément.
Le 1 Juillet 1942, Cearon recevait sa lettre d'admission à l'Ecole de Sorcellerie Poudlard.