Alfred R. Meyers

Je m'appelle Alfred Rupert Meyers. Je suis né dans une famille de haut rang, en Angleterre. Une pure famille anglaise, avec les traditions et les règles que chaque membre doit apprendre et suivre de sa naissance à sa mort. J'ai eu une enfance assez banale pour un noble. J'ai tout d'abord suivi des cours à la maison, notamment auprès de mon grand-père qui se trouvait être un grand savant de son temps. Il avait des connaissances en histoire de la magie, astronomie et runes notamment, ce qui m'a permis, à 11 ans, de débuter ma scolarité à Poudlard avec un peu d'avance sur mes camarade. Avance bien rapidement rattrapée à mesure des cours. Sans aucune surprise pour ma famille d'ailleurs, le Choixpeau m'a envoyé à Gryffondor, bien qu'il ait hésité longuement avec Serpentard. Visiblement, j'avais un certain penchant pour la ruse et la tromperie, que je ne connaissais pas encore à l'âge de l'innocence, ou presque. Mes années dans l'école de sorcellerie ne sont pas ce qui a fait de ma vie quelque chose d'exceptionnelle, sauf pour un point. J'ai toujours été un élève sérieux et méritant, un peu moins porté sur les bêtises que certains de mes camarades. Avec les années, j'ai été vu plus comme le Gryffondor calme, à qui beaucoup d'étudiants se venaient se référer en cas de problème. Une image qui me collait bien au final.

Je vous ai dis que ma vie à Poudlard n'avais pas été la partie de ma vie la plus intéressante, sauf pour un point plus qu'important : Cristalie. Ma douce Cristalie. Celle qui a fait battre mon cœur dès le premier regard. Une étudiante, tout comme moi, à Serdaigle. Une femme d'une beauté simple et douce, avec une voix de miel et des yeux brillants. Certes elle n'avait pas que des qualités, mais aux yeux d'une homme amoureux, l'objet de cet amour se trouve être parfait. Notre première rencontre a eu lieu lors de notre dernière année à l'école de sorcellerie. Sous une pluie diluvienne. Elle était manager de l'équipe de Quidditch de sa maison, et nous nous sommes rencontrés un soir, alors qu'elle rentrait au château après avoir rangé quelques affaires dans les vestiaires, après un match. Je revoie encore son visage, ses longs cheveux blonds, ses yeux étincelants alors que nous étions face à face, immobiles. Le coup de foudre. Pour moi du moins. Plus belle que la plus magnifique des créature. Je me souviens encore qu'il m'a fallu quelques secondes avant de lui demander comment elle allait. Une question très stupide, nous sommes d'accord, mais je n'ai rien pu dire d'autre, subjugué par cette apparition soudaine. Après cette rencontre sous un orage, nous sommes restés tous les deux trois jours dans nos lits, malade à en mourir. Une petit anecdote amusante en somme. Puis nous nous sommes revus, au hasard, dans la bibliothèque. Elle est venue me remercier de lui avoir prêté ma veste afin de l'abriter de la pluie. Nous avons passé trois heures à discuter, au point de rater notre dernier cours de la journée. Puis nous nous sommes revus de nouveau. Le dernier jour de cours, l'amour était né entre nous, et nous avons échangé notre premier baiser.

Après Poudlard, je suis restée en correspondance avec elle, qui est partie en France pour sa formation. Pour ma part, j'ai décidé de suivre les traces de mon grand-père et de devenir Auror. J'ai donc passé deux années d'études avant de me retrouver dans une brigade débutante, sous la responsabilité d'une femme blonde, très sévère mais très juste et droite : Mancy. Elle est devenue mon modèle dans le monde professionnel. C'est elle qui m'a montré le chemin, qui a fait de moi un Auror droit, responsable et intransigeant, protecteur et juste. Trois ans après le début de ma mise en service, Cristalie est revenue en Angleterre. Nous sommes restés pendant ces cinq années en contact via hiboux et je ne l'ai jamais oublié. Nous nous sommes mariés trois mois après son retour, le temps d'organiser une petite cérémonie sans prétention, avec juste nos familles et quelques amis. Notre vie à deux a donc débuté et, l'année de mes 33 ans, le destin m'a de nouveau béni : en plus d'une femme parfaite est né un fils qui est devenu l'objet d'un amour inconditionnel. L'accouchement s'est déroulé à la maison. Un soir, alors que nous allions partager une tarte aux pommes faite par ma grand-mère, l'accouchement s'est déclenché. Impossible de bouger Cristalie sans prendre de risques, elle a donc donné naissance à Kay chez nous, sous l'oeil attentif d'une sage femme venue en urgence de Sainte Magouste.

Notre vie aurait pu être parfaite. Mais le sort reprend bien vite ce qu'il a donné. Onze ans après la naissance de notre petit garçon, ma femme est tombée malade. Quelque chose de fulgurant. Les premiers signes sont apparus dans le mois de janvier. Le décès, lui, a eut lieu chez nous, dans le même lit qui a vu naître Kay, juste avant la scolarisation de ce dernier. Cristalie, butée comme elle était, avait refusée d'être hospitalisée. J'ai été alerté, encore debout, par les cris de mon fils qui était venu se réfugier contre elle à cause de l'orage. Tout a basculé pour moi. J'ai dû expliquer à mon fils pourquoi sa mère était morte. Je ne l'ai pas lâché des trois jours qui ont suivi. Ses pleures, après l'enterrement, ont été la chose la plus dure à supporter dans toute ma vie. Le lendemain, j'ai dû le laisser partir pour Poudlard. À contre cœur.

À partir de cette période, je me suis noyé dans mon travail, sauf pour les vacances que je passe avec mon fils. Je ne veux pas qu'il soit touché par mes états d'âme, que je lui cache donc. Je me suis jurée de ne plus tomber amoureux, de ne pas remplacer Cristalie, même si je sais que les hommes ne sont pas fait pour vivre seuls au final. Depuis trois ans, à force de travailler comme un acharnée, je suis passé Directeur du Département de la Justice Magique, sous le regard attendri de Mancy, Auror à la retraite. Ma vie est réglée comme une horloge. Plus question que j'en perde le contrôle.