Bryan Clossey

Le grand étudiant filiforme est souvent vu comme discret et malhabile, mais ceux qui apprennent à le connaître un peu découvrent bien vite sa compassion et son amabilité.
Même s’il n’a toujours aucun plan de carrière sérieux, que ce soit dans le monde sorcier ou moldu, Bryan entretient le rêve secret de devenir archéomage.
Vivant seul avec son frère aîné et son père moldu, Bryan n’a aucun souvenir de sa mère, qui était soit moldue elle aussi, soit n’avait jamais avoué à son époux que la magie coulait dans ses veines.
Né au beau mitan de la campagne guernesiaise, Bryan...  Pardon?  Oui oui, il existe autre chose que la campagne dans les îles anglo-normandes.  Saint-Peter’s Port, la capitale de l’île en est un bon exemple.  C’est un village, oui, bon, et alors?
Né au beau mitan de l’île de Guernsey.  Non.  En fait, à proprement parlé, Bryan est né à la jonction entre la mer et les champs. Sa mère était une vacancière française tombée follement amoureuse de Gavin, son père, qui n’était pas moins amoureux d’elle.  Elle s’installa sur l’île, dans leur cottage au bord de la mer, au cours de l’automne, et quelques années plus tard se promenait avec un poupon dans les bras et un bambin accroché à sa robe.  Ils possédaient une fermette, qui produisait assez pour élever quelques animaux et être auto-suffisants.  Quelques voisins pêcheurs leurs échangeait aussi parfois du poisson contre différentes denrées ou quelque service.  À ce niveau, Madeleine était une couturière hors norme.
Un matin de mai, alors que Bryan n’avait que deux ans, elle annonça à Gavin qu’elle devait retourner sur la côte d’Azur pour s’occuper d’un parent malade.  Il resta avec les enfants, pour s’occuper de la fermette et ne la revit jamais.  Si les semaines qui s’ensuivirent furent riches en pleurs, Bryan grandit finalement comme un enfant normal, habitué à l’absence de sa mère.  Une enfance normale, donc, entre le jardin, l’école et la petite étable accolée à la maison.  Une enfance à jouer au ballon, à tirer les tresses des petites filles, à souffler sur les pissenlits, qui s’envolaient en bulles de savon.  Si la lettre de Poudlard de Clovis causa la stupeur dans la maison, celle de Bryan ne fit pas d’outrage : une tonne d’événements étranges avaient toujours entouré les deux gamins.
Poudlard était tout simplement un nouveau terrain de jeu à exploré et campagne pour campagne, il se sentait plutôt à l’aise en Écosse.  Seule la mer lui manquait –ne lui dites pas que le Lac devrait le contenter.  Surtout pas…  Au moins, l’hiver là-haut était plus enneigé et Bryan adorait profiter de cette blancheur mystérieuse.  Tout allait plutôt bien, jusqu’à ce que Clovis commence à mettre de plus en plus de côté.  Bien sûr, ils avaient toujours eu des différents.  Clovis était sérieux et exigeant de nature, alors que Bryan était doux et maladroit.  Bryan eut alors l’impression de perdre deux grands frères à la fois, car Caïn Lambertson, un excellent ami de son frère, était en quelque sorte l’idole de Bryan.  C’était en quatrième année, en même temps que la poussée de croissance du jeune sorcier.  Poussée de croissance qui fit de lui l’un des plus grands élèves de l’école, et lui valut le surnom mesquin de « grand foin ».  Les autres élèves de sa taille étaient quasiment systématiquement dans l’une des quatre équipes de quidditch et avaient, comme le dirait Mamie Amelia, plus de chair autour de l’os.  Le pauvre adolescent devint rapidement complexé par sa maigreur.