[1ère semaine de Janvier 1943] - I Was So Messed Up And Didn't Have A Clue - Aeris Lavender

Le début de l'après-midi marque déjà la fin des cours pour les élèves de Poudlard.
Ils avaient repris depuis à peine deux jours et les cinquième années, entassés devant les portes, sortent de leur cours de métamorphose, livres en main.
Depuis la reprise des cours, c'est à peine si un mot vole plus haut que l'autre dans le château. Même les serpents ont appris à tenir leur langue. Un calme qui n'est pas de bonne augure. Les quelques aurors qui parcourent les couloirs, personne n'ose les regarder dans les yeux. On baisse les visage et fixe le pavé. Une tension insupportable pur Sally.
Elle n'aura jamais autant soupiré en une journée. Non seulement sa cheville lui fait mal, mais en plus tout le bonheur de Poudlard semble avoir déserté. Pourtant, ils n'avaient pas encore fait appel aux détraqueurs. Si ?

A la sortie du cours, elle s'assit sur les marches, bloquant honteusement le passage à quelques élèves, mais c'était bien son problème le plus mineur. Près d'elle deux autres élèves de seprentard. Des amis, semble-t-il. La rouquine se masse la jambe. Elle en aura prit, des mauvais coups. D'abord avec Nevender, puis la mésaventures au lac. C'est finalement les événements du bal de fin d'année qui avait rouvert la blessure. Angélica lui avait conseillé de s'assagir, au moins le temps que ses blessures se referment, mais c'est comme si elle ne savait pas à qui elle avait affaire. Non seulement l'inactivité presque endeuillée de Poudlard la mettait sur les nerfs, mais si en plus, elle devait rester gentiment au lit sans bouger, autant se tirer une balle !


Avait demandé l'une des deux brunettes qui se tenaient près de Sally. La rouquine lui sourit, amusée.


Ses amis acquiescèrent puis, non sans tenter de faire changer le rousse d'idées, dévalèrent les escaliers, trop impatientes qu'elles étaient de voir l'amour de leur amie exposée au grand jour.
Toujours assise sur sa marche d'escalier, le sourire de Sally disparut. C'est fou comme la fin du monde faisait faire des trucs idiots. Elle avait entendu parler de ce phénomène, bien entendu, quand notre vie est en danger, si on s'en sort, on veut faire ce qu'on aurait regretté. Mais dans la tête des adolescente, ça n'allait pas plus loin qu'un amour de lycée. Est-ce-que les serpentards d'aujourd'hui savaient vraiment ce qu'est l'ambition ?
Un soupire exaspéré, elle remet sa chaussette en place et se relève. Son regard croise furtivement le trio formé par Aeris, Eliott et Lian. Ca fait un moment qu'elle n'avait pas passé du temps avec eux. Et plus encore depuis qu'elle avait volontairement prit ses distances avec les gryffondors. Les choses étaient déjà compliquées après le lac, mais avec ce qu'il s'était passé avec Orween... Elle préférait tout simplement fuir la moindre question. Mais ils lui manquent tout de même un peu, ses amis griffons.
Énième soupire et la voilà qui descend les escaliers -A sa vitesse-.
En quelques minutes elle se trouve dehors, affrontent comme si elle n'avait pas vu le regarde réprobateur d'un auror qui garde les portes de l'école. Un couvre feu a été mis en place mais ne plaisantons pas, il n'est que trois heures de l'après-midi, si on ne peut même plus se dégourdir les jambes !

Ah, l'air pur. Bon, il fait encore très froid. Mais elle préfère encore affronter le froid de l'hiver que l'oppression du collège. Elle ressert encore son écharpe. Mais pas trop, son cou la fait encore légèrement souffrir. A petites foulées, elle s'avance vers le terrain de quidditch, mais elle n'aura pas même le temps d'entrer dans les vestiaires...

En qui tout est, comme en un ange...


Et la voilà qui chantonnait le poème dans sa tête, se retournant pour aller s'assoir à l'entrer du terrain de quidditch, histoire de laisser le temps à sa cheville de se reposer. Elle invita Aeris à s'assoir à côté d'elle. Elle la regardait de façon bienveillante. Elle n'en attendait pas moins de la part de son amie.


Son rire s’éteint alors qu'elle dirigea son regard vers le sol. Elle n'était pas certaine d'être prête à parler de tout ce qui lui était arrivé en moins d'un mois, mais c'était Aeris, elle si elle avait remarqué quelque chose, alors se défiler n'était pas une option. Elle inspira longuement. Par quoi commencer ?


Elle rit à nouveau, mais un regard vers la brunette lui coupa son envie de rire. Elle finit par s'exprimer, comme un enfant qu'on forcerait à avouer une bêtise.


Elle accompagnait ses paroles de gestes tout aussi abstraits que ce qu'elle essayait d'exposer à son amie. Elle se sentait un peu bête, puisque c'est bel et bien ça qui avait mit le feu aux poudres. Elle regarda son amie. « C'est bon, on a fini ? » Non. Puisqu'en fait, c'était libérateur, en quelques sortes, de parler.. Et puis, elle pouvait compter sur Aeris pour ne pas la juger.


Sally avait passé sa main sur son écharpe pour l'abaisser mais elle se sentit bloquer au dernier moment. Le professeur n'était plus là, il semblait avoir disparu depuis la nouvelle année, mais elle sentait toujours ce glas qui l'obligeait à garder le secret. Elle enleva donc rapidement sa main, comme si de rien n'était.


Elle sourit à Aeris, elle posa sa main sur la sienne pour la rassurer.


Petite feinte, elle espérait, en vain certainement, qu'Aeris n'aurait pas senti sa propre subtilité. Il y avait tellement à dire, et si elle commençait à faire peur à son amie, elle s'en voudrait profondément.