Le Deal du moment :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à ...
Voir le deal

Partagez
 

 Sanctius Fawkes

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
avatar
Invité


Sanctius Fawkes Empty
MessageSujet: Sanctius Fawkes   Sanctius Fawkes Icon_minitimeSam 8 Fév - 14:44

Sanctius Fawkes

Qu’est-ce que tu veux ? Va jouer ailleurs.


Genre :
Masculin.
Âge :
15 ans.
Lieu de résidence :
Il vit dans un quartier défavorisé de Guildford, dans le Surrey, en Angleterre.
Maison :
Serpentard.
Année :
5ème année.
Personnage ou auteur de l'avatar :
Severus Snape (jeune).

Familier :
Un rat gris qui s’appelle Strychnine. Mignon comme nom, hein ?
Baguette :
Pin,  cœur de dragon, 26cm, semi-rigide.
Patronus :
Sort non-maîtrisé.
Epouvantard :
Son père, de toute évidence furieux, faisant craquer ses poings ou claquer sa ceinture au creux de sa main.
Balai :
Il n’a pas de balais personnel : il n’en a pas les moyens, et de toute façon, ces trucs là ne l'intéressent pas.
Amortentia :
Encens, menthe fraîche, odeur de l’humidité des cachots.
Matières :
Il passera ses B.U.S.E. cette année. C’est de manière générale un bon élève, sauf en métamorphose (Probablement dû à son esprit trop terre à terre : il n’arrive pas à y mettre la moindre conviction. Une plume est une plume, pas un fer à repasser.). Ses options sont études des runes et arithmancie. Il est excelle véritablement en potions, à tel point qu’il s’autorise régulièrement des petites touches personnelles dans ses préparations.

Taille :
1m70.
Corpulence :
Svelte voire frêle, il a l’air un peu cassant. Il lui arrive régulièrement de sauter des repas lorsqu’il est contrarié, ou pour travailler, ou pour ne pas être avec les autres. Il a de grandes jambes maigres.
Cheveux :
Bruns, ternes. La nature a établi sa domination sur eux, ou plutôt, Sanctius l’a laissé faire : il a les cheveux longs, qui lui tombent un peu au dessus des épaules. Ca lui arrive des les attacher, surtout en cours de potion, pour éviter tout accident.
Yeux :
Noirs profond.
Signes distinctifs :
Sanctius n’est pas un canon de beauté. Teint blême, cernes sous les yeux du fait de ses tendances insomniaques, cheveux peu entretenus, pas spécialement avenant à force de ne jamais sourire, les dents pas tout à fait symétriques et le nez en bec de rapace... Tout ceci ne participe pas à sa popularité.
Style vestimentaire :
Très sobre, il porte des couleurs sombres, et a tendance à enfiler plusieurs couches de vêtements. On le voit rarement sans un pull trop long dont les manches pendent sur ses mains dans un air de défaite.

Qualités :
Bizarrement on les remarque moins, chez lui. C’est pourtant un garçon intelligent, réfléchi, perspicace, voire, en potions en tout cas, brillant. Concentré, patient, lucide, rigoureux… Bref, c’est un gamin fait pour le travail et la réflexion, ce qui l’aidera sûrement à satisfaire ses ambitions. Il est aussi indépendant, intuitif, affirmé, et très direct. Il ne se fait pas spécialement remarquer si on le laisse dans son coin, plutôt discret, bien que pourvu d’un certain charisme. Laissé à lui-même, il est d’un calme olympien, cependant très réactif, vif d’esprit, lucide et efficace. Il n’est pas « méchant » à proprement parler…
Défauts :
Toujours aussi prompt à réagir, Sanctius se laisse entraîner très facilement quand on le provoque et les choses ont tendance à escalader à toute vitesse en raison de sa sournoiserie. Il est solitaire voire carrément asocial. Pudique et réservé, il n’aime pas répondre aux questions des autres à son sujet et a vite fait d’envoyer balader les gens qui ne l’auraient pas comprit. Il a un gros complexe d’infériorité qui le rend susceptible, envieux et déraisonnable. Pour y parer, il se cache derrière son orgueil et son égoïsme. Ironique et même acerbe, il ne pèse pas ses mots avant de les dire et se montre très blessant, et tout simplement grossier. Il fait énormément de généralité sur les gens et a peur de se lier aux autres. Il est plus influençable qu'il ne le croit.
Préférences :
La menthe et tout ce qui a un goût de menthe, Serpentard, les cachots, le cours de Potions, tout ce qui touche à la potion, les livres, constater une fois de plus qu'il a une bonne note, sa pauvre maman, fouiller tout Poudlard à la recherche de passages secrets ou de salles inconnues, s'isoler, fermer le caquet des Gryffondor, sa cousine Sally (Mais chut, faut pas le dire.), et depuis pas très longtemps... les livres de magie noire.
Antipathies :
Les Gryffondor par principe, la plus part des moldus (Une belle bande d'idiots ceux là.) et du même coup son père, être la victime de blagues ou taquineries, être appelé par son prénom, les contacts physique, Slughorn (Parce que mince, Sanctius n'est pas encore dans son club et mérite plus de reconnaissance que ça. Pfeuh.), être interrompu dans son travail, ses insomnies, la maison où il vit avec sa mère, la chaleur, les cours de métamorphose, Dumbledore parce qu'il chouchoute trop les Gryffondor à son goût, les chiens.

Réputation :
Fawkes (Car c'est comme ça qu'on l'appelle.) est un anonyme perdu dans une mer d'étudiants. Il ne fait pas de Quidditch et la nature ne l'a pas doté d'un joli minois, donc personne ne le connaît vraiment. D'ailleurs, qui lui connaît de vrais amis? Il suffit d'y faire un peu attention, aussi : dès que quelqu'un lui adresse la parole, il répond par le minimum de mots nécessaires ou rembarre sur un ton sardonique. Autant dire qu'il n'est pas apprécié. Il nourrit et attise sans arrêt la rancœur entre les maisons, en particulier avec les Gryffondor qu'il traite comme une bande d'idiots.

Évidement, il faut s'attendre au retour de baguette lorsque l'on se comporte comme ça... Alors il y a quelques malheureux accidents comme ce jour où ils ont fait pleuvoir une vingtaine de sardines sur sa tête, ou bien encore la fois où on des 7ème année lui ont fait visiter toutes les cuvettes des toilettes du 2ème en détail... C'est pas très sympa, certes, mais s'il arrêtait d'être mauvais et puérile avec les autres, il aurait moins de problèmes. Lorsqu'on entend parler de lui, c'est toujours parce qu'il lui est arrivé une tuile humiliante, ou bien qu'il a méchamment rembarré une troupe de petits Poufsouffle. C'est de sa faute. Individu louche au possible, en plus... Il sonde le château à la recherche de ses secrets, et ne les partage pas avec grand monde.

Projets :
Il rêve de travailler au service d'envoi de hiboux. Ahah. La bonne blague. Non, vraiment, il n'a aucune idée précise. Il aimerait pouvoir vivre plus convenablement et aider sa mère. Il aimerait aussi pouvoir continuer sur la voie des potions mais il ne veut pas se faire d'illusions. Apothicaire, il ne pourrait jamais sans envoyer péter ses clients, et d'ailleurs, les clients, ça l'ennuie. Faire dans la santé, de même : il n'a pas envie d'être au contact des gens.

Son grand rêve, ce serait de devenir potionniste indépendant, et de pouvoir gagner sa vie comme ça, en étudiant et en inventant des potions, mais il a peur que ce soit un métier trop peu reconnu pour avoir une aussi belle carrière que celle qu'il s'imagine.

Famille  :
Sa mère est sorcière et vient d'une famille de sang-pur... Elle a néanmoins fait l'erreur d'épouser un moldu. Pas n'importe lequel, en plus. Un beau pochtron, imbibé et au chômage, qui lui a mené une vie d'enfer à elle et au fils qu'elle lui a donné. Il la battait, et il battait Sanctius. Un homme détestable, qui, un jour, a brisé la baguette de la pauvre femme. Il est mort dans une chute dans les escaliers, d'un coup, comme ça : nuque brisée. Sanctius était en 2ème année, cela fait donc 3 ans maintenant.

La mère de Sanctius ne s'en est pas sortie indemne... Elle parle toute seule à longueur de journée dans la petite maison où elle vit, à Guildford, en s'adressant à son mari. Ils vivent d'ailleurs dans la précarité, étant donné que sa mère n'a pas de travail fixe mais seulement quelques petits boulots. Il a également une cousine... Sally Chapman. Ils ne se connaissaient pas bien lorsqu'ils se sont revus tous les deux à Serpentard en première année. Leur deux familles proches ne se fréquentent plus beaucoup : le mariage de la mère de Sanctius avec ce moldu l'a considérablement éloignée d'eux. A présent, Sally et Sanctius ont une relation assez fraternelle, même s'il préfère le nier.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité


Sanctius Fawkes Empty
MessageSujet: Re: Sanctius Fawkes   Sanctius Fawkes Icon_minitimeMar 18 Fév - 19:29

Je ne crois pas que cette maison ait seulement pu inspirer confiance à quelqu’un un jour. Elle et moi sommes assez semblables somme toute. De loin, on pourrait croire que ce n’est là qu’un petit appartement modeste, un peu fade, mais il suffit de s’approcher pour voir combien elle est laide et peu accueillante. Elle est grise, fissurée de toute part. C’est ici que je vis, avec mes parents, depuis que je suis né. Rien que d’y repenser, une odeur de renfermé me monte aux narines et je me souviens de la lumière clignotante et incertaine du lampadaire qui m’empêchait de dormir la nuit. Il y a aussi cette photo moldue sur la cheminée : là-dessus, j’ai déjà huit ans. On voit un homme grand et trapu, plutôt laid, une main sur mon épaule, l’autre fermement accrochée à la taille de ma mère. C’est mon père, un moldu, et j’ai le malheur de pouvoir dire que je tiens de lui. Il a tout à fait l’air trivial comme ça, on le dirait presque inoffensif, si on omet avec quelle domination il établit les rapports familiaux, et ce, de la simple présence de sa main sur ma mère et moi.

Ca peut paraître très anodin, franchement, mais il suffit de me regarder : je suis légèrement tourné du côté de ma mère, le dos courbé, une expression pas entièrement certaine sur le visage. Et puis, je suis assez bien placé pour savoir que ce n’était pas un geste d’affection. A la question : avait-il de l’amour pour moi ? Je peux répondre non avec la certitude de ne pas me tromper. Pour ma mère… Je ne sais pas. Je ne sais pas non plus comment cela se fait qu’ils se soient mariés. Il était laid, et en plus, il buvait. Je me dis que ma mère a dû être la victime d’un sort qui l’a rendue aveugle ou naïve. C’es t peut être la sorcellerie qui a poussé mon père à la violence. Ca lui faisait sûrement peur… Quelque chose qu’il ne maîtrisait pas, comme son alcoolisme ou son bras droit. Du dernier et de sa ceinture, il me reste encore des creux suspects dans le dos. Mais à présent, personne d’autre que moi et ma mère n’en connait l’existence, personne ne sait que mon dos est encore lacéré de grandes lignes blanches et roses. On aurait tendance à dire : « T’aurai dû en parler. ». Alors certes, peut être qu’on s’en serait mieux sortit, peut être qu’on aurait trouvé une vraie famille qui nous aurait offert un peu de sécurité si ce n’est un peu d’amour, mais c’est que moi, en tant qu’enfant, on m’a apprit à ne pas parler à un inconnu et les inconnus, je ne connaissais que ça. Ma mère aurait dû demander l’aide de sa sœur, de la famille Chapman, et elle ne l’a pas fait. C’est con mais c’est comme ça. Je n’ai vécu qu’entre une mère dominée et un père terrifiant.

Il lui en a fait du mal, à ma mère, ce salaud. J’ai le réel regret de dire que mon don pour la magie ne s’est jamais déclaré pour lui venir en aide. D’un autre côté, ça aurait sûrement tout empiré. Les possibilités que pouvait m’offrir la sorcellerie, je n’en avais que vaguement la connaissance, et pour moi ce n’était que la justification des coups et des colères de mon père. Résultat, je n’ai jamais avoué à ma mère que quand j’avais six ans et que j’étais caché dans la cave, je gloussais doucement en regardant danser un chiffon abandonné là. C’est idiot, mais il a été important pour moi, ce chiffon dansant. Ma mère a apprit que j’étais moi aussi un sorcier quand ça été le tour d’une fourchette de se mettre à tourner doucement en l’air au milieu de la cuisine. Heureusement mon père était absent, et ça nous a permit un instant d’émerveillement et quelques éclats de rire, autant que je me souvienne. J’avais dix ans quand un hibou est venu toquer doucement à la fenêtre de ma chambre et m’a apporté la lettre de Poudlard. La nouvelle est restée secrète plusieurs jours, partagée seulement entre ma mère et moi, qui étions heureux comme tout. Elle commença à me parler beaucoup de la magie et du monde magique, que je connaissais tout de même un peu, malgré mon père. Une autre photographie immortalise ce moment ; une vraie et belle photographie sorcière. Ma mère sourit et je ne l’ai jamais vue aussi fière une deuxième fois ; moi, j’ai l’air d’un gamin avec cette étincelle dans les yeux, agrippé à la petite lettre. Parfois je me tourne vers ma mère pour vérifier que cette expression est toujours bien là sur son visage, et elle cligne des yeux en regardant l’objectif. Mais cette photo, je ne l’ai pas revue depuis longtemps. On l’a faite en secret, dans le dos de mon père, et elle ne peut plus supporter cette pensée.

Il a bien fallut un jour dire à mon père que je devais aller à l’école. Nous étions à table, entrain de boire une soupe dans un silence pesant. Les mains tremblantes, les yeux plongés dans la soupe et la voix faible, ma mère lui avait dit : « Nous avons reçu la lettre d’admission de Sanctius. Il faut qu’il aille étudier à Poudlard. ». Personne ne peut imaginer tout le courage qu’il fallait pour affirmer  une chose comme la nécessité d’aller à l’école ; les rares mots adressés à mon père étaient normalement fleuris d’un millier de termes pour nuancer notre discours. Il était le seul à qui revenait la décision de décréter la vérité. Bref, la vaisselle s’est fracassée par terre, le visage de mon père s’est couvert de rouge, ses grosses mains se sont abattues sur la joue de ma mère. Non. Aucune autorité ne pouvait surpasser la sienne. Il n’a pas fallut attendre beaucoup plus que deux heures après son refus : les lettres se mirent à affluer chez nous, les hiboux se multipliant dans le quartier et tournoyant parfois un moment dans la maison en poussant des cris avant de ressortir par une fenêtre. La fureur de mon père a été terrible pendant une très longue semaine d’un été torturé.

Professeur Horace Slughorn. C’est lui qui est finalement intervenu pour mon cas particulier. Sa visite a soudainement assagi mon père, qui est devenu calme et docile face à quelqu’un de l’extérieur, face à un sorcier : face à la véritable autorité. Une heure passée dans un fauteuil miteux, entouré de mes parents, et l’ordre rétabli, il m’a dit d’aller faire mes affaires. Ma mère est montée m’aider à préparer une valise et m’a confié quelques économies pour le matériel à venir. Elle m’a embrassé le front et je suis parti avec Slughorn sur la fin de l’après-midi. J’ai honte aujourd’hui encore de me dire qu’il m’a vu les yeux baissés sur le pavé, la lèvre fendue, un hématome jaunissant sur la joue, n’osant pas lui poser la moindre question et à peine lui répondre malgré tous ses efforts pour me mettre à l’aise. Son sourire, ses grands yeux ronds, son corps gras, sa voix aigue et traînante, ses petites attentions… Tout chez lui me mettait mal à l’aise, mais je pris soin de ne pas lui résister, de lui paraître malléable à sa volonté comme je m’appliquais à l’être avec mon père.  Il m’a payé un rat et des chocogrenouilles. Je tenais le petit animal contre moi en tremblant et je n’ai pas osé lui donner de nom avant longtemps. Voyant mes difficultés à me détendre, celui qui devait être mon professeur de potions a tenté un geste vers moi, caressant mes cheveux pour les dégager de mon visage. Je me suis recroquevillé et j’ai levé une main pour me défendre. C’est là que l’atmosphère est devenue lourde et il a cessé d’essayer de me familiariser. J’ai eu honte. Je me demande toujours ce qu’il peut bien penser à mon sujet.

J’ai passé quelques jours au chaudron baveur avant que le jour de mon entrée à Poudlard n’arrive, et tant mieux : mes blessures avaient eu le temps de faner. Slughorn m’a laissé à la voie 9¾ de la gare de King’s Cross. Je me suis assis dans un compartiment vide, mais la dame chargée de proposer des confiseries en roulotte a refusé de m’y laisser. Elle m’a emmené dans un compartiment où se trouvaient déjà deux filles de mon âge : une petite rousse, souriante, assurée, rayonnante, même, que j’avais déjà vue en entrant alors qu’elle disait au revoir à ses parents. Une autre, les yeux curieux, me dévisageait dans un sourire discret. Sally et Aeris, je l’appris plus tard. Je m’assis à leurs côtés avec appréhension, bien qu’habitué cette boule au ventre. A présent, je dois avouer que ce jour là fait partit de mes plus beaux souvenirs : nous avons discuté, et je crois que je me suis détendu. Elles m’ont demandé le nom du rat qui se cachait la manche de ma veste, et c’est là que m’est venu le nom Strychnine, ne m’apercevant qu’après que c’était un mot que j’avais lu sur un sachet de mort au rat qui traînait dans la cave. Le nom a soulevé quelques interrogations, puis nous sommes revenus à nos bavardages. J’ai rit. Elles m’ont fait sourire. Cela faisait longtemps que ça ne m’était plus arrivé.

Ce n’est qu’après, lors de la répartition, que j’ai d’une part comprit que Sally était ma cousine (« Sally Chapman » avait appelé la voix. Je connaissais ce nom, ma mère m’avait parlé d’eux.), et de que l’autre, Aeris ne se retrouverait pas dans la même maison que nous deux. Très vite, au banquet, les autres Serpentards nous ont parlé de la maison Gryffondor. Il fallait que je m’intègre, aussi ai-je très vite rangé Aeris plus loin dans un coin de ma mémoire, non sans regret. Ma mère avait été Serdaigle et j’avais une pointe d’amertume à ne pas y avoir atterrit. D’un autre côté, Serpentard m’offrait Sally, et la sécurité des cachots qui me rappelait mon abri à la maison : la cave.

Ma première année a été laborieuse, difficile. Je n’étais pas doué pour la magie et je commençais à me demander si j’étais un cas désespéré, un quasi-cracmole. J’étais catastrophé : je n’aurais jamais été ni conforme au monde de ma mère, ni à celui de mon père, à jamais damné à être un anormal. C’est donc très angoissé et collé à ma cousine que j’ai passé mon année ; c’est quand les vacances d’été commencèrent à approcher que mon travail s’est mit à payer. Mes notes ont remontées et finalement, les moqueries de mes camarades sont devenues plus rares car injustifiées : un à un, je les égalais puis les dépassait, félicité par mes professeurs. Les potions sont devenues doucement ma meilleure matière. J’ai eu du mal à leur dire adieu lorsque les vacances sont venues. Surtout lorsqu’en échange, je retrouvais mon père et ses coups.

La situation était à vrai dire de pire en pire avec lui : mon entrée dans le monde des sorciers, mes jours passés à lui échapper, lui, ne pouvant plus me contrôler entièrement, ma soumission lui échappant… Tout ceci faisait grandir sa colère et sa rancœur. Je pense que ma mère n’a jamais autant souffert qu’à cette période. Lorsque je revenais pour Noël (Fête ô combien haïe) ou pour l’été, je la retrouvais toujours plus faible qu’avant, et la tyrannie c’était encore affermie. Je tremblais dans le magicobus qui me ramenait chez moi… Non. Je crevais de peur. La boucle de sa ceinture formait des traces partout sur mon dos et je savais qu’en revenant à Poudlard, je devrais faire attention en me changeant dans le dortoir. Il réaffirmait son emprise sur moi, rattrapait tout son retard.

Tu es laid. Tu ressembles à une fillette, avec tes cheveux longs. Tu pleures comme elles. Tais-toi. Je ne veux plus t’entendre.

J’avais été parfaitement dressé à entendre tout ça, à subir. Mais le plus dur, c’était d’étouffer ma voix.

Et puis quelque chose s’est passé. J’étais dans la cave, seul réel refuge : les escaliers étaient glissants et après avoir bu, mon père évitait soigneusement de s’y risquer. Sa grosse voix s’est mise à bourdonner à l’étage au dessus ; grondement sourd d’une tempête toujours dévastatrice. Puis un cri. Aigu. Ma mère. Pas simplement de douleur, mais je compris, de terreur. Un doute me saisit. Un long moment me fut nécessaire avant de risquer un œil en haut. Mon père tenait la baguette de maman dans une main, la brandissant comme s’il en avait eu le droit. Elle pleurait. Il la menaçait de ses mots patauds, maladroits, lourds. Il allait… Il allait…

La baguette se brisa dans un bruit sec qui me retourna le cœur. Maman, ma pauvre maman sanglotait au sol, prostrée…

« Voilà ! » s’exclama-t-il, à la fois triomphant et accusateur.

Le sang qui pulsait dans mes veines battait mes tempes. Rage sourde. Je ne pouvais plus. Il fallait en finir. Je montais dans ma chambre, rassemblais quelques affaires, les mains tremblantes, la respiration saccadée. Cramponné à mes affaires, je redescendis en trombes avec une seule idée, un seul objectif : atteindre la porte. Mon père me considéra avec des yeux énormes. Je me précipitais.

« Sanctius ! »

Je ne l’entendais pas. Il n’existait plus, il n’avait jamais existé.

« SANCTIUS ! »

Il voulu me saisir par l’épaule mais je fis volte-face et brandis ma baguette sur son cou repoussant.

« Ne me touche pas. » Ma voix ne tremblait pas. J’avais articulé avec lenteur ces quelques mots. Il se tut et resta immobile alors que j’esquissais quelques pas à reculons.

Mais lorsque j’ouvris la porte, il accourut. Prit de peur, je dévalais les escaliers trempés de pluie. Je voulais fuir, fuir, ne plus jamais revenir ici. Ne plus jamais le revoir, ne plus jamais entendre sa voix lourde,  ne plus jamais sentir cette odeur d’alcool bon marché, sa main sur mon épaule. Je courus. Une marche puis une deuxième. A la troisième, je manquais de glisser, mais je jetais vers l’avant pour me donner un nouvel élan, quand un bruit humide glissa derrière moi, suivi d’un autre craquement sec… différent. Je me retournais. Il était là. Vautré dans les escaliers, immobile et silencieux. Mon pas se ralentit avant de se figer complètement. C’est alors que je vis que son corps n’était plus qu’une masse molle : son bras pendait sur le côté, comme si…

Ma mère arriva dans l’encadrement dans la porte. Je vis sa main pâle se porter à ses lèvres. Un cri aigu déchira la nuit. Le dernier que je l’entendrais pousser par sa faute.

Enfin.

C’en était finit.

Lorsque les portes de l’ambulance se refermèrent, nous étions tous les deux sur le pas de la porte, serrés dans les bras de l’autre. Elle sanglotait doucement. Moi, je me sentais à présent parfaitement calme… Je n’étais pas très sûr de ce que j’étais sensé ressentir au juste à ce moment là, mais à dire vrai, je me fichais bien de la normalité. La paix arrivait enfin dans ma vie. Il me restait encore une petite semaine de mes vacances de Pacques pour prendre soin de ma mère. Nous sommes allés à l’enterrement de mon père. Une petite cérémonie privée, avec peu de monde. Les gens nous présentaient leurs condoléances avec beaucoup de peine sur le visage. Je trouvais ça assez ironique mais ma mère semblait touchée. Lorsque nous sommes rentrés, la maison était étrangement calme. Un silence qui normalement signifiait que mon père nous écoutait. Une vague de soulagement me submergea de nouveau lorsque je compris qu’il n’était plus là pour le faire. J’encourageais ma mère à m’accompagner chez Ollivander pour lui acheter une nouvelle baguette. Il fallut ensuite revenir à Poudlard.

La fin de ma seconde année et le jour des vacances d’été était à marquer d’une pierre blanche : j’étais heureux de rentrer chez moi pour la première fois de ma vie. J’imagine la petite tête noire dont les cheveux sautillaient en montant les marches de l’entrée, et je revois le salon calme éclairé d’une lumière chaude. Une petite voix qui n’avait pas encore muée : « Maman ? ». Elle s’est endormie dans le fauteuil et ne se réveille que lorsque j’approche d’elle. Un faible sourire se dessine sur ses lèvres et je constate alors qu’elle a maigrit et que ses yeux sont sombres. Sa voix douce, caressante, m’apaise une seconde.

« Sanctius… »

« Bonjour maman. »

« Es-tu allé saluer ton père ? »

Ma voix se fige dans ma gorge. Elle me désigne la photographie de la cheminée d’une main. D’abord je ne comprends pas, puis, je me sens incapable de lui désobéir. Je m’approche du petit cadre à côté duquel sèche un peu de lavande. Maman me suit doucement. Son regard reste tourné vers le sol.

« B-bonjour, papa… »

Je sens que ma mère approuve d’un doux hochement de tête derrière moi. Mes yeux se lèvent sur la photographie et j’effleure du regard mon père. Un frisson me parcourt que ma mère ne semble pas remarquer. Elle fait doucement demi-tour vers la cuisine d’un pas lent et court, rassemblant ses longs cheveux qui ont prit des teintes grises dans son chignon défait.

« La journée a été longue et je me suis endormie dans la chaleur du soleil. J’ai oublié d’aller faire quelques courses, mon chéri. »

Le sourire me revient quand je m’apprête à lui dire que ce n’est pas grave.

« Mais ne t’inquiète pas, Sanctius vient de rentrer de l’école, je vais commencer à préparer le dîner pendant qu’il ira acheter ce qu’il faut. »

Tout souffle s’échappe de mes poumons. Mon regard se tourne vers la photographie de la cheminée, dans mon dos. Il est là. Une main sur mon épaule, l’autre autour de la taille de ma mère. J’ai huit ans et ma mère trente-deux, et mon père est toujours ici. Une boule se forme dans ma gorge et je détourne le regard au plus vite.

Evidement que je suis à Serpentard et pas à Gryffondor… Je ne suis pas courageux, non. Je n’avais jamais protégé ma mère… Une femme si fragile…

La rentrée en troisième année se fut difficilement. J’envoyais de moins en moins de lettre à ma mère. Je trouvais les Gryffondor haïssables. J’ai préféré me réfugier dans mes potions et sourires de Sally sans rien dire.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité


Sanctius Fawkes Empty
MessageSujet: Re: Sanctius Fawkes   Sanctius Fawkes Icon_minitimeMar 18 Fév - 20:06





Bonjour, je suis Sally Chapman, modératrice en charge des validations.

Ca c'est de l'histoire ! Mais une fiche toute à fait agréable à lire et dans ce cas, on se fiche bien de la longueur.




Aww aww awwwww ! Et un cousin pour Sally ! Viens par ici qu'on fasse un câlin de famille /o/
Hum... Plus sérieusement, tout est bon, donc maintenant, file remplir ton profil et créer ta fiche de lien~
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé




Sanctius Fawkes Empty
MessageSujet: Re: Sanctius Fawkes   Sanctius Fawkes Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Sanctius Fawkes
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» • Fawkes ; Grumpy Slytherin.
» [13 juin 1943] And laugh — but smile no more. (Sanctius Fawkes)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Felix Felicis 1942 :: Le Chaudron Baveur :: Poubelle :: Poubelle des personnages-
Sauter vers: