Asterion Tyl Vesago

Inexistante. C’est effrayant de se rendre compte qu’il est un grand inconnu, même parmi ses camarades de maison. Ceux de son année connaissent brièvement son nom, les plus doués ont quelques informations. Mais le reste du temps, il est une ombre dans un couloir.
Il veut vivre indépendant, n’ayant aucune attache, mais paradoxalement, son rêve est de tirer les ficelles, d’être quelqu’un d’inconnu, mais d’influent. Il veut être important mais ne veut pas le pouvoir.
Son père et sa mère sont sorciers, un sang-mêlé et une née-moldus. Il a un jeune frère, Errai, en deuxième année ; et une jeune sœur, Adara, cracmol.

Mon père était loyal. Il m’éduqua avec des valeurs qui lui étaient propres. Paradoxales. Il m’apprit de nombreuses choses dans ma tendre enfance, et il fut le fondateur de l’être que je suis.
Un Vesago n’est loyal qu’envers sa famille. Un Vesago protège sa famille. Un Vesago ne nuit jamais à sa famille.
Rien de ce qu’il disait ne devait être contredit. Pas même le fait qu’il avait lui-même trahit ces principes en se mariant à une Née-Moldu, à l’encontre totale de l’avis de son propre père. Notre sang est déjà suffisament souillé. Il faisait allusion à une ancètre qui aurait également épousé un Sang-Mêlé. Mais ce ne sont pas des choses que j’avais l’habitude d’aborder avec mon père, et encore moins ma mère.
Je suis loyal. Envers les miens, et surtout, envers moi-même.

Je suis l’aîné de ma fratrie, et j’ai un frère et une sœur, des jumeaux… Errai et Adara. Adara, née sans une once de pouvoir magique. Ce fut un drame qui bouleversa tout dans ma petite vie calme de l’époque. Nous disparaissions alors totalement de l’environnement politique, où Père exerçait alors. Une partie de nos « amis » nous tournèrent le dos. Et Adara fut méprisée par son père, et, parfois, par son propre frère jumeau. Pendant longtemps, je fus tenté de suivre le même chemin qu’eux. Mépriser cette engeance qui pourissait notre famille, la rabaisser quand j’en avais l’occasion, et imiter mon père, ignorant froidement cette… ignominie parmi les nôtres. Mais au fond de moi, je ne pouvais que prendre pitié de cette pauvre fille, et, en tant que frère aîné, je fis mon possible pour la protéger. La protéger de la haine que lui renvoyait sa propre famille. Mère était… plus douce. Elle s’occupait d’elle comme elle se serait occupé de n’importe quel enfant qu’on lui aurait confié, mais pourtant, en bonne femme soumise à son mari, elle ne lui donnait pas plus d’affection que nécessaire.

A Poudlard, je fis toujours basse figure. Passé la curiosité qu’eurent ceux de mon année, je fus une ombre discrète. Je ne parlais guère, et je n’avais pas envie de me lier. Serpentard m’accueillit. J’ignorais à l’époque pourquoi, mais peut-être que le Choixpeau fouillait plus ardemment dans ma tête que moi. J’étais une ombre qui voulait briller. Je me rend compte maintenant que je débordais d’envie de faire mes preuves. J’enviais mon père et sa réussite sociale, et je me surprenais parfois à jubiler de sa déchéance. Pourtant, je ne fus jamais dans la lumière. A chaque fois qu’une telle envie me prenait, je me répétais : pas maintenant, pas maintenant… mon tour viendra. Ce n’était pas, et ce n’est toujours pas, un manque de courage. Mais du bon sens. Je n’ai que seize ans. Je ne suis pas encore diplômé de Poudlard, pas encore dans le monde des adultes. Pourquoi me forceraient-ils à faire mes preuves maintenant ? Je préfère attendre, et les surprendre.
Moi, l’enfant discret et silencieux, que personne ne voit et qui écoute tout le monde, insaisissable par son inexistance. Secret, et egocentré.
Personne ne me détournera jamais de moi-même.
A part peut-être elle, parce qu’au fond de mon cœur, cette petite créature fragile, proie parmi les chasseurs, anodine parmi les supérieurs… elle y a sa place plus que quiconque. Sa douceur me fait fondre, et elle seule m’arrache des sourires sincères. Adara, ma petite sœur Cracmol, une terrible tâche dans notre famille, et pourtant… la personne que je porte le plus dans mon cœur.
Et personne ne me forcera jamais à l’avouer. Pas même elle. Elle ne doit pas le savoir. Mais elle le sait peut-être déjà…


Un mois avant l'arrivée du Basilic dans les murs de Poudlard, Asterion a été exclu de l'Ecole de Sorcellerie, de manière définitive, aux motifs suivants : introduction d'une personne étrangère à l'établissement dans l'enceinte de l'école, utilisation de magie devant moldus, utilisation de magie sur moldus, absence non justifiée d'une semaine de cours.
En effet, après avoir appris où ses parents avaient envoyés sa soeur, et après avoir appris à Transplaner, Asterion est allé la rejoindre et la sortir de l'établissement sordide où elle se trouvait pour sa protection.
Il n'est donc plus élève de Poudlard et n'a pas pu passer en septième année.