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 [1er Juin] J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans. [PV Zoey Felipa Oxford]

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MessageSujet: [1er Juin] J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans. [PV Zoey Felipa Oxford]   [1er Juin] J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans. [PV Zoey Felipa Oxford] Icon_minitimeDim 23 Nov - 23:35

Cette journée a été horrible. Juste horrible. D’habitude, Orphée ne vit que dans le présent. Il n’accorde pas d’importance à un moment désagréable qui s’est passé il y a quelques heures ou à une contrariété, du moment qu’elle a pris fin. Mais là… Aujourd’hui premier juin, tout va mal. Le père d’Orphée est mort depuis deux mois exactement. Toute la journée, cette pensée, cette pensée entêtante, a tourné dans la tête d’Orphée. Deux mois. Un simple instant. Une éternité.

Cette nuit, Orphée s’est réveillé. A minuit. Alors qu’il ne dormait que depuis une heure. Il s’est réveillé avec cette terrible certitude. Deux mois. Il n’a pas pu se rendormir. Il a tourné dans son lit. Il s’est mis à gémir. Il a vu en boucle son père. Vivant. Mort. Riant. Sérieux. Proche. Loin. Les autres élèves du dortoir se sont plaints à force. Trop de gémissements. Alors Orphée est sorti en pyjama en titubant pour fuir leurs reproches. Il s’est réfugié dans la salle commune qui était vide au milieu de la nuit. Alors il s’est blotti sur un fauteuil. Son fauteuil dans un coin. Son fauteuil isolé des autres où il se met le soir pour réviser, lire ou travailler. Il n’a pas dormi de la nuit. Au matin, il est remonté pour s’habiller, subissant les regards étonnés et moqueurs des élèves le trouvant en pyjama dans la salle commune. Il s’est habillé en tremblant. Deux mois.

Ce matin, Orphée est allé en cours d’Histoire de la magie. Et il a dormi. Ce n’était jamais arrivé auparavant. Mais il n’a pas pu résister. Ses yeux se fermaient, et le sommeil l’appelait comme une échappatoire à sa mélancolie. Alors, il a dormi en plein cours. Et c’est la voix du professeur Lawford qui l’a sorti de son sommeil. Orphée, sursautant, a levé ses yeux cernés et assombris par la fatigue et le spleen sur le Professeur. Incapable de trouver quelque chose à dire, Orphée est resté silencieux, l’esprit occupé par ses idées noires, aussi noirs que ses yeux qui ont alors soudain pris cette obscure couleur. Heureusement, le Professeur d’Histoire a compris que cet élève habituellement si sage et si doué devait avoir un réel souci pour être dans cet état. Ou peut-être que les professeurs sont au courant de sa vie, de ses problèmes. Quoi qu’il en soit, il l’a envoyé à l’infirmerie accompagné par un autre élève. L’autre élève, plutôt irrité de devoir s’occuper du jeune Serdaigle, mais en revanche enchanté de pouvoir trainer avant de retourner en cours, s’est empressé de déposer Orphée devant l’infirmerie et de partir en courant. Orphée a passé le reste de sa matinée à dormir au lieu de retourner en cours, apaisé par une potion de l’infirmière qui l’avait trouvé tremblant et se balançant, assis, devant la porte de son infirmerie.

A midi, il a refusé de manger et de rester plus longtemps à l’infirmerie, affirmant que tout allait bien et promettant de se joindre aux autres pour le repas. Il n’en a rien fait. Cette après-midi, il est allé en cours, comme d’habitude. Un cours de Défense contre les Forces du Mal. Pendant le cours, les élèves ont formés des groupes pour s’entraîner à lancer un sort. Orphée était fatigué. Fatigué et troublé. Les autres se sont fâchés devant ses erreurs et un des élèves l’a violemment poussé quand Orphée lui a fait apparaître d’horribles tâches orange sur la peau. Paniqué, Orphée a fait une crise. Violente. Il a lancé plusieurs sorts, détruit une partie de la salle de Défense contre les Forces du Mal. Le cours s’est donc arrêté dans la confusion générale. Orphée s’est esquivé, loin des autres. Ses yeux ont perdus leur couleur noire pour prendre une étrange teinte mauve très claire. Tout a fait assortie avec ses cheveux lilas. De nombreux rires s’élevent sur le passage d’Orphée. Il s’enfuit dans le parc. Pas de révision dans la grande salle avant le repas aujourd'hui. De toute façon, cette journée n’avait aucun sens. Aucun.

Il se met à errer dehors. Il fait beau. Il fait beau et cela n’a aucun sens. Il devrait pleuvoir. Non, il devrait y avoir de l’orage, une tempête. Mais il fait beau. Orphée a mal. Mal dans à la poitrine, mal à la gorge, oppressé par des sensations sans nom. Quand est-ce que tout cela se termine ? Il marche. Il marche et il avance, mais il tourne en rond dans ce parc. Il tourne en rond dans sa vie aussi.
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MessageSujet: Re: [1er Juin] J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans. [PV Zoey Felipa Oxford]   [1er Juin] J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans. [PV Zoey Felipa Oxford] Icon_minitimeLun 24 Nov - 20:25

Tous avaient la certitude de mourir un jour. Néanmoins, le savoir ne préparait personne à cette fatalité. Ainsi, lorsque Zoey reçut la lettre de sa mère ce midi-là, elle sentit son cœur se serrer dans sa poitrine. L’écriture fine maternelle devait mentir. Son grand-père ne pouvait être mort. C’était inimaginable. Il était le plus fort de tous, le plus gentil, le plus merveilleux… il ne pouvait pas être mort. Il ne pouvait pas avoir quitté ce monde sans lui dire une dernière fois au revoir. La prendre dans ses bras trop long et l’embrasser sur le front avant de la laisser partir. Il n’avait pas le droit. Ils devaient danser ensemble lors de son anniversaire. Il le lui avait promis.

Dans toute la dignité qu’elle possédait, la jeune fille avait quitté la Grande salle sans un mot aux autres et était sortie à l’extérieur avant de fondre en larmes. Elle s’était réfugiée sous son saule pleureur près du lac pour y passer le reste de la journée. Elle s’y assoyait presque tous les jours pour y dessiner. Zoey espérait que d’être dans un lieu familier l’apaiserait. Un peu avant le retour en classe, Gregor était venu la trouver, mais elle l’avait chassé d’un regard froid. Non, elle n’irait pas en cours. Elle se fichait bien d’être absente aux cours de l’après-midi. Ce n’était pas une leçon d’histoire de la magie qui lui aurait fait oublier la douleur qu’elle ressentait dans la poitrine.

Fatiguée d’avoir trop pleuré, elle s’était endormie. L’adolescente rêva de son grand-père. À vrai dire, elle revécut des souvenirs qu’elle avait de lui. Ainsi, l’homme lui enseignait le dessin et la peinture. Il dansait avec elle sa première valse. Il lui montrait que moldus et sorciers n’étaient pas si différents que ça. Elle lui devait beaucoup et chacun de ses souvenirs de lui était que pur bonheur. Zoey était sa princesse, son soleil, sa rose. Il…

Sa montre indiquait 15h30. Elle avait encore un moment à être seule avant que le parc ne soit envahi d’élèves flemmards et bruyants. La Serpentard attrapa son sac et décida de se promener. Elle sortit du feuillage et percuta quelque chose. Ou plutôt quelqu’un. Ce n’était pas le moment de l’énerver et cette personne venait de le faire.

-Tu ne pourrais pas faire attention? T’es pas seul dans ce monde.

Zoey se mordit la lèvre lorsqu’elle vit qui elle avait percuté. Orphée Swanson. Tout le monde en parlait en ce moment et pas pour les bonnes raisons. Nouveau depuis avril, les cinquièmes années le disaient complètement fou. Il ne parlait pas beaucoup, mais faisait des crises sans aucunes raisons valables. Les élèves de Serpentard qui l’avaient déjà croisé ne tarissaient pas de méchanceté à son égard. Tout cela avait éveillé un sentiment de pitié chez la jeune fille. Néanmoins, elle n’en avait aucune aujourd’hui.
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MessageSujet: Re: [1er Juin] J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans. [PV Zoey Felipa Oxford]   [1er Juin] J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans. [PV Zoey Felipa Oxford] Icon_minitimeMer 26 Nov - 12:39

« Les hommes sont comme les nuages. Ils sont chassés en avant par un vent mystérieux et invisible face auquel ils sont impuissants. Ils croient maîtriser leur route et se moquent de la faiblesse des nuages, mais leur vent à eux est mille fois plus fort que celui qui souffle là-haut. »

~

Tourner sans fin. Un cercle, une boucle infinie. Les pensées d’Orphée tournent dans sa tête, ses pieds tournent dans le parc. Il se laisse porter, incapable de prendre une décision. Incapable d’arrêter. Le cours a fini plus tôt et pour la première fois, son emploi du temps ne l’inquiète pas. Peu importe qu’il soit dehors en milieu d’après-midi. Peu importe qu’il n’aille pas réviser dans la Grande Salle. Il tourne. Ses pieds s’agitent puisque lui-même est passif, puisque qu’il ne leur donne plus d’ordres. Alors, ils avancent. Ils bougent. Ils bougent encore. La vie s’écoule.

Orphée se retrouve près du lac. L’eau miroitante attire son regard. Il garde les yeux fixés sur la surface brillante. Le reflet du soleil l’ébloui, lui brûle les yeux. Et soudain, le cercle s’interrompt. Brutalement. Orphée tombe. Il est par terre, au pied de la jeune fille qu’il a percutée. Les yeux encore éblouis par l’eau ensoleillée, il voit sa silhouette parmi les ombres et les lumières qui dansent. Au bout de quelques secondes il arrive à la discerner. Son esprit se réveille.

Une Serpentard. Elle est en 4ème année, il l’a vu sortir d'un cours d’Etude des Runes juste avant le sien et ce cours était pour les 4èmes années. Elle a des cheveux bruns, un regard intense. Stupéfiant. Accusateur… Orphée baisse son regard.

- Tu ne pourrais pas faire attention? T’es pas seul dans ce monde.

Il se recroqueville un peu plus. Ses cheveux perdent instantanément leur couleur lilas pour reprendre une teinte blonde, presque blanche. Il est redevenu Orphée. Juste Orphée. Il relève lentement ses yeux vers la jeune fille. Son regard est sérieux. Transperçant. D’un bleu clair perçant.

- Si. Moi, je suis seul.

Il est toujours par terre. Il plie ses genoux et enserre ses jambes de ses bras. Assit ainsi, il fixe toujours les yeux de la jeune fille. De l’or. De l’or et du vert. C’est comme regarder un arbre au printemps, avec le soleil juste derrière pour le parer de lumière dorée. Il appuie son menton contre ses genoux. Fort. Le cercle s’est interrompu et ses pensées avec. Quelle heure est-il maintenant ? Se rapproche-t-on de l’heure à laquelle son père est mort ? Orphée aperçoit la montre. D’habitude, il ne perd pas le fil et une partie de lui sait toujours quelle heure il est. Mais là… Il ne sait pas.

- Quelle heure est-il ?

Il ne lâche pas son interlocutrice des yeux. Peut-être pourrait-il l’emprisonner du regard ? Pour qu’elle reste. Pour qu’elle lui donne l’heure. Pour qu’elle continue d’interrompre le cercle interminable de ses pensées.
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MessageSujet: Re: [1er Juin] J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans. [PV Zoey Felipa Oxford]   [1er Juin] J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans. [PV Zoey Felipa Oxford] Icon_minitimeJeu 4 Déc - 2:23

Le garçon avait su la rendre mal à l’aise d’un seul regard. Encore plus le simple fait qu’il énonça. Il était orphelin. Il n’avait plus de parents pour s’occuper de lui. Oliver le lui avait dit lors d’un cours de potions. Ce dernier pensait sans aucun doute que c’était un bon sujet de conversation, mais elle avait feint de ne pas s’en intéresser plus que de mesure. Elle n’aimait pas les commérages et n’y participait pas. Du temps qu’elle était avec Alan, Zoey l’avait surtout écouté, hochant parfois la tête et ajoutant son petit grain de sel. Voilà pourquoi parler d’Orphée Swanson n’était pas dans ses sujets de prédilections.

Néanmoins, il déformait ce qu’elle avait voulu dire et cela l’énerva. Il n’était pas obligé de lui rappeler qu’elle avait pitié de lui. Que sa vie était plus misérable que la sienne. Qu’elle était chanceuse d’avoir deux parents aimant et en vie. Que ce n’était qu’à quatorze ans qu’elle connaissait pour la première fois la mort. Que ça vit n’était pas si terrible et que sa dispute avec Alan n’était rien face à la vie en dehors des murs de l’école. Pas aujourd’hui alors qu’elle avait aussi perdu son grand-père. Et pourquoi continuait-il à la fixer? Pourquoi voulait-il avoir l’heure? Ses pensées lui semblaient un interminable cercle de remises en cause.

Elle regarda sa montre. Celle-là même qu’elle avait volée à son défunt grand-père lorsqu’elle était gamine et qu’il avait décidé de la lui laissée même si elle était trop grande pour son petit poignet.

-15h36.

Vingt-quatre minutes avant que les autres élèves n’arrivent dans le parc. Parmi eux, il y aurait sûrement de ses amis, voire même Gregor, qui lui demanderait si ça allait. Les gens lui diraient qu’ils étaient désolés, qu’ils étaient là pour l’écouter et qu’elle ne devrait pas retenir ses larmes. Tout ça, c’était des paroles vides. Ils les disent à tout le monde sans faire de distinction. Les parents leur ont enseigné ce qu’ils devaient dire. Les siens avaient fait de même.
Zoey laissa tomber son sac au sol avant de s’asseoir. Elle échappa un soupir rageur et fixa droit dans les yeux le garçon qui lui faisait face. Elle était en colère.

-Comment fais-tu

Comment faisait-il pour surmonter le deuil, la tristesse, la colère? Comment faisait-il pour continuer à supporter le regard des autres? Il devait bien y avoir quelque chose : une potion, un sortilège, quelque chose qui lui enlève la douleur qu’elle éprouve au cœur.
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MessageSujet: Re: [1er Juin] J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans. [PV Zoey Felipa Oxford]   [1er Juin] J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans. [PV Zoey Felipa Oxford] Icon_minitimeLun 8 Déc - 20:02



Il est 15h36. Encore quarante-quatre minutes de répit devant lui. Ensuite, ce sera vraiment le moment. L’heure. Cela fera vraiment un mois. Pourquoi c’est si important tout à coup ? Je n’y avais pas pensé avant aujourd’hui. Et personne d’autre que moi n’y pensera aujourd’hui. Parce que ce n’est pas leur père qui est mort. Et je ne comprends pas. Que les autres ne soient pas malheureux, qu’ils soient juste normaux alors que moi j’ai si mal.

Orphée est impassible, perdu dans ses pensées. Il ne regarde plus Zoey. Il ne pense qu’à celui qu’il a perdu. Mais quand la jeune fille s’assoit brutalement devant lui et le fixe de ses yeux remplis d’une colère dorée, alors il la regarde. Elle a l’air énervé. C’est un des sentiments les plus faciles à décrypter sur un visage. Mais pourquoi est-elle énervée ? Est-ce la faute d’Orphée ?

- Comment fais-tu…

Elle ne finit pas sa phrase, comme si quelque chose l’en empêche. Comme si elle était incapable de formuler ce qu’elle pense. Cela arrive à Orphée parfois. Il comprend ça. Il comprend aussi ce qu’elle tait. Pourquoi maintenant, pourquoi avec elle, alors que parfois il ne comprend même pas de longues explications sur ce que les gens ressentent. Pourquoi, cette fois-ci, il comprend parfaitement ce qu’elle demande, comme si c’était évident ? Peut-être tout simplement qu’il se pose les mêmes questions. Qu’il est dans le même état d’esprit qu’elle. Il ne sait pas ce qu’elle ressent, mais il répond à la question sans se tromper, sans le savoir, naturellement. Parce qu’il pense à ceux qui sont morts et à sa vie sans eux. S’il pensait à une recette de gâteau il aurait sans doute expliqué à Zoey la meilleure façon d’orienter sa baguette pour faire monter des œufs en neige. Mais le hasard permet à Orphée de répondre exactement à la question posée, ou plutôt, à la question qui n’a pu franchir les lèvres de Zoey.

- Rien. Il n’y a rien de particulier à faire. Le matin, je me lève, je me prépare. Et la journée s’écoule. Tous les jours. Il n’y a rien à faire. Je… Je ne sais pas pourquoi la vie continue alors que… Rien ne devrait être ainsi. Ni le soleil éclatant, ni les autres rieurs, ni tes yeux si verts et si dorés. Rien ne devrait être, alors qu’ils ne sont pas.

Orphée fixe obstinément Zoey. Il se raccroche à un visage. Il parle. Parce qu’on lui a posé la question. Parce qu’on ne la lui avait pas posée avant. Parce que ça fait mal et bien de le dire, comme quand guérit une plaie et que ça brûle en cicatrisant. Parce qu’aujourd’hui.

- Et parfois… Parfois ça fait si mal. Si mal. Que je ne fais plus qu’attendre. Attendre que le temps passe. Que la douleur s’efface. Un tout petit peu. Et… J’en veux… J’en veux à tout le monde parfois !

Orphée a haussé la voix. Oh, presque rien… Son murmure s’est transformé en une exclamation. Il a prononcé cette dernière phrase comme quelqu’un de normal, avec une certaine force. Mais dans sa bouche, cela sonne bizarre, comme étranger, comme anormal. Il reprend son murmure doux.

- Pourquoi je souffre et pourquoi pas eux ? Je voudrais que tout le monde souffre. Pour qu’ils comprennent. Un peu. Alors parfois je me sens comme… en colère. Mais ce sentiment s’estompe. Bien plus vite que la douleur.

La colère, Orphée a finit par mettre un nom dessus. C’est quand on a chaud, besoin de bouger et envie que celui en face de vous paraisse un peu plus mal et un peu moins normal. Un peu plus comme vous. Mais là, Orphée ne se sent pas en colère. La jeune fille en face de lui l'est peut-être. Mais ça n’a aucun sens… Parce qu’il souffre déjà. Pourquoi voudrait-elle lui faire du mal alors ?

- De temps en temps…

Sa voix n’est plus qu’un chuchotement presque inaudible.

- De temps en temps je pense à eux. Quand je révise, j’essaye de m’imaginer près de mon père qui travaille à côté de moi. Quand je me balade, j’imagine que nous sommes ensembles. Que nous marchons ensemble. Dans l’herbe et dans la vie. Et… Je regarde une photo de mes parents tous les soirs. Pour ne pas m'endormir seul.

Alors, il s’approche un peu de Zoey, en prenant garde à ne pas la toucher.

- C’est… C’est ça qui me fait tenir. Il enserre son propre corps de ses bras et fixe le vide tout à coup. Il faut se souvenir. Toujours.

Légèrement, très légèrement, il se balance. Marmonnant pour lui-même…
« Se souvenir. Ne pas oublier. Se souvenir. Ne jamais oublier… »
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MessageSujet: Re: [1er Juin] J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans. [PV Zoey Felipa Oxford]   [1er Juin] J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans. [PV Zoey Felipa Oxford] Icon_minitimeMar 23 Déc - 4:47

La réponse tomba. Rien. Il avait raison mais Zoey n’acceptait pas ce fait. Encore moins de la part d’Orphée. Elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais lui devait bien avoir une meilleure réponse. Il était orphelin. Il avait vécu deux fois le deuil. La jeune fille ne voulait pas que le temps passe. Elle désirait que la douleur s’estompe à l’instant. Pas dans une heure, pas dans une minute, maintenant. Pourquoi ne pas retourner dans le temps afin de revivre les moments de bonheurs passés avec son grand-père. Aller au parc et finir dans un café à boire du thé et manger des scones. Passer ses journées aux musées et à regarder les tableaux un à un. Apprendre à danser comme un moldu sur une musique de big band. Revenir à ce matin où son grand-père était encore en vie.

-Il n’avait pas le droit, murmura la jeune fille.

Son compagnon ne l’entendit pas. Il continuait sa tirade, mais la Serpentard bouillonnait à l’intérieur. Elle aimait mieux être en colère que triste. Pleurer était un symbole de faiblesse et elle ne voulait pas pleurer. Si elle était en colère, elle ne se laisserait pas aller à la tristesse. Les autres allaient souffrir autant qu’elle pour d’autres raisons. C’était idiot, elle le savait. Jamais elle ne pourrait faire de mal à quelqu’un. Physiquement ou verbalement. Sa technique était de se cacher derrière un mur de froideur et de fuir toute compagnie. Néanmoins, aujourd’hui, elle aurait tellement aimé pouvoir être méchante. Elle détourna soudain le regard d’Orphée. Non, pas lui… ce dernier souffrait déjà trop.

Puis, il se rapproche. Cette proximité était de trop et Zoey se leva afin de prendre ses distances. Elle le voit se balancer et comprend soudain son marmonnement.

-Mais ce ne sont que des souvenirs. Eux aussi, ils disparaîtront avec le temps. Tu ne peux pas interagir avec un souvenir. Ça devient du rêve. Un songe. Puis, au final tu oublieras. Sa voix, son odeur

Elle en oublierait sa manie de replacer ses lunettes du bout de son majeur, les contacts de ses doigts rugueux sur ta joue, son rire... Un souvenir n’était rien comparé à son grand-père. Qu’une faible copie incapable d’effacer la vérité. Au final, Orphée lui était inutile. L’adolescente aurait dû le laisser là. Elle avait été idiote d’espérer quoique ce soit de lui. Pourtant, elle restait là, devant lui, à le regarder se balancer.

-S’il te plait, arrête de marmonner ou parle plus fort.

Comme elle détestait qu’on chuchote.
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MessageSujet: Re: [1er Juin] J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans. [PV Zoey Felipa Oxford]   [1er Juin] J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans. [PV Zoey Felipa Oxford] Icon_minitimeJeu 25 Déc - 16:52

Se souvenir. Orphée rejette en bloc les assertions de la jeune fille. Non, il n’oubliera jamais. Comment pourrait-il oublier ? C’est là. En lui. Gravé dans sa chair et son âme. Il ne peut pas oublier. Et pourtant… Ce serait peut-être plus simple encore. Mais il faudrait oublier jusqu’à l’existence même de ceux qui ne sont plus. Oublier la douleur. Oublier l’absence.

Orphée s’arrête net quand Zoey le lui demande. Il ne parle plus, ne se balance plus. Il plonge son regard dans celui de Zoey. Un regard d’Orphée. Inexpressif. Il s’interroge. Pourquoi souffre-t-elle ? Depuis quand ? On dirait que sa peine est récente, parce qu’elle se pose les mêmes questions que Orphée au départ. Non pas qu’il ait trouvé des réponses acceptables à ces questions. Il n’y a aucune réponse acceptable. Rien d’acceptable dans la mort. Mais ces questions sont devenues des parts de lui-même et elles le tourmentent moins qu’avant. Sauf certaines heures. Sauf certains jours. Sauf maintenant.

- Dans un livre… Dans un livre, le héros se console de la perte de ses proches en allant boire de l’alcool avec des amis. Ils rient beaucoup. Ils parlent de ceux qu’ils ont perdus. Et ils oublient la douleur un instant. Un instant seulement…

Dans ce livre, l’auteur décrit l’euphorique nostalgie à laquelle le protagoniste était en proie. Orphée ne connait pas ce sentiment. Il a été tenté plusieurs fois de reproduire certaines actions de personnages d’histoire. Pour ressentir. Etre comme eux. Ressentir comme eux. La plupart du temps cela ne marchait pas. Mais au moins, de telles lectures l’aident à envisager les sentiments des autres. Et pourquoi ne pas tenter de nouvelles choses, quand tout est inefficace ?

- Peut-être devrais-tu faire cela si tu es mal… Voir tes amis. Pourquoi es-tu ici ?

Avec moi… Cette fille a des amis. Elle est jolie, gentille… Elle n’a rien à faire là. Je ne peux pas l’aider. Pas plus que je ne peux m’aider moi-même. Elle devrait partir. Peut-être qu’elle n’ose tout simplement pas me laisser, là, par terre. Je me relève alors. Je me tiens droit. Là. Elle n’a plus besoin de rester. Je réfléchis toujours à sa question… Que peut-on faire… Il reste toujours les Retourneurs de Temps. On pourrait peut-être retourner en arrière et tout renverser. Mais non, il ne faut pas. Quoique… C’est parce que des gens commettent des erreurs que c’est dangereux. Il suffit de ne pas en commettre.
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MessageSujet: Re: [1er Juin] J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans. [PV Zoey Felipa Oxford]   [1er Juin] J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans. [PV Zoey Felipa Oxford] Icon_minitimeMar 30 Déc - 18:24

À peine l’ordre jeté, Orphée arrêta de se balancer et de murmurer pour la fixer à nouveau. Zoey en frémit et se dérobe au contact. Même le baron sanglant semblait plus en vie que le garçon. Puis, il avança une idée, toute simple, qui ne plut guère à la brunette. Elle sera les poings, s’imposant à garder le silence, mais elle ne peut résister à l’envie de parler. À l’envie de crier.

-Dans les livres? Ce sont des histoires pas la réalité. C’est pour donner courage aux gens à affronter la vraie vie. Et s’ils oublient la douleur un instant c’est qu’elle ne sera que plus vive après.

Elle aurait voulu continuer à hurler contre Orphée. Ça lui faisait du bien. Toutefois, ses dernières paroles eurent l’effet d’une douche froide sur la Serpentard. Son regard s’embrouilla de larmes. Elle fit un mouvement rapide pour s’essuyer les yeux de sa manche. Elle n’allait pas pleurer devant un inconnu. Et pourquoi se levait-il? Désirait-il vraiment la laissée seule alors que c’était sa faute si elle était dans cet état là? Il la poussait vers ses amis, mais elle ne voulait pas leur en parler. L’unique élève à Poudlard qui assez connaissait son grand-père pour en parler avec elle était Alan. Zoey ne voulait plus lui parler. Plus jamais. Il avait réussi à envenimer leur relation en désirant se faire pardonner de leur litige de janvier.

-Mais tu ne comprends pas! Si je suis ici c’est pour être seule. Et là, je te tombe dessus et tu me rappelle que t’as plus de parents tandis que moi j’ai seulement perdu mon grand-père. En plus, tu me dis d’en parler avec des amis. Je ne peux même pas parler à mon meilleur ami parce que je le déteste.

De grosses larmes coulaient sur ses joues. Elle ne songea plus à son honneur. Sans demander l’avis d’Orphée, Zoey se jeta sur lui pour pleurer. Elle imaginait que c’était Alan ou Gregor et se cramponnait à la robe de sorcier du garçon. Il avait trouvé les mots pour briser ce mur colère qu’elle s’effectuait de forger depuis leur collision. L’adolescente le détestait pour ça.
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MessageSujet: Re: [1er Juin] J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans. [PV Zoey Felipa Oxford]   [1er Juin] J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans. [PV Zoey Felipa Oxford] Icon_minitimeMer 31 Déc - 13:58

« On risque de pleurer un peu si l’on s’est laissé apprivoiser...  »

~

Orphée se fige, comme lui seul est capable de se figer. Comme une statue. Chacun de ses muscles est tendu, et il se retrouve incapable de bouger, incapable d’échapper à ce contact. La jeune Serpentard est contre lui. Elle pleure. Elle s’appelle Zoey. Orphée s’en souvient tout à coup, mais il ne saurait dire d’où lui vient se savoir. Son inconscient lui envoie juste cette information qu’il a du entendre dans un couloir sans relier ce prénom au visage de la jeune fille. Zoey.

Qu’est ce qui me fait le plus mal ? Son corps trop proche du mien, ou ses larmes qui roulent sur ses joues ? Ses mains qui agrippent mes vêtements, ou ses mots qui résonnent encore dans mon esprit ? J’ai mal. Si mal. Ou est-ce seulement elle, qui a mal ? Nous avons mal tous les deux je crois. Je ne sais pas comment échapper à toute cette douleur. A cette horrible souffrance qui martèle chaque partie de mon corps, chaque recoin de mon esprit. Je respire difficilement. Chaque inspiration est à la fois une torture et une libération. C’est aussi douloureux de rester en apnée que de respirer.

« Zoey. »

Un murmure. Un simple chuchotement.

« Zoey… J’ai mal avec toi. »

Quelques mots. Si vrais qu’ils n’auraient jamais pu rester cachés dans le cœur d’Orphée.

« Ne pleure pas. S’il te plait. Pardon. Pardon de n’avoir pas compris. »

Zoey. Comment te dire que notre conversation ne m’a fait que du bien jusqu’à présent ? Que tes mots me faisaient oublier ma douleur, alors que moi j’ignorais la profondeur de la tienne ? Comment t’avouer sans te blesser à nouveau que ce qui me fait mal maintenant, c’est toi, toi et ta souffrance ? Ne pleure pas. Ne pleure plus. Ne souffre plus.

« Ne compare pas ta douleur avec la mienne. Jamais. Je ne pense pas souffrir plus que toi. Je n’en sais rien en fait. Mais juste… Ne fais pas ça. Ta souffrance n’est pas moins triste ou moins importante parce que quelqu’un d’autre souffre. »

Je tremble maintenant. Je pensais que ses amis seraient plus à même de la consoler que moi. Mais elle en a décidé autrement. Je ne lui parlerai plus de cela. Si elle veut partir et être seule, je la laisserai. Si elle me demande de partir, je partirai. Mais je ne lui demanderai plus pourquoi elle est là. Ni pourquoi elle se tient à moi. J’espère juste qu’elle me lâchera bientôt. J’ai peur de me sentir mal si elle reste ainsi. Mais je supporte sa présence si proche, si envahissante. Je la supporte, parce que je veux qu’elle ne pleure plus. Si elle se sent mieux comme ça, qu'elle reste ainsi. Je ne me permettrai plus de lui dire ce qui est mieux pour elle.

Dans un coin de mon esprit, je me questionne. Je ressens cette insupportable douleur. Celle des larmes intérieures. Mais pourquoi, alors que ma voix me semble si humaine en cet instant, pourquoi suis-je toujours incapable de pleurer ?
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MessageSujet: Re: [1er Juin] J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans. [PV Zoey Felipa Oxford]   [1er Juin] J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans. [PV Zoey Felipa Oxford] Icon_minitimeLun 5 Jan - 20:03

Sa douce voix la calmait. Il prononçait son nom comme s’il était de cristal et ses paroles étaient un baume à entendre. Toutefois, Zoey renforça un peu la tension dans ses doigts. Non, c’était à elle de demander pardon. Orphée avait mal avec elle. C’était injuste pour lui. Elle n’aurait pas dû être une cause de souffrance pour le garçon. Ils ne se connaissaient pas vraiment et elle l’accablait de son malheur. C’était égoïste de sa part. De son côté, son aîné continuait à lui parler d’une façon gentille et tellement humaine.

Tandis qu’il parlait, le Serdaigle c’était mis à trembler. L’avait-elle blessée plus qu’il ne le laissait paraître? La jeune fille ne savait pas quoi faire. Elle ne pouvait pas le laisser dans cet état. C’était de sa faute s’il était chamboulé. Elle avait pleuré devant lui… non contre lui. Encore une fois, elle avait mis la cause de son malheur sur un autre. Comme elle le faisait avec Alan. La Serpentard était trop têtue pour avouer sa faute de vive voix. Mais pas cette fois. Elle le relâcha et s’essuya les yeux afin de lui montrer qu’elle allait mieux. Elle était toujours à proximité de lui, mais elle avait peur de reculer. C’était à son tour de le supporter.

- Orphée? Pardonne-moi.

Ses paroles crevaient de sincérité. Zoey avait l’impression qu’elle s’excusait non seulement à Orphée, mais aussi pour toutes les fois où elle aurait dû le faire. Elle était têtue et son orgueil l’avait empêché à de trop nombreuses reprises de le faire. Toutefois, en ce premier jour de juin, sous le soleil radieux de ce début d’été, elle le laissait de côté et se montrait vulnérable.  

Ce fut alors qu’elle eut un mouvement inconvenable pour une jeune fille envers un inconnu. Elle le prit doucement dans ses bras. Elle ne le sera pas, de peur de le briser, mais elle enroula ses bras autour de lui.

-Calme-toi. Tout va bien allez. Pour toi comme pour moi.

Son grand-père lui avait dit souvent ses mots lorsqu’elle était petite. Il la réconfortait toujours par ces paroles. C’était comme une formule magique à apaiser ses pleurs. L’adolescente espérait qu’ils auraient le même effet sur Orphée.
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MessageSujet: Re: [1er Juin] J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans. [PV Zoey Felipa Oxford]   [1er Juin] J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans. [PV Zoey Felipa Oxford] Icon_minitimeMar 17 Fév - 13:35

« Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.  »

~

Zoey lui demande pardon, mais Orphée n’a aucune idée de pourquoi elle s’excuse. Peut-être pour les mots durs qu’elle lui a adressés quand ils se sont cognés. Mais cela ne colle pas avec le sérieux et l’émotion dont elle pare ces simples mots : « Pardonne-moi. ». Elle n’a rien à se faire pardonner aux yeux d’Orphée. Elle a cessé de pleurer, elle semble mieux et plus sereine. Peut-être qu’elle accepte enfin une part d’elle-même, une certaine faiblesse. Ou sans doute que quelques larmes, trop dures à retenir, viennent enfin de la libérer d’un poids terrible.

Tu n’avais rien à te faire pardonner, Zoey-yeux-dorés, avant que tu me prennes dans tes bras.  Ce contact est bien plus intime, bien plus pressant que le précédent. Je sens une insidieuse angoisse m’envahir. Je me raccroche aux mots si rassurants que tu me murmure. Quelle horrible sensation ! Je ne sais plus si j’ai peur ou si je me sens en sécurité. La douce chaleur de tes bras. L’irritante pression sur ma peau. Ces quelques mots aux tendres accents féminins. Cette terrifiante impression de prise au piège.

Zoey a tout effacé. La douleur de la mort de son père. La douleur de la voir triste. Tout a été chamboulé, retourné, détourné… Orphée est dans le présent. Totalement. Et dans ce présent, il se sent si bien et si mal à la fois. Et la serpentarde, fée des paradoxes, est responsable de ces deux extrêmes. Pourquoi ressent-il cette horreur irrationnelle dans ses bras ? Pourquoi cette peur du contact qui gâche tout ? Pour la première fois, Orphée identifie parfaitement sa crainte et ressent l’envie de la combattre. L’envie d’en être débarrassé. L’envie d’être juste serein dans les bras de Zoey.

Instantanément milles idées, milles plans l’assaillent. Comment pourrait-il faire disparaître son malaise ? Les pensées les plus diverses germent dans son esprit. Dans cet océan de réflexion, il est presque à l’abri du contact forcé que lui est imposé. Mais sa répulsion reprend le dessus quand un long frisson agite son corps. Ce corps trop longtemps restreint, trop longtemps agressé par les vagues incessantes de stimuli nerveux, d’alertes venant de cette chair meurtrie par une simple étreinte.

- Lâche-moi.

J’ai tenu quoi ? Dix secondes ? Dix misérables secondes pendant lesquelles mon esprit s’est envolé en toutes directions. Dix petits instants pendant lesquels j’ai été tiraillé entre l’agréable et le désagréable. En deux mots j’anéantis tout. En deux mots je vais perdre les deux. Je ne sais même pas comment Zoey prendra ces deux mots. Lâche-moi. Une supplique. Une demande. Un ordre. Un reproche. Un conseil. Peut-être qu’elle comprendra. Qu’elle verra mon regard à la fois enfiévré et inquiet, le rouge qui colore mon visage de marbre, mes mains qui tremblent et mon sourire de travers. Avec un sérieux absolu, je cherche à croiser son regard.

- Pardonne-moi. Ce n’est pas ta faute. On pourrait peut-être juste s’asseoir ?
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