[Fin juin 1943] Mensonge orné vaut mieux que vérité mal dite. [Oswin]

Le tic-tac monotone des aiguilles de l’horloge l’endormait. Depuis une quarante-neuf minutes, Zoey balançait ses pieds au rythme du son tel un métronome. Son père l’avait conviée pour une discussion sur ses résultats scolaires, mais sa secrétaire lui avait demandé d’attendre à l’extérieur du bureau. Sa rencontre avec un comparse américain ne devrait plus durée longtemps. Ils travaillaient sur une entente très importante et ils devaient conclure cette journée là. Comme M. Oxford le lui avait assuré : «Encore une quinzaine de minutes ma princesse et je suis à toi». Le conseiller en commerce magique pointa le bout de son nez une heure plus tard. Il s’adressa à sa secrétaire afin d’avoir une carafe d’eau et il s’apprêtait à refermer la porte lorsque sa fille l’interpela. Il ne sembla pas le moins gêné du monde. «Papa travaille» et lui demanda d’attendre encore. Elle l’entendit s’excuser au près de l’Américain signalant que les jeunes ne savaient plus attendre.

Il n’en fallut pas plus pour faire monter le rouge aux joues de l’adolescente. Elle attrapa son sac et la lettre qu’elle avait posée à côté d’elle. M. Oxford était un homme occupé par son emploi, encore plus depuis sa dernière promotion. Du coup, il en avait moins pour sa fille et leur relation s’en était détériorée. Ils étaient plus prompts à la dispute. Les médecins moldus disaient que c’était la crise d’adolescence, mais Zoey savait que depuis l’épisode avec Ciàran, son père ne lui faisait plus confiance et tentait de contrôler piètrement sa vie par l’envoi d’hibou.

La Serpentard enfonça plusieurs fois le bouton de l’ascenseur en espérant qu’il arrive plus rapidement. Il arriva enfin dans un bruit de ferrailles et elle s’excusa aux gens déjà présents lorsqu’elle y entra. Ils atteignirent l’Atrium et tous les sorciers et sorcières sortirent. Ils la dévisagèrent lorsqu’ils la virent rester dans l’ascenseur, mais la jeune fille décida de relever un peu plus la tête. Elle savait ce qu’elle faisait. Il y eu un va et vient d’avions en papier, puis les portes se refermèrent avant de reprendre sa course.

-Niveau neuf, département des mystères, dit une voix féminine.

Elle aurait dû être là avec son père, mais sa mère lui avait spécifié qu’elle devait remettre la lettre en main propre à M. Lawford. Zoey aurait aimé mieux brûler l’enveloppe, mais ne pas inviter cette famille à son anniversaire était impensable. Ainsi, Alan allait venir au bal en l’honneur de ses quinze ans. Une pensée peu réjouissante puisque leur dernière rencontre avait encore une fois tourné au vinaigre. Néanmoins, supporter Alan une soirée n’était rien face à la colère de sa mère. Du coup, la sorcière devait donner la lettre, puis elle pourrait repartir.

Un problème se posait. Elle ne savait pas où se trouvait le bureau de M. Lawford. Elle regarda à gauche, puis à droite. L’adolescente vit la volée de marches qui descendaient vers elle ne savait où. Puis la porte noire au fond du couloir. Les murs étaient nus et un drôle d’atmosphère régnait sur l’étage. Elle devait demander à quelqu’un, mais à qui? Peut-être qu’il y avait quelqu’un derrière la porte. Zoey avança vers elle. Elle s’apprêtait à toquer lorsqu’elle attendit le bruit de ferrailles signalant l’arrivée de l’ascenseur et elle se retourna.

- Pardonnez-moi, je cherche M. Lawford.