Liv E. Austen

Liv, quand elle a vu le jour, elle n’avait rien d’exceptionnel. Rien du tout. C’était un enfant parmi tant d’autre qui crie pour la première fois en ce Vendredi 20 Mai 1927 à l’hôpital de St Mangouste. Et pourtant, quand on demande à voir le papa, on a juste le droit à un petit sourire et un haussement d’épaule. Peut être que finalement, elle est un peu moins banale que ce qu’on pourrait croire.  Madame Austen n’est ni riche, ni pauvre. Elle est surement juste au dessus de la moyenne, elle a de quoi se faire plaisir, mais sans pouvoir abusé tout de même. Un début de vie des plus normal, et c’est peut être cette apparente banalité qui a fait de Liv ce qu’elle est aujourd’hui.

Elle en avait posé des questions sur son père. Un nombre incalculable. Pourquoi il n’est pas là ? Le verra-t-elle un jour ? Ou est-il ? Elle n’en sait rien, et n’en saura sûrement rien avant un long moment. Alors elle se fait une raison, elle arrête de chercher. Mais hors de question de s’inventer une histoire. Alors qu’elle le dit haut et fort. Elle n’a pas de papa. Mais les enfants, c’est méchant, et ça retourne le couteau dans la plaie. Encore et encore. Du coup elle s’énerve dès qu’on en parle et évite le sujet dès qu’elle le peut. Elle a baigné dans la magie depuis sa plus tendre enfance, et c’est donc sans surprise que ses pouvoirs se manifestent un peu avant ses neuf ans. Elle s’amuse des petites explosions qu’elle provoque  et des objets qu’elle arrive à faire léviter. Elle sait que la lettre pour Poudlard ne tardera pas, et qu’elle apprendra à faire beaucoup plus que de briser le vaste en terre cuite de maman. Elle trépigne d’impatience quand sa génitrice lui propose de lui faire une démonstration, et ne tient plus du tout en place le jour où elle reçoit enfin la si convoitée lettre. Elle a écouté sa mère et son grand père en parler des jours durant, de cette fameuse école.

Elle sait déjà elle ira à Serpentard, la maison des verts et argents, comme son arrière-grand-mère, elle en est persuadée, elle n’aspire qu’à la réussite et sera prête à tout pour y arriver. Les serpents lui tendront les bras, c’est obligé. Elle est parmi les premières à être appelé. Elle garde la tête haute en avançant vers le tabouret. Elle frissonne d’excitation lorsque le vieux chapeau est déposé sur la tête. Elle s’attendait à entre le nom de la maison des verts dans la seconde mais il n’en fût rien. Elle attend une poignée de secondes pendant lesquelles il ne se passe pas grand-chose. Son cœur commence à battre plus vite alors qu’elle entend la petite voix dans sa tête. Elle attend ce qui lui parait être une petite éternité. Elle allait commencer à douter mais finalement, La voix du Choixpeau retentit. Elle bombe le torse de fierté lorsqu’il prononce la première syllabe et se décompose en entendant la fin. Serdaigle. C’était impossible. Elle était restée sans bouger alors que le professeur avait déjà retiré le chapeau de sa tête. Il avait osé. Cet infâme bout de tissu s’était trompé. Elle avance, le regard dans le vide, vers la table des bleu et cuivre. Il devait y avoir une erreur. Elle laisse les jours passer. Lentement. Elle attend qu’un professeur vienne la chercher pour lui dire qu’il y a eu erreur, que le Choipeau s’est trompé. Mais il n’en est rien. Elle va voir les professeurs d’elle-même, demandant à refaire la répartition. Mais on la regarde avec un air amusé avant de lui dire que c’est impossible. Elle va devoir faire avec. Finalement, elle s’habitue à ceux qui se considèrent comme sa nouvelle famille. Se fait à l’idée qu’elle n’ira pas à Serpentard et qu’elle devra finir sa scolarité à Serdaigle. Mais au fond, c’est un serpent, elle en est intimement convaincue.

Elle passe sa scolarité sans encombre jusqu'à sa quatrième année où elle se reçoit une lettre de sa tante. Celle dont on ne parle que rarement dans la famille parce qu’elle est un peu bizarre. Celle qui voit les choses avec un œil que seul quelques rares possèdent. Liv n’y comprend pas grand-chose et n’a pas l’intention de comprendre. Elle lit toute fois avec un certain recul. Avant de finalement s’étouffer avec son jus de citrouille. Elle est obligée de relire la lettre quelques fois avant de finalement comprendre ce qu’on lui annonce. Une demi-sœur dans l’école. Rien que ça. Elle pense à une blague et décide de ne pas y penser. Mais petit à petit, l’idée fait son chemin dans son esprit et elle se surprend à s’arrêté sur les visages qui l’entour, à la recherche d’un quelconque trait de ressemblance sans trop espérer. Après tout, même si elle venait à se trouver une soit disant sœur, qu’est-ce qu’elle en ferait ?