Londres
Toujours sous l'assaut des bombes
Londres subit toujours l'assaut de la Luftwaffe lorsque la nuit tombe. La ville est secouée par les bombes qui détruisent les bâtiments et emportent les civils, et s'organise au mieux pour limiter les risques. Des barrages de dirigeables surplombent le ciel, plus condensés sur certains quartiers qui sont, dès lors, plus difficiles d'accès pour les avions et donc un peu moins abîmés. Le reste souffre du manque de cette protection déjà insuffisante ailleurs.
L'
Air Raid Precaution se déploie en ville y compris lorsque les bombes tombent. Hommes et femmes risquent leur vie pour mettre les civils à l'abri et secourir les blessés. Tout le monde sait à quoi correspondent les sirènes : on se cache dans les caves et les souterrains pour se mettre en sécurité. Et dans l'ensemble, les moldus se gardent bien de sortir la nuit.
En journée, outre l'agitation pour retrouver les corps de ceux tués par les bombardements et pour éteindre les feux, c'est l'austérité qui règne, mais la vie continue. Les boutiques n'ont plus les vitrines pleines d'autrefois : tout le monde se rationne et la contrebande va bon train pour contourner les limitations.
La place des femmes
Il est très important de retenir que la place des femmes durant la Seconde Guerre Mondiale est très différente du strict rôle de femme au foyer qui leur était alloué auparavant. Dès 1938, les choses commencent à changer pour les intégrer à l'effort d'une guerre imminente. Lorsque celle-ci éclate après l'invasion de la Pologne par les Nazis, les hommes envoyés au front libèrent des places de travail pourtant indispensables. A mesure que le nombre de soldats et de morts au combat augmentent, il est évident qu'il faut s'appuyer sur l'autre moitié de la population. Nombre métiers auparavant interdits aux femmes leur sont dès lors autorisés avec les mêmes exigences de qualité que pour les hommes, mais comptent deux différences majeures : elles sont moins bien payées qu'eux (environ les deux tiers d'un salaire masculin) et doivent quand même gérer la vie domestique.
Des corps spécialement réservés aux femmes sont créées chez les pompiers et dans la police, mais beaucoup travaillent ou sont bénévoles dans des organisations telles que l'
Air Raid Precaution (la protection des civils durant les bombardements de manière active et proactive) et l'Armée du Salut.
D'autres font le choix d'intégrer les corps militaires. Interdites de combat en première ligne, les femmes n'en ont pas moins une place déterminante et occupent des postes aussi bien dans les unités de soins que la logistique, l'intelligence militaire ou encore la défense antiaérienne. Elles sont cuisinières, infirmières, opératrices radio, mécaniciennes automobile ou aéronautique, télégraphes, employées de bureau, opératrices radar, analystes, électriciennes, cartographes, opératrice projecteur (pour déceler les avions), etc...
En 1941, les choses changent plus drastiquement encore. Le
Registration for Employment Order édicté par le Ministère du travail oblige les femmes entre 20 et 30 ans à au moins tenter de trouver un emploi. Celles qui remplissent les critères pour rentrer dans l'ATS (
Auxiliary Territorial Service), l'un des trois corps militaires principaux réservés aux femmes, sont fortement incitées à le rejoindre. Ça ne suffit toutefois pas pour occuper tous les postes si bien qu'
à la toute fin 1941, la conscription militaire est étendue aux femmes de 20 à 30 ans. Les femmes mariées ont toutefois le choix de refuser.
Les deux tiers des femmes engagées dans l'armée sont néanmoins des volontaires. La préférence va au
Women's Royal Naval Service, à la fois le plus petit corps militaire féminin et le seul qui soit immobile et ne risque donc pas de les envoyer au front. Vient ensuite le
Women's Auxiliary Air Force (parfois surnommé "waffs"), dont le pic en nombre d'engagements est en 1943 avec près de 2000 femmes qui le rejoignent chaque semaine. L'ATS, enfin, est le moins sélectif et le plus délaissé parmi les femmes qui se portent volontaires. D'autres services, bien qu'ouverts aux hommes, acceptent aussi les femmes. C'est le cas de l'
Air Transport Auxiliary.
Il est important de retenir que, même si les femmes ne sont pas envoyées directement au combat, elles subissent un entraînement similaire à celui des hommes.Nous terminerons en soulignant que les raisons de chercher du travail, voire de s'engager, sont nombreuses pour les femmes : un mauvais mariage, l'envie d'exploiter son potentiel ou simplement de faire plus qu'être femme au foyer... La principale reste néanmoins le patriotisme entretenu par une forte propagande à leur attention et l'importance de protéger le territoire du Royaume-Uni contre l'invasion nazie.
Comment s'habiller en moldu ?
Il est très déconseillé de parcourir le monde moldu en portant des vêtements de couleurs extravagantes (contraires à l'austérité provoquée par la guerre) ou dévoilant trop de peau. Les jupes et robes des femmes descendent sous les genoux et peuvent aller jusqu'à la cheville, tandis que les hommes sont cordialement invités à s'en tenir au pantalon.
Une tenue masculine classique inclut une veste par-dessus une chemise aux manches généralement longues, non retroussées. Celle-ci sera plutôt blanche et portée avec une cravate ou un nœud papillon. Elle peut être surmontée d'un pull dont le col de la chemise - amidonné - ressortira, ou d'un gilet. Le pantalon de Monsieur remonte jusqu'à la taille. Il est maintenu en place par une ceinture ou des bretelles (jamais les deux) et n'est pas particulièrement moulant. Enfin, les chaussures sont cirées, portées avec des chaussettes - y compris en été - et ne doivent pas être des chaussures de sport à moins d'être en train de pratiquer. Cette remarque vaut également pour les
T-shirts qui sont réservés à l'exercice physique et les
jeans qui sont des vêtements de travail utilisés par les ouvriers. [
Voir ici pour plus d'informations.]
Les tenues des femmes comptent quelques règles simples : elles portent des robes ou un ensemble blouse/jupe. Moins conventionnellement, elles peuvent se risquer au pantalon. Le col de la robe ou celui de la blouse ne découvre pas la poitrine et est souvent décoré. Les manches peuvent être longues ou courtes : dans le second cas, on utilisera un gilet pour avoir plus chaud. La taille est marquée, mais les vêtements ne sont jamais moulants. La longueur appropriée d'une robe ou d'une jupe est entre le bas du genou et la cheville : pas plus haut pour rester respectable, pas plus bas pour ne pas nettoyer le sol en marchant. Les pieds sont eux agrémentés de chaussures à bouts ronds, toujours portées avec des collants, des bas, des socquettes blanches ou des chaussettes blanches. On ne porte pas de talons aiguilles et les chaussures sont dans des tons sobres. [
Voir ici pour plus d'informations.]
Important : ce sont souvent les femmes qui se font leurs propres vêtements. Elles ont pour ça des magazines dédiés où elles trouvent les patrons des modèles qui leur plaisent. Avec le rationnement en place, le choix des tissus est limité et les motifs aussi en conséquence.
La musique
Il est difficile de résumer au sein d'un ouvrage la musique produite par les moldus, c'est pourquoi nous nous bornerons à vous signaler deux stations de radio que vous pouvez capter y compris sur votre radio magique :
►
The 1940s Sound Archive►
The UK 1940s Radio StationLe langage des années 1940
Pour parler comme un moldu de l'époque, vous pouvez vous référer aux excellents ouvrages en annexe :
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Glossaire 39-45►
L'Argot du milieu (1948) : dictionnaire avec des expressions du début du siècle
► Dictionnaire du français argotique et populaire :
version .txt ou
version .pdf►
Argoji : autre dictionnaire d'argot (s'arrête à 1907)
►
Plein d'autres dicos d'argot► Vous pouvez également vous inspirer des
paroles de Maurice Chevalier
► Ou encore vous fier à la liste établie ci-dessous :
- Vocabulaire militaire:
Noms communs :
- Barda : impedimenta du soldat.
- Bidoche : viande
- Casse-pipe : Le front, la guerre
- Embusqué : Soldat ou officier qui n’est pas au front
- Frichti : Préparation culinaire
- Gourbi : Abris aménagé dans les tranchées des points d’appui
- Le jus : café
- L’ombre : prison
- La mort-seconde : 77 fulgurant
- Pinard : Vin
- Planqué : Synonyme d’embusqué
- Rabiot : plutôt que rab.
- Saute-au-Rab : Gros mangeur
- Tireur au flanc : Celui qui évite par stratagème les travaux et les corvées
- Les vernis : autre synonyme de planqués, embusqués
- Le pétoire : fusil, mais aussi révolver d’ordonnance
Formes verbales :
- C’est nous qu’on est : Nous sommes
- C’est là où qu’on a été le premier jour : Nous étions, nous fûmes
- Ça bambouine : ça bombarde
- En baver
- Baptiser : Couper le vin avec du bromure
- Coucher sur la dure : Coucher à la dure
- Écoper : de 4 jours à l’ombre
- Arroser : Tirer au canon
Interjections :
- Maouste ! Ou’s qu’on se planque ?
- Oui, dame.
- Vingt-Dieux !
- Tonnerre de chien !
Expressions :
- Avoir chaud aux fesses : fuir devant l’allongement d’un tir d’artillerie
- Avoir un grande gamelle : avoir une grande gueule
- Être kidnappé à la sauce Teutonne : être fait prisonnier (il s’agit du cuisinier)
- Être au quatre cent coup : déborder d’activité
- Faire péter sa cuirasse : « à croire que l’intendance à fait péter sa cuirasse ». Ration améliorée dépassant toutes attentes
- Respecter l’horizontale : être couché
- Se faire porter pâle : Se faire reconnaître malade
- Se caler les joues : manger
L’ennemi :
- Boches
- Mieux vaut crever que d’aller pourrir en Bochie
- Chleus
- Crapauds verts
- Fridolins
- Fritz
- Teutons
Ouvrage co-écrit par le staff de Felix Felicis et Dorian Lovelace,
avec l'aimable collaboration de Terrence Levy pour l'argot des années 40.