[Octobre] Mise au point gémellaire.

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______let me breathe for a while
w/ Swann Beck

Sensation d'une vive rage s'infiltrant dans ma tête par la nuque, glaçant mes nerfs et faisant pulser chaque battement de sang un peu plus fort contre mes temps. Mon pouls s'accélérant à mesure que ma démarche s'intensifiait dans la direction du grand brun qui me ferait bientôt face.

Son geste aurait pu paraître anodin, certaines s'en seraient peu soucié, mais son comportement surprotecteur ayant dépassé le stade de l'affection, en venait à l'étouffement. Il fallait mettre les choses au clair rapidement, ce genre d'incident avait déjà bien trop duré.

Vu l'heure, Swann sortait de son entraînement de Quidditch, il y était pour moi. Je tentais de me calmer. Mon frère était certes très paternaliste et à la jonction de l'obsession, mais son comportement était une suite logique de nos caractères respectifs, je devais faire preuve de tolérance.
Cette confusion de pensées avait trop duré, m'expliquer avec Swann serait simple, je savais exactement ce que j'allais lui dire, c'était clair. Mais il fallait trouver les mots, car chaque paroles que j'allais lui adresser pourrait le blesser, et c'était la dernière chose que je voulais. Ce que je souhaitais était simple, seulement qu'il cesse de s'inquiéter autant pour moi, il n'était pas mon aîné et je savais prendre soin de moi.

J'attrapais l'épaule de mon frère, me dépassant aisément, il se retourna pour me faire face.

« Faut qu'on s'explique sur un point ! »

Son imposante stature n'allait pas m'effrayer pour autant, cette armoire de glace n'en restait pas moins mon frère, et il était celui qui avait franchi la ligne en se battant une nouvelle fois.
À nouveau, ce sentiment de fureur revenait, faisant frémir le moindre de mes muscles se contractant dans mon corps froid et tendu.

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Swann s’étire, épaule douloureuse. Son pantalon blanc a viré au brun-boue. Pas étonnant, il pleut des hallebardes dehors. Mais l’entrainement a quand même eu lieu. De toute façon, il aurait quand même été courir, quitte à se chopper un rhume. Courir, c’est vital surtout en ce moment. Surtout après « ça ».

Oui, « ça ». Violence sourde qui lui a parcouru l’échine quand il l’a appris par on ne sait quelle indiscrétion d’un groupe de piailleuses, petit groupe de filles la plupart du temps, sans être misogyne, qui aiment discuter des derniers potins de Poudlard et accessoirement qui trouble sa séance de mot croisée en salle commune. « Il » avait osé être entreprenant avec Joan. Sa sœur, son double. Plusieurs fois. Il pouvait choisir n’importe qui mais son choix s’était porté sur celle qui partageait sa naissance et ça, c’était tout bonnement inadmissible. Et le pire, c’est qu’il n’avait pas compris. Cela ne lui était pas venu à l’esprit pourquoi la violence s’était déchainée. Cette incompréhension, il l’avait lu dans son regard et cela l’avait encore plus mis en rogne. Ce premier poing porté à sa gueule d’ange, de dragueur, pour le handicaper dans ses prochaines « exactions » . Bon, bien sûr, Swann ne tapant pas dans un punching ball, son adversaire avait riposté et la bagarre qui s’était ensuivie était assez mémorable. Par chance, c’est un groupe de septième années qui les avaient séparés, pas des profs, leur évitant ainsi à chacun de nombreuses heures de colle. Ils avaient dû s’y mettre à deux pour retenir le blaireau, prêt à repartir à l’assaut.

Cet éclat lui avait valu un passage à l’infirmerie, une « chute de balai lors d’un entrainement solitaire », excuse avancée et seule parole, après le bonjour et avant le remerciement et son départ. Ni plus ni moins. De cet affrontement, il avait gardé un bleu sur le côté gauche du visage, au niveau de la mâchoire et une main, la droite, bandée. Mais Jo ne devait rien savoir et n’avait jamais rien su, aucun n’allant se plaindre à lui. Elle ne devait pas savoir, c’était tout. C’était ses histoires à lui et à lui seul.

Aussi, il s’étonne en la voyant plantée là, fâchée, c’était visible en tout cas pour lui, habituée depuis toujours à sa présence et ses humeurs. Alors il cherche dans son crane ce qui a bien plus lui déplaire. La lettre à la famille ? Envoyée hier, avec la carte d’anniversaire pour Caelan, un avion a construire en mécano, trouvé lors de leur dernière sortie en week end dans un magasin de seconde main, l’original coutait trop cher. Donc, ce n’est pas ça. Un livre de cours pas rendu ? Non, ce n’est pas ça non plus. Un souci alors ? Jo aurait-elle un souci. Le plus simple serait de lui demander. Mais quand elle est comme ça, il vaut mieux attendre que la tempête se calme . Alors Swann tente de passer en douce. Il cache aussi son bleu sous une trace de boue.

Main sur son épaule. Raté. Il se retourne, la toisant un instant, dégoulinant d’eau de pluie, laissant une trace de bout derrière lui à chacun de ses pas, portant sa batte et son balai sous le bras. Il faut qu’on parle. De quoi ? Commençons donc par les civilités d’usages.

« Bonjour Jo. »

Silence, regard interrogatif ne comprenant vraiment pas ce qu’elle lui voulait. Il était, on ne peut plus sincère.

« Tu as un souci ? »

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______let me breathe for a while
w/ Swann Beck

Ahahah. Si tu comptais t'en sortir de là comme ça, crois moi t'es loin du compte. Chaque mouvement se fait de plus en plus brutal, les pulsations ne sont plus qu'une sensation mais une attaque, chaque battement est plus intense, virulent presque soudain.

Il devait le faire exprès c'était impossible. Le regard désobligeant était de trop, il semblait ne pas comprendre ce à quoi je faisais allusion. Evidemment il mentait. Mais à quoi bon ? Depuis le jour même de notre naissance le mensonge avait été exempté du tableau. Pas de ça entre nous, bien trop archaïque et sot. Alors, se pouvait-il qu'il ne comprennait vraiment pas ?
Je soufflais, je respirais fort, je ne discernais plus concrètement mes faits et gestes, tout se mélangeait dans un flot inconstant d'actions et constatations.

Il fallait donc lui expliquer. Je respirais, doucement, appliquant les conseils de ma mère lorsque mon pouls s'emportait et que ma respiration devenait haletante lors d'état de stress. Gonfler la poitrine, expirer profondément, recommencer.

« On vient de me raconter un incident dans lequel tu es impliqué, me concernant. »

J'espérais qu'il comprenne des à présent, ma voix tressaillait sous le coup de l'impulsion et j'avais du mal à la canaliser et éviter de passer pour une hystérique au beau milieu du hall d'entrée.
Mais son regard semblait s'obscurcir à mesure que les mots venaient résonner en écho dans le grand silence de la salle aux hauts plafonds. Il fallait visiblement lui expliquer de manière explicite et sans détours.

« J'ai entendu parler de ta bagarre avec Lian Jenkins. »

J'attendais de voir sa réaction. Comprendre si pour lui des excuses étaient nécessaire ou si il considérer son geste comme commun. Mais j'avais surtout besoin de me calmer.
J'effectuais une nouvelle respiration, gonflement de la poitrine, grande inspiration par le nez, expiration par la bouche, relâcher. Mon pouls semblait calmer sa course et revenir à un rythme plus ordinaire.
Mais rien à faire, cette rage continuait à bouillonner dans mes entrailles, dévorant et consumant chaque parcelle de raison.

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Joan. Très remontée. Raison pour l’instant inconnue. Jumelle version poêlon à vapeur sur le point d’expulser le trop plein de fumée. Il faut vraiment que ce soit très grave pour la voir réagir ainsi. Alors Swann chercher encore derrière son regard froid, son visage impassible. Il s’est passé quelque chose de grave et il ne serait pas au courant ? Bon dans un sens, vu son peu d’amis dans son entourage, de conversation qu’il a et d’attention qu’il porte aux ragots, ça n’a rien d’étonnant. Non mais quand ça touche sa sœur, il est au courant en général, parce qu’il l’a vu de ses yeux ou parce que des gens lui en parlent de manière spontanée. Cherche toujours, Swann, qui sait, on t’en a peut-être parlé, tu as peut être oublié entre deux définitions de mot croisés. Non, ce serait trop bête et puis, ce n’est pas trop le genre de la maison. Bon, les explications maintenant. Incident. Lui impliqué. Elle concernée. Cherche encore, n’identifie pas. Ou plutôt ne veut pas identifier ce qu’il croit et considère comme insipide, pas grave et pas important. Bon, qu’est-ce qu’il avait bien pu faire pour se faire gronder ainsi, comme un enfant, devant public.

Enfin, elle lâche, comme une bombe. Bagarre. Lian Jenkins. Grands yeux bleus étonnés du garçon qui s’écarquille. Pas parce qu’il est pris la main dans le sac. Non, sa question est plus … pragmatique

« …. Qui est Lian Jenkins ? »

Alors oui, désolé de vous l’annoncer, étant donné qu’il avait été témoin direct de la scène, il n’avait pas eu à demander le nom du gus. Non et puis, quand on s’apprête à taper sur quelqu’un, surtout pour les raisons qui sont les siennes, on ne commence pas par des civilités « Bonjour, je m’appelle untel et je suis de la maison truc, à qui ai-je l’honneur ?». Et surtout, il avait évité de dire « lequel ». Parce que les pipelettes désobligeantes qu’il s’empresserait de trouver et de faire taire après cette charmante discutions avait bien pu rapporter à sa chère et tendre sœur une bagarre remontant à il y a quelques mois ou la toute dernière d’hier .Etant donné que cela faisait six ans qu’il était à Poudlard, quatre que Joan avait tendance à faire tourner la tête de la gente masculine parce qu’en pleine puberté et trois et demi qu’elle devenait une de ses principales raisons de ses rixes , quand la dynamite sautait et qu’il laissait de côté son costume d’être placide . Dans un sens, il était rassuré et le montra peut être trop. Rassuré que cela ne soit pas « grave ». Pour lui, ça avait été un événement comme les autres, n’occasionnant pas de surplus d’inquiétude et d’émotion.

« Et puis, quand bien même je me serais battu avec ce type, en quoi cela te concernerait ? Tu n’es pas le centre du monde, Jo. Qu’est-ce que tu comptes faire ? Cafter à papa et maman dans ta prochaine lettre ? Et qu’est-ce qu’ils pourront faire pour me « punir » ? »

Cela lui allait bien mal de lui parler ainsi. Mentir. Il le fallait pour qu’elle se sorte de la tête qu’elle était la cause de cette bagarre. Elle n’avait jamais su et cela devait continuer jusqu’à la fin de cette scolarité où il serait séparé. Elle parce qu’elle resterait dans le monde sorcier. Lui parce qu’il préférerait probablement la quiétude du monde moldu. Elle le haïrait pour ça si elle savait . Et il ne se le pardonnerait jamais .

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______let me breathe for a while
w/ Swann Beck

"Tu n’es pas le centre du monde, Jo. Qu’est-ce que tu comptes faire ?"
Tu veux la jouer comme ça ? Misérable insouciant. La fureur, la rage, en parfaite harmonie s'empare de mon corps. Je l'écraserai bien d'un revers de la main, là tout de suite. Rrrrrr... Mon frère, mon adorable et bienveillant frère. Foutaises, conneries.

« Je ne suis pas le centre du monde ? C'est diiiiingue ! Je suis heureuse que tu m'en informes Swann. »

Je fulminais allègrement, à l'heure qu'il est, de la fumée devait probablement sortir de mes oreilles. Je laissais échapper un rire narquois qui sonnait faux dans toute la hauteur de la vieille structure au plafond haut.

« Si tu pensais que j'oublierais ce qui m'amène au bout d'une ou deux pathétiques rengaines, tu te trompais. Je sais exactement pourquoi tu l'as frappé, et ça à tout avoir avec moi. »

Si cet imbécile voulait me voir folle de rage et lui hurler dessus, il n'y manquerait pas. J'avais envie de crier, mais déjà les gens s'attroupait autour de nous, comme si une dispute entre les jumeaux Beck était un véritable spectacle. Un amusement même, puisque certains semblaient littéralement explosés de rire.
Je me retournais vers eux et les affligeait d'un regard glacial. Les rires cessèrent, puis les chuchotements. La foule ne bougeait pas et regardait en silence.

« Alors maintenant dis moi la vérité Swann ! Non, mieux, dis moi pourquoi tu continues à faire ce genre de chose ? C'est MA vie ! »

Je m'arrêtais, contemplais mon frère qui faisait face de sa grande stature froide. Je lui en voulais tant sur le moment, que j'avais fini par oublier son regard. Son visage, ses traits familiers, ses attitudes agaçantes et attachantes. La rage se dissipait, j'avais dit ce que je voulais dire. Peu importe ses réponses incomplètes et ses excuses implicites. J'en attendait rien, ni de cette confrontation ni de ces questions, j'avais besoin d'extérioriser cette fureur, et c'était chose faite.

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Tu fulmine encore, Jo, Ta colère, je la connais, elle prendra fin bientôt, elle se calmera avec ou sans réponse. Il faut juste que tu expulses ce trop-plein de haine, d’énervement. La fumée doit rejoindre le ciel et se transformer en nuage pour se faire ensuite chasser par le vent. Il suffit d’attendre, juste attendre. Et tout ira mieux. Alors, c’est ce qu’il fait attendre. Ce qui devient inquiétant, c’est qu’elle soit en train de déporter son ire sur les autres, les fusillant du regard. Parce qu’ils ont un public maintenant. Deux personnes, une fratrie qui plus est se ressemble comme deux gouttes d’eaux, qui font autant de bruit qu’un groupe de dix, ça attire du monde. Par curiosité, par indiscrétion, alimentation de la firme potin du château école, comme si cette usine à rumeur n’était pas suffisamment alimentée par les faits, eux bien réels et tangibles.

Et Jo dédaigneuse, Jo qui gronde. Elle sait. Si tu sais pourquoi me demandes-tu alors. Si tu sais, pourquoi cette scène qui nous dessert tous les deux. Ou alors peut être doit il jouer son rôle à lui, le rôle du frère calme et posé. Même si dans un coin de sa tête, il rêve de se débarrasser de ses habits sales et crottés et de prendre une douche pour repasser son uniforme ou tout du moins des vêtements propres dans lesquels il se sentirait bien. Mais il ne peut pas la snober, il ne peut pas l’emmener dans la salle des Poufsouffle, c’est une Serdaigle, c’est interdit. C’est stupide d’ailleurs. Alors il faut remettre ces projets à plus tard. Mais s’éloigner. Comment alors que la jeune femme assène ses cris, ses revendications. Sa vie. Oui mais une vie calme. Une vie heureuse, sans aucune tristesse. C’est ce qu’il veut pour elle, ici. Une protection sure et fiable jusqu’à ce qu’ils sortent de Poudlard. Personne ne te blessera si je me pose en monstre froid, si les gens craignent mes poings. La protéger de manière maladroite contre ce qu’il considère dangereux et néfastes pour elle. Elle était grande, elle était adulte bientôt mais elle restait sa moitié, cette petite partie de lui délocalisée dans un autre corps. Il la revoyait fragile, subir les moqueries des enfants moldus de leur entourage, très mal les vivre. Ne plus jamais la revoir ainsi.

Elle a fini et Swann lui prends le bras, délicatement, tachant sa manche de boue avant de l’entrainer à travers les étages et les couloirs, fuyant la foule. De toute façon, cette foule le mettait mal à l’aise. Il avance à grands pas, montant les escaliers qui changent de trajectoire avant de s’arrêter dans un endroit calme, s’asseyant sur des marches. Au moins ainsi, il était à sa hauteur, même plus petit qu’elle debout. Il attend un instant avant de murmurer, posé.

« J’aimerais savoir crier, extérioriser ainsi. Comme toi. »

Sauf qu’il connait mieux le langage des poings. C’est pour cela qu’elle n’aura pas d’explication, pas plus que les autres fois où elle s’est fâchée contre lui. Pas de mots pour expliquer.

« Si tu veux, tu peux me frapper, je ne répondrais pas. Ou m’ignorer. Si ça te calme. Mais si tu as ta vie. J’ai la mienne. Et elles ne sont pas forcément liées. Ce n’est pas la première fois que je me bas. Comme ça. Pour une raison ou une autre. Et que tu sais . Les fois où j’empêche Hastings de se battre aussi . Mais c’est la première fois que tu te fâche. Pourquoi ? »

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______let me breathe for a while
w/ Swann Beck

C'était fini, la tempête était passée, j'étais calmée. Je regardais mon frère cet insupportable géant que j'aimais de tout mon cœur. Il s'était baissé dans une position de faiblesse, je le dépassais d'une tête. C'était une sensation étrange, celle de ne plus se sentir protégée constamment lorsqu'il était là. Cachée derrière sa carrure imposante qui en faisait fuir plus d'un. Non, il n'y avait plus rien de tout ça, seulement Swann. Le vrai Swann, celui qui n'a que bonté dans le cœur.
Il baissait la tête, les yeux fixés sur le sol comme captivés par un spectacle que je ne pouvais saisir. Comme si j'étais alors loin, très loin de tout son monde.
Il voulait que je le frappes, que je me défoules, que j'extériorises tout encore une fois. Il voulait être pardonné. Il avait déjà reçu mon pardon, depuis bien longtemps. Mais j'avais eu besoin de ça pour me souvenir que malgré ses dérapages, il restait ce grand maladroit attachant à qui je ne pouvais en vouloir.

« Dis pas ça, tu pourrais le regretter, j'en ai de la force maintenant ! »

Je rigolais chaleureusement en essayant de lui faire lever la tête.

« Je t'en ai voulu parce que je n'étais pas contre le fait que Lian s'intéressait à moi, et que c'était mon soucis et non le tient. J'étais énervée parce que tu n'as pas osé l'avouer et que tu t'en es encore mêlé. Mais je ne t'en veux plus, je suis calme maintenant. Et tu sais parfois tu devrais essayer de crier un peu, je t'assures que ça soulages. »

Je le regardais avec douceur. Il avait beau être à la limite de l'étouffement, il n'en restait pas moins mon frère et je n'avais pas envie qu'il s'en veuille à cause d'une impulsion de rage qui m'avait d'hors et déjà quittée.
Je baissais la tête vers mes chaussures et fut surprise de voir les siennes pleines de boues. Tout comme ses vêtements au complet en fait, je ne lui avais visiblement pas laissé le temps de se doucher.

« J'aurais pas du te parler devant tout le monde comme ça, en plus tu n'as pas pu te changer, alors vas-y j'ai dis ce que je voulais dire ! »

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Il pouffe, pas convaincu. La force et Joan ne sont pas des choses qui s’associent naturellement à ses yeux. Oh, elle a bien d’autres qualités mais la force … Non vraiment. La force de caractère, il ne dit pas, ce serait même un mensonge, un aveuglement de dire le contraire. Mais la force physique … Si elle en avait, il ne serait pas obliger de faire tout ce bazar pour la protéger, la mettre en garde ou agir dans l’ombre .Et puis, elle la dit, elle ne lui en veut pas. Elle ne lui en voudra jamais longtemps. Et puis avouer. On avoue ce qu’on a fait de mal, pas ce qu’on juge juste. Et Tabasser … Ca y est, il a encore oublié son prénom. Cela reviendra. Dans sa mémoire ou par la bouche de Joan, quand elle lui en reparlera. Là encore, il faudrait éviter l’erreur de question : lequel .La vie est faite d’oublis et de ressassements. Il faut savoir oublier et pardonner. Cependant, une question le taraude de peu. Une simple question, presque enfantine. Mais tellement importante à ses yeux. Il fallait chercher comment la formuler, la présenter sans paraitre puéril ni peureux. Ni la faire rire, qu’elle se moque de lui. Ce serait mal si cela arrivait. Bon en même temps, elle prête à rire, cette question. Moue soupirante.

« Est-ce que ….. Tu comptes me remonter les bretelles à chaque fois que je me bas ? Non parce que j’ai déjà la seconde batteuse des Poufsouffle dans ce rôle et c’est déjà assez … »

Assez. Enervant. Embêtant .Quelque chose dont on se passerait bien. Vraiment bien. Surtout que c’est une fille. Et puis en quoi cela la regarde, cela n’a rien à voir avec le quiddich. C’est désagréable de se trouver face à quelqu’un qui ne sait pas, comme lui, compartimenter. Ils sont coéquipier, rien d’autre. Pas de fil « d’amitié ». Elle sort trop de la normalité pour ça. Elle est trop remarquable. Dans le sens où on la remarque de loin. Le terrain, c’est une chose. C’est une bonne joueuse, il n’en a rien à redire. Mais humainement, à ses yeux, elle laisse à désirer. Il relève la tête, cherchant une réaction dans le regard de sa sœur. Une réponse. Il ne sait pas crier. Il ne sait pas non plus exprimer certaine chose comme l’inquiétude. Ou alors mal.

Voilà maintenant qu’elle s’excusait. Pour la boue, le reste, l’éclat. Swann balaie l’excuse du regard, sa sœur n’a rien fait de mal. Et puis, cela faisait longtemps qu’il n’avait pas eu une discussion de ce genre. Une semaine, c’est long à ses yeux, quand on a presque toujours été ensemble. Quand on est pareil. Mais pas identique. Pourquoi ne pas en profiter.

« Tu as quelque chose à faire maintenant ? Tu as quelqu’un à voir ? Parce qu’on pourrais peut être … »

Rester ensemble. Discuter, même si c’est probablement elle qui meublera la conversation. Mais juste l’entendre en se disant que tout va bien. Malgré qu’il se trouve dans le monde sorcier, ce monde qui lui plait tant à elle et qui lui fait si peur à lui. Ce monde où ils sont mal vu par une partie de la population parce qu’issue d’une famille sans pouvoir. Monde ironique, dans le monde moldu, ils sont mal vus car jugé bizarre.

« Je me change … Et on va où il te plait. »

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