[Octobre] Lettre du passé °{ Kaylee Holmes

Cette lettre, Calvin l’avait depuis la rentrée, donnée par la mère de son froid glaciale et de sa mauvaise humeur légendaire.  Au final, il ne l’avait pas ouverte, n’ayant pas envie de se retrouver dans un mélange abject de niaiserie et d’insulte dissimulé en surface. Pourtant, il aurait dû se douter qu’il s’agissait de quelque chose d’important, à en juger le sceau qui cachetait l’enveloppe. Quelque fois, Calvin devenait vraiment stupide, surtout quand il désirait oublier. Tant pis pour lui, il perdrait sans doute l’une des plus trépidantes révélations de sa vie.

Mais il était comme ça, il voulait juste vivre dans le présent.

Alors pourquoi l’avait-il lue ce jour-là ? S’ennuyait-il tellement au point de se forcer à fouiller dans ses affaires ? Ne l’avait-il peut-être pas oublié, cette chose que lui avait donnée sa mère sans le frapper ? Finalement, il avait était curieux, assez pour l’ouvrir, et il ne regretta pas. Ou du moins pas totalement. Parce que cette lettre ne venait pas de sa mère, mais d’un sorcier, un vrai de vrai. C’était du moins ce qu’il en conclut avec le style ampoulé et les effets magiques tout aussi superflue qu’impressionnant. Mais le plus surprenant, était sans doute que ce magicien, bah c’était son père, ou plutôt son géniteur, vu qu’il n’avait pas donné signe de vie depuis presque quatorze ans.

Calvin n’avait jamais cherché à connaître son père. Sa vie avait été déjà assez difficile sans songer à ce lâche qui les avait abandonnés. D’ailleurs, il ne donna pas une meilleure image de lui, vu que cet homme avait déjà sa vie bien installée, autre part. Il avait sans doute céder à un peu d’amusement avec elle et il n’avait pas songé un seul instant aux conséquences. Il n’était vraiment pas un homme bien, c’était certain, en même temps qui aurait voulu de sa mère autrement. En tout cas la lettre semblait dater de peu avant sa naissance, vu qu’elle était destinée à l’enfant qui n’était pas encore né. Il chiffonna la lettre et la brûla, comme s’il pourrait faire croire qu’il n’avait rien vu. Mais tout avait changé.

Il n’était pas un moldu et il avait une sœur plus âgée que lui.

Au début, il pensait ignorer ces informations. Il était menteur de nature, ce n’était pas un secret de plus à cacher qui changerait son existence. De plus, cela ne changeait en rien ce qu’il était, il avait appris la magie seule, c’était un fait, même si son sang l’avait certainement aidé à être différent. Mais malgré tout la curiosité était là. Il avait une sœur quelque part en Angleterre, elle était même probablement à Poudlard s’il vivait encore au même endroit qu’à l’époque où il écrivait la lettre. Mais il n’avait presque pas d’information sur elle. Il savait que son nom de famille était Holmes, mais cela l’aidait peu. C’était courant, trop courant. Des Holmes, il y en avait des dizaines et des dizaines à Poudlard. Et pourtant il commença à chercher, mine de rien.

Il commença par la plus proche, celle qui était dans sa maison. A vrai dire, il ne la connaissait pas vraiment, il avait sans doute dû échanger des civilités lorsqu’il était arrivé à Poudlard et encore. Mais bon, il n’avait pas mille façons de le savoir. Cet après-midi-là, elle se trouvait dans la salle commune des Serpentards assise à une table et elle ne semblait pas discuter avec ses camarades. Le moment parfait pour l’aborder. Il s’approcha d’elle, mine de rien, et il se pencha légèrement avec de commencer à parler avec le sourire :

«  Tu es Kaylee Holmes n’est-ce pas ? Cela ne te dérange pas que je te parle un instant ? »

Les dés étaient jetés.

Cette après-midi, tu avais terminé tes cours. Ainsi, comme grand nombre des élèves de Poudlard tu t’étais installée dans ta salle commune. Au début, tu étais affalée sur un canapé à bavarder avec quelque un de tes amis de ta maison. Etant une grande bavarde, tu adorais discuter avec tes camarades. Cependant, au bout d’un moment tu décidas de les abandonner mentalement et entrer dans ta bulle afin de travailler un peu. Tu avais beau être une gamine de quatorze ans considérée comme intelligente –surtout comparé à certains cas- mais tu avais du mal à avouer que tu avais BESOIN d’étudier pour arriver à un tel résultat. Tandis que tes camarades continuaient leur discussion, tu commenças à feuilleter ton bouquin d’Histoire de la magie. Alors que tu avais finir ta lecture, que tu allais adresser la parole à tes amis. Au moment même où tu comptais ouvrir la bouche, un garçon s’approcha de toi et te lança tout sourire :

«  Tu es Kaylee Holmes n’est-ce pas ? Cela ne te dérange pas que je te parle un instant ? »

Tu te retournas, surprise. La voix ne te disais rien ? C’était un garçon qui devait avoir environ le même âge que toi, il avait de grand yeux marrons semblablent à ceux de ton père, sa chevelure était brune.

« Hum… Bien sur euh…. Raven ?Reiner ? Riven ? Excuse-moi…. »

Il est vrai que tu avais une bonne mémoire, mais tu ne lui avais jamais vraiment parlé, par ailleurs, tu disais t’excuser mais tu n’en pensais rien. D’ailleurs pourquoi devais-tu t’excuser ? Si tu avais un semblant de sonorité de son nom de famille c’était surement parce que tu avais, un jour, entendu quelqu’un appeler le garçon. Tandis que tu glisses légérement sur le canapé afin de laisser au nouveau venu une éventuelle place, tu lui lance d’un ton sarcastique :

« Mais ouii, je ne suis pas une personne très occupé de toute… évidence. Je t’en pris. Que me veux-tu… Raiton ? » Il était possible qu’à force d’essayer tu tomberais peut être sur le bon nom …

Tu laissa échapper un faible soupire, que te voulais ce garçon ? Cependant, tu remarquas alors que tes camarades avaient coupé leur conversation t’observant toi et ce serpentard inconnu. Tu prends donc l’initiative de te lever du canapé avec une grimace, tu étais tellement bien assise ici…

Sérieusement, elle avait que ça à faire que de tenter des noms au hasard en écorchant son nom de famille ? C’était donc ainsi que ressemblait sa peut-être demi-sœur ? Calvin priait intérieurement que ce n’était pas elle mais il n’avait aucun moyen de le savoir pour l’instant. Alors il retint un rictus, la décrivant avec un peu plus d’attention, alors que tu t’assis à ses côtés. Elle était petite, pour une aînée, mais elle avait de jolis yeux verts et de longs cheveux blonds. Un cadeau de sa mère peut-être ? Malgré tout, elle restait assez banale avec sa bouille de gamine, n’était pas aidé par sa corpulence fluette ni par ses deux couettes. Il aurait appréciait un peu plus d’exotisme, quitte à devoir partager le même sang. Mais rien n’était encore joué.

Avec un peu de chance, cela en serait une autre.

Le serpentard tournait la tête vers les camarades de sa maison, qui les fixaient dans un silence pesant. Lui continuait de sourire, même s’il aurait aimé qu’on arrête de les dévisager ainsi. Ils n’étaient pas des phénomènes de foire tout de même ! Soudain, mademoiselle Holmes voulu se lever, mais le garçon lui retint le bras, l’obligeant à rester assis. Il esquissa un sourire taquin, roucoulant avec une légère acidité :

«  Tu n’as pas besoin de bouger tu sais, ce n’est pas comme si nous faisons quelque chose de mal. Il y a juste des curieux qui se mêlent de ce qui ne leur regarde pas, n’est-ce pas ? »

Il s’était tourné vers les camarades, qui venaient sans doute de réaliser que la dernière remarque était à leur encontre. Calvin était connu pour ses farces, sans doute avait-elle peur de devenir ses cibles privilégiés. C’était peut-être pour cela qu’elles s’en allèrent d’eux-mêmes, ou du moins se retirèrent en arrière-plan pour savoir ce que voulait ce fauteur de trouble à la bonne élève. Il agrandit son sourire, reprenant avec amusement :

« Mais tu étais presque ! C’est Rayne  mais  tu peux m’appeler Calvin. »

Même si elle aurait été moins stupide si elle ne faisait pas semblant de le connaître. Au fond, elle l’avait blessé dans sa fierté, un peu. C’était donc qu’il était encore trop sage, trop serpentard probablement. Il lui lâcha le bras, gardant ses airs de grands enfants, pourtant ses paroles avaient pris une étrange tournure.

«  Je vais être franc avec toi, tu m’intéresses, j’ai envie de te connaitre mieux. Tu comprends ce que cela signifie ? »

Oui, c’était à double sens. Il trouvait cela divertissant, quoi qu’elle puisse croire. C’était son jeu, sa vengeance aussi. Contre ce père qui avait fui ses fautes, contre cette peut-être sœur qui avait vécu une enfance parfaite.  Ou pas.

En fait c’était juste pour le fun, et de voir sa tête après une telle déclaration. Mais il ferait l’innocent, comme il le faisait toujours.

De par ses propos, tu choisis de te rasseoir à ses côté sur le canapé de la salle commune. Qui était donc ce Clavin Rayne ? Effectivement, tu avais déjà entendu parler de ce garçon une ou deux fois, comme quoi il avait fait une quelconque farce qui n’avait pas été réellement appréciée. Mais, vous ne vous étiez jamais adressés la parole jusqu’à aujourd’hui, alors que te voulait-il ? Alors qu’arriva sa révélation, tu fus choquée. Comme bloquée, perdue par les évènements actuels.

« Je dois t’avouer que non…. »

En fait si. Tu voyais ce qu’il te disait. Enfin, plus exactement tu pensais comprendre, mais comme tu n’en étais pas sûre et que surtout, tu souhaitais te tromper, tu préférais faire comme si tu ne comprenais rien. Quitte à paraître idiote devant l’adolescent. Par ailleurs, si tu ne te trompais pas, comment pouvait-il être intéressé par toi, alors qu’il ne te connaissait pas ?

HRP:

Elle était stupide ou elle se faisait exprès ? C’était évident qu’il venait de la draguer tout de même, même un cochon l’aurait compris.  Franchement il ne voulait pas d’une sœur comme ça, c’était bien la preuve que son sang n’avait vraiment aucune valeur finalement. Mais déjà, il devait calmer ses instincts meurtrier, répondre d’un rire cristallin sa réponse décevante pour ne pas la baffer. Heureusement qu’il était bon à ce jeu quand même.

Calvin avait prévu à la base de s’arrêter à cette remarque avant de reprendre une conversation normale, mais elle venait de le battre à son propre jeu et il n’aimait pas ça. Alors, au lieu de s’excuser poliment, il s’approcha davantage de la Serpentarde, ne laissant qu’un centimètre entre vos jambes respectives. Juste la bonne distance pour l’embarrasser un peu. Alors il prit un ton légèrement déçu et faussement blessé, comme s’il s’était fait éconduit :

«  Ah, mes sentiments ne sont pas assez clair? J’en ai presque le cœur brisé… »

Alors il rapprocha sa main de son visage, d’une lenteur lancinante. Cependant il bifurqua au dernier moment, frôlant sa joue par ‘’inadvertance’’ avant déplacer une de ses mèches blondes sur le côté, avec un sourire innocent. Le contact tactile, il n’y avait rien de plus gênant, surtout pour une femme élevé pour n’être qu’une sorcière bonne à marié. Au moins il aurait une idée de son éducation ainsi, c’était du moins ce qu’il espérait découvrir. Et puis, il s’amusait vraiment comme un fou. Il réduisit la distance entre leurs deux visages pour lui murmurer au creux de l’oreille.

«  Ce serait dommage de cacher tes jolis yeux… Ceux de ton père peut-être ? Pour cette fierté qui en émane? »

Franchement il avait l’impression de sortir ses phrases d’un roman à l’eau de rose, mais en tout cas cela semblait avoir l’effet escompté sur le public. Il voyait, d’où il était, deux filles en train de médire sur le compte. Parfait ! De quoi juste attiser quelques rumeurs bien croustillantes sur leur compte. S’il n’arrivait pas à extraire des informations d’elle, il lui resterait la mauvaise langue des autres élèves. Bon il lui faudrait sans doute faire le tri, mais c’était une garantie non négligeable dans sa recherche de son père infidèle.

Il recula légèrement scrutant ses pupilles vertes avec insistant. Sans un sourire, sans une once d’espièglerie, comme s’il lui demandait une nouvelle fois si elle comprenait enfin ce qu’il avait voulu lui transmettre. En réalité, il se demandait vraiment pourquoi cette histoire de sœur l’intéressait tant. Au fond, il avait toujours été seul, ce n’était pas aujourd’hui que cela changerait même si cela devait être elle. D’ailleurs s’il en avait la certitude, il ne lui dirait probablement pas.

« Et maintenant? Tu vois ce que je veux dire Kaylee?»

En réalité, il voulait garder ce secret comme une bombe. On ne savait jamais ce qu’un enfant illégitime pouvait faire dans une grande famille. C’était peut-être ça qui l’amusait autant.