[Mi-Mai 1943] Un peu de douceur dans ce monde de brute. [Arya Clearwater]

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Un peu de douceur dans ce monde de brute

Située au fond de la bibliothèque, Lucy Miller soupira. La jeune serdaigle était assise sur une chaise et regardait son parchemin imberbe avec son regard vide. Lucy était venue se réfugier à la bibliothèque, recherchant le calme pour répondre à la lettre de sa mère. D’habitude, elle s’isolait dehors ou dans son dortoir en l’absence de ses camarades de classe, mais là ces deux lieux étaient beaucoup trop bruyants et occupés. Un autre soupir s’échappa de ses fines lèvres. Un soupir d’inquiétude. Sa mère expliquait dans sa lettre que la situation chez les moldus ne faisait que s’aggraver. Aucun changement positif ne se faisait sentir, ce qui angoissa Lucy puisque ça réveillait ses douloureux souvenirs du passé. Ses peurs également, puisque Lucy craignait l’invasion des allemands à Londres, même dans le monde des sorciers. Elle ne voulait plus vivre ça. Lucy souhaitait en parler à Julian, mais elle n’avait pas réussis à le trouver dans leur salle commune, donc elle allait se confier et se défouler sur sa réponse à la lettre de sa mère.

Pensive, Lucy ne prit sa plume qu’après quelques minutes. Elle commença par une introduction plutôt sereine, en parlant du quotidien à Poudlard, les études et amis – oui pas d’amour, Lucy n’était pas prête à parler de ce genre de choses avec sa mère-. Maintenant le sujet délicat et inquiétant. A peine deux lignes d’écrites et Lucy s’arrêta pour fermer les yeux. C’est alors qu’elle entendit un bruit non loin d’elle et qui l’interpella. Elle rouvrit les yeux, se tourna vers le côté pour apercevoir une élève dans le couloir de passage entre les étagères. Qu’est-ce qu’elle faisait ? Lucy l’observa avant de retourner son parchemin –pour cacher son contenu- et de l’interpeller.

« Excuse-moi. Tu cherches quelque chose ? »

D’habitude, Lucy l’aurait complètement ignoré, mais vu qu’elle écrivait quelque chose d’assez personnel et difficile, elle voulait le faire en étant seule et en silence, donc autant discuter avec cette personne quitte à perdre un peu de temps. C’était le prix à payer disons.

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Arya soupira. La journée de cours était fini, pourtant rien ne lui donnait envie de sourire pour autant et de se prélasser au soleil, la fin d'année approchait a grand pas, et avec elle les examens. Pourtant elle n'avait pas du tout la tête a réviser, sa sœur aînée lui avait brusquement rappelé un détail lors d'une discussion banale. Elysiana était en deuxième année et elle discutait avec ses amies a propos d'une liste de garçons. La petite noiraude n'en avait pas spécialement compris l’intérêt, mais elle se demandait comment sa soeur pouvait penser aux garçons alors que le monde ne tournait plus tellement rond. Vexée, elle lui avait répliqué que tout irait bien, vu qu'elle cherchait à créer "un sortilège contre la guerre".
La première année fut mal a l'aise de constatée que l'année était déjà trop entamée et qu'elle avait mit de côté ses recherches. Il fallait avouer que tout était tellement passionnant à Poudlard!

Elle était donc partie dans la Bibliothèque, pas comme si c'était la première fois non, au contraire, mais elle n'était jamais venue vers le fond. Elle essayait de trouver quelques livres pour l'aider alors qu'une voix l'interpella. La demoiselle fut si surprise qu'elle en lâcha les livres qu'elle avaient déjà sélectionner. En moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, elle les avait ramasser et regardait en rougissant la blonde qui venait de lui poser une question. Aryane ne l'avait jamais vue, ce n'était pas comme si elle passait son temps a regarder les autres, elle avait déjà tellement de mal a retenir les prénoms de ceux de sa maison et de sa classe! Elle nota les couleurs bleus de la demoiselle plus âgée qu'elle et se détendit, une Serdaigle. Ils avaient la réputation d'être bons élèves, en y réfléchissant bien, Arya l'avait déjà peut être croisé entre deux étagères.

- Je... euh...

Elle cherchait quoi déjà? La chute des livres lui avait coupés ses pensées, tout comme le fait d'être observer, aprés quelques instants pour se remettre en place mentalement, elle reprit son masque de neutralité, son rempart contre tout soucis.

- Je cherche des livres... pour stopper la guerre...

C'était plus ou moins vrai, un résumé en tout cas. Si elle lui avait dit qu'elle cherchait a créer un sortilège d'attraction, elle aurait pu croire que c'était pour un garçon. Loin de la, autant rester vague. C'était ce qui marchait le mieux quelques fois.

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Un peu de douceur dans ce monde de brute

Lucy ne put s’empêcher d’esquisser un sourire mi moqueur mi désolée lorsque la petite fille lâcha ses livres par surprise. Ces pauvres livres, fallait en prendre grand soin, ils sont sacrés ! Mais elle ne dirait rien, après tout c’était en partie sa faute s’ils étaient tombés, puisqu’elle avait fait peur à la jeune poufsouffle au vu de son uniforme. C’est sûrement pour ça que sa tête ne lui disait rien. Faut dire que Lucy ne faisait pas très attention aux élèves des autres maisons qui sont hors de sa classe. Donc en attendant que la petite lui réponde, Lucy ne bougeait pas et continuait de la fixer avec même une certaine lassitude.

- Je cherche des livres... pour stopper la guerre...

La phrase eut l’effet d’une gifle pour Lucy. Son visage las laissa place à une expression d’étonnement, presque d’incrédulité. Avait-elle bien entendu ? Un moyen pour stopper la guerre ? Ça ne pouvait être que la guerre moldue… Ce fut au tour de Lucy d’être sans voix en l’espace de quelques minutes. Etait-ce une coïncidence ? Lucy n’y croyait pas, elle penchait plus pour le destin, la divination et tout ce qui s’y liait – sûrement en partie grâce à son petit don-. M’enfin, ce n’était pas le moment. Lucy se reprit, regarda un peu plus sérieusement la jeune fille et d’un signe de la main, lui proposa de s’assoir en face d’elle. La table était suffisamment grande pour six personnes, alors deux…

« Comment tu t’appelles ? » Lucy se frappa mentalement. Décidément, les présentations et relations humaines n’étaient pas son fort. « … Je veux dire… Moi c’est Lucy. Lucy Miller et toi ? »

Lucy écarta son parchemin retourné et son encrier sur le côté pour appuyer ses avant-bras sur la table, les croisa et fixa les livres de la petite fille.

« Alors comme ça tu cherches un moyen de stopper la guerre ? Un sortilège ? Mmm… J’imagine que tu dois avoir une partie moldu pour vouloir une telle chose si… utopique. » Lucy soupira. « Les sorciers ne s’intéressent pas à cette guerre et ne s’y mêlent pas… »

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Ah tiens, il semblerait que les paroles d'Arya, aussi bredouillantes soit elles, on réussi a capter la blonde qui était juste a côté d'elle. Étonnant. La pré-adolescente avait remarquer que la plupart des élèves ne semblaient pas si concernés par la guerre, ou du moins, ils le cachaient bien. Alors quand la noiraude fit la surprise sur le visage de l'interrogatrice, automatiquement, elle affichait la même chose, comme un miroir.
Finalement elle lui demanda son nom, de manière spontanée dans un premier temps puis elle lui donna le sien. Lucy, un prénom court, simple a retenir, Arya aimait bien. Elle s'installa en face d'elle avait un sourire poli et posa les livres a côté d'elle par la même occasion. Le savoir avait un poids finalement, quoi qu'on en dise.

- Aryane Clearwater, mais appelle moi tout simplement Arya.

Puis elle regarda les livres, regardant si elle le les avait pas trop abimé, elle grimaça quand elle vit que l'un perdait des pages, un peu comme si il perdait son sang, il ne lui manquait plus que les cris le pauvre. Elle sortie sa baquette et lança un reparo murmuré par timidité et gêne. Bêtise réparée.
Puis elle fronça les sourcils face a la remarque de Lucy. Son regard avait a peine changer, juste un peu plus dur, plus froid avec leur couleur pâle. Mais finalement, le soupir de la demoiselle mit en doute la noiraude et elle ravala un commentaire douteux.

- Effectivement, je suis une sang mêlée. Quand au côté utopique de la chose, les sortilèges ont tous débuté ainsi non? Un sorcier qui rêvait de faire voler un objet, il a chercher puis créer le sortilège adéquate. C'est une question de volonté je crois.

Elle marqua une petite pause et pesa le sens de ses propres paroles. Elle hocha la tête pour elle même puis lâcha un petit sourire, qui se transforma en grimace.

- Les sorciers ont tord de ne pas se préoccuper de la guerre. Et je suis sûre que certains commencent a s'inquiéter. On a beau avoir l'atout de la magie, nous n'en sommes pas moins faible face aux balles et autres armes moldu. On l'oublie bien facilement je pense.

Elle soupira a son tour, affichant une petite moue triste et passa sa main sur l'un des reliures du livre.

- C'est pour ca que j'aimerais bien créer un sortilège... d'affection. Pas reproduire les sens d'amour, les philtres d'amour font déjà assez de mal comme ca. Mais juste d'amitié, pour que les moldu au combat se rendent compte du mal qu'ils se font.

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Un peu de douceur dans ce monde de brute

Ariane ? Très jolie prénom. Le fil d’Ariane. Cette jeune fille avait-elle la gentillesse et la bonté dont avait fait preuve l’Ariane de la mythologie grecque ? Lucy se le demandait. Elle ne pouvait pas savoir que son prénom ne s’écrivait pas de la même façon. Néanmoins, même si l’écriture n’était pas la même, la réponse à sa question était positive. Car au vu de l’action et de l’intention dont fit preuve Arya vis-à-vis d’un des livres, fut suffisant pour Lucy. Rien n’est plus sacré qu’un livre pour elle et voir une petite fille en prendre soin, c’était touchant pour elle.

« Je ne te connais pas, mais je t'apprécie déjà beaucoup. »

En l'espace de quelques minutes, elle avait vu un bon nombre de qualités, de bonnes actions et pensées chez la jeune fille, qui étaient presque introuvables chez un bon nombre de sorciers. C’est peut-être bien pour cela que Lucy engagea la conversation et écouta Aryane lui répondre. Elle avait entraperçu froncer ses sourcils pendant ses paroles. Aryane devait sûrement croire qu’elle était une sang-pur, ce qui était loin d’être le cas, très loin. Elle paraissait même plus moldu que sang-mêlé lorsqu’on la connaissait. Donc, à chaque explication, Lucy ne pouvait s’empêcher d’esquisser un petit sourire au coin des lèvres. Elle ne révélerait pas encore son statut sanguin, par contre elle trouvait son envie, sa motivation et sa détermination assez intéressante. En tout cas, Lucy en avait oublié son inquiétude par rapport à la lettre de sa mère. Elle croisa un peu plus ses bras sur la table en attendant que la jeune fille termine. Intéressant, très intéressant.

« Tu me sembles toute jeune, en quelle année es-tu? Tu n'as pas du l'apprendre encore, mais que me répondrais-tu, si je te disais que les sorciers peuvent guérir toutes blessures et maladies moldues que l'on connait à l'heure actuelle? Par exemple, un sorcier peut survivre sans problème à la piqûre d’un scorpion alors qu’un moldu aurait été tué. C’est la même chose pour les maladies et les blessures dites moldues, car les sorciers les soignent très bien. Par contre, des conséquences de sortilèges lancés, retournés contre soi ou tout ce qui peut être issu de magie peuvent être graves, permanents ou même mettre la vie en danger pour un sorcier. Etonnant, n'est-ce pas? »

Lucy laissa un petit silence s’installait, curieuse d'avoir l'avis de la jeune fille, avant de reprendre la parole.

« Mais je suis de ton avis. Personne n'a à se sentir immortel y compris les sorciers. Chaque vie est précieuse, très. »

Son regard s'obscurcie légèrement. Lucy ne le savait que trop bien...

« Donc, je pense que s’il n’en existe pas déjà un, un sortilège est possible. En tout cas je trouve ton idée très intéressante. Dans tous les cas, il faudrait un nombre important de sorciers pour pouvoir toucher autant de moldus dans un très vaste espace. Et puis il est interdit d’utiliser la magie en face d’eux. Il faudrait insérer à ton sortilège une sorte de… mmm… De sort d’oubliette je dirais. » Lucy s’empressa de lui donner une définition du dit sortilège. « Malgré cela, se souviendraient-ils et se rendraient-ils comptent de tout ce mal ? Surtout que ce n’est pas la première guerre que les moldus font… »

A son tour son regard s’attrista même si c’était réconfortant et agréable de voir un tel élan de bonnes intentions, Lucy était réaliste. Elle savait que rien ne marcherait. Et puis même si cette petite arrivait à créer un tel sortilège, elle se disait –et l’espérait- que cette guerre ne durerait pas autant de temps. Il fallait qu’elle prenne fin un jour… Il le fallait sinon ils allaient tous y passer. Lucy était loin d’être aussi positive qu’elle.

« … Néanmoins… Si tu vises les commanditaires et responsables de cette guerre, peut-être qu’ils donneraient l’ordre de tout arrêter et que la paix reviendrait. »

Lucy esquissa un sourire, malgré son regard triste. Ce n’était pas à elle d’écraser tant de bonnes intentions. Pas si tôt et si jeune, autant qu’elle le garde le plus longtemps possible.

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