Stephan T. Green

Après avoir passé l’après-midi à jouer avec les fées dans le pré, Stephan, entendit la voix de sa mère l’appeler au loin. En bon garçon qu’il était, il salua ses petites amies et se dirigea vers une jolie chaumière en bois. Il ne devait pas faire attendre ses parents pour le dîner. En entrant, il découvrit un décor tout autre à celui qu’il s’attendait. Anxieux, il s’avança dans le salon de la maison familiale et entendit la double porte se refermer derrière lui. Toute sa famille était réuni; son père sa mère, Leanne, Edward et même bébé Ethel. Il y avait aussi ses grands-parents, ses oncles, ses tantes, ses cousins et ses cousines. Tout le monde était là et ils dévisageaient tous Edward. « Cramol, Cramol » répétait-on. Puis un à un, les convives se transformèrent en sombrals et s’avancèrent vers le grand frère du rêveur. Sous le regard effrayé du petit garçon, les créatures se jetèrent sur leur proie et commencèrent à le dévorer. Stephan se précipita sur la double porte et tenta, en vain, de l’ouvrir. Il avait beau la secoué, elle restait fermée. Les sombrals prirent alors conscience de sa présence et portèrent leur attention sur lui.

-Noooon !

D’un bon, Stephan sortit de son lit et courut rejoindre la chambre d’Edward. Le gamin entrebâilla la porte et se glissa à l’intérieur de la pièce. Il marcha sur la pointe des pieds jusqu’au lit et s’y hissa pour se coucher à côté de son grand frère. Stephan regarda ses traits au travers de ses larmes. Leanne lui avait expliqué ce qu’était un cramol et la honte que sa représentait pour la famille. À quatre ans, le petit garçon comprenait qu’Edward ne pourrait jamais faire de magie. Pour Stephan, cela signifiait que son frère ne serait jamais heureux. Il lui attrapa la main et la serra très fort espérant ainsi lui transmettre une partie de sa propre magie.

Le lendemain matin, on retrouva le petit garçon endormi à côté d’Edward. Sa mère se mit dans une colère à faire fuir un troupeau d’hypogriffes. Stephan ne devait plus approcher de son grand frère. Il n’avait plus le droit de lui parler ou jouer ensemble parce que c’était un sale cracmol. L’enfant baissa simplement la tête et murmura un « Oui maman ». Il était un garçon obéissant et ferait ce que ses parents lui dictaient. Depuis ce jour, un fossé s’est créé entre les deux Green et il semblerait que rien ne pourrait les rapprocher.

Suite à la découverte de l’incapacité magique d’Edward, on surveilla de près Stephan et Ethel. D’une obéissance exemplaire, Stephan s’effaça peu à peu. Il ne parlait pas beaucoup, restait souvent calmement assis dans un coin à ne déranger personne et prenait le moins d’espace possible. Il ne voulait pas décevoir ses parents et porter la honte sur sa famille. Edward avait déjà porté un dur coup au nom de Green, Stephan serait leur fierté.

À onze ans, il reçut sa lettre de Poudlard. Stephan essaya de ne pas trop montrer sa joie devant Edward le cramol, mais il était impatient d’apprendre la magie. Tous les soirs avant la rentrée, il jouait avec sa nouvelle baguette magique, essayait ses robes de sorciers, lisait ses livres et s’imaginait déjà être entouré d’amis. Ils pourraient enfin avoir des amis outre son petit frère ! Sous le regard amusé de sa grande sœur, Stephan fut envoyé à Poufsouffle, maison des justes et des loyaux. Il passe pour l’élève coincé qu’on remarque peu.  Il le vit assez bien. Chaque année, le garçon a hâte à la rentrée. À Poudlard, il n’y avait plus ses parents pour lui dire ce qu’il devait faire à chaque instant. Oh, ils continuaient à décider pour lui allant même jusqu’à choisir ses options en troisième année, mais il était plus libre que jamais il ne l’avait été.

Loyal à sa famille, à son sang, à ses amis et à sa maison, Stephan en était à sa sixième année et était prêt à prendre son envol.