Eden Valentyne

Tout à l’air amusant et drôle ! Vous ne trouvez pas ? Les Moldus se tapent dessus, c’est une telle invitation à en faire de même ! Dangereux ? Mais non…
Quand à Mr. Lambertson, qui vivra vera. Il n’est ni dans ses faveurs, ni chez ses ennemis, et Eden n’a de toute façon pas beaucoup de considérations pour la politique.
« Elle, elle est folle à lier. » C’est sans doute la réputation qu’elle avait à Poudlard, du moins chez les autres maisons. On la dépeignait comme une Serpentard plutôt hystérique et impulsive, à la limite de l’agressivité pure. Son sens de l’humour douteux voire dangereux acheva finalement de lui donner une réputation de mauvaise fille. Pourtant, mis à part son caractère un peu fantasque, elle n’eut pas tant de remontrances de par ses professeurs, et était une élève plutôt sérieuse quand c’était nécessaire.

De nos jours, elle est une mère épanouie, et la bonne société la regarde toutefois d’un œil critique. Veuve et libérée, elle ne se gène pas pour faire parler d’elle comme cela l’enchante ; et elle fréquente ce qui lui plait, sans distinction de ce qui est bienséant ou non. On lui prête volontiers une petite vertu, voire une absence totale de mœurs. De nombreuses, très nombreuses rumeurs courrent sur ses activités illicites, mais elle reste légalement intouchable, malgré ses quelques embêtements avec les Aurors. Aucun objet de magie noire chez elle, aucune preuve d’aucune sorte l’impliquant dans aucune activité illégale… Son seul tort ? Avoir un caractère improbable et descendre d’une ancienne lignée de Sang-Purs !
… enfin en théorie.
Elever sa fille convenablement et lui procurer un avenir sûr sont ses principales préoccupations. Plus personnellement, elle aspire à devenir une sorcière noire plus importante, tout en s’amusant – bien sûr.
Sa famille ne s’est guère conservé qu’en marriant à droite et à gauches afin de faire de solides alliances. Ainsi le nom qu’elle portait jeune fut très vite de l’histoire ancienne. Malgré tout, elle en reste l’unique héritière, et par un heureux hasard, elle hérita également des Valentyne. « Descendante » des deux lignées, elle n’a ni frères et sœurs, ni même des parents. Peut-être de lointains cousins sont-ils disséminés au travers des nombreuses familles de Sang-Pur – et parfois même de Sang-Mêlé, pour quelques rares réfractaires ayant fui les traditions. Son mari est également décédé, voilà douze ans de cela. En revanche, elle a une fille, Faith, qu’elle chérit plus que tout. Elle est à Poudlard, en deuxième année.
Eden est née dans une famille de Sang-Pur, au cœur de Londres. Petite fille vivace mais obéissante, elle fut toujours présente aux réunions et dans la vie mondaine de ses parents. Elevée à être une femme puissante et meneuse, dans cette société très masculine, elle fut toujours poussée à donner le meilleur d’elle-même, et à être autonome. Elle ne pourrait pas dire que c’était simple et facile tous les jours, mais ce fut une enfance qu’elle aimait, joyeuse et vivante. Elle adora toujours savoir faire les choses seule, et les faire mieux que les autres.

Elle fut fiancée avant même sa naissance, mais ne s’en formalisa jamais : elle était avant tout une femme qui ne se soumettrait pas, à quiconque. Son adolescence à Poudlard fut l’occasion d’exprimer sa fougue et son besoin d’action, et elle rendit toujours ses parents fiers d’elle. Elle admirait son père, mais sa mère encore plus. Elle enviait sa force tranquille et son courage, sa façon d’être, telle qu’on ne remettait jamais en cause ses décisions, et qu’on n’osait jamais lui manquer de respect. Elle était son modèle, et aujourd’hui elle reste encore son idéal féminin. Malgré tout, elle restait d’une extrème sévérité, et Eden fut élevée plutôt strictement. Elle fut toujours entrainée dans les affaires de ses parents, ainsi elle ne fut jamais bien surprise de quoique ce soit. Eux-mêmes penchant dans les arts sombres, elle y fut attirée et aspirée de la même façon, ce qui, pour elle, était juste normal. Elle optint un nombre raisonnable de BUSES et passa ses ASPICS avec sérieux, mais sans plus. Peu penchée sur ses études, elle n’avait aucun projet professionnel. Elle refusa de faire de la politique, jugeant que son mariage était déjà un sacrifice suffisant.

A peine majeure chez les sorciers, elle épousa Ereith Valentyne, qu’elle appréciait déjà beaucoup. Lui-même, fasciné par elle, était ravi. Jeunes, mais pas plus que d’autres, ils partagèrent une petite maison Londonienne, où elle fut vite lassée de ses devoirs domestiques. Elle les endossa toutefois un temps, alors qu’Ereith se lançait dans sa carrière politique. Elle tomba enceinte à dix-neufs ans, et fut grandi par ce don, qui eut aussi le mérite de l’assagir quelque peu. Ses prétentions aux arts sombres se calmèrent un temps, quelques mois, jusqu’à-ce qu’un malheur la frappe, premier d’une longue série. Ereith décéda brutalement, dans un échauffourré avec les Aurors. Oui, elle savait tout comme lui, qu’un jour ou l’autre, quelque chose comme ça se produirait. Mais pas si vite. Pas si soudainement. Pas si violement. Elle resta des jours durant plongée dans un profond silence. Elle ne s’était pas mariée par amour, mais elle l’avait aimé. Brièvement, intensément. Comme un amour d’été, à la fois court et pourtant si vrai… Eden était dévastée. Les Aurors vinrent l’interroger, mais ils ne purent rien tirer de concluant, et laissèrent la veuve tranquille. Cette pauvre femme avait besoin de se remettre.

Et elle se remit. Elle retourna chez ses parents, et elle s’accrocha à la vie, à tout ce qui l’entourait. Pour sa fille. Elle vacilla un temps entre une vie respectable et sûre, et une vie plus dangereuse, plus sombre. Elle hésita une année durant. Quand ses parents périrent eux aussi, elle fuit toute morale ou éthique sociale. Malheureuse si longtemps, elle fit face pour Faith. Sa petite fille était tout ce qui lui restait désormais. Son mari n’avait plus de famille, elle non plus. Il n’y avait que Faith.

Elle hérita d’une fortune conséquente, et put ainsi maintenir le cap. Elle fit fructifier certains investissements, et se consacra à élever son enfant. Et à devenir plus forte encore, plus puissante, plus dangereuse. De fil en aiguille, elle fit des choses plus inquiétantes, plus illégales. Elle se lia avec de « mauvaises personnes » et elle n’en eut rien à faire. Elle refusa toujours les arts sombres dans sa propre maison, et elle fut toujours bien plus prudente que nécessaire. Folle, mais pas stupide. Si elle était envoyée à Azkaban, que deviendrait Faith ? La petite grandit dans ce monde. Elle lui apprit ce qu’elle savait, elle lui fit toujours confiance, et elle lui donna toujours la possibilité de faire ses propres choix. Chaque année, elle se retrouvait mêlée à ceux qui oeuvraient « contre la lumière » ; pourtant elle-même, elle n’était ni d’un côté, ni de l’autre. Elle faisait ce qui lui plaisait, ce qui l’amusait, dans cette liberté retrouvée. Comment ne pas se sentir coupable ? Elle était à la fois si triste des morts de son passé, et si heureuse de sa vie, désormais ! Alors elle décida d’être heureuse. Pour Faith. Parce que les morts n’avaient plus à jouer sur sa conscience.

Et ses adversaires n’ont qu’à bien se tenir.