Que pensez-vous de la situation politique actuelle ?
Le premier ministre sera la perte du monde sorcier, tel est le sentiment de Jaye. Pour la jeune femme, les temps sont bien trop chaotiques pour en rester à une hiérarchie si classique et il est temps pour d'autres pouvoirs de s'élever enfin. La guerre, celle moldue, elle l'effraie, elle qui ne peut en suivre tous les tenants et les aboutissants, mais en même temps de telles situations de chaos lui semblent vitales. Quant aux conflits qui secouent le monde sorcier, que dire ? Ils lui fournissent l'adrénaline capable de la faire avancer et d'être douée dans son boulot. Les choses changeront, elle le sait, tout ne peut pas rester comme cela, oui les choses changeront et Jaye saura alors comment faire imposer sa volonté.
Réputation :
Jaye donne l'impression d'une femme étrange et excentrique, très capable dans son travail et en même temps trop à l'écart des autres pour en faire une bonne amie. On ne la déteste pas, on ne l'aime pas non plus, quelques uns la respectent, elle est douée, d'autres la dédaignent et si elle semble cacher énormément de choses : traumatismes, névroses, personne ne veut également faire l'effort de lui parler un peu plus en profondeur, malgré les sourires serpentins de la jeune femme et ses yeux malicieux parfois.
Au final, Jaye n'est pas vraiment perçue comme un être humain mais comme une fonction seule, celle de chef des aurors qu'elle occupe au ministère.
Elle donne également la sourde impression de doutr de plus en plus et d'être prête à être guidée vers des magies beaucoup moins recommandable et une façon de penser bien désabusée à propos de pouvoir et d'hégémonie. Comment pourrait-il en être autrement pour quelqu'un que l'humanité met tellement en marge ?
Projets :
Il n'y a pas que dans le monde moldu que se joue la danse des agents doubles ou triples. Voilà ce qu'est la jeune femme en réalité, elle joue ce rôle en proie au doute, des doutes proches des siens peut-être, et prêt à sombrer à la moindre impulsion vers des pouvoirs bien plus sombres et grands. Il n'en est rien, pas vraiment, pas tout à fait... S'infiltrer, se préparer à agir sous couverture des années durant peut-être, ne pas exister, non ne plus exister vraiment et ne rien espérer. Mais pouvoir être là, juste là, du mauvais côté de la balance lorsque les ténèbres frapperont, qu'un ennemi se révélera enfin. Etre là, derrière lui, à ses côtés, un de ses soldats peut être et tant pis si cela implique que l'on crache sur son nom, et tant pis si cela implique la haine et le mépris, mais être là, prête...
Prête à frapper, non pas pour une rédemption, car elle aura toujours acquis en connaissance de cause et ne cherche rien à l'héroïsme, mais simplement pour espérer mettre un terme à la folie humaine lorsque le monde des hommes et celui des sorciers s'embrase et s'enflamme en un chaos indescriptible.
Famille :
Un demi-frère du côté de son père, étudiant à Poudlard. Ils ont très peu de contacts....
Une belle-mère, sorcière de sang pur qu'elle voit de temps à autres... Quant à son père, il est mort et sa mère aussi. Merci, pas la peine de sortir les mouchoirs, allez lire Dickens si vous voulez des histoires d'orphelins.
Histoire :
L'homme la regardait avec ses yeux de vieux loup blessé et Jaye peinait à contenir ses larmes. C'était le temps, c'était l'époque et il fallait l'accepter... Ca y est, elle pleurait. Future chef des aurors et ça fondait en larmes comme une fillette mais il n'y avait qu'eux deux alors quelle importance ? Lui, elle....
Sauf qu'il détestait évidemment, alors la claque partit. C'est vrai, dans les jours à venir Jaye aurait toutes les raisons de pleurer, il lui fallait apprendre à se retenir. Elle l'avait choisi. Trente-deux ans et toute une vie de solitude, sans amour ni amitié.
Qui se souvenait d'elle à Poudlard ? L'enfant sombre toujours perdue entre deux couloirs, un livre à la main et les cheveux en batailles ? Serdaigle, avait clamé le choixpeau... Il y avait eu des applaudissements, et la solitude du grand bout de table, enveloppé par la conversation des autres sans jamais y participer soi-même. Ne restait que les livres et les professeurs, Jaye tâchant d'être tout au long de sa scolarité une élève douée et demandeuse. Prompt à l'action, les yeux pers, elle partageait peu rêves et pensées.
Les préfets, les professeurs, en sept ans beaucoup s'inquiétèrent pour elle, lui demandant d'aller un peu plus vers les autres, d'essayer, de parler. Il y en eut pour murmurer qu'elle était toujours en deuil de sa mère, morte lorsque la jeune fille n'avait que dix ans, mais Jaye répliquait par son seul silence. En deuil, elle ? Non, car les gens meurent et qu'il en sera toujours ainsi mais elle avait des mots Jaye la trop futée, la trop vive.Des mots que l'on peinait à comprendre dans ce monde en changement, où le plus profond désir des hommes était de peindre en blanc et noir l'univers à leurs pieds.Tout, oui tout pour éviter le gris de la souffrance et des doutes...
Son père comprenait, Antonius Wayne, juge au Magenmagot. Et peut-être était-ce de lui que la triste enfant tenait sa vision de la vie ?
Sa fille qu'il avait élevé sans cœur ni sentiment, juste avec la tête. D'une certaine façon, l'homme s'occupa bien plus de Jaye que de l'enfant qu'il eut de son remariage, . Ils avaient leurs secrets, le père et la fille....
C'était pour cette raison qu'ils se faisaient face en cette triste année 1942. La claque du père, les larmes ravalées de la fille, leur silence.
« Ils te détesteront. Tu es une bonne Auror, nul n'a jamais eu à se plaindre de toi mais ils te détesteront : trop jeune, trop fille....Comprends-tu ? »
« -Oui Père... »
« -Je ne serais plus là pour toi.... Et tu devras te diriger vers les recoins les plus sombres de ton esprit. On te prendra pour une garce, pour autre chose aussi peut-être et tu devras acquiescer, faire comme si. Te rapprocher des mages noirs dans leur manière de penser et douter encore et encore sans jamais faillir pourtant. Ainsi, lorsque notre ministre choisira son camps, lorsque l'on saura enfin véritablement qui sera notre ennemie, toi.... tu seras parmi eux et tu sauras où frapper au cœur. Comprends-tu ? »
Comprends tu, ma fille, que tu en mourras comme je vais en mourir aussi?Et de part et d'autres du monde moldu, des gens acceptaient de faire le même sacrifice : ressembler à l'ennemi pour mieux le frapper dans le dos. Une autre forme de résistance, car le pouvoir hiérarchique n'avait plus la moindre valeur morale ces jours ci.
Jaye ne savait pas exactement jusqu'où était la trace de son père dans sa nomination en tant que chef des aurors. Bien sûr le dossier de la jeune femme était bon, on lui donnait des qualités de chef mais... si jeune ? On pouvait murmurer que le nouveau ministre épurait le gouvernement, y plaçait des gens facilement manipulable, on pouvait murmurer d'autres choses aussi.
Mais que sont les murmures face au bruit et la fureur de la guerre ?
Quelques jours plus tard, Antonius Wayne mourut dans des circonstances étranges lors d'un duel. Une nouvelle qui sembla peu ébranler Jaye : elle s'y attendait. Une chose était sûre, la personne ayant porté le sort fatal était un sorcier au sang moldu cherchant à défendre sa propre vie. Tout pour se faire passer pour des méchants pas vrai ? Y comprit le mélodramatique.....
Et Jaye, quant à elle, commençait à devenir un mensonge de chair humaine. Elle semblait une proie facile, tellement facile entre les responsabilités de son nouveau statut lui amenant des cernes sous les yeux et les politiques mouvementés des mondes sorciers et moldus, mais la jeune femme restait aux aguets,prête à observer, prête à agir aussi.
Donner un nom, un visage à leur ennemi, à cette idéologie d'hégémonie totale des sorciers sur le monde, qu'elle faisait semblant d'adopter petit à petit tout en obéissant aux ordres du ministre, homme dangereux, intelligent qu'elle ne parvenait à cerner. Et lui, quand choisirait-il son camps mais surtout...comment ?