Artur Strugatsky

 Artur, c’est l’élève dont le nom nous dira peut-être quelque chose, mais dont on sera strictement incapable de dire s’il est dans notre classe ou pas. De nature plutôt discrète lorsqu’on ne le connaît pas, il ne fait pas grand-chose pour se faire remarquer des autres, et ne fera certainement pas d’office le premier pas vers eux. Et si l’on essaye de s’en prendre à lui, afin d’éviter les problèmes, il préfère faire comme s’il avait des caches-œil et ne voit/sent rien à ce qu’on est en train de lui faire.
Sortir indemne de ses études, c’est déjà bien. En évitant de s’étouffer au passage en essayant de manger un livre dont le contenu lui aurait trop pris la tête.
Mère moldue, père sorcier –parti voir ailleurs maintenant-, Artur se trouve être fils unique.
« Plus tard, ze serai une princesse ! »
Artur Strugatsky, 5 ans, aucun trouble mental détecté à ce jour.
Ceci était moyennement une bonne entrée en matière pour le jeune Artur, étant donné que depuis, il a certainement changé d’avis. –et heureusement d’ailleurs- Né un matin de janvier, il ne fallut pas plus de dix minutes à ses parents pour commencer à se disputer à son sujet. Certes, le prénom avait été décidé d’un accord commun, cependant ils n’avaient pas encore abordé le sujet de l’orthographe dudit prénom. L’une voulait avec un h, l’autre sans. Et ce fut le père qui l’emporta. Que voulez-vous, des Arthur il y en avait déjà des tonnes, et puis il fallait bien que ce pauvre enfant ait un souvenir du pays natal de son père, qu’il ne verrait sans doute pas avant un bout de temps.

Mais en plus de n’avoir aucun souvenir sur la Mère Patrie, Artur n’aura strictement aucun souvenir de son père, étant donné qu’il décida de quitter le domicile familial alors qu’il n’avait que quelques mois. Ce qui ne sembla absolument pas perturber le nourrisson, qui eut tout l’amour maternel nécessaire. Bien que sa mère n’ait absolument pas de sang sorcier coulant dans ses veines, ce n’était pas du tout le cas de son père. Et le jeune Artur ne tarda pas à lui prouver qu’il allait prendre le même chemin que ce dernier, ses pouvoirs magiques se déclarant alors qu’il avait à peine appris à lacer ses chaussures seul.

Son enfance se passa tranquillement, sans aucune réelle embûche, si ce n’est sa grande attirance pour l’eau, qui aurait pu entraîner sa mort lorsqu’il faillit s’étouffer en buvant la tasse le jour de ses 8 ans en voulant « Dire bonjour aux poissons qui devaient s’ennuyer dans cet aquarium ». Et trois ans plus tard, jour pour jour, ce ne fut plus des poissons qui attirèrent son attention, mais un étrange volatile –un hibou pour être plus exacte, et non un pigeon mutant comme il avait pu le prétendre- venant lui apporter une lettre, qui confirmait son inscription à Poudlard.

Une nouvelle vie commença donc pour le jeune anglo-russe, complètement différent de ce qu’il avait pu connaître jusqu’ici.  Jusqu’alors toujours couvé par sa mère, il se retrouva un peu perdu et assez seul lors de ses premiers jours au château, mais n’étant pas si difficile, su s’y adapter bien vite. Et il ne tarda pas non plus à trier ses cours en deux catégories : ceux qui méritaient son intérêt, et ceux qui n’étaient bon qu’à…Qu’à alimenter le feu de la cheminée si jamais un jour on manquait de combustible. Ou à être manger s’il n’avait plus de quoi se sustenter. Les années passèrent, se ressemblant un peu toutes de son point de vue, et il arriva finalement en cinquième, année soi-disant fatidique, où il devrait passer ses B.U.S.E.s