[Début Mai 1943] Opération code rouge ! [Griffith Weiss]

Pearl soupira longuement au beau milieu du salon de celle qui était désormais sa maison depuis quelques mois. Elle venait une nouvelle fois de vider la réserve de sang que Will gardait pour elle, mais depuis qu’elle était enceinte sa faim ne cessait d’augmenter et elle devait énorme. Normal selon le fichu médecin qu’elle avait failli égorger à de nombreuses reprises. Mais elle devait trouver un moyen. A vrai dire elle en avait. Un auquel elle pensait depuis l’annonce qu’elle était enceinte : contacter Griffith. Ce dernier faisait partie de leur groupe d’amis très proches, mais qu’est-ce qu’il était insaisissable ! Après presque cinq mois passés, Pearl n’avait pas réussi à le contacter et encore moins à le trouver pour lui apprendre la nouvelle. C’était simple. Depuis le Nouvel An, ni Will ni elle n’avaient revu leur ami. Mais ça n’allait pas se passer ainsi. Elle devait lui balancer la nouvelle et aussi surtout le retrouver pour lui demander des poches de sang. Pearl n’appréciait pas trop son trafic, mais Will se mettait déjà assez en danger comme ça en augmentant les commandes de sang. Il fallait un autre fournisseur. Mais comment l’appâter ?

Cette question hanta l’esprit de Pearl la moitié de l’après-midi alors qu’elle commençait à chercher quelques affaires pour le futur bébé. C’est d’ailleurs après avoir acheté un livre sur les sanglants contes de fées (les contes de fées qui finissent mal), qu’elle passa devant une librairie où elle put lire des titres de livres d’espionnages et de code secret. Là, ça fit tilt. Le code ! Comment n’y avait-elle pas pensé plus tôt ?! C’est vrai qu’ils ne l’avaient plus utilisé depuis leur 7ème année à Poudlard, mais pourquoi ne marcherait-il pas ? Elle devait en avoir le cœur net et essayait. Pour cela, Pearl s’éloigna des principales rues de Pré-au-Lard pour aller dans une petite place discrète et isolée. Après s’être assurée que personne était dans le coin, Pearl s’adossa contre le mur d’une ruelle, posa son sac de courses au sol pour ensuite attraper sa baguette caché dans la poche de sa cape et se prépara. Elle dû se concentrer un moment pour se rappeler de leur sortilège d’enfance. Il s’agissait tout simplement d’un sortilège particulier, comme un code secret qu'ils utilisaient entre leur petit groupe d’amis proches, mais que dans les cas d'extrêmes urgences.

Après ces quelques minutes de réflexion, elle agita sa baguette tout en récitant sa petite formule et cette dernière s’illumina. Il fallait attendre maintenant. Est-ce que ça allait fonctionner ? Pearl n’en savait rien. Ça faisait des années qu’aucun d’eux ne l’avait utilisé… Mais alors que Pearl était envahis par le doute, une lueur non loin le fit taire. Elle esquissa un sourire malicieux en quoi et dès qu’elle reconnue la personne appelée par le sort, Pearl sortie de sa cachette et le gifla.

« Bonjour Arti ! Et t'as rien à dire pour l gifle, je te la devais pour le Nouvel An. »

Sur ce, elle fit volte-face pour aller récupérer son petit sac de courses avant de se retourner vers Griffith et de lui faire face.

« On dirait que le code marche toujours. Je n’étais vraiment pas sûre, mais y’a que ce moyen-là pour te rencontrer. Vraiment, t’es un cas ! »

Pearl soupira, mais elle avait toujours le sourire aux lèvres. Il était même assez malicieux, car elle se demandait si son vieil ami allait se rendre compte de sa prise de poids. De toute façon, elle lui balancerait tout, pas d’autre choix, il ne savait rien ; pas étonnant à force de disparaître comme ça !

« Tu te doutes que ce n’est pas si urgent que ça puisqu’on est que tous les deux, mais faut que je te parle absolument. C’est que t’en as encore manqué des choses Arti. »

« Opération code rouge! »
xPearl Byron

La valise pesait horriblement lourd. S'il avait eu un brin de jugeote, Griffith aurait pu l'alléger d'un sort mais il avait transplané dans la précipitation en quittant le Headless Lady et il se trouvait à présent au beau milieu de la Londres moldue, où faire usage de magie pourrait lui valoir quelques problèmes avec la justice...
N'était-il pas ridicule, le terrible Mage Noir, le Partisan fervent défenseur de la souveraineté sorcière et de l'abolition du Secret Magique, tirant sa valise à bout de bras dans la foule moldue sans oser marmonner une formule pour se faciliter la tâche? Trois ans plus tôt, il n'aurait pas hésité une seule seconde; la baguette de tremble dans la poche, un rapide contact du bout des doigts et un sortilège informulé... et paf; sa valise aussi légère qu'une plume... Il était habile et impétueux, il l'aurait fait sans réfléchir. Pourquoi s'en priver..?
Griffith serra les dents et s'évertua à soulever la lourde valise pour passer les cinq marches du porche de l'immeuble. Il n'avait pas osé lancer le sort. Il n'avait pas osé. Trois ans à l'écart du monde avaient tué le garçon impétueux. Ne restait que l'homme. Il n'était pas certain de savoir ce qu'était cet homme. Prudent? Patient? ... Lâche? Mieux valait ne pas y penser.

Une fois la porte fermée, un rapide regard dans le vestibule pour s'assurer qu'il s'y trouvait seul et Griffith transplana dans un CRAK! sonore, direction le quatrième étage. Direction chez lui. L'appartement avait beau disposer de dimensions fort modestes, il n'en paraissait pas moins vide. Une table, une chaise, une malle, un matelas dans un angle et une petite cuisine moldue dont Merlin savait comment elle fonctionnait... Voila tout ce qui constituait le mobilier de ce chez lui austère. On l'aurait cru abandonné; au premier coup d’œil, personne n'aurait imaginé que quelqu'un puisse réellement vivre ici depuis six mois, et pour cause: officiellement, personne n'y habitait. Une batterie de sortilèges de confusion et quelques sorts repousse-moldus avaient suffit à Griffith pour s'emparer des lieux mais il n'y était pas chez lui, et il ne s'y sentait pas chez lui.

Grognant et soufflant, Griffith lâcha la valise pleine de marchandises crapuleuses et traîna les pieds jusqu'à la cuisine pour s'offrir le luxe d'une boisson. S'il avait un chez lui quelque part -il se sentit idiot en y pensant- c'était dans le monde magique; du côté de Pré-au-Lard... Les visages de William et Pearl apparurent furtivement dans son esprit; ils étaient son chez-lui et il n'était pas rentré depuis une éternité...
Quelques instants passèrent durant lesquels Griffith -perdu dans ses pensés- ne réalisa pas que quelque chose brillait au fond de sa poche, puis un voisin renversa quelque chose à l'étage, le tirant de sa rêverie et il saisit à bout de doigts la baguette de tremble dont l'extrémité s'était illuminée d'une lueur dorée.
Un frisson lui parcouru l'échine. Il connaissait ce sort; c'était comme revenir quinze ans en arrière sur les bancs de l'école, un curieux mélange de joie et de nostalgie. Lui qui faisait toujours preuve de la plus grande prudence au moment de transplaner oublia toutes ses appréhensions et pivota sans attendre; disparaissant de nouveau. Il ne s'inquiétait de rien: le sortilège le guiderait à bon port, et il ne fallait pas tarder. C'était capital. Si quelqu'un avait utilisé ce code alors il s'agissait d'une affaire d'importance.
Et d'une personne importante. Étrangement, cette fois ci, transplaner ne lui donna aucune nausée; ce devait être ça le sentiment d'être sur le point de rentrer chez sois...


Et à l'atterrissage, Griffith fut chaleureusement accueilli par le claquement sonore d'une main contre sa joue. Sa tête fit un quart de tour, emportée par la gifle et il n'identifia l'agresseur qu'une demi-seconde plus tard tandis qu'il se retournait pour lui faire fasse en massant sa joue douloureuse. Pearl.

« Ah; c'est comme ça que ça se passe maintenant alors? » Remarqua-t-il sur un ton léger, faussement accusateur. « On me convoque impérieusement et à peine arrivé, on m'agresse. Où sont passées tes bonnes manières de noble Dame? »

Il souriait en coin, ne protestant que pour la forme. Ses souvenirs du Nouvel An étaient particulièrement vaporeux passé une certaine heure mais bourré comme il l'était, sans doute avait-il mérité la gifle... Et puis il était heureux de la voir. Griffith écoutait la voix familière de Pearl en essayant de ne pas trop sourire -Will l'accusait d'avoir l'air idiot comme ça- haussant les épaules de cet air vaguement confus qu'il prenait souvent lorsqu'on l'accusait d'être injoignable.

« J'ai été occupé. Le travail, tout ça... Les clients avec qui il vaut mieux pas être en retard... Enfin tu vois. » Certes être occupé n'empêchait pas d'envoyer des hiboux... mais zut. « Je pensais pas revoir ce sortilège un jour, » ajouta-t-il plus joyeusement; « pas urgent? J'espère au moins que c'est important à défaut; je te dédie mon après-midi alors ça a intérêt à valoir le coup~ »

Il était plus intrigué -et plus inquiet aussi- qu'il ne voulait bien l'admettre, mais il avait eu des nouvelles de Will et il était certain que ce dernier ne s'était toujours pas fait prendre par les aurors... alors ça ne pouvait pas être si grave que ça... D'un geste un poil trop familier pour pouvoir être considéré comme de la galanterie, Griffith déchargea Pearl de son sac de courses et fit quelques pas de côté.

« Viens, on va marcher un peu et tu me donnera ces nouvelles qui ne peuvent pas attendre. »

S'asseoir pour discuter, c'était pas son truc.

codage par Junnie sur apple-spring

Le sourire espiègle ne quittait plus le visage de Pearl. Voir le visage et la réaction de son vieil ami l’amusait toujours autant et lui faisait plaisir. Il fallait vraiment qu’ils trouvent quelque chose pour l’empêcher de disparaître autant de temps. Le travail n’était pas tout ! Elle allait donc sûrement réutiliser leur petit code pour le ramener par la peau des fesses lorsqu’il serait introuvable.

« Ce qu’il ne faut pas faire pour te voir et ne t’en fais pas… Elle vaudra largement le coup. »

Le sourire de Pearl s’élargit un peu plus, extrêmement malicieux et mystérieux. Elle se demandait d’ailleurs si Arti allait tenir le coup de toutes ces nouvelles… Il allait bien devoir. En attendant, elle le remercia lorsqu’il prit ses sacs. Autant le ménager un peu avant de lancer la première bombe. Après quelques minutes de marche à discuter de tout et de rien, elle finit par balancer le tout d’un coup.

« J’ai plusieurs choses à t’apprendre… Mais avant tout... Fais-tu encore ton trafic de sang ? Je te le demande, car la réserve de Will part très vite ces derniers mois… mais ne t’en fais pas, ce n’est que pour mon usage personnel et pour celui du bout de chou. »

Avait-elle était assez délicate et subtile ? Ou était-ce trop subtil pour que son ami comprenne que bout de chou égal bébé et que comme c’était pour elle, cela signifiait qu’elle était enceinte. Arti n’était pas si bête, il devrait comprendre tout de même, surtout que Pearl n’y allait pas par quatre chemins et que son ventre de quatre mois et demi commençait à bien se voir malgré la cape noire. En plus, s’il regardait dans ses sacs de courses, il n’y verrait que des affaires pour bébé.

« … Tu veux t’asseoir maintenant ? »

La voix de Pearl était à la fois amusée et malicieuse. Il ne manquerait plus qu’il tombe dans les pommes. Néanmoins, elle ne dirait pas non pour s’asseoir quelque part, car ce ventre lui martyrisait le dos. Même sa poitrine ne pesait pas autant ! Qu’est-ce que ça allait être dans les prochains ?! Rien que cette petite chose titiller ses nerfs… Et dire que le médecin lui a recommandé le plus de zenitude possible ! C’était tellement mal la connaître.

« Opération code rouge! »
xPearl Byron

Le fond de l'air était frais, très frais même, assez pour lui faire regretter de n'avoir pas une écharpe ou un col à relever sur sa nuque... Pourtant Griffith avait le cœur léger, plus léger qu'il ne l'avait eu depuis des mois -des années peut-être- et l'esprit étrangement serein. Un moment silencieux avec Pearl dans les rues de Pré-au-Lard prenait pour lui des airs de refuge. Un eden à l'écart du monde. Un peu de repos...
Sans doute le soulagement qu'il ressentait à se retrouver ici avec son amie d'enfance, à marcher sans hâte et sans destination précise ne peut-il être vraiment compris qu'à condition d'avoir pleine connaissance du parcours de Griffith. Et encore. Comment concevoir l'ampleur de son soulagement si l'on n'a pas éprouvé sois-même les doutes et les craintes qui l'assaillaient sans arrêt?
Azkaban n'est pas un mythe. On tremble à son évocation mais les plus terribles histoires courant au sujet des Détraqueurs ne sauraient préparer à la brutale vérité de ce lieu. Ce n'est pas une prison. Lorsqu'il fouille dans sa mémoire Arthur Weiss ne trouve que du noir. Une brume épaisse entrecoupée de flashs; souvenirs épars au réalisme effrayant.
Le froid de la pierre contre sa joue, la douleur dans ses muscles crispés, la faim qui lui tiraille le ventre, l'air immobile chargé de poussière.
Il remue à peine, l'esprit aussi engourdit que ses doigts gelés. Ses lèvres craquelées le brûlent à chaque nouvelle bouffée d'air. Ses yeux sont secs d'avoir trop pleuré, sa gorge encore crispée sous l'effort que des heures de gémissements lui ont imposé. Il a les poumons en feu et le coeur en glace. Il peut sentir la rouille dans le cartilage de ses doigts et qui s'infiltre, seconde après seconde, pour gagner ses os.
Un souffle roque de l'autre côté de la grille. Le froid mordant. Pire que l'hiver. Qui lui ronge les os, qui lui gèle les sens. Il tremble déjà bien avant que l'ombre n'approche de sa cellule; il fixe le couloir vide en priant pour qu'elle s'arrête avant. C'est inéluctable, elle viendra jusqu'à lui, elle vient toujours et il le sait. Les cris et les gémissements, les complaintes de voix à demi-humaine lui parviennent des autres cellules. Si lointaines. Il ne gémit pas. Il n'a plus la force de gémir, ni ce qu'il faut pour pleurer. Il attend et il craint l'apparition du gardien.
Il peut se souvenir avoir détourné les yeux pour ne pas voir la créature. Effrayé comme un enfant qui se dissimule sous ses couvertures. Humilié. Humilié mais incapable de se protéger. Il se rappelle la peur. Toujours la peur. Pas le moindre souvenir de bonheur.
Juste un fragment de mémoire; une demi-seconde dans un brouillard de trois années.

Une marche silencieuse avec Pearl Byron, comme si le temps n'avait jamais passé; qui pouvait concevoir l'importance de cet instant pour lui? A quel point il lui était précieux? A quel point elle lui était précieuse?
Il ferma les yeux un instant pour se délecter d'un nouveau genre de silence. Le silence léger de Pearl qui céda bientôt la place à une voix amie.

« Je peux te trouver ça du moment que tu n'es pas trop regardante sur la provenance... »

Il s’interrompt et la laisse poursuivre en la scrutant avec curiosité. Il ne l'a pas vue depuis longtemps; oh certes elle était là au nouvel an mais il était trop assommé, trop heureux et trop saoul pour étudier convenablement son apparence. Elle avait changé.
La Pearl qu'il avait connu plus de trois ans plus tôt sortait à peine de l'enfance mais celle qu'il retrouvait était une femme. La compagne de Will; une femme belle et une femme forte, plus encore que la jeune fille qu'il avait connu autrefois ne l'avait été. Elle avait changé. C'était toujours Pearl, mais elle avait changé malgré tout; d'une manière infime. Griffith eut un léger pincement en réalisant que cette différence lui sautait aux yeux car elle s'était faite sans lui. Loin de lui. Ses amis avaient continué à vivre et il n'avait pas été là pour les voir avancer...
Au diable les remords; il était là aujourd'hui!
Et puis ses yeux dérivèrent vers le ventre arrondit de Pearl.

Un moment de silence. Son esprit rembobina les dernières secondes pour mettre en perspective les paroles de son amie et ce qu'il avait sous les yeux. Le bout de chou.
Par la barbe de Merlin...
Il ouvrit la bouche pour parler mais se ravisa en constatant qu'aucun mot convenable ne lui venait à l'esprit. Son regard interrogateur vint accrocher les yeux de Pearl sans y trouver quoi que ce soit d'utile. Pearl. Will. Et le bout de chou. Il était en état de choc; la gifle à côté, ce n'était ren... De nouveau Griffith ouvrit la bouche et de nouveau il la referma sans qu'aucun son n'en soit sorti; puis le sang revint brusquement irriguer son cerveau et un sourire hésitant lui étira les lèvres. Il avait perdu pied. Et il était émerveillé.

« Par Merlin... »

Son sourire s'étira un peu plus et il lâcha les vannes. D'un pas il se rapprocha de Pearl et lui colla un baiser sur le sommet du crâne avant de baisser les yeux vers le sac qu'il portait.

« Par Merlin... » répéta-t-il, se sentant bête à en pleurer. « Par Merlin... Pearl, si tu veux ma mort il y a des moyens plus civilisés de parvenir à tes fins! Merde... je veux dire; félicitations! »

Will. Pearl. Et le bout de chou. Il allait avoir du mal à se faire à l'idée.

codage par Junnie sur apple-spring

Le moment de silence qui suivit son annonce ne fit qu’augmenter le sourire de Pearl. Elle était rassurée de savoir qu’elle pouvait compter sur Arti pour les pochettes de sang en plus –tant que ce n’était pas du sang de malade, ça irait-, mais pour la suite ? Comment allait-il le prendre ? En tout cas, le voir figer sur place en train de fixer son ventre et rester sans voix, la faisait rire. Elle se dit qu’elle ne devait pas être si différente de celle qu’elle avait eu le jour où elle avait eu. La sienne avait dû être tellement pire.

« Si tu voyais ta tête! Mais ne t'en fais pas, elle n'est pas si différente de celle qu'a eu Will ou moi-même.... J'ai bien faillit étriper le médecin d'ailleurs. »

Par contre, Pearl ne s'était pas attendue à la suite. Ce sourire et ce bisou. C’était si… touchant. La vampire n’y était pas habituée, ça faisait même très longtemps qu’elle n’avait pas eu un tel moment avec son vieil ami et sa réaction la toucha énormément. Heureusement que sa béatitude et ses paroles revinrent au galop, sinon elle se serait presque laissé envahir par l’émotion et montrer ses petits yeux s’humidifier ! N’empêche qu’il la surprenait. D'où il avait la fibre paternelle?!! Elle avait encore zappé un épisode ma parole et ça la fit rire une nouvelle fois, vraiment contente et touchée par sa réaction.

« Ah... ahaha, au moins tu es content! Arti... va falloir que tu donnes des cours à Will, car t'es bien le seul avec Eden à mettre sauter dessus et de joie. Merci.»

Décidément, seul Will et elle n'avaient pas été ravis lors de l'annonce. Toujours aussi différents et anormaux par rapport aux autres, mais si ressemblant l'un et l'autre. Cette remarque lui décocha un sourire au coin des lèvres qui s’évapora quelques secondes, le temps d’un bisou sur la joue de Griff.

« Si rien qu’avec cette nouvelle tu tombes des nues, attends que je t’annonce la suite. C’est que tu en as manqué des choses. »

Avec un petit rire malicieux, Pearl le laissa –et montra aussi, car elle était contente et fière mine de rien- voir ces achats pour le petit. En même temps, elle continua ces annonces.

« Accroche-toi Arti. Le même jour où j’apprends que je suis enceinte et que je l’annonce à Will –bon je t’épargne l’immense dispute-, je suis partie l’annoncer à Eden et là, c’est la bombe : Eden est également enceinte. De Virgile ! »

Elle se voyait encore super surprise d’une telle nouvelle et encore plus lorsqu’elle avait lâché le fait que Virgile était un loup-garou. Cette fois, on évite la gaffe, surtout que rien que cette annonce était sûrement suffisante pour vraiment tuer Arti. Pearl commença sérieusement à se dire qu’ils auraient dû s’asseoir avant, au cas où il ne tiendrait pas debout, mais en même temps ça la divertissait tant ! Quelle amie elle faisait.