Nevender E. Oak

Nevender a une réputation assez mitigée auprès des élèves, y compris ceux de sa Maison. Très sociable et souriant, il lui arrive pourtant fréquemment de faire preuve de méchanceté gratuite et bien qu'il ne soit pas du genre à provoquer des bagarres, il n'est cependant pas le dernier à les rejoindre et ses sarcasmes rythment les évènements les plus désagréables de Poudlard.
Malgré tout, Nevender sait se montrer affable. Il trouve le moyen d’alimenter les conversations quels qu'en soient les sujets et fait preuve d'une ouverture d'esprit qui lui permet de s'intégrer facilement et rapidement auprès des élèves de l'école.
Bref, les avis à son sujet sont extrêmement partagés et varient en permanence. Instables, au même titre que le garçon qu'ils concernent.
Quand on lui demande il parle de rejoindre le bureau de la désinformation au Ministère; principalement parce qu'il y a eu un moment ou il s'est senti obligé de "trouver une réponse" pour faire taire ceux qui lui posaient sans arrêt la question. Dans les faits, Nevender n'a pas vraiment de projet...
Ses parents sont tous les deux sorciers mais bien qu'il ignore d'où viennent les moldus dans son arbre généalogique, Nev est de sang mêlé.
Il a une grande sœur, Morrigan, qui travaille au Ministère de la Magie au département de la coopération magique internationale et enfin, une petite sœur, Lysanna, en troisième année à Poudlard dans la maison Gryffondor, avec qui il se montre soit particulièrement protecteur et jaloux, soit parfaitement indifférent...
Né au mois d'août 1927, de cinq ans plus jeune que sa sœur Morrigan, Nevender grandit dans la maison familiale de Flagley-le-Haut au cœur du monde magique. Ses pouvoirs se révèlent assez tôt d'abord par la lévitation de ses jouets, tournant autour de lui dans une drôle d'imitation du système solaire, ensuite par l'aspect de la plante en pot sur la fenêtre de sa chambre, qui fleurit ou fane en fonction de son humeur... en dehors de la naissance de sa petite sœur Lysanna trois ans après lui et de l'intrusion d'un chartier particulièrement grossier dans le jardin un soir de printemps aucun évènement marquant ne vint chambouler son quotidien avant la nuit des quatorze ans de Morrigan.

12 juillet 1936
La famille Oak avait planté la tente au cœur d'une forêt du Yorkshire, dans une petite clairière où l'on pouvait voir les traces des jeux des enfants et quelques emballages de cadeaux d'anniversaire. C'était une nuit chaude et particulièrement étoilée, mr Oak avait prévu tout un parcours de randonnée pour le lendemain matin avec une surprise à la clé, disait-il, et c'est cette surprise qui alimentait les murmures des enfants encore éveillés dans leurs lits de camp malgré l'heure tardive. Vint finalement le moment où murmurer ne suffit plus; les enfants voulurent jouer.
Ils quittèrent la tente en catimini, Lys accrochée aux jupes de Morrigan, Nevender s'amusant à lui faire peur dans le noir. Ils ne s'éloignèrent guère de la tente; suivant le sentier, les enfants mettaient leur courage à l'épreuve sans jamais vraiment prendre le risque de s'enfoncer dans les bois.
Ce n'était pas nécessaire. Le danger vint à eux sous la forme spectrale d'énormes chiens écumants, des cynospectres comme ils l'apprendraient plus tard, mais sur le moment les enfants ne virent que des monstres. Lys hurla et voulut prendre la fuite avant d'être rattrapée par Morrigan; sans s'en apercevoir, Nevender s'était retrouvé séparé de ses sœurs. Il voulut courir à leur suite, mais quelque chose de lourd le percuta dans le dos et l'envoya à terre, l'instant suivant les puissantes mâchoires du cynospectre se refermaient sur sa jambe. Il hurla à son tour, mêlant ses cris à ceux de Lys et aux appels désespérés de Morrigan. Le chien le lâcha, puis voyant que les filles ne représentaient aucune menace, le mordit de nouveau et entreprit de le trainer à l'écart tandis que Nevender hurlant, ruait, se débattait désespérément, ses ongles profondément enfoncés dans la terre. Les mâchoires du monstre claquèrent lorsqu'il raffermit sa prise, mordant une troisième fois la jambe de l'enfant. Puis des éclairs de lumière jaillirent des ténèbres, les voix de papa et maman s'élevèrent au dessus des grognements des bêtes et Nevender perdit connaissance.

La question qui se posa durant la première semaine fut de savoir si la jambe pouvait, ou non, être sauvée. Elle pouvait. Mais Nevender n'en ressentit nul soulagement. On lui expliqua mille et une fois que certaines blessures magiques ne pouvaient être guéries, cela non plus il ne voulait pas l'entendre. Il ne voulait pas savoir. Il se renfrogna dans un silence furieux.
Il avait honte, lorsqu'il posa sa jambe sur le sol pour la première fois et la découvrit incapable de supporter son poids, les larmes fusèrent. Il avait honte. Il était estropié. Il ne marcherait plus jamais seul; c'est son orgueil qui lui faisait le plus mal.
A cela, son père apporta un léger remède sous la forme d'une canne noire à pommeau d'argent. Conçue comme un accessoire mondain destiné à rehausser une tenue de soirée, elle ne donnait pas à Nevender l'impression d'être un estropié. Sa fonction était la même que celle de n'importe qu'elle autre canne, mais avec celle-ci... il pouvait faire illusion. Malgré tout, son caractère s'en trouva irrémédiablement changé; gratifié d'une aigreur nouvelle et d'une acidité qu'on ne lui connaissait pas.

Nevender entra à Poudlard en septembre 1938 et rejoignit la maison Serdaigle qu'il fut d'ailleurs le seul de la famille à intégrer, sa sœur Morrigan et leur mère ayant été à Serpentard tandis que Lys et son père étudièrent pour leur part à Poufsouffle. Durant sa scolarité il fit preuve d'un dédain proche du mépris pour les joueurs de quidditch et déploya des trésors d'inventivité pour que ses camarades de chambre n’aperçoivent jamais la blessure à sa jambe droite, inventant mille explications toutes plus farfelues les unes que les autres sans jamais donner de réponse sérieuse à ceux qui s'interrogeaient ouvertement sur son boitement.
En septembre 1943, Nevender entrera en sixième année à Poudlard, abandonnera l'astronomie et l'arithmancie et se consacrera avec un soin tout particulier a ses tous nouveaux cours d'alchimie mais pour le moment, il se félicite juste de ne pas avoir à passer ses BUSE en juin... Quel coup de chance! (... RIP Mimi...)