[Début Octobre] Le début d'une fin catastrophique (Joan)

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Les sixièmes années étaient un peu dissipés ce jour-là, mais Phileas-Faust réussit à maintenir leur attention jusqu'à la fin et ne pouvait que se réjouir d'un cours sans accident. Au thème du jour, l'alimentation des animaux magiques et les différentes plantes ou fourrage qui leur étaient attribués. Tout se présentait sous forme de pot. Il dût enlever dix points à une maison parce qu'un élève s'amusait à rendre malade un autre en titillant l'allergie qu'il avait. Chaque année c'est décidément la même chose, mais le professeur restait patient et faisait de son possible pour leur donner tout ce qui était nécessaire à leurs cervelles.

La petite troupe, une quinzaine de personne, professeur non compris, faisait cours à l'extérieur non loin de la forêt Interdite. D'habitude à cette âge ils ne sont pas assez idiots pour aller courir là-dedans, mais parfois ça arrive et Phileas-Faust faisait tomber les corvées sur les imbéciles heureux tout en les sermonnant sur le danger qu'elle représente et en insistant sur le nom. C'était donc un matin plutôt frais et automnal. Les feuilles frémissaient sur le sol et la pluie commençait tout juste à tomber en fines gouttelettes à la fin du cours. Fort heureusement, il avait une pause entre deux.

- Révisez le chapitre sur les animaux des marécages... Henry, n'oubliez pas de nourrir ton lapin... Veronica, ne partez pas si vite. Je dois vous rendre un devoir !

Les gosses sont décidément trop énergiques de nos jours et Phileas-Faust avait pour habitude d'en rappeler certains pressés par l'appel du ventre, mais l'ensemble n'en était pas désagréable. Les élèves commençaient à rassembler leur affaires. Certains s'attardaient pour poser des questions, d'autres filaient pour aller déjeuner. C'était un cours comme un autre durant lequel le professeur avait transmis l'amour qu'il portait à sa matière.

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______don't leave me so fast
w/ Phileas-Faust Carthew

Les créatures magiques, ma discipline préférée, en théorie. Mais le problème c'était ça justement, la théorie. Aujourd'hui on n'avait rien fait d'autre que la théorie, c'était ennuyeux, inintéressant mais à dire vrai le cours ne l'était pas tant que ça lui. La leçon, certes, ne me captivais pas, mais mon œil était largement attiré par une autre sortes d'intérêt. Phileas-Faust Carthew, 43 ans, professeur intéressé mais tout aussi désintéressé.
C'était peut-être ça qui me captivait, son manque flagrant d'attirance envers moi. Fuis moi je te suis, suis moi je te fuis, semble être la phrase qui me définit le mieux après tout.
Ou bien c'était autre chose. Ce regard, cette stature, cette attitude. La maturité, bien loin de la mentalité des garçons que je fréquente.
C'était certainement un peu tout ça à la fois en fin de compte.

Certains un peu trop prude m'aurait banni pour de si brèves pensées. Mais je n'ai que faire des avis, mon esprit m'appartiens, à moi seul. Et si je décidais d'aller au de-là du simple désir frivole d'un fantasme interdit, ça ne serait rien de plus qu'un choix.

fin du cours

Retour à la réalité, contemplation arrêtée dans la plus grande naïveté d'un enseignant trop confiant. "Trop", ça et cet ennuie. Et puis la pluie, rien d'autre que la pluie tombant par fines gouttes sur mes épaules, ruisselant entre mes cheveux. L'ennuie, la naïveté, tout ça c'est bien superficiel ! Il suffit de peu pour faire vaciller la naïveté dans la paranoïa. Et crée l'insécurité, c'était un peu mon domaine. La confiance n'engendre que la routine, l'ennui, alors que l'insécurité, aah, l'insécurité, un sentiment singulier qui engendre bien plus de sentiment intéressant. Il y a la jalousie tout d'abord, puis la rage, la fureur et enfin la peur. Elle paralyse les membres, envoûte l'esprit.
Je m'approchais du professeur alors que les autres élèves étaient déjà partis depuis quelques secondes.

« Professeur, il y a certaines notions que j'ai mal interprété... Serait-il possible que nous les approfondissions plus amplement ensemble ? »

J'approchais ma main, effleurant sa peau glacé, mes yeux fixant intensément et sans la moindre gêne son regard pâle et confus. Je balayais les soupçons pour les rendre évidents. L'implicite rendait ça excitant mais le doute lui, n'était que perte de temps.

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Phileas-Faust avait pour habitude d'être proche de ses élèves et utiliser leurs prénoms. Il discuta un instant avec Veronica, une jeune fille qui semblaient assez fière de ses travaux et elle fila rapidement pour rejoindre ses camarades arrêtés dans leur élan. Le professeur commença à rassembler ses affaires et mettre à l'abri les objets du cours sous un petit porche réservé à cette fonction. Alors que tous les élèves s'étaient éclipsés pour le déjeuner, il fut abordé par une jeune fille de Serdaigle. Il se tourna vers elle et en profita pour secouer son manteau de cuir usé qui commençait à prendre la pluie.

- Que puis-je pour vous Joan ?

Il la regarda un instant avec bonne humeur, mais rapidement l'homme eut un mouvement de recul et retira ses mains derrière son dos quelque peu perplexe. Le bref contact l'avait surpris. Cependant, il voyait cela comme un geste maladroit. Il soutenu son regard, puis se froissa la mâchoire machinalement. La pluie continuait de tomber autour d'eux.

- Je peux vous aider Joan... Cependant, le sale temps semble s'y opposer ! Et n'oubliez pas d'aller manger. Il ne faut pas partir le ventre vide pour les prochains cours.

Le professeur eut un léger sourire pour palier à son gêne, mais le ton restait agréable comme bien souvent. C'était une charmante jeune fille et travailleuse. Phileas-Faust aimait aider ses élèves et c'était tout naturellement qu'il lui proposa de s'abriter en attendant de résoudre les problèmes. Il se traîna jusqu'à un grand arbre noueux dont quelques feuilles persistaient malgré tout.

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