[mi-décembre 1942] ~ Heureuse rencontre pour une petite palabre...

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On était dimanche.

Le premier dimanche des vacances de noël, ce qui expliquait le calme qui régnait dans la grande salle alors que le repas de midi touchait à sa fin. La plupart des tables n’étaient qu’à moitié remplies, celle de Poufsouffle était la plus vide. Les discussions allaient bon train pourtant au sein des petits groupes d’élèves mais les voix n’avaient pas besoin d’être poussées pour dépasser le vacarme habituel qui régnait dans la grande salle.

A la table des lions, Orween était entouré de quelques élèves mais il ne participait pas aux spéculations à propos des cadeaux qui allaient être reçus le 25. Renfrogné, il gardait son regard fixé sur la table de Serpentard en laissant son thé refroidir. La belle Alice avait déjà quitté les lieux et. Sally était introuvable et c’était mieux après le fiasco de la veille. Bref tout n’était que vert foncé et gris maussade à cette table qu’il continuait de fixer.

Comme la plupart des étudiants, lui-même allait bientôt prendre le train pour rentrer chez lui mais avant il avait deux chose à faire : inviter Alice au bal et avant cela, régler un certain problème.

Et ce problème avait un nom : Vesago.

LE Vesago qui devait épouser Alice.

La pauvre en avait pleuré toutes les larmes de son corps dans ses bras le soir du vendredi où elle avait appris la nouvelle. Apparemment, le vil serpent avait tout manigancé dans son dos avec ses parents, ne lui laissant que le choix de la robe. Orween en avait été catastrophé, puis furieux. S’il s’était agit d’une autre fille, il aurait déjà trouvé cet arrangement ignoble mais là en plus, il s’agissait d’Alice.
SON Alice.
Si l’autre freluquet croyait qu’il allait laisser faire, il se mettait le doigt dans l’œil jusqu’à l’omoplate.

Orween aurait pu aller le trouver là devant tout le monde. Mais son rôle de préfet ne lui permettait certainement pas de faire du grabuge dans la grande salle. Il attendait donc. Et lorsque Vesago sortit de la salle, le blond lui emboîta le pas.

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Heureuse Rencontre pour une Petite Palabre.

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Fiancé. Fiancé. FIANCE ! Quelle était encore cette idée absolument étrange qui était entrée dans la tête de son père ?! Et même pas une lettre pour le prévenir, ou pour lui demander son avis ! Et de toutes les demoiselles du coin, il avait fallu que ça tombe sur Wayland... Non qu'il ne l'aimait pas hein, elle était belle et volcanique, et probablement aussi intelligente que lui... mais jamais l'idée l'aurait effleuré. Non. Jamais son choix ne se serait porté sur celle-là. En réalité. Son choix ne se serait porté sur personne. Il n'avait jamais eu ce genre de pensées, ce genre d'attirence. Fonder une famille ne lui disait rien, se marier, encore moins.

Et grâce au capharnaüm qu'elle avait fait en recevant la nouvelle, toute l'école était au courrant de l'incroyable nouvelle des fiançailles de Wayland et Vesago, et tout le monde le dévisageait. Merci pour la publicité. C'était vraiment tout ce dont il n'avait pas besoin ! Et puis, quitte à devoir obligatoirement épouser quelqu'un, il aurait pu choisir quelqu'un qui en aurait envie. Et surtout pas quelqu'un qu'il ne connaissait que de nom et vaguement de réputation ! En cherchant bien, il devait bien y avoir une ou deux filles qui auraient pu craquer pour lui... alors pourquoi, POURQUOI imposer ça à une qui, visiblement, était aussi enchantée que lui de cet arrangement. Le plus impressionnant était sans doute que la nouvelle les avait plongés tout les deux dans le même état : surprise, frustration, colère. Ils avaient été d'une telle synchronisation que la colère en avait été que plus forte.

La colère qu'il contenait tout ce temps contre son père commençait à sortir par tout les pores de sa peau, et il avait même préféré rester à Poudlard le plus longtemps possible avant de devoir faire face à cette réalité.

Asterion finit même par reposer sa fourchette. Il ne supportait plus ces regards qu'il devinait sans même relever les yeux. Tout ça lui coupait l'appêtit, et il avait à peine avalé de quoi survivre depuis ces derniers jours. Heureusement, Sally avait accepté d'être sa cavalière au Bal, ce qui lui enlevait une profonde aiguille du pied. Il avait une excuse pour rester à Poudlard ET pour ne pas croiser Alice de la soirée. Alice, et avec un peu de chance, aucun de ses amis. Mais ça... c'était plus difficile.

Il quitta donc la Grande Salle, plutôt pressé. Ses pas le menèrent jusqu'à un couloir. Il avait besoin de trouver un endroit où personne ne viendrait l'enquiquiner. Sa salle commune peut être... et encore. A tous les coups, on lui chercherait des noises là bas aussi. Il soupira, et se frotta un oeil. Il était frustré, et en colère. Il se retourna au moment où des pas aussi pressés que les siens se firent entendre, et il tomba nez-à-nez avec un blond. Il devait faire bien vingt centimètres de plus que lui. Et sa tête lui disait vaguement quelque chose. Il dégluttit. Une main jaillit de l'uniforme de l'autre élève et il se fit embarquer vers la porte entrouverte juste derrière lui.

« Hey ! Lache moi immédiatement !»

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Le vert et argent s’était retourné au moment où Orween lui arrivait dessus et c’était tant mieux. Un Gryffondor n’attaquait pas dans le dos. Pas comme certains dont c’était la spécialité. D’un geste vif, le gardien l’avait attrapé par le col de sa chemise et poussé vers la porte de la salle des trophées. Son autre main actionna la poignée pour l’ouvrir et, envoyant voler le battant de bois dans le mur, il poussa le serpent dans la pièce. Sans luis laisser le temps de se dégager, il le coinça contre le mur du fond, entre deux étagères de verres bien trop fragiles. Les portes vitrées émirent un léger tintement suit au choc du corps du serpent contre la pierre.

« Que je te lache, pour que tu t’enfuies comme la sale couleuvre que tu es ? Pas question. »

Le regard dur, Orween tentait de maîtriser les tremblements de sa voix et de sa main. La colère jetait ses vagues de plus en plus forte dans sa tête et il était hors de question que comme d’habitudes des larmes lui viennent aux yeux. Il raffermit sa prise sur la cravate de Vesago et remonta son poing sous son menton, le forçant à se mettre sur la pointe des pieds, appuyant un peu trop fort sur sa gorge pour lui permettre de respirer normalement. Vesago se mit à haleter et un sourire en coin affleura sur els lèvres du Blond.

« Alice est dans tous ses états à cause de tes manigances. Tu te prends pour qui à décider de la vie des gens comme ça ? Tu crois que c’est son rêve de se marier avec un gamin sans cervelle ? »

Sur le mur, les longs cheveux du garçon s’accrochaient au relief des pierres, dessinant des motifs arachnéens. Orween en saisit une mèche et la laissa glisser entre ses doigts, noire et brillante. Puis ses articulations se contractèrent et il tira fortement. Quelques cheveux cédèrent.

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Ses pieds glissèrent sur le sol et il se fit embarquer comme un sac de patates. Une mine renfrognée se dessina sur son visage, alors qu'un soupçon de peur brillait dans ses yeux. Allons bon, comme si toute cette agitation n'avait pas suffit... voila qu'il allait finir comme un dommage collatéral.

« Que je te lache, pour que tu t’enfuies comme la sale couleuvre que tu es ? Pas question. »

Et le blond - qui le dépassait d'une bonne tête - avait l'air vraiment en colère contre lui. Mais c'était QUI bordel ce Gryffondor ? Maintenant qu'il y repensait, Asterion avait bien du le croiser quelques fois et il était même peut être plutôt connu dans le coin mais...
Il essayait de le tuer en l'étranglant ?! Ce n'était pas faute d'essayer, mais le Serpentard avait du mal à respirer, et ses pieds frôlaient le sol avec légèreté. Pourquoi n'avait-il pas grandi comme tous les autres au juste ? La croissance tardive, c'était vraiment moche.

« Alice est dans tous ses états à cause de tes manigances. Tu te prends pour qui à décider de la vie des gens comme ça ? Tu crois que c’est son rêve de se marier avec un gamin sans cervelle ? »

Ha... Halala... ça, ça sentait l'amant jaloux à plein nez. Ou alors c'était un ami très, très protecteur qu'elle avait là et... oh. A cet instant, Asterion comprit qu'il était encore plus dans les ennuis qu'il ne l'aurait pensé. Il attrappa la main de l'autre et s'y accrocha pour prendre appui. A cet instant, une mèche de ses cheveux céda dans la main de son agresseur et il laissa échapper une plainte de douleur.

« Awn ! Mais ça va pas ? Fiche moi la paix espèce de psychopathe !»

Il tâta de l'autre main pour récupérer sa baguette dans ses vêtements, et la sortit avec agilité malgré la position peu confortable. Son extrémité était pointée vers son aîné.

« Tu crois que ça me plait à moi ?! Fiancé à une fille plus agé que moi à qui j'ai jamais parlé, pointé du doigt par tous les élèves et agressé par n'importe qui ?! Lache moi. Tout. De. Suite.»

Il sentit sa magie crépiter au bout de ses doigts. Nul doute qu'il allait repousser cet idiot s'il ne reculait pas de lui-même. Ou s'il ne le désarmait pas...

[ Au fait, comment tu as trouvé mon super Gif d'intro ? 8D ]

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Psychopathe ?

Il le traitait de psychopathe ? Alors que lui allait obliger une fille à l’épouser contre son avis ?

C’était bien digne d’un Serpentard ça : voir la poussière dans l’œil du voisin sans voir la poutre dans le sien. La prise d’Orween ne faiblit malgré les gesticulations et protestation du 6ème année et il tira un peu plus sur la mèche de cheveux. La pointe de la baguette de Vesago se retrouva contre son torse, sortie d’on ne sait où. Orween se tendit.

Qu’est-ce qu’il disait ? Que ce mariage ne lui plaisait pas ? Encore des salades ! Quel idiot n’aurait pas envie d’avoir Alice Wayland à lui ? C’était encore une entourloupe mais le Gryffondor n’était pas dupe. D’un coup de poing rapide et violent, il heurta le poignet d’Astérion et le choc lui fit lâcher sa baguette qui roula et rebondit contre la cheville d’Orween. D’un coup de pied, il l’envoya rouler au loin.

« Va pas essayer de me faire croire n’importe quoi. Ça ferait bien ton affaire d’avoir une fille comme elle, ne mens pas. Alors voilà ce que tu va faire… »

Orween approcha son visage tout près de celui de Vesago, plantant son regard dans le sien et serrant les dents au point que cela lui fit mal. L'autre ne détournait pas son regard. il avait peut-être un peu plus de cran que ce qu'il y paraissait.

« Tu vas annuler ça. Tu vas écrire à tes parents et à ceux d’Alice, ou bien tu vas les voir, ouaih ça serait mieux ça que tu ailles directement les voir – à moins que ta lâcheté ne t’en empêche… Donc tu vas aller voir tout ce petit monde et mettre les choses au clair : ce mariage n’aura pas lieu. C’est compris ? »

Sur les derniers mots, il avait secoué le Serpentard, faisant cogner l’arrière de sa tête contre le mur, et remonté encore son poing. A vrai dire, il était tellement furieux qu’il aurait pu lui éclater la tête contre le mur à ce vicieux petit microbe. Mais Orween restait maître de ses émotions et de ses actes. Pour l’instant.

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La tension était palpable entre les deux, pourtant Asterion n'avait absolument rien fait pour mériter un sort pareil ! Et cet abruti venait lui taper dessus, juste pour le plaisir ! Bon, peut être pas que pour le plaisir... mais quand même ! Avec dépit, il sentit sa baguette lui échapper des doigts quand l'autre le frappa - encore - et il la regarda rouler au loin en se tortillant pour se défaire de sa prise, en vain. Là, il était vraiment dans de beaux draps. Le stress commençait à le saisir à la gorge, et il sentit ses doigts trembler contre sa volonté.

« Va pas essayer de me faire croire n’importe quoi. Ça ferait bien ton affaire d’avoir une fille comme elle, ne mens pas. Alors voilà ce que tu va faire… »

Le Gryffondor continua son manège, collant presque son visage contre celui du Serpentard... et Asterion le fixa, droit dans les yeux, ne pouvant globalement pas faire grand chose d'autre comme acte de bravoure. Il n'était pas un couard ! Il n'était pas faible ! Il était juste... un peu prudent et effacé !

« Tu vas annuler ça. Tu vas écrire à tes parents et à ceux d’Alice, ou bien tu vas les voir, ouaih ça serait mieux ça que tu ailles directement les voir – à moins que ta lâcheté ne t’en empêche… Donc tu vas aller voir tout ce petit monde et mettre les choses au clair : ce mariage n’aura pas lieu. C’est compris ? »

BAM. Sa tête cogna contre le mur et il essaya de retenir un gémissement de douleur. C'est bon, il en avait plus que marre ! Il n'avait rien fait à la fin, et c'était plus que dangereux cette histoire !

« Mais ARRETE ! Je te dis que j'ai rien fait ! J'en veux pas de ce mariage je t'ai dit ! Wayland et moi on est déjà en train de tout faire pour l'annuler ! Fiche moi la paix, enfin ! J'ai pas envie de l'épouser cette fille, je la connais même pas ! »

Dans l'énervement, Asterion avait commencé à se débattre pour lui faire lacher prise, et devant l'impressionnante inutilité de ses gestes, il avait tenté par la suite de lui donner un coup de pied dans le genou. Haletant, il s'acharnait toujours pour le faire lâcher prise.
Mais la force physique, c'était pas... vraiment... son truc.

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