[Début mai] Pendant que l'on cherche à comprendre, le temps passe et la vie avec lui.

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Seize heures dix-sept minutes et vingt-sept secondes. Cela fait dix-sept minutes et vingt-sept secondes que les cours sont finis. Orphée le sait parce qu’il a compté depuis qu’il est sorti de la salle de classe. Et dans une heure quarante-trois minutes et trente secondes maintenant, et non plus vingt-sept, il sera l’heure de manger. D’ici là, Orphée étudie dans la grande salle.

Assis à la table des Serdaigles, tout au bout du banc, ses cheveux blonds en bataille et son visage impassible, il lit. Il lit un livre rédigé en runes posés sur ses genoux, eux-mêmes ramenés contre son torse. Ses yeux rivés sur l’ouvrage se déplacent à mesure qu’il déchiffre les mots, les lignes, les pages. Ce livre, il l’a emprunté à la bibliothèque sur les conseils de son Professeur. Ce livre, c’est un défi. Il doit le lire. Le lire le plus vite possible. Comme lorsqu’il dévore de gros manuels bourrés de connaissances. Pour l’instant, il arrive à traduire sans buter sur chaque rune, mais les mots n’ont pas de goût. Cela complique tout. Dans un livre normal, un livre dans sa langue, les mots laissent leur empreinte dans son esprit. Là, rien. Il ne pourrait pas se souvenir de tout ce qu’il a lu. Il lit plus doucement. Et cela le frustre. Terriblement. Orphée fronce les sourcils. A peine. Juste un frémissement. Et il se concentre. Il pose sa tête contre son épaule, et comme cela, penché, tordu, il continue à lire. Encore.

Seize heures vingt minutes. Pile. Son père est mort à cette heure-là. Pourquoi celle-ci ? Chaque jour, il y pense, chaque jour, il ressent comme une pointe de douleur qui lui traverse le cœur. C’est régulier. C’est prévisible. C’est rassurant alors… C’est comme à quatorze heure cinquante, quand ils ont fermé le cercueil. Sauf que là, c’est une chaleur douloureuse et piquante qui l’envahit. Et un besoin de bouger. Souvent il se lève en cours à ce moment. Et se rassoit, précipitamment. Comme aujourd’hui. Les autres l’ont regardé, mi-énervés, mi-lassés. Mais plus surpris. Ca c’était les deux premières semaines. Là, on est début mai, c’est la troisième semaine. Les gens se sont habitués. Enfin… Ils sont prévenus.

Je ne suis pas normal.

Maintenant ils le savent. Orphée serre le livre entre ses doigts. Devoir s’habituer à ce monde, c’est terrifiant. Devoir s’habituer à la perte de son père, c’est désespérant. Devoir s’habituer au regard des autres…

Quand ils me regardent, je me vois dans leurs yeux. Comme une ombre, comme un fantôme. Et dans leurs yeux, je vois leurs propres ombres. Leurs craintes, leurs rêves. Leur incompréhension face à ce que je suis. Parce que quand ils me regardent, ils ne me voient pas. Je ne me vois pas non plus d’ailleurs. Un humain, ça a une âme dont le visage est le reflet. Je n’ai pas d’âme alors, ou alors ce n’est qu’un voile blanc, vierge, presque transparent.

Orphée soupire. Un soupir d’Orphée. Tout doux, tout petit. Il est seize heures vingt-deux minutes et cinq secondes. Tout est calme, tout est normal. Orphée imagine qu’il est chez lui. Dans le salon de son père. Il lit un des livres que lui a laissé un Professeur qui est juste passé à la maison. Ensuite, il mangera avec son père. Puis ils iront se balader dehors. Comme d’habitude. Comme toujours depuis toujours dans la vie d’Orphée… Pourquoi en serait-il autrement ?

Date d'inscription : 24/12/2013 Messages : 469

Pendant que l'on cherche à comprendre, le temps passe et la vie avec lui.

Les cours d'aujourd'hui avaient certainement achevé ce qu'il me restait de motivation pour la journée. Du moins pour les trois prochaines heures, ou du moins jusqu’à l'heur du dîner! Je suis certain que quand j'aurais mangé trois dessert tout ira beaucoup mieux! Des pains à la banane. Oui j'avais très envie de manger ça. Mais je crois que je pouvais toujours espéré.. Enfin tans que y'a du dessert moi ça me va..

J'étais sorti en retard du cour de sortilège, bien sûr comme souvent j'avais pas trouvé mon devoir, il s'était perdu entre le manuelle de potion et celui d'histoire... J'ai du retourné tout mes sac pour le trouver en prenant garde à ne pas renverser l'encre dessus. J'avais pris mon temps mais j'avais réussi, j'avais rendu un devoir propre et travaillé! Ce n'est qu'en rangeant mes affaires que la bouteille d'encre s'est ouverte pour venir taché le reste de mes affaires.
Oh non.
J'étais resté planté devant mon sac en l'observant avec de grand yeux rond de stupeur. Y'en avait partout, sur les livres et sur la table.. Heureusement que personne en regardait.. Notre professeur était occupé à parler avec deux trois élèves qui avaient visiblement des question sur les BUSEs. J'en avais profité pour essayé de "réparer" cette bêtises, lançant un Tergo qui n'eut que pour seul effet de rendre l'encre noir.. Orange. Par Merlin.. pourquoi ça n’arrivait qu'à moi?.. A l'aide de ma robe, je m'étais servi du tissu pour essayé d'essuyer les trace orange, prenant soin de jeter quelques coups d'oeil par dessus mon épaules pour s'assure que personne en regardait... de toute façon c'était inutile.. la couleur Orange semblait s'être encré dans le bois... Je pouvais bien frotter tien... Mes yeux s'étaient un peu plus élargie à chaque friction du tissu.. rien à faire..
J'avais très envie de mettre les mains sur ma tête pour m'effondrer au sol en me lamentant mais.. ça aurait un peu attiré l'attention. Au lieux de ça, je m'étais redressé, droit comme un i et les bras le long du corps avant de me précipiter vers la sorti de la salle.. Sans rien demander, lançant un vague au revoir avant de regagner le couloir, mon sac demis orange sur l'épaule.. abandonnant la table bicolore à son triste sort. Je suis certain qu'elle s'en remettra....

J'avais passé l’après midi à tenté de réviser, mais évidement un millier de chose m'avaient barré la route, je m'était d’abord rendu compte que l'encre orange avant taché mes livres les rendant aussi illisible par la même occasion.. Il fallait donc que j'en empruntes .. ou que j'en achète mais le temps que j'aille en acheter la date des devoir sera passé alors.. Je sais pas.. je crois que je n'avais plus l'envie d'étudier et de toute façon alors autant aller ce promener.. et tenté de trouver de l'aide dans a grande salle. Les grands savent toujours nous conseiller non?

Sortant des dortoir, longeant les couloirs de pierres qui remontaient vers la grande Salle, j'avais croisé Oliver. Il était gentil Oliver, toujours avec moi en tout cas.. en faite c'est surement le seul serpentard que j'aime vraiment bien et qui essai pas de me pendre par les pied au mur ou de me mettre la tête dans les toilettes.. comme quoi hein! Lui aussi devait aller à la grande salle pour réviser, enfin je suppose. Ou alors il sort juste de sa salle commune.. je sais pas.. Je marchais à ses coter jusqu’à arriver de le hall, je lui racontais l'histoire de l'encre Orange en remarquant que j'en avait encore au bout des doigts, je sais pas pourquoi mais je me disais que ça le ferais surement sourire. Enfin sur moi ça marche. Je lui adressais un grand sourire avant d'entrer dans la salle et de remarquer Orphée qui s'y trouvait déjà.

- Oh! J'ai failli oublier!!

Je m'étais frappé le front de ma main droite en regardant alternativement Orphée et Oliver. Je ne pouvais pas en abandonner un pour l'autre, ce serait méchant. Mais je devais aller voir Orphée, il aimait bien quand son emplois du temps ce déroule comme d'habitude. J'avais compris ça maintenant.. a début je me demandais .. pourquoi? Mais maintenant j'avais compris qu'il était juste très organiser. Alors là normalement c'est le moment ou je vais le voir, et lui parler. Peut être qu'Oliver veut venir? ... Maman m'avait dit qu'il ne fallait pas le laisser tout seul et l'aider à ce faire des amis. Oliver est surement le plus gentils que je connaisse.. enfin un des plus gentils! Il allait adoré Orphée!

- Viens! Je vais te présenter mon cousin, il est nouveau parce que.. enfin.. parce qu'il était jamais allé à l'école avant! Il est .. tu sais.. timide, mais il est très gentil tu vas beaucoup l'aimer.

Je m'étais mis à marcher droit vers le Serdaigle sans même prendre la peine de vérifier qu'Oliver me suivait.. Un peu comme si c'était une sorte d'évidence. Connaitre mon cousin devait forcément l'enchanté! Même si Orphée avait l'air un peu bizarre.. là tout de suite. Je m'étais assis à ses coté sans le brusquer, le regardant d'abord avec mon habituel sourire avant de lui parler presque tout bas.. je sais pas pourquoi.. parce que ça me donne l'impression d'être plus calme que je le suis réellement.

- Bonjour Orphée. C'est moi Ethan. Il a al'air intéressant ton livre, qu'est ce que c'est.. J'avais penché la tête quitte à me tordre le coup pour lire la couverture et découvrir qu'il s'agissait de Runes.. Oh.. c'est... c'est trop compliqué pour moi ça .. Hum..

Des fois je me demandais bien comment il faisait pour retenir tout ça.. et surtout comprendre! Mais bon, la tout de suite ce n'était pas le sujet de la question.. Je m'étais tourné vers Oliver, le désignant d'un geste de la main dans un sourire avant de reprendre.

- Au faite je te présente Oliver... C'est un ami! Il est gentil, tu veux bien qu'il reste avec nous?

Maman m'avait bien dis de faire attention à lui et de toujours lui demander si ça le gêne pas! Enfin même en temps normal je fais ça donc en faite pour le coup c'était pas très grave.. j'espérais juste qu'Oliver ne trouve pas ça.. heu.. plus étrange que d'habitude..

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Le cours de Botanique avait gâché ma journée. J'avais fait une fausse manipulation désastreuse, et cette foutue fleur dont j'avais déjà oublié le nom s'était mise à s'animer et à m'insulter, avant de pourrir sur pied ... Comme d'habitude, cette matière faisait plus que me donner du mal. J'aurai donné cher pour aller en étude des runes ou en défense contre les forces du mal pour me ragaillardir en excellant dans ce que je faisais ... mais je n'avais plus cours pour aujourd'hui.

Alors ma mauvaise humeur, je l'avais passée sur ma camarade de classe qui avait gloussé comme une poule devant mon échec. Le sac de terreau qu'elle transportait s'était accidentellement ouvert par le fond, déversant son contenu dans ses chaussures et remplissant ses bas par la même occasion. Quelle tristesse, elle allait en mettre partout jusqu'à s'être changée et lavée ... une vengeance trop rapide et trop peu efficace à mon goût, mais ç'avait été un exutoire pour le moins acceptable.

J'étais en train de vagabonder un peu en sous-sol, réfléchissant à un mauvais coup discret tout en me faisant la réflexion qu'il faudrait peut-être que je me mette à réviser un peu mes matières faibles (je déteste paraître faible, et les mauvaises notes font paraître faible), quand un bruit de pas précipités me fit dresser la tête.

C'était Ethan. Ethan Swanson. Il a beau être mon aîné et me dépasser de 10 bons centimètres, j'en viendrais presque à le considérer comme un petit frère. Naïf, enthousiaste, gaffeur ... et malchanceux. Une malchance qui m'avait permis d'expérimenter discrètement. Mais ça, c'était avant que je m'y attache. A présent, c'était chasse gardée : quiconque le tourmentait devait s'attendre à subir un aléa, sous la forme d'un accident ou d'un épisode peu glorieux ... Je n'avais pas hésité à retourner ma baguette même contre d'autres Serpentards, après tout ils ne m'intéressaient et ne m'aimaient pas, alors ...

Ethan donc ... sa naïveté avait su toucher le serpent sournois que j'étais. C'était une des rares personnes que j'appréciais vraiment, mais tout comme Zoey j'étais forcé de lui cacher plus que ma véritable personnalité : mon identité même lui restait inconnue. Qui deviendrait l'ami d'un vampire, dans ce château ? Qui ferait confiance à un "suceur de sang" ? Ah lala, quelle vie ...

Le Poufsouffle me racontait encore l'une de ces histoires dont il était la seule et unique victime de malchance ... Des fois, j'en venais à me demander s'il ne mentait pas, ou s'il ne s'était pas trompé de baguette en sortant de chez le vendeur ... et puis je me rappelais de ce qui arrivait quand il faisait de la magie devant moi (enfin, quand il essayait ...). Indubitablement, ce genre d'épisodes étaient consternants, mais j'en riais avec lui : mieux valait pour lui en rire qu'en pleurer, et ces maladresses faisaient partie de lui.

- Oh! J'ai failli oublier!!
- Hein ?!
- Viens! Je vais te présenter mon cousin, il est nouveau parce que... enfin... parce qu'il était jamais allé à l'école avant! Il est .. tu sais... timide, mais il est très gentil tu vas beaucoup l'aimer.

Nous étions arrivés devant la salle commune quand Ethan avait poussée son exclamation. Il avait ensuite parlé d'un cousin fraîchement arrivé ... Je mis quelques secondes à exploiter les informations : Orphée Swanson.

Je ne le connaissais pas encore, je ne savais pas s'il présentait un barrage à mon amitié avec Ethan, une menace pour mon masque, ou une proie potentielle pour mes mauvais tours. Tout ce que je savais c'est que, depuis trois semaines qu'il est là, il a beaucoup fait jaser. "Bizarre". "Fou". "Obsessif". Il avait des manies et réagissait de façon imprévisible au contact ou même à la proximité des gens. Je suppose que c'est cet état de fait que mon aîné avait résumé par ... "timide" ... tu as vraiment trop bon cœur Ethan...

Je suivis donc le Swanson aux cheveux bleus, me retrouvant devant son cousin. Blond cendré, presque frêle, recroquevillé d'une façon bizarre sur le banc, le regard plongé dans un manuel : comment diable pouvait-on lire en étant dans cette position ? Je m'approchais prudemment, laissant Ethan entamer la conversation d'un ton calme et doux.

- Bonjour Orphée. C'est moi Ethan. Il a l'air intéressant ton livre, qu'est ce que c'est... Oh... c'est... c'est trop compliqué pour moi ça... Hum...

Un livre de runes. Je ne les avais pas étudiées encore celle-là ... logique après tout, le programme de la cinquième année n'était pas le même que le mien, surtout à présent que nous étions en fin d'année ... je restais tout de même plutôt impressionné de voir quelqu'un de si jeune lire un livre entièrement rédigé en runes comme j'aurais lu un manuel dans notre bon vieil anglais. Bizarre et fou peut-être, mais pas stupide. Je devrais peut-être me méfier.

- Au faite je te présente Oliver... C'est un ami! Il est gentil, tu veux bien qu'il reste avec nous?

Mon regard scrutait les réactions du cousin. Ethan serait amené à rester souvent auprès de lui, je devais absolument évaluer le potentiel danger qu'il représentait pour ma mascarade et pour Ethan. Hors de question que le Serdaigle détourne Ethan de notre amitié, et s'il s'y essayait un jour, je voulais m'assurer d'en savoir assez pour le contrer.

Mais en attendant, je me contentai de lui sourire, un sourire radieux, rassurant et chaleureux, ce sourire que j'avais appris à plaquer sur mon visage depuis la mort de mes parents. Ma façade, mon masque, mon rôle. Le gentil Oliver, l'adorable Oliver, celui que tout le monde connaissait. C'était ce visage que je lui montrerais, à lui comme aux autres.

- Bonjour Orphée, je suis ravi de te rencontrer.

Après tout, il est toujours plus aisé de poignarder quelqu'un qui vous apprécie ...

Date d'inscription : 11/02/2014 Messages : 538

[Début mai] Pendant que l'on cherche à comprendre, le temps passe et la vie avec lui. 446165Pendantqueloncherchecomprendreletempspasseetlavieaveclui

❝ Oh, the cleverness of me! ❞

“On these magic shores children at play are for ever beaching their coracles”

La statue était si inconfortable que Johan ne cessait de remuer. Perchée sur le dos d'un sorcier en pierre de très mauvaise humeur (plus aucun respect! voila qu'on piétinait d'illustres personnages! c'est comme ça qu'on traite les monuments historiques! savez-vous seulement ce que j'ai accompli de mon vivant ?) Johan tendait le cou et trépignait dans l'attente qu'une bonne âme tombe dans son piège. Ce piège, c'était la concrétisation de deux semaines d'efforts durant lesquelles il avait fallu faire entrer dans le château des accessoires de farces-et-attrapes interdits par le règlement, les déplacer, les relier, tester les sortilèges de synchronisation et le dispositif de mise en marche et installer le tout en pleine nuit à la lueur d'un petit lumos en espérant que les tableaux agacés n'iraient pas cafarder sa présence... Ils n'avaient pas cafardé et ce matin Johan s'était levée tôt pour guetter l'arrivée d'une victime... Qui n'était jamais venue. Elle était repassée après chacun de ses cours dans l'espoir que quelqu'un aurait activé le piège; sans résultat. A 14h; Johan avait finalement pris la décision de vérifier son installation. Elle y avait passé vingt bonnes minutes (durant lesquelles Alyson faisait le guet) avant d'abandonner pour se contenter de bombarder une seconde fois le couloirs de sortilèges de détection au point de le transformer en véritable champ de mine. Impossible pour un élève de passer par là sans provoquer immédiatement l'explosion d'une dizaine d'articles tous plus terribles les uns que les autres dont l'association finale devait plus ou moins aboutir à changer l'élève malchanceux en superbe homme-poulpe cracheur d'encre. Mais là encore ; personne n'était passé et Johan était revenue à la fin de son dernier cours se percher sur le dos du sorcier grincheux en croisant les doigts pour que son génie ne soit pas contrecarré par une donnée aussi injuste que la malchance.

La chance, justement, devait tourner aux alentours de seize heures, quand un petit groupe de Serdaigle passa l'angle du mur et s'engouffra dans le couloir piégé. Un sourire de crocodile s'étirant d'une oreille à l'autre, Johan se pencha un peu plus en avant, tendant le cou derrière le chapeau du sorcier-grincheux aussi loin que possible sans perdre l'équilibre...
Et ce fut la consécration.
Pas moins de douze mécanismes activés en même temps; une explosion de couleurs, d'étincelles et de cris surpris se solda par l’émergence de trois élèves violets couverts de tentacules plus ou moins longs, plus ou moins visqueux; dont deux étaient solidement collés l'un à l'autre par leurs ventouses et dont un -au moins- crachait effectivement de l'encre. Johan ne put retenir un petit cri de joie depuis son perchoir avant de sauter au sol et de rabattre la capuche de son uniforme sur sa tête: maintenant, il fallait filer avant que...
-Que se passe-t-il ici?
La voix sèche qui s'éleva derrière le nuage violet lui arracha un hoquet de stupeur: poisse! Cette fois-ci, il fallait vraiment qu'elle file!
Johan détala à toute vitesse en prenant la direction des grands-escaliers, bifurquant un couloir avant pour s'engouffrer dans un passage secret derrière une tapisserie qui la mena deux étages plus bas. Là, elle fila vers les escaliers qu'elle dévala quatre à quatre, sa course motivée par la voix du professeur Lawford qui s'était débrouillé -allez savoir comment- pour ne pas perdre sa trace. Arrivée dans le hall, Johan évita la dernière volée de marches en glissant sur la rampe de l'escalier et se précipita vers le parc.
C'était une mauvaise idée! Une très mauvaise idée! Ou irait-elle une fois dans le parc? Elle n'arriverait jamais à semer qui que ce soit; il n'y avait que le château et son illustre complexité pour lui permettre d'échapper à son poursuivant... Elle dérapa, manquant de renverser deux poufsouffle qui quittaient la Grande Salle.
Ou?
... Vite, vite, vite, vite, vite -oh punaise ce piège avait été génial!- vite, vite vite... OLIVER!

Johan reprit sa course folle, direction la Grande Salle. Quelques élèves s'étaient installé ça et là pour étudier, discuter ou faire une partie d'échecs; à la table de Gryffondor elle n’aperçut que des première et deuxième années qu'elle ne connaissait pas mais ne s'y attarda pas et poursuivit sa course vers la table de Serdaigle. Arrivant à la moitié de celle-ci, Johan fit passer son sac de classe devant elle et entreprit d'en tirer l'un de ses grimoires de cours (Lever le voile du futur; elle ne put retenir une grimace de déception, mais pas le temps de chipoter).
Il ne lui restait que quelques mètres à parcourir avant le bout du banc; entrainée par l'élan de sa course, Johan se jeta sur le banc de bois et se laissa glisser jusqu'à son extrémité en renvoyant son capuchon sur ses épaules.Elle s'arrêta juste en face des deux garçons avec qui Oliver était apparemment en train de discuter, échevelée et le souffle court. Elle laissa alors tomber son sac de cours sur la place d'à côté et étala le livre ouvert de divination devant elle avant d'adresser un sourire rayonnant aux trois garçons.
-Regardez comme on est beau! Les quatre maisons réunies dans un merveilleux exemple de fraternité! Et bien! Pour ne pas faire mentir cette belle image d'unité, soyez mignons, faites comme si j'avais toujours été là, d'accord?
Sur quoi elle tira Oliver par la manche pour le faire assoir à côté d'elle et s'employa à retrouver un rythme cardiaque normal. Derrière elle, la voix du professeur Lawford s'élevait à l'entrée de la Grande Salle. Il était visiblement de mauvaise humeur et elle dû se mordre la lèvre pour étouffer un éclat de rire lorsqu'il devint évident que le professeur d'Histoire de la Magie ne savait pas qui accuser de la superbe farce.
-Si jamais on relâche trois poulpes pour tenir compagnie à celui du lac; souvenez-vous que c'est à Johan Penney que l'on doit cette belle initiative de protection de la faune aquatique! De nouveau, elle adressa son sourire rayonnant aux deux garçons qui lui faisaient face. Johan Penney, c'est moi. Expliqua-t-elle l'air sérieux. Et vous vous êtes...? Oliver, c'est des amis à toi?
C'est cet instant que choisit le professeur Lawford pour lancer un avertissement à la volée avant de quitter la pièce, visiblement irrité par cette traque infructueuse. Johan s'étala sur la table, repoussant sur le côté le livre de divination qu'elle ne comptait surtout -surtout- pas étudier. Son regard s'attarda à la place sur le livre que tenait l'élève de Serdaigle et qui semblait être écrit uniquement en runes -Merlin; comme si ce n'était pas déjà assez pénible d'étudier en anglais!-.
-Vous révisiez?
Elle sourirait, son regard bondissait d'un visage à l'autre, ses doigts pianotaient au milieu de la table et ses pieds remuaient en dessous; Penney dans toute sa splendeur hyperactive.

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Je suis dans un fauteuil chez moi, je lis tranquillement. Tout est calme. Il y a un feu dans la cheminée, j’entends juste les légers crépitements du bois qui se consume. Je tourne les pages, je ressens le doux contact du papier contre mes doigts. J’attrape une mèche de mes cheveux entre deux doigts. Je la tourne, je la tiens bien, je l’enroule. C’est plutôt doux les cheveux. Ceux de papa sont trop courts pour savourer leur caresse, mais quand Aileen me frôle, parfois une longue mèche me caresse la joue. Est-ce que tous les cheveux sont doux comme ça ?

- Bonjour Orphée.

Orphée sursaute, lâche ses cheveux et une grosse boucle se forme au sommet de son crâne. Il se redresse un peu et finit fébrilement son paragraphe avant de tourner ses grands yeux clairs vers Ethan. Il est à l’heure. Oui, Ethan vient tous les jours trouver Orphée, entre seize et dix-sept heures. Ce n’est pas toujours très précis, mais il vient. Il est calme, il discute doucement avec Orphée. Ce petit rituel réchauffe le cœur du jeune Serdaigle à chaque fois. A défaut de réchauffer réellement son cœur, Orphée sent une douce chaleur dans sa poitrine et un étrange sentiment de confort quand son cousin arrive. Il suppose donc que c’est ce qui correspond à l’expression « réchauffer le cœur ». Cela semble plus cohérent que de faire cuire un cœur, ce qui serait inhabituel. Et puis, ça doit être dur à mâcher, donc ce ne serait pas pour le manger, et dans ce cas, quel plaisir y aurait-il à le faire réchauffer ? Non, cela devait être que les gens, imprécis comme toujours, emploient le mot « cœur » alors qu’il s’agit plus du torse, du cou et des joues. Un petit sourire étire les lèvres d’Orphée, qui contemple toujours Ethan.

Celui-ci se penche sur le livre de runes, et Orphée tend légèrement la main vers ces cheveux bleus, si inhabituels. Sont-t-ils doux ? Mais déjà Ethan se redresse et se plaint de la difficulté du livre. Alors Orphée regarde le livre, puis Ethan. Le livre, Ethan, le livre. Encore Ethan.

- Il est rédigé en runes.

Sa voix, douce, voilée, le surprend. Il ne parle pas souvent. Il n’arrive pas à relier ce son avec lui-même. C’est exactement comme avec son reflet dans un miroir, c’est… étranger. Pour Ethan il essaie de parler, pour lui faire plaisir, pour qu’il ne parte pas. Lui-même n’a pas besoin de discuter pour se sentir bien, mais si Ethan parle souvent, c’est sûrement qu’il apprécie. Et on dit que c’est impoli de ne pas répondre.

Et là… Ethan se tourne vers un Serpentard tout près de nous. Je n’avais pas fait attention à lui pour le moment, je ne le connais pas. Je l’avais déjà aperçu de loin en compagnie de mon cousin, mais je ne le connais pas. Il est de Serpentard. Ethan le présente. Oliver. Ami. Gentil. Je le regarde. Souriant. Roux. Yeux marrons-rouges. Très souriant. Je me mis à compter combien de dents son sourire laissait paraître. Parce que cela change en fonction des personnes et des sourires. J’arrive mieux à deviner si quelqu’un est plus ou moins heureux si je quantifie le nombre de ses dents qu’il dévoile. Là, il sourit et montre 14 dents. Une bonne moyenne. Il doit être content d’être avec Ethan et moi. J’essaie de sourire, mais j’ai l’impression de ne contracter que la joue droite. Je cherche un miroir des yeux, mais je ne trouve rien. Impossible de savoir quelle expression j’ai eu…

- Oui, il peut rester.

Le petit Serdaigle fixe ses deux camarades. Du bleu et du roux, c’est étonnant comme mélange. Orphée a l’impression que Oliver est quelqu’un qui compte pour Ethan. Sinon, il ne l’aurait pas présenté. Alors, il aimerait dire quelque chose de gentil. Quelque chose que Oliver apprécie. Il réfléchit. Il plonge son regard glacial et vide comme la banquise dans les yeux d’Oliver.

- Toi aussi tu es Métamorphage ? Tu as choisis la couleur du feu pour tes cheveux parce que c’est chaud et fascinant ?

Soudain, une furie. Un nuage composé de cheveux, de tissu, d’un manuel aussi, vient d’arriver. Pas un nuage, une fille. Une Gryffondor. En face de moi. Elle a glissé sur le banc et elle fait du bruit. Elle parle vite et elle respire fort. Je ne la connais pas non plus. J’étais en train de faire connaissance avec Oliver et… Beaux ? Mignons ? Elle parle de nous ? Je ne saurais définir si on est beaux ou mignons. On sera mignons si on fait comme si elle était là ? Mais elle n’était pas là !

- Mais… Mais tu n’étais pas là… Alors on ne peut pas faire comme si… Et pourquoi ?

Je ne comprends rien. J’ai parlé de façon hachée et inarticulée. Peut-être que personne n’a compris. Pourquoi voudrait-elle qu’on fasse comme si elle était là ? On ne lui dit pas bonjour alors ? On ne lui dit pas qu’elle peut rester ? Je ne comprends pas. Je contemple cette fille. Elle bouge, elle se mord les lèvres. Elle parle de poulpes. Elle s’appelle Johan Penney. Elle connait Oliver. Elle pose énormément de questions. J’ouvre alors la bouche, je parle fort, les mots s’échappent, ils m’échappent, ils s’enfuient.

- Les octopodes, c’est intéressant, ils ont huit pattes, c’est pour cela qu’on les appelle ainsi. Et ils sont intelligents. Mais je ne sais pas du tout s’ils pourraient survivre avec le calmar géant. Et lui c’est un calmar pas un poulpe. La plupart des calmars ont dix bras eux. Et puis, il mange peut-être les poulpes normaux… Ce sont de poulpes magiques dont tu parles ?

Orphée a parlé d’une voix monocorde, mais rapide. Il a lu des livres sur la faune aquatique. Si Johan est intéressée il peut lui en dire plus. Johan… Ses yeux bougent, ses mains bougent, ses pieds bougent. Elle a même fait bouger les lèvres d’Orphée plus que d’habitude. Il sent les vibrations qu’elle déclenche dans la table. Alors… Il recule pour que ses jambes ne soit plus en contact avec le bois. Il dérape et tombe en arrière, le livre tombe avec lui. Alors Orphée se recroqueville autour de l’ouvrage. Il a un peu mal au dos. Il serre et desserre ses bras autour du livre, incapable de prendre la décision de se relever. La couverture du livre. Le sol froid en pierre. Est-ce que le calmar mangerait les poulpes de Johan ? Et puis, qui est Johan d’ailleurs ? L’amie de l’ami à Ethan… Mais elle est la depuis combien de temps ? Avant ou après Ethan ? Orphée ne lui a pas demandé. Il aurait du. Quelle heure est-il de toute façon ? Orphée jette le livre loin de lui et entoure sa tête de ses bras.

Date d'inscription : 24/12/2013 Messages : 469

Pendant que l'on cherche à comprendre, le temps passe et la vie avec lui.

Voilà, j'étais à l'heure. Je crois. J'avoue qu'avec Oliver maintenant je savais plus vraiment quelle heure il était, d'ailleurs je ne savais même pas si Orphée allait accepter la présence d'un inconnus. Il aime pas beaucoup ça... Enfin c'est pas qu'il aime pas mais c'est qu'il a du mal avec ce qui n'est pas "habituel" et .. rencontrer un étranger ça n'a rien d’habituel.

Comme toujours il avait l'air surpris quand je lui parlait, en faite il sortait de sa bulle, de son monde et tout ce qui ce passe dans sa tête, moi aussi ça m'arrive des fois.. c'est peut être pour ça qu'on ce comprend aussi bien! Finalement on a plein de choses en communs! Je lui avait présenté Oliver, il avait tourné les yeux vers lui en l'observant un instant. Quand j'y pense en faire le serpentard non plus ne m'avait pas vraiment dit qu'il était d'accord pour venir,e t dans le cas ou l'un d'entre eux ne voudrait pas.. qu'est ce que j'allais faire? Je pouvais pas vraiment en laisser un ça vexerait l'autre c'est certain! Peut être que je devrais partir, si on part tous d'un coté.. personne sera jaloux ou triste.. oui je crois que j'allais faire ça.. Mais en faite ça servait pas à grand chose que j'y réfléchisse vus qu'il avait accepté.

Soulagement extrême. Je lui avais adressé un large sourire en me tournant vers Oliver pour l'inviter à s’asseoir. Orphée avait même souris! Enfin, il a essayé mais ça lui allait bien, ça lui donnait un petit coter pas très assuré.. c'est mieux qu'avoir l'air d'u fou non? Il observait toujours Oliver, il observait toujours les gens, les fixant du regard.. ça aussi c'est un truc que je fais! mais parce que je m'en rend pas vraiment compte et que je réfléchi en même temps. Orphée lui.. je sais pas pourquoi en faite mais il le fait, comme là.. J'avais peur qu'il y ai une sorte de malaise.. j'aimais pas beaucoup ça et c'est d'ailleur pour cette raison que j'avais tendance à toujours parler! Je crois..
Enfin, en tout cas , Orphée était certainement dans un bon jour car il avait même accordé quelques mots à Oliver. Je le regardais avec de grand yeux rond en souriant, je crois que je me serais mis à sautiller en le félicitant si ce genre de chose n'avaient pas tendance à lui faire peur.. Du coup j'avais pas tout suivie.. Oliver? Comme moi? J'observais le serpentard quelques secondes avant de froncer les sourcils.

- Heu... nan ... Enfin.. je crois pas..

Il avait peut être jamais vraiment vus de garçon roux... Je sais pas.. c'est possible. Je m'étais mis à fixé les cheveux d'Oliver du coup... Enfin jsuqu'a ce que quelqu'un débarque comme un boulet de canon à notre table. je suis certain d'avoir senti une bourrasque suivre la jeune fille qui avait littéralement glissée sur le banc tout proche de nous. Qu'est ce que c'est? Je la fixé de mes yeux de poisson mort en la regardant sortir un livre de son sac à la vitesse de l'éclaire, elle s'avança vers nous, souriant de toutes ses dents en essayant de reprendre son souffle, j'avais du mal à comprendre ce qui ce passait là.. elle avait juste prononcé le nom d'Oliver, avec quelque chose comme "On était beau tout les quatres"... Je regardais les autres avec détresse, comme si la jeune fille venait de poser une question piège alors qu'en faite elle a simplement demandé à faire comme si elle était là depuis le début. La seul chose que j'avais réussi à faire c'était ouvrire une bouche aussi ronde que mes yeux pour prononcer un "Heu.." ... voilà.. qu'est ce que je pouvais dire d'autre? Finalement elle peut resté là .. enfin je crois.... Orphée trouvait sa demande étrange, ce qui dans le fond était vrais.. mais elle enchaîna bien vite sur une histoire de poulpe rose ou peut être violet? Pourquoi est ce qu'elle parle de poulpes j'avais discrètement jeté un oeil au alentour, voir si un poulpe ne ce promenait pas là.. Il n'y avait qu'un Professeur pas content.. mais pas de poulpes.. En même temps elle a dit dans le lac.. mais comment est ce qu'ils iraient dans le lac tout seul? Peut être qu'elle les avaient pas encore mis dedans... Johan Penney. Son nom me disait quelque chose, et en faite .. et pas en bien.. c'était une sorte de.. comment on dit.. Folle furieuse? Non elle doit être gentille mais très .. hum.. Dynamique? .. Oui en faite c'est une fille qui passe sa vie à essayer de faire le plus de bêtises possible et bien souvent c'est des gens comme moi qui ce retrouvent coincé la tête dans une citrouille ou avec des pieds palmé de 50 centimètre de long.. c'est arrivé une fois..

Je crois qu'elle voulait rester là, je sais pas pourquoi mais j'y voyais pas d'inconvénient.. sauf si Orphée avait pas envie.. D’ailleurs je m'étais tourné vers lui, je sentais que la présence de la demoiselle le perturbais un peu peu. il essayait de s'écarter d'elle qui avait envahis la table et aussi son espace vitale.. c'était pas sa faute je sais .. mais elle l'avait fait quand même.. Orphée, en tentant de s'éloigné, s'était étalé par terre, tombant du banc lourdement. Un cris de surprise s’échappa malgrés moi avant que je ne bondisse sur mes pieds pour l'aider.. Enfin l'aider.. Pour le moment j'étais juste à coté de lui, avait jeté son livre plus loin, recroquevillé au sol en enfouissant sa tête sous ses bras.

C'est pas bon! Je regardais Oliver et la Gryffondor un peu paniqué.. mais ils n'allaient pas me dire quoi faire... ils ne connaissaient pas Orphée, et c'était à cause d'eux qu'il ce sentait plus très bien.. Bon ils ont pas fait exprès mais.. quand même...
Je voulais paniquer, courire partout e agitant les bras et en appelant quelqu'un.. mais personne n'était plus qualifié que moi à cet instant. Ça me mettait tellement la pression que mon coeur s'était mis à battre à mille à l'heure. J'allais peut être mourir d'une attaque cardiaque... je suis certain que c'est possible!
Non je pouvais pas mourir, sinon personne n'allait pouvoir s'occuper d'Orphée.. Alors secouant la tête pour chasser la panique et le reste, je cherchais en moi le courage pour garder la tête froide.. un peu.. un tout petit peu. Je m'étais penché pour ramasser le livre avant de m'accroupir aux coté d'Orphée.

- Est ce que ça va? Tu t'es fais mal? Tout vas bien tu sais.. regarde.. je te rend ton livre. Hein. Ça va aller d'accord. Tien prend le .. tu peux me le lire.. enfin ça va être compliqué vus que c'est des runes.. je sais même pas si ça peut vraiment ce lire ce truc.. Mais enfin! Je veux dire que tout vas bien c'est tout.. d'accord?

J'avais posé la main sur son épaule. Doucement, très doucement, si doucement que j'avais l'impression de toucher une statue de verre qui ce serait déjà fissuré.. le moindre mouvement brusque ou peu délicat la ferait exploser en mille éclats.. et c'était un peu ce qui était en train de ce passer...

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Je vois bien qu'il essaie de sourire en retour. On dirait bien qu'il a du mal, je pourrais peut-être lui apprendre : on dirait qu'il m'accepte, c'est un très bon début, surtout d'après ce que j'ai entendu. Il est très intelligent, mais il s'isole : si je peux obtenir sa confiance, il ne devrait pas être dangereux pour ma couverture, il ne devrait pas remettre mes propres sourires en question.

- Oui, il peut rester.

Oui, ça commence très bien. je vais mettre cette petite voix, cette timidité, cette intelligence et se sourire bancal dans ma poche. Qui sait, il pourrait même se montrer un allié de poids dans certaines circonstances, bien que je ne sois pas encore en mesure de savoir lesquelles. Il me suffirait de rester doux et posé le temps que durerait l'entrevue, et de m'incruster aux suivantes.

- Toi aussi tu es Métamorphage ? Tu as choisis la couleur du feu pour tes cheveux parce que c’est chaud et fascinant ?

Ce ... C'est un compliment ... je suppose. Je suis devenu rouge tomate, mais ce n'est pas parce que ses mots me troublent, ni parce que lui et Ethan fixent à présent mes cheveux. C'est ... une sorte de complexe. Je n'aime pas mes cheveux, je n'aime pas le roux. C'est presque physique, si j'avais effectivement le don d'Ethan, ils seraient de n'importe quelle couleur sauf celle-là. J'allais ouvrir la bouche pour protester, comme toujours lorsque le sujet venait sur la table, que je n'étais pas roux, mais blond très foncé croisé châtain clair, mais je n'en eus pas le temps.

Une tornade rouge et or, le Typhon de Gryffondor, venait de débouler juste à côté de moi, glissant le long du banc tout en sortant un manuel de divination de son sac, pour s'arrêter très exactement là où elle aurait été si elle s'était installée il y a des heures. Les cris de colère d'un professeur (Mr Lawford, tiens donc : même pas capable d’attraper cette fille ? Elle se révélait encore pus pleine de ressource que je ne m'y attendais ...) me mirent sur la voie : elle avait encore joué un mauvais tour. Je voyais qu'Ethan était mal à l'aise, mais c'est en faisant glisser mon regard vers Orphée que je sentis que nous aurions des problèmes. Mais déjà la jeune fille se mettait à parler.

-Regardez comme on est beau! Les quatre maisons réunies dans un merveilleux exemple de fraternité! Et bien! Pour ne pas faire mentir cette belle image d'unité, soyez mignons, faites comme si j'avais toujours été là, d'accord?

- Mais… Mais tu n’étais pas là… Alors on ne peut pas faire comme si… Et pourquoi ?

Intelligent, mais incapable de s'adapter. Je notais la faiblesse d'Orphée dans un coin de mon esprit. Au vu de la colère de Mr Lawford, Johan avait vraiment besoin de notre couverture. Cependant, le professeur se contenta de lâcher quelques menaces avant de partir. Johan parla alors de poulpes, et je craignis le pire pour ses victimes. Alors qu'elle s'enquérait aussi de l'identité des cousins Swanson, le Serdaigle se mit à parler à une vitesse fulgurante, mais d'un ton monocorde tout à fait bizarre. Quelque chose n'allait pas.

- Les octopodes, c’est intéressant, ils ont huit pattes, c’est pour cela qu’on les appelle ainsi. Et ils sont intelligents. Mais je ne sais pas du tout s’ils pourraient survivre avec le calmar géant. Et lui c’est un calmar pas un poulpe. La plupart des calmars ont dix bras eux. Et puis, il mange peut-être les poulpes normaux… Ce sont de poulpes magiques dont tu parles ?

On aurait dit qu'il cherchait le sens de la vie et qu'on avait pas daigné le lui communiquer alors qu'il avait été découvert. La présence de Johan l'avait très visiblement perturbé, et il voulut s'écarter d'elle ... mais il était déjà au bout du banc. Il tomba. Une petite chute de rien du tout, mais il s'était recroquevillé sur lui-même, immobile, amorphe ... avant de jeter le livre au loin et de se prendre la tête dans les mains.

Je vis alors Ethan prendre les devants, aller ramasser le livre et tenter de camer son cousin, comme s'il s'agissait d'une bombe sur le point d'exploser. J'assistai au début de l'une de ces "crises" qui avaient tellement fait parler d'elles. Même si en voir une se dérouler serait sans doute très instructif, je ne pouvais pas montrer que je n'attendais que ça... il fallait que j'aide Ethan, c'était le rôle que je jouais, celui du gentil serpent. Pour ça, il fallait visiblement empêcher Johan d'intervenir ... Peut-être simplement en enchaînant la conversation ?

- Ce sont Ethan et Orphée Swanson. Tu as sûrement entendu parler d'eux, vu que tu es partout dans le château à la fois. Mais dis-moi c'est quoi cette histoire de poulpe ? Tu as réussis une embuscade ? Raconte !

Affecter que ce qui se passer à côté était inintéressant. Flatter Johan et l'entraîner à parler de ce mauvais coup qu'elle avait mis en place ,et comment elle s'y était prise. Avec un peu de chance, elle serait tellement occupée à m'expliquer ce qu'elle avait fait et comment (ça pourrait peut-être même me servir), qu'elle laisserait Ethan aider son cousin ... et peut-être même qu'Ethan comprendrait pourquoi je n'étais pas venu directement à son aide.

J'adressais à Johan un regard où, je le savais pour m'être entraîné encore et encore, se disputaient l'admiration et la curiosité. Néanmoins, je tendais tout autant l'oreille pour essayer de comprendre ce qui se passait juste à côté. Jouer sur deux tableaux ... après tout, n'est-ce pas ma spécialité ?

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❝ Oh, the cleverness of me! ❞

“On these magic shores children at play are for ever beaching their coracles”

Son entrée fut accueillie de manière mitigée; si Oliver ne semblait pas particulièrement surpris de la voir débarquer à l'improviste, ses deux camarades avaient -au contraire- de charmantes têtes de poissons, yeux ronds et bouche ente-ouverte. Après une demi-seconde de malaise, durant laquelle Johan observa les trois garçons à tour de rôle en étouffant un ricanement, le blondinet de Serdaigle brisa le silence en remplissant l'air d'élucubrations. Comme il se doit, les déblatérations hors-sujet du garçon eurent pour effet un élargissement conséquent du sourire de Johan, qui prit peu à peu un aspect sournois à mesure que s'aggravaient les digressions que subissait la conversation. Elle ouvrait la bouche pour en rajouter une couche (bien sûr qu'elle parlait de poulpes magiques; ils étaient violet vifs et avaient des pieds, des cheveux et un nombre de tentacules variables couverts de ventouses; on les trouvait dans la Mer Noire et ils y avaient établi une société tribale en communiquant via la couleur de leurs gaz...) mais avant qu'elle n'ait pu dire quoi que ce soit, le garçon qui remuait nerveusement sur son bout de banc bascula au sol.

Le deuxième garçon -celui aux cheveux bleus, Erwan Swanbie ou quelque chose comme ça...- s'empressa d'aller au secours du premier. Johan se pencha par dessus la table pour voir si le Serdaigle s'était fait mal, un petit nœud dans la gorge car elle réalisait que quelque chose était anormal, sans parvenir encore à mettre le doigt dessus. Au moment ou elle s'apprêtait à se lever pour aller secouer l'octopophile, Oliver prit la parole à son tour et Johan se rassit à sa place. Erwan Swanbie murmurait des paroles rassurantes à son ami; le visage grave. Il y avait un problème. Johan continua d'observer les deux garçons tandis qu'elle répondait à Oliver; sourire en moins et d'un ton plus calme.
-Ah oui; enfin j'avais entendu parler d'Ethan. A cause de ses cheveux. Elle ramena son regard sur Oliver. Et si je peux te donner un conseil, évite le couloir du quatrième étage aujourd'hui -celui avec une statue de sorcier bossu à l'entrée- il est inondé... et habité. Son sourire de crocodile était de retour mais il s'effaça un peu vite, tandis qu'elle se retournait vers Ethan Swanson -et non pas Erwan Swanbie- Il va bien ton cousin? Il s'est cogné la tête? Et puis mes poulpes- Ajouta-t-elle en s'adressant aux cheveux blonds. - ce sont des poulpes magiques, mais de très mauvais nageurs, alors il vaut mieux éviter de les présenter au calamar géant.
Les groupes d'élèves les plus proches d'eux lançaient des regards curieux à Orphée Swanson. Johan les gratifia de quelques gestes menaçants pour les renvoyer à leurs affaires avant d'adresser un nouveau sourire de prédateur à Oliver.
-Et puis ils n'ont pas tous huit tentacules, mes poulpes...
Elle tira son sac de cours vers elle, se détournant un instant des Swanson pour se consacrer à un sujet qu'elle maitrisait bien mieux: les mauvaises blagues. Coincée entre les pages d'un manuel d'astronomie d'occasion, une feuille de parchemin cornée et tâchée était couverte de notes tracées d'une écriture ronde peu soigneuse. Johan la tira et l’aplatit sur la table pour la présenter à Oliver. Si quelques mots étaient dispersés ça et là, écrits en biais ou raturés sans douceur, la plus grande partie de la feuille était couvertes de dessins représentant assez maladroitement divers objets de farces et attrape reliés par des flèches surmontés de l'indication détect° entourée de petits éclairs. On trouvait également quelques chiffres ("8,2!" au dessus d'une petite fiole coloriée en violet) et les propriétés de l'encre de pieuvre, recopiée mot pour mot d'un manuel de potions.
C'était un charabia indéchiffrable, un intriguant petit chaos pour n'importe qui excepté Johan. A ses yeux, ce parchemin froissé était un plan de bataille représentant son ingénieux dispositif. Elle en était assez fière pour lui avoir donné un titre: en haut de la page et en lettres capitales on pouvait lire Super Pinky-Octopus Juicy Mine!
-L'infirmière va devenir folle si elle doit conjurer tous les sortilèges! Il y a ceux qui étaient déjà sur les bombabouses et puis ceux que j'ai ajouté pour les trafiquer... Et puis y'a tous ces machins que j'ai récupéré dans la serre numéro trois pour faire des sortes de ventouses... C'est plus ou moins du pus de bubobulb modifié... Et puis la couleur, je sais même pas si ça s'enlève!
Elle était visiblement très fière de son coup.

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Le sol est dur, le sol est froid. La main d’Ethan me frôle. La main d’Ethan dégage un peu de chaleur, à peine perceptible à travers le tissu tellement son contact est léger. Je cesse de bouger, de trembler. Tous les muscles de mon corps se relâchent. Mon corps. Mon corps, mon cousin, mon livre. Mes doigts trouvent tout seuls l’ouvrage que me rend Ethan. Mon livre. Je l’approche de mon visage, je le sens, je sens l’odeur du papier ancien des pages, du cuir tanné qui forme la reliure. Ethan me parle. Sa voix est douce. Il y a surement d’autres façons de la décrire mais je ne saurais dire s’il est inquiet, moqueur, gentil, calme ou autre chose. Je ne connais ni ses pensées, ni ses intentions. La seule chose dont je sois sûr, c’est qu’il m’a rendu mon livre et que sa voix m’apaise. Quelque soit ses sentiments, ses actions me font du bien. Sans doute est-ce qu’il voulait obtenir alors. Dans ce cas, est-ce que Johan voulait me rendre tremblant et perdu ? C’était ce qu’elle avait fait en tout cas.

Orphée s’accroche à son livre comme d’autre s’accroche à la vie. Il ferme les yeux, forts. Tout est noir, tout est vide. Le papier, la voix d’Ethan, la chaleur de sa main. Il faut se relever. Il le faut. Pour s’asseoir, continuer sa lecture, continuer le cours normal de la vie. Car avant le repas, il faut réviser et discuter un peu avec Ethan. Alors, Orphée se redresse. Il n’adresse pas un sourire reconnaissant ou rassurant à Ethan, non. Parce qu’il ne réalise pas. Ni l’inquiétude de son cousin, ni ce qu’il lui doit. Cette situation se produit parfois. C’est normal. C’est inévitable. C’est incontrôlable. Il n’y a rien à dire. La vie continue. La douce quiétude de reprendre une activité normale et d’avoir des repères stables comme son cousin envahit Orphée.

Alors, il se redresse, sa main frôle son cousin comme s’il allait s’appuyer sur lui pour se redresser. Mais au dernier moment, il évite Ethan. Pas de contact. Juste une présence rassurante. Rien de plus. Les cheveux d’Orphée sont plus ébouriffés que jamais. Il s’assied sur le banc en tailleur cette fois, c’est plus stable et ainsi il évite tout contact avec la table, cette table qui est le lien entre Johan et lui. Orphée rouvre son livre, retrouve sa page. Il le pose sur ses genoux. Il est penché dessus mais il ne lit pas. Il se met à jouer avec ses cheveux de ses deux mains. Bien vite, de nombreuses boucles se forment dans ses cheveux fins, lui donnant un air fou. Une douce folie sans doute. Orphée se tourne vers Ethan. Subitement. Sans raison. Sans motivation. Juste un besoin. Juste une nécessité. Non, une évidence. Il plonge son regard vide, bleu délavé, dans les yeux d’un bleu intense de son cousin. Son regard est étrange. Orphée ne sait pas ce que ses yeux veulent dire à Ethan, mais il les laisse faire. Peut-être savent-ils mieux parler que lui ? Après de longues secondes, il se détourne.

Orphée observe le parchemin posé devant la Gryffondor. Super Pinky-Octopus Juicy Mine… Les runes, c’est plus facile à comprendre. Les runes, c’est simple, c’est quelque chose que l’on apprend, quelque chose d’inaltérable. Ethan a parlé de lui lire son livre… Orphée s’en souvient. Alors, Orphée lit à haute voix les runes qui défilent devant ses yeux. C’est plus compliqué bien sûr parce qu’il faut articuler, et prononcer correctement les symboles. Mais il s’applique, et continue sa litanie sans se soucier des autres. Ethan écoute peut-être. Quoi qu’il en soit c’est un bon entraînement. Alors Orphée continue, ligne après ligne. Il ne reste que les runes dans son esprit.

Date d'inscription : 24/12/2013 Messages : 469

Pendant que l'on cherche à comprendre, le temps passe et la vie avec lui.

Ça va mieux. Je crois.. c'était difficile de dire que ça allait mieux quand on parlait d'Orphée. Il ne réagissait pas comme nous, par moment j'avais l'impression que tout allait mal, alors qu'en faite c'était le contraire. C'était difficile mais je crois qu'avec le temps j'allais devenir un expert en la matière! Là, je faisais clairement de mon mieux.. cherchant à le rassurer par des gestes et des mots, venant d'autres je savais que ça n'aurait fait qu'empirer les choses.. C'est difficile de réconforter quelqu'un qui n'aime pas être touché ou brusqué.. Moi mon premier réflexe c'était de sauter sur les gens pour les étreindre.. Alors là.. On peut dire que c'était pas facile..
Mais j'y étais arrivé.. je crois.. il observait le livre quelques instant avant de le prendre, de s'y accrocher même.. j'étais certain que le seul moyen de lui retirer des mains maintenant était de tirer dessus de toute ses forces.. et encore. Il ce releva lentement avant de se rasseoir, prenant garde de mettre une distance raisonnable entre la table et lui, il m'avait vaguement regardé aussi, il ne m'avait pas remercier mais ça c'était habituel avec lui. Tans qu'il allait mieux tout allait bien! J'avais très envie de pousser un long soupir de soulagement avant de m'écrouler au sol mais je crois que ce serait assez mal venus.. Alors je me contentais d'un sourire en glissant légèrement pour voir si effectivement toutes formes possible de crises ou je ne sais quoi avait disparus.

Pendant ce temps là, la jeune fille de Gryffondor nous avait observé avec des yeux curieux, un peu comme Oliver en faite, c'est vrais que ça devait être un peu étrange à voir.. même beaucoup.. pauvre Orphée, ils allaient pensé qu'il était fou! mais c'était pas le cas! Je regardais mon cousin qui s'était mis à observer son livre avec toute l'attention qu'il fait preuve quand il est dans sa bulle, il allait donc mieux, mais je me sentais un peu triste pour lui.. Je ne saurais pas vraiment dire pourquoi...

- Vous savez il est normal il aime juste pas qu'on... heu.. le dérange.. avec du bruit ou des gestes. C'est pas qu'il vous aime pas.. juste qu'il a pas l'habitude et que tu parle un peu.. trop.. fort.. et que tu bouge.. et que tu .. enfin.. voila..

Je parlais à demis voix, même pas certain d'être écouter étant donné que les deux quatrièmes années étaient en pleine discussion. Visiblement la jeune rouge et or venait de mettre au point une sorte d’expérience.. ou un sort, ou un piège.. en faite ça ressemblait plus à un mélange des trois.. Le résulta ressemblait beaucoup à quelque chose que j'aurais pus obtenir en essayant de lancer un sort.. sauf que pour elle c'était volontaire quoi.
Pourquoi? c'était la première chose qui me venait à l’esprit.. qui aurait envie de ce faire transformé en truc violet tentaculaire? C'était méchant au contraire! et ça ressemblait un peu trop au genre de piège que j'avais l'habitude de croiser.. Peut être que c'était elle la fautive à chaque fois! ... Mon regard s'arrondit un peu en l'observant... Non elle avait l'ait trop gentille pour ça, avec ses cheveux fou et son sourire étincelant qui dévoilait toutes ses dents! Peut être qu'elle a pas fait exprès en faite! que c'était une expérience qui avait mal tourné! Oui ça ne pouvait être que ça... même si plus je regardait l'ébauche de "plan" .. plus je me disait que tout était minutieusement mis en place pour faire foirer inexpérience...
Elle en parlait avec vraiment trop d'enthousiasme pour que ce soit un "accident".

- Mais... c'est... pas très gentil... Pourquoi tu fais ça?.. Tu l'as pas fais exprès hein? Ou alors c'est parce qu'ils ce sont moqué de tes cheveux? Moi je les trouve très beau. On dirait les poiles de Cannelle quand elle ce roule dans la paille. Cannelle c'est notre mouton gris, enfin avant il était gris maintenant il est.. bah heu.. ça dépend des jours en faite...

Je m'étais mis à regarder devant moi, me perdant quelques instant dans un souvenir lointain. Un jour mes frères avaient voulus m'entrainer à la magie en me faisant lancé un sort sur pauvre Cannelle... depuis son pelage change de couleur suivant la météo... quand elle est verte on est certain qu'il va pleuvoir. Pauvre Cannelle.. mais.. ça lui va pas si mal en faite .. Non?
C'est la voix d'Orphée qui me fit sortir de mes pensées, je regardais tout le monde avec la même expression que celle que j'ai en me réveillant d'une sieste.. Qu'est ce qu'on disait? Quoi? J'arrivais pas à comprendre ce que disait mon cousin, et je mis quelques temps à comprendre que ce n'était pas moi qui avait les oreilles ensorcelées, mais plutôt qu'il était en train de lire son livre de rune à haute voix... Ah oui c'est spéciale quand même..
Mon regard ce posa sur les autres quelques secondes, je ne voulais pas paraître impolis alors j'écoutais ce qu'il disait avec un grand sourire, un peu comme si c'était l'histoire la plus fascinante que j'avais jamais entendu..

Invité

Johan avait un véritable talent pour modifier les farces et attrapes, en en faisant de véritables armes de guerre pour un lieu comme un collège. Le mieux, sans doute, était que si j'étais en mesure de reproduire cette "expérience" à plus petite échelle, rien ne serait plus simple que rediriger les soupçons sur elle. Mais avant de comprendre le fonctionnement du "Super Pinky-Octopus Juicy Mine!", je pouvais m'accrocher. je notais tout de même de me tenir loin du couloir mentionné, et de m'assurer qu'Ethan ne s'y rende pas par inadvertance non plus : si cela se révélait effectivement une plaie à conjurer, autant s'épargner les effets du piège de Johan.

De ce que j'entendais, Ethan avait remis son cousin sur pied. il tenta de s'expliquer à demi-mot. Je retins surtout de ses paroles qu'Orphée était passible de ce genre de réactions selon des conditions assez aisées à reproduire. Visiblement, la simple présence pleine de fougue de Johan avait suffit à provoquer un début de panique chez le jeune Serdaigle. Connaître les faiblesses de tout le monde ne pouvait pas faire de mal. Et puis ...

Et puis Ethan parla. J'avais pensé que lui et Johan s'entendraient bien, j'avais stupidement négligé le côté farceur de la gryffondor ... et la tendance du Poufsouffle à être le dindon de ladite farce. Ça risquait de ne pas trop coller entre eux à cause et ... hein ?! Ses cheveux ? Un mouton ? Que ...

Mes yeux s'écarquillaient alors qu'il comparait les cheveux de l'intrépide Penney avec la toison d'une brebis après qu'elle se soit roulée dans la paille ... Je glissai un regard vers elle pour tester sa réaction, un peu inquiet de ce qu'elle pourrait prévoir de lui faire subir en représailles si elle le prenait mal ... bien sûr elle le paierait si elle lui faisait le moindre mal (seul moi peux faire du mal à Ethan sans craindre de représailles ... puisse que JE suis celui qui applique lesdites représailles), mais j'y mettrais sans doute un peu moins de cœur qu'à l'habitude ... et ce serait plus compliqué de faire passer cela pour un accident.

Alors que je me perdait dans des plans de vendetta discrète par anticipation, cherchant un moyen de prendre cette maîtresse du mauvais coup au dépourvu, C'est la voix d'Orphée qui s'éleva. Moins précipitée, plus assurée qu'un peu plus tard. Il lisait son livre à voix haute. Je ne comprenais pas bien pourquoi, mais j'étais bien forcé de reconnaître son talent. La lecture était presque fluide, il ne butait que sur quelques rares cas complexes. Quand bien même j'étais incapable de comprendre ce qu'il disait, n'ayant pas appris ces runes-là, il fallait bien avouer qu'il était impressionnant ... ce qui m'énervait quelque peu : je déteste me sentir surpassé, fut-ce par un aîné.

Ethan affichait pour sa part un sourire qui se voulait sans doute attentif. Ceci dit, loin de moi l'idée de couper Orphée dans ses envolées lyriques, mais l'ouvrage était plutôt épais, et je doutais de pouvoir écouter ce qui n'était encore qu'un charabia pendant très longtemps. Et mes doutes portaient également sur la patience de Johan. Non seulement elle venait d'être comparée à un mouton se roulant dans la paille, mais en plus il me semblait bien que les cours n'étaient pas vraiment le genre de choses qui l'incitaient à se calmer, en temps normal. Je profitais que le Serdaigle doive reprendre son souffle pour l'interrompre, aussi délicatement que possible.

- "Orphée ? Heu, comment dire ... on a pas étudié ces runes, ou pas étudier les runes du tout, alors on ne comprends pas quand tu lis ..."

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Johan acheva ses explications d'un timbre qui exhalait la fierté. Elle avait les yeux brillants de malice, un sourire ravi sur le visage et ne s'inquiétait visiblement pas d'être entendue par les élèves les plus proches. Après tout, s'il y avait des cafards dans les rangs, elle saurait les récompenser pour leur traitrise en temps et en heure. Sans doute en avaient-ils pleinement conscience. De toute façon, à moins d'être prise la main dans le sac, elle pouvait toujours nier en bloc les accusations.
Elle chassait en soufflant une miette de pain qui s'était égarée sur son glorieux plan d'attaque lorsque le Swanson-bleu rejoignit la conversation.
- Mais... c'est... pas très gentil... Pourquoi tu fais ça?.. Tu l'as pas fais exprès hein? Ou alors c'est parce qu'ils ce sont moqué de tes cheveux? Moi je les trouve très beau. On dirait les poils de Cannelle quand elle se roule dans la paille. Cannelle c'est notre mouton gris, enfin avant il était gris maintenant il est.. bah heu.. ça dépend des jours en fait...
Johan cligna des yeux, interloquée. L'expression fugitive qui passa sur les traits d'Oliver en disait long sur le vent de panique soulevé par les mots d'Ethan. Dans le charabia innocent du garçon, Johan n'isola qu'une seule information.
Il n'a jamais entendu parler de Johan Penney ou quoi? LA Johan Penney?! Les farces, par Merlin! Les farces! J'ai quand même une réputation à Poudlard! Cette pensé fit relever la tête à la petite Gryffondor qu'une telle débauche de naïveté laissait pantoise. Elle cligna des yeux, l'air absente, le temps de traiter les informations contenues dans le reste de la phrase. Cheveux. Mouton.
Une demi-seconde de silence total passa (ou presque total, puisqu'Orphée s'était mis à baragouiner dans une langue imaginaire en entortillant ses mèches blondes).
Johan éclata franchement de rire.
-Moi aussi je les trouve très beau tes cheveux! Articula-t-elle entre deux gloussements. Et les tiens aussi d'ailleurs, boucle d'or~ Cette fois, il s'agissait plus d'une moquerie que d'un compliment. Une gentille moquerie adressée aux huit boucles accrochées dans la chevelure pâle. Et si tu te souviens de ce que vous avez fait à Cannelle pour qu'elle change de couleur tous les jours, je veux bien que tu me le dise!
Elle avait ajouté ces derniers mots avec son habituel sourire de conspiratrice. Un sort qui ferait changer de couleur les cheveux des gens sur la durée... en voila une belle trouvaille...
Mais déjà l'attention générale se tournait vers boucle-d'or et son incompréhensible litanie. A son tour, Johan tendit l'oreille. Elle étendit ses jambes sous la table, profitant de tout l'espace libre qui s'offrait à elle, et fit de même sur la table où elle croisa les bras avant d'y poser son menton. Ses grands yeux curieux suivaient avec attention le mouvement des pupilles bleues pâles d'Orphée Swanson, s'égarant de temps en temps pour suivre la courbe d'une nouvelle boucle. Drôle de petit bonhomme. A Clifden, on l'aurait qualifié de timide, ou de simplet. Ici, dans la Grande Salle de Poudlard, sous le ciel magique, éclairés par dans chandelles volantes, entourés d'élèves s'entrainant à lancer des sorts, leur table couverte de grimoires, près de garçons aux cheveux bleus... Orphée Swanson -avec ses boucles folles, son regard spectral, son livre de runes et sa langue étrange- avait plutôt l'air d'un Fae que d'un imbécile.
- Orphée ? Heu, comment dire ... on a pas étudié ces runes, ou pas étudier les runes du tout, alors on ne comprends pas quand tu lis ...
- Aaaah! Mais c'est beaucoup moins magique si on comprend ce qu'il dit, Oliver! Protesta-t-elle joyeusement tout en observant Orphée de la même manière qu'elle décortiquait les Licornes et les Doxy, en cours de Soin aux Créatures Magiques. J'aurais dû prendre Étude des Runes, se lamenta-t-elle finalement en soufflant une mèche de cheveux indomptable qui lui tombait sur le nez; Mais il vaut mieux laisser quelques mystères tels quels. Si on comprend tout, c'est beaucoup moins drôle.
Nettement plus calme qu'une minute plus tôt, Johan entreprit de plier avec soin le parchemin du Super Pinky-Octopus Juicy Mine! qui prit peu à peu la forme d'un avion en papier. Elle s'attelait à sa tâche avec le sérieux indéfectible que seul un enfant peut déployer en effectuant une besogne inutile. Et c'est avec le même sérieux qu'elle écoutait l'étrange monologue en runes, lui trouvant visiblement un intérêt bien supérieur à celui -trop terre à terre- du bête sens des mots.
Une fois l'avion achevé, elle lui donna un coup de baguette et l'envoya dans les airs en sifflant un "fiouuuuh!" d'encouragement. Ce sort là, tous les trublions -et la quasi totalité des élèves en fait- le connaissaient depuis leur première année; l'avion poursuivrait son vol pendant des heures, avant que la magie s'estompe ou qu'un professeur mécontent l'arrête d'un finite. Pour l'instant, il tournait paresseusement au dessus des quatre élèves, aux quatre couleurs de Poudlard.

Invité

Orphée entend à peine Johan qui le surnomme « boucle-d’or ». Ses cheveux eux, réagissent à cette provocation et bouclent de plus belle. Pendant ce temps, le jeune Serdaigle continue de lire, sans se préoccuper de son entourage. Chaque mot est soigneusement articulé, et le timbre monotone d’Orphée devient presque mélodieux, à force de débiter sa mystérieuse litanie. Ce n’est que quand Oliver prononce son nom qu’il redresse la tête. Ils ne comprennent pas ? Orphée fixe chacun de ses compagnons. Pourtant ce n’est pas si dur… Il ouvre la bouche pour expliquer la dernière phrase qu’il a prononcée. Mais Johan parle plus vite que lui. Ah ça, elle parle vite Johan.

Orphée aime bien le débit de paroles de Johan. C’est rapide. Ca ne traîne pas. Il ne comprend pas toujours tout ce qu’elle dit, mais il aime bien que cela file. Pas besoin de parler lentement pour comprendre. Ce qui lui échappe, elle pourrait le dire vingt fois plus lentement, cela n’aurait rien changé. Il préfère que ça aille vite. C’est plus stimulant intellectuellement.

Ne pas tout comprendre, c’est plus drôle ? C’est plus magique ? Orphée reprend sa lecture alors. Pas besoin d’explications. Tout en lisant, d’une voix suffisamment basse pour ne pas gêner leur conversation, il réfléchit. Il n’a jamais envisagé les choses de cette façon. Alors ne pas tout comprendre pourrait être un bien ? Dans ce cas, ce n’est pas grave si certaines choses continuent de lui échapper ? S’il ne comprend pas le regard pensif que lui jette de temps à autre Johan ? Ou celui encore plus indéchiffrable d’Oliver ? Ethan est près d'Orphée. Alors, il chasse ces questions de son esprit. Tout va bien. Il continue de lire comme Ethan le lui a demandé.

Johan a créé un avion en papier. Il vole au dessus de nous. Sa blanche silhouette se découpe sur le ciel enchanté. Jusqu’où volera-t-il ? Est-ce qu’en cet instant il sait qu’il est libre, qu’il peut aller où il veut ? Que rien n’arrêtera son vol de papier ? Je ne lis plus tout à coup. Je ne fais que contempler la création de Johan. J’aimerais être aussi léger et pouvoir m’envoler. Peut-être que si j’étais animagus je me transformerais en oiseau. Il faudrait que j’essaie d’apprendre cela. Ou peut-être que Johan savait comment transformer quelqu’un en oiseau ? Après tout, elle transforme bien les gens en poulpes. Je me mets à fixer la jeune fille avec intensité. Est-ce qu’elle accepterait ?

Date d'inscription : 24/12/2013 Messages : 469

Pendant que l'on cherche à comprendre, le temps passe et la vie avec lui.

Qu'est ce qu'il dit ? Je comprend rien.. est ce que ça a vraiment un sens tout ce débit de parole monocorde ? Sûrement pour quelqu'un mais pas pour moi en faite.. mais je ne voulais pas faire de peine à Orphée en lui disant que je comprenait rien et que donc c'était inutile.. ça avait l'air de le calmer de lire même si personne écoute. Oliver par contre sembla devoir préciser que son action était vraiment inutile.. Qu'est ce qu'il fait ?! Je m'étais tourné vers le serpentard en lui faisant de gros yeux rond comme pour lui faire renoncer tout de suite à toute forme de dissuasion. Si Orphée s’arrêtait de lire il allait encore s'occuper de ce qui l'entour et de Johan trop bruyante ! Bruyante mais gentille, elle venait de me dire que j'avais de beaux cheveux, ce qui avait eut pour simple effet de leurs faire prendre une couleur rose à la racine, le même rose que mes joues sûrement. C'est rare qu'on me dise que j'ai des beaux cheveux.. J'avais marmonné un merci en fixant la table avant de tourner le regard vers Orphée, ses cheveux s'étaient légèrement bouclé sous mes yeux, c'était amusant.

- Non je.. je sais pas comment on a fait.. Mais ?? tu aimerais bien bien avoir des cheveux comme ça ? Qui changent avec la pluie ? Ça peut être gênant ... Ou alors c'est amusant, chaque matin quand tu te lève tu sais pas quelle couleur tu auras.. mais c'est gênant pour s'habiller aussi après.. Je crois.

Du coup j'écoutais plus du tout ce qu'il disait mais de toute façon il avait finit par s’arrêter. Johan était parti dans une explication sans queue ni tête pour expliquer que c'était mieux quand on comprend pas.. de quoi ? Comment quelque chose qu'on comprend pas peut être plus magique?! Ça n'a pas de sens.. enfin pas pour moi en tout cas.. mon regard glissa vers les autres, Orphée s'était mis à lire mais à voix basse cette fois..je crois qu'Oliver partageait peut être mon point de vus... De toute manière Johan était déjà passé à autre chose en ensorcelant son plan diabolique pour qu'il puisse voler tel un avion de papier au dessus de nos têtes... Voler encore, et encore, et toujours. Waou. Je le regardais voler sans le quitter des yeux, un sourire niai sur les lèvres, je me demandais s'il allait tomber à un moment ? Est ce qu'il allait voler pour toujours ? Ce serait amusant. Orphée observait aussi l'avion avant de ce mettre à fixé Johan... La fixer avec une certaine insistance d'ailleurs..

- Qu'est ce que tu as ? .. Qu'est ce qu'il ce passe Orphée ?

C'était un peu inquiétant, en générale quand il fixe les gens comme ça c'est jamais bon signe... Elle l'a vexé ? Il a mal au ventre ? Il va mourir ? Qu'est ce qui ce passe.

Invité

L'atmosphère se détendait, grâce à Johann pour tout dire. Elle et Ethan semblaient accrocher bien mieux que je ne l'avais crains, et Orphée était simplement retourné lire son livre de runes, mais moins fort. Pour ma part, je me contentais de réfléchir et d'échafauder, de penser et de prévoir.

La plupart de mes pensées se dirigeaient vers Orphée et les méthodes que je pourrais utiliser pour l'utiliser ou le neutraliser. Il avait vraiment l'air intelligent, mais aussi incapable de comprendre la subtilité dans le langage ou les actes des gens : c'était typiquement, si je pouvais gagner sa confiance, le genre d'allié qui me serait extrêmement utile pour mettre des plans au point.

Restait bien sûr le soucis de ces crises impromptues que seul Ethan semblait en mesure de contenir. Rester proche de mon terrain de jeu psychologique favori (et personnel) me semblait plus que jamais utile, voir nécessaire. Je n'étais pas près de laisser tomber mon aîné, que pourtant j'aurais presque pus considérer comme un petit frère ...

Et Johann ? Johann Penney... cette jeune fille hyperactive au cerveau prolifique ... Il y avait vraiment un gros potentiel à rester à ses côtés, outre le fait que je pouvais profiter de ses connaissances concernant les passages secrets et les farces et attrape : avec un peu de chance, elle viserait plutôt d'autres personnes que moi en priorité. Enfin, du moins l'espérais-je, une des particularités de Johann était son imprédictibilité, et sa tendance à faire des farces sans cible particulière.

Un mouvement attira mon œil : un petit avion de papier flottait doucement dans la grande salle, et il semblait fort bien qu'il ai été envoyé par Johann justement ... je le déduis à la tête d'ahuri des deux garçons, et au désintérêt total de presque tout le reste des occupants de la salle.

- Qu'est ce que tu as ? .. Qu'est ce qu'il ce passe Orphée ?

Je reportais mon attention sur le cousin Swanson, qui lui fixait Johann avec intensité : Ethan avait l'air paniqué, mais ... Orphée ne m'avait pas l'air en colère ou effrayer ... au contraire même. Je souris en coin, notant sa réaction pour plus tard : qui sait, j'aurais peut-être l'occasion d'utiliser l'intérêt d'Orphée pour Johann plus tard ...

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