Adeline Lion

Elle est perçue comme la gamine serviable à qui on peut tout demander, qu'on soit élève ou prof . On se souvient rarement de son nom . Et on la ramène régulièrement chez les premières années quand elle se perds .
Ouvrir une pâtisserie dans le quartier sorcier de Londres et vendre des gâteaux à la citrouille en forme de mouton . Accessoirement faire fortune dans le concept .
Papa est professeurs d'art médiéval à Oxford, c'est un moldu . Maman est apothicaire par correspondance .
« Adeline, petit Ada, contes nous ton histoire. »  « Mais mon histoire n’a aucun intérêt, c’est une histoire banale. » « Raconte quand même, on veut savoir.»  « Qu’est-ce qu’une frenchie vient faire chez nous ! » « ….Je suis à moitié Britannique »

Adeline Lion, surnommé aisément Ada, est née de l’union deux êtres à la fois très semblables et très différents. Marius Lion, son père est un fils unique  d’ouvriers  originaire de Strasbourg, universitaire ayant gravis les échelons sociaux,  reconnu notamment par sa thèse en Art Médiéval, travaillant à l’inauguration en petite mains du musée de l’œuvre-Notre Dame. Il était aussi employé comme chercheur à l’université de Strasbourg. Lorsqu’il rencontre Vivian, c’est un ours solitaire, semblant aussi vieux que ses manuscrits, ses tableaux, ses statues et ses ouvrages d’art. Il a pourtant à peine trente ans à ce moment-là mais la mort de ses parents. Pour la scène que je vais vous conter, imaginons le maussade, le dos recourbé, sortant de son train en provenance de Paris, où il était pour un congrès avec des gens aussi poussiéreux que lui … Mais âgés de quarante années de plus . Vous le voyez ?  Bien. Passons à sa mère alors. Vivian Fetherstonhaugh, fille du duc de Suffolk, dernière-née d’une longue lignée de sang pur de la noblesse. La dernière et aussi la plus libre. A elle, on ne parle jamais de mariage. La fille chérie qu’on encourage dans la voie qu’elle a choisie. Vivian est férue de botanique sorcière, elle veut devenir apothicaire. Elle est sortie de Poudlard avec un Aspic obtenue avec la meilleure note de la promotion, a suivi des cours dans université réservée au jeune fille la plus côté (et accessoirement l’une des plus onéreuse aussi) pendant trois ans et maintenant cherche à devenir l’élève d’un apothicaire de la ville sorcière de Strasbourg. Vous la voyez arrivé en courant, paniquée, seule, complétement perdue, en larme ? On vient de lui voler son sac à main, avec ses papiers, son argent et sa baguette magique. Elle n’a jamais mis les pieds d’aussi près du monde moldu mais sait qu’utiliser sa magie en public est fortement réprimandé. Seulement, elle n’a pas la moindre idée de ce qu’elle doit faire. Et surtout, elle ne parle pas ou peu le français et personne ne sait la comprendre. . Vous la voyez sur le quai de la Gare ? Si je vous dis que Marius, ému par cette jolie et frêle jeune femme, d’une blondeur à faire pâlir le soleil s’est approché d’elle et lui a proposé son aide, parce que lui comprends parfaitement l’anglais. Qu’il l’a aidé à trouver un policier, un hôtel. Et que c’est lui qui lui a rapporté son sac à main,  les joues rouges, quelques jours plus tard. Et qu’ils ne se sont plus jamais quittés ?

Vivian Fetherstonhaugh et Marius Lion se sont mariés le 2 mai 1926 en grande pompe  sur le domaine du duc de Suffolk pour revenir ensuite habiter à Strasbourg. . Deux ans plus tard est née une petite fille, venue au monde un matin de décembre. Elle répondra au nom d’Adeline. Mais tout le monde l’appellera Ada.

« D’accord , stop le mélo , tes parents ont eu la rencontre la plus banale du monde . » « Ouais, c’est d’un ennuie … » « … Je suis désolée. » « Et puis, ça nous explique pas ce que tu fais en Angleterre. » « Attends, je vais y venir . »

Nous arrivons dans les années 1930 et son lot de changement. Le monde moldu est bouleversé et derrière la frontière allemande toute proche, ça remue beaucoup. Une société  est en train de se mettre en place rapidement, une société où il ne fait pas bon, même pour ceux qui habite non loin de la frontière, à s’appeler Blum , Rosenwald, Weil ..ou Lion . Marius reçoit une lettre affolée d’un de ses plus proches collaborateurs allemands. Lui-même commence à prendre peur, face à certains regards, certains mots voilés.  David Fetherstonhaugh, l’un des frères ainé de Vivian semble aussi s’inquiéter de son côté. Il travaille au Magenmagot mais à un camarade d’université qui travaille à la diplomatie moldu. Et ce qu’il raconte est inquiétant. La famille Lion déménage en 1934. Juste à temps. On obtient à Marius et Ada des papiers en règle.  Et on s’installe à Oxford, ville universitaire. Adeline, du haut ses six ans  n’a jamais vécu autrement ces évènements que comme un simple déménagement. Pour elle, son père a reçu une proposition de poste intéressant de l’université d’Oxford, pour étudier une collection d’enluminure en vue de datation  et d’analyse stylistique et enseigner auprès d’étudiant. Cela ne sera vrai qu’à la fin de l’année 1935. Mais Ada ne se souvient pas bien de cette période. Juste qu’elle avait été envoyé pendant de long mois dans le domaine de ses grand parents et qu’elle en a d’excellent souvenir. Elle y a appris à monter à cheval, elle a lu une partie des ouvrages de l’immense bibliothèque, est montée sur un balais avec son grand père , devenue grand père gâteau à ce moment-là , elle s’est fait de bonnes amies anglaises , là où en France , elle avait beaucoup plus de mal , elle a appris la cuisine auprès de la cuisinière , toute aussi gaga , a couru au milieu des moutons Suffolk , est rentrée des dizaines de fois couvertes de boue et des dizaines et des dizaines de chose qui font oublier à une petite fille un départ précipité , comme des voleurs . Sa vie est redevenue normal en 1935. Elle a alors sept ans.

« Donc si on récapitule , ton père moldu a eu un travail ici et vous avez déménager. » « En gros, oui .  Echec et Mat au fait . »

Adeline vit sa vie anglaise dans la joie et la bonne humeur qui la caractérise. Le seul qui a du mal c’est son père qui a le mal du pays . Ada est entrée à Poudlard en 1938 . Un mètre quarante et trente-six kilos de gentillesse et de bonne humeur. De gourmandise et aussi de politesse trop appuyée. De calme trop calme et de petite poupée de porcelaine. D’amour inconditionnel pour les moutons et les livres et de détestation des navets et des araignées . De peur enfantine et de respect pour les gens plus âgé qu’elle. De curiosité des livres et de rêve .