[Début Novembre] You like smoke and you got me high (Irisia Anderson)

Franchement, entre nous, qui avait inventé la pluie ?
Je détestais la pluie, presque autant que les serpentards. Il faisait froid, il faisait moche, et personne n’était souriant quand il y avait de la pluie. Enfin, aujourd’hui était un grand jour, j’avais réussi a intégré l’équipe de ma maison ! J’avais tout de suite envoyé une lettre à mes parents pour leurs apprendre la bonne nouvelle, mon père était si fière, tellement, qu’il avait affirmé qu’il irait m’acheter un nouveau balais quand je rentrerai pour les vacances ! Ma mère, elle avait un peu peur. Je n’étais pas bien robuste, elle m’imaginait déjà rentrant à la maison sur des béquilles ou chaises roulantes.  Enfin ! J’avais reçus un petit papier de notre capitaine qui indiquait que je pouvais, m’entrainer seul aujourd’hui si je le voulais. Après tout j’étais nouvelle, il me fallait un peu d’entrainement encore. Généralement, c’est avec Ely que je viens au terrain pour frapper, mais j’avais beau l’avoir cherché de partout, la jeune fille restait introuvable. Une serdaigle en cinquième année m’a affirmé qu’elle couvait quelques choses et qu’elle était forcée de rester au lit, tant pis, je ferais sans elle.
Je saute du lit et m’habille en vitesse, m’emmitouflant dans ma grosse écharpe jaune, je sors du dortoir des jaunes pour filer vers le terrain. Sur le chemin, je repense à mes devoirs pour lundi. Le lundi… On avait potion. Il fallait qu’on chercher des ingrédients pour les futures potions à venir et je n’en avais trouvé que les trois quart. J’espère qu’Ethan a trouvait les choses qu’il me manque, comme ça on mettra tout en commun.
Je passe le pont, pour m’éloigner un peu plus du château. Un petit sourire aux lèvres, je me vois déjà comme la meilleure batteuse de pouffsoufle… Même si pour le moment elle savait juste renvoyer un cogniard, il fallait qu’elle apprenne à les diriger vers les joueurs adverses. Oui, c’était fourbe, mais tout le monde le faisait ! Si vous étiez de ceux qui pensent qu’Irisia ne pouvait faire de mal à une mouche, la sortie est par là !
Bon ! J’arrive enfin sur le terrain… Personne…. Tant mieux !
Je prends la caisse des balles, essayant de ne pas faire les mêmes bêtises qu’avec Ely, on avait laissé s’échapper le vif d’or… On a galéré pour l’attraper, ce qui m’avait prouvé que je n’étais absolument pas faite pour être attrapeuse. Je prends mon balais, j’avais décidé de jouer avec mes habits du dimanche, je me serais congelée avec l’uniforme sinon.
Je libère le cogniard. Bon dieu que ce machin grommèle. Il part tout de suite à vive allure vers le ciel et j’enfourche mon balais, batte à la main, prête à le renvoyer comme il se doit. Après quelques coups avec ma batte, et une bonne heure d’entrainement me voilà essoufflée.  Je reviens à terre, ma gourde pour me déshydrater, laissant la fine pluie goutteler sur mon visage, par la barbe de Merlin qu’est-ce que ça fait du bien.  
Je m’arrête un peu. Le cogniard ne revenait pas de toute façon. Je regarde vers le ciel. La pluie s’estompe un peu. Une sorte de chagrin m’envahit. Je ne sais pas pourquoi. Ce doit être à cause de la pluie, mais je me sens triste. Pourtant je n’ai pas vraiment de raison de l’être. Je devrai me sentir heureuse maintenant. Je m’ouvrais un peu plus au monde, j’avais des amis, ça relevait du miracle. Et pourtant je me demande pourquoi j’ai attendu aussi longtemps pour aller vers les gens. Je me dis que j’ai loupé les plus belles années de ma vie et que, plus tard je n’aurais rien à dire sur ma vie à Poudlard. Mes larmes commencent à couler, se mélangeant à la pluie, on ne pouvait presque pas les différencier.
J’inspire un grand coup, puis je me mets à hurler. Il n’y a que moi ici, et personne ne pourra croire que la petite Anderson pouvait avoir autant de souffle. Mais c’était moi, il fallait que ça sorte, que j’extériorise tout ça.  Mes poumons vidés je me sens mieux. Beaucoup mieux, Je reprends ma batte et mon balai. Le cogniard ne se montre toujours pas… Bizarre.
Et alors que j’allais monter sur mon comète 260, j’entends une voix que je connais. Enfin je la reconnais. Mes joues s’empourprent alors rapidement et mon pou s’accélère. Cette voix, c’était celle de Lian Jenkins.
Comment je connais Lian, bah en fait… Je l’admire beaucoup. S’il y avait un fan club sur Lian j’en serais la présidente. Je le trouve parfait… vraiment parfait. J’étais toujours là à le soutenir pendant ses matchs de Quidditch et c’est un peu à cause de lui que je veux devenir batteuse. Il est capitaine de son équipe, et beaucoup de fille de ma classe, le trouve beau à craquer. C’est vrai qu’il est beau, très très beau. On avait toute rêvé au moins une fois dans sa vie de se faire accompagner au bal par quelqu’un comme Lian. Mais malheureusement pour moi et pour d’autre ça ne s’était pas fait. Il sortait avant avec une rousse, une fille, très très belle. Mais ils avaient rompu il y a quelque temps et… Pas que je suis contente hein ! Je suis un peu triste pour Lian, il avait l’air… Malheureux.
Enfin, je me retourne, et je le vois, là en train de s’allumer une cigarette. Je  savais qu’il fumait, je l’avait vu faire plusieurs fois quand je l’observais de loin…. Oui je l’observais de loin, je ne lui avais jamais adressé la parole parce que… Vous savez… Il avait l’air occupé… Peur de le déranger et… Et j’étais très bien d’où j’étais !
Je me retourne donc, le visage ressemblant à celui d’une tomate, baissant le regard par peur de voir son visage, me focalisant sur son torse…. Même son torse était attirant.


Pour une première approche s’est ratée. Je me gifle mentalement. Allez Iris, sujet verbe complément !
Je relève un peu la tête, croisant quelques secondes le regard du beau Griffondor… puis baisse immédiatement les yeux




Je laisse un blanc, puis lui tend le petit bout de papier qui indiquait que j’avais le droit d’utiliser tout le matériel qui me semblait nécessaire à mon entrainement seulement pour aujourd’hui. Je reprends mon bout de papier. Et j’allais m’éloigner, mais voilà que soudain le cogniard revient, juste derrière Lian !



Je le pousse rapidement et me prend le cogniard à sa place, en pleine tête. Je tombe à la renverse en arrière, comme ma tête me faisait mal, j’étais sonnée. Allongée par terre je voyais quelque fine tache de sang. Je me relève, ça va. Je n’ai presque rien de casser. Je vais voir Lian avec ma tête ensanglantée.

J’avais l’air d’une idiote. Une sombre idiote. Qu’est ce qui m’a pris par Merlin… Il devait me trouver totalement folle, il fallait voir sa tête, il été totalement dépassé par la situation… J’étais une idiote.
Je relève la tête toujours un peu sonnée malgré que le sort est fait disparaitre la plaie. Je fixe Lian qui était gêné. Je l’avais mis dans une situation compliqué et ça devait être bizarre pour lui de se prendre des compliments par une parfaite inconnu tel que moi. Je lui souris doucement, étant assez soulagé qu’il ne me prenne pas pour une tarée.
Je commençais donc à m’accroupir pour rassembler mes affaires sur le terrain avant que le capitaine des rouges s’adresse de nouveaux à moi. Il m’a bien fallut 2minutes pour réaliser ce qu’il était en train de me dire. Il avait retenu mon nom et il… Voulait m’aider à m’entrainer… Mais, mais… Mais non ! Hors de question que je m’entraine avec… Lian Jenkins. C-c’ était trop ! Enfin, comment vous expliquer, ce n’est pas l’envie qui m’en manque mais… Je suis nul… et lui, il est fort… Et il va se moquer… Enfin vous voyez une souris contre un éléphant ? Bah là, c’était clairement ça. A part que les souris font peurs aux éléphants mais pas dans mon cas en fait
Du coup oui, je vais me dégonfler et partir a toute jambe comme j’aurai dû le faire dès le début. La vie est plus simple quand tu observes les gens de loin, je vais retenir ca à l’avenir.


Je remarque qu’il bloque le passage me faisant comprendre que j’avais beau dire ce que je voulais, se sera impossible pour moi de passer le pont qui mène aux châteaux ou même d’arriver jusqu’au vestiaire. Je le fixe donc en clignant plusieurs fois des yeux avant de cacher mon visage dans ma grosse écharpe jaune comme j’avais l’habitude de le faire quand je me sentais inférieur ou gênée.





Je lui tends mon petit doigt pour qu’il vienne le serrer avec le sien. Même son doigt était plus grand que le mien. Je paraissais tellement invisible à côté de lui ou de quelqu’un dans son genre.  Je m’éloigne donc de Lian et enfourche mon balais étranglant le manche de ce dernier de mes deux mains, il fallait que je montre de quoi j’étais capable, pour l’honneur des jaunes ! J’imagine déjà Ruby me gronder parce que je ne l’ai pas mis à terre…
J’attrape ma batte d’une main, souffle un bon coup et commence l’entrainement avec Lian. Au début rien de bien méchant on ne faisait que de se renvoyer le cogniard avec nos battes, Lian me faisait des passes parfaite et je lui en rendais des acceptables aux débuts, puis elles s’affinaient petit à petit, étant plus précise, plus simple à renvoyer.
Plus on continuait plus j’étais fière de moi ! J’avais réussi à renvoyer quasiment toute les frappes de Lian et il me souriait. J’étais vraiment trop contente,  j’avais tenue tête à un des meilleurs joueurs de Poudlard et seule en plus ! Les rouges, les verts et les bleus n’ont qu’à bien se tenir !
Je descends de mon balais, légèrement essoufflée et sourit à Lian, le regard vers le bas.




Je lève les yeux pour croiser son regard. Tiens, c’est bizarre, il a le même regard que papa a quand il me laisse gagner aux échecs, bah qu’importe, ce n’est pas forcement qu’il m’ait laissé gagner… Si ? Mais non mais non. Vous n’y était pas, vous ne m’avez pas vu me battre tel un troll des cavernes à qui on aurait  volé le repas du soir.
Enfin passons, je commence à discuter avec Lian, normalement, quand mon ventre se met à gronder. Hu… il était plus de midi passé, et il devait plus avoir personne dans la grande salle pour manger… je pense même qu’ils ont déjà tout débarrassé. Je fais une moue en réfléchissant. On était la comme deux pauvres débiles… autant en profiter un peu pour faire connaissance ?

Lian était vraiment gentil. Mais étrangement, plus je lui parlais, plus le semblant d’amour que je pensais avoir pour lui s’évaporait. Au final non, je ne l’aimais pas. C’était vraiment juste de l’admiration, parce qu’il a toujours eu tout ce que je voulais avoir ! Il a la reconnaissance de sa maison parce qu’il est capitaine, il entretient des bonnes relations avec tout le monde et ne se fait en aucun cas marcher sur les pieds. Je l’admire beaucoup pour ça. J’irai lui demander conseil à l’avenir ! Maintenant que je le connais un peu mieux. Je suis sûr qu’il sera ravi de m’aider… Enfin je ne veux pas l’embêter non plus, hein ? Après tout on ne se connait pas depuis longtemps.
J’avais laissé mon sourire paraitre aussi grand qu’une banane quand il me dit que je deviendrai meilleure que lui ! Je n’y croyais absolument pas, mais ça faisait toujours plaisir d’entendre ce genre de chose de la part d’un très bon joueur non ? J’avais caché mon visage dans ma grosse écharpe jaune pour cacher le rouge sur mes joues, un petit réflexe.
Enfin, il avait l’air ravi que je l’invite, tant mieux ! J’avais proposé ça comme ça sur un coup de tête, et si ça lui convenait eh bien c’était parfait !
Je le vois sortir un paquet de tabac. Je ne savais pas qu’il fumait. Ce n’est pas très bon pour la santé d’après papa… Mais… J’aimerai bien essayer… Juste une bouffée pour voir ce que ça fait. Je me sentais presque délinquante d’avoir cette idée là, mais ça devait être la première fois que j’avais l’occasion de faire quelques choses de plus amusants qu’un devoir ou simplement parler avec quelqu’un.  Je le regarde allumer sa cigarette, n’osant pas demander puis relève le menton quand il vient à reprendre la parole. Il veut m’inviter ? Pour s’excuser de m’avoir amoché le nez ? Je ne vais pas dire non, parce qu’en vérité je ne suis pas sûr d’avoir assez pour payer deux repas sur moi.



Ca paressait idiot, totalement idiot, c’était totalement idiot ! Mais bon. Encore une fois j’avais dit ça sans réfléchir Il fallait voir ça comme un pacte entre joueur de Quidditch pour garder une bonne ambiance entre les équipes ! Je pourrais presque le proposer à mon capitaine, après tout je suis sûr qu’il va adorer l’idée !  Comme tout à l’heure je lui tends mon petit doigt pour faire un pacte inviolable !
Je le laisse s’éloigner pour rentrer aux vestiaires et se changer. En attendant, je rassemblais mes affaires et commençait à ranger à sa place la lourdes malles qui contenait les balles. Dans moins d’une heure, le stade allait être envahi de Serdaigles qui avaient réservés le terrain histoire de s’entrainer pour leur prochain match. Une fois le tout ranger, mes affaires récupérées, je rejoins le grand rouge qui lui aussi était prêt. Il fallait l’avouer, Lian était grand, bien plus grand que moi, mais le pire je pense que c’est son ami le gardien. Ils sont souvent ensemble tous les deux, son nom m’échappe toujours. Il mesure presque deux mètre… C’est quasiment impossible de ne pas le rater.
On marche donc en direction de Près au lard, et je me fais légèrement muette, ne sachant pas trop quoi dire, je cache mon visage dans mon écharpe, autant parce que j’ai froid au bout du nez, que parce que que je ne veux pas être remarqué.
Lian me demande si j’ai un endroit où je voudrai manger… Et là je dois avouer que… Je ne sais pas. Je ne suis presque jamais descendu à Près au lard si ce n’est avec les sortis scolaires la bas… et je ne sais absolument pas ou l’on peut trouver à manger je dois dire…  Non, il valait mieux le laisser choisir, tout en faisant genre de connaitre pour ne pas passer pour une inculte.




Je lui souris, et emboîte le pas dans une marche rapide. On se rapprocher un peu du château mais on s’en éloigné très rapidement pour prendre le sentier qui menait au village. Je jetais quelques coups d’œil à Lian avant de reprendre la parole