Raid sur les cuisines ! (w. Irisia Anderson, octobre 1943)

Vendredi, quatre heures et demi, fin des cours, je m’assois sur un fauteuil de ma salle commune et souffle un bon coup. La semaine était enfin finit et je pouvais  penser à autre chose que réviser ces stupides buses… Pas que je n’aime pas réviser ! Mais… C’est que ça devient long à force. Je sais que les évènements de l’année dernière nous ont empêchés de les passer, mais là, je demande juste que les exams se passent parce que j’en peux clairement plus d’attendre. Je sais déjà à l’avance que je vais avoir des notes plutôt correctes sauf en histoire de la magie, que Mr. Lawford va encore soupirer en corrigeant ma copie, qu’il va me trouver exaspérante à raconter que la première révolte de Gobelin a eu lieu à cause de la guerre des géants… enfin, j’étais irrécupérable dans cette matière et tout le monde le savait. Et même si je poussais les révisions à fonds, c’était évident pour moi que je ne pouvais pas décroché plus de la moyenne.
Passons ! J’étais donc tranquillement assise sur un fauteuil de ma salle commune, dormant à moitié tout en saluant quelques un de mes collègues Jaunes qui passaient par là, et là j’entends un bruit assez désagréable provenir de mon abdomen. La faim mesdames et messieurs, celle qui vous noue le ventre et vous tord l’estomac. Soupirant, je me redresse et me recoiffe, étirant mes petites jambes, je replace quelques mèches de cheveux d’une main tout en fouillant dans mon sac de mon autre main libre, cherchant intensivement mes quelques Patacitrouilles que j’avais piqué dans les cuisines. Après quelques minutes d’angoisse je parvins à en trouver une. Juste une. C’est tout ce qu’il me rester ? maiiiiiiis j’ai faim moi…
Pas le choix. Dévorant tel un petit hamster ma sucrerie, je bondis de mon siège, trébuche sur le sol et me ramasse contre le parquet humide de la grande pièce. Aïe. La faim fait perdre les moyens, du moins c’est ce qu’on dit… ou il n’y a que moi qui le dis ? Non en fait je crois que c’est « La faim justifie les moyens »… à moins que ce soit « fin »… Enfin je sais plus. Mon cerveau me fait clairement des allusions avec la nourriture sur tout ce que je vois. Il faut vraiment que je fasse un tour aux cuisines pour aller dire bonjour à mes amis les elfes, qui me remplissent les poches de Patacitrouilles.
Ca fait depuis la fin de ma cinquième année que je fais ça. Je me présente devant le tableau, chatouille la poire en bas du tableau et me présente en replaçant quelques mèches sur le haut de ma tête.
Au début j’avais tellement peur de me faire jeter que je venais en rampant, jouant les exploratrices à la recherche du graal perdu, mais je ne sais pas, je devais être nul en discrétion, que les elfes m’avaient tout de suite repéré. Au début ils étaient gentil, il faisait semblant de ne pas me voir, histoire que j’y crois un peu et que je reprenne un peu confiance en moi surement. Mais au bout de la dixième fois, ils déposaient à l’heure habituelle ou je passais, sur le coin d’une table de travail, un petit ensemble de Patacitrouilles enveloppés dans un petit tissu blanc, qui m’était destiné. Du coup maintenant j’y vais et je les salut, puis j’essaye de discuter un minimum avec eux mais ils ne sont pas forcément très très bavards et ils n’aiment pas les inconnu non plus. Du coup je repars assez vite.

Enfin voilà je continue mon chemin ayant quitté ma salle commune, je suis le chemin prend à droite et je tombe nez à nez avec une première année. Mais pas n’importe quelle premières années, je tombe sur Gwendolyn Reily, la seul, l’unique. Une vraie terreur celle-là. Elle est vraiment très chou mais peut facilement vous perdre. C’est une sorte de petite chose irrésistiblement mignonne mais qui ne tient pas en place. J’adore Gwendolyn, j’ai beaucoup de facilité à m’entendre avec elle, peut-être parce qu’elle est plus jeune ? Enfin bref, le problème avec Gwen c’est que vous ne pouvais pas en placer une. Elle réussit je-ne-sait-comment a toujours à avoir le dernier mot. Comment elle fait.
Enfin au final je lui demande ce qu’elle fait là, ma voix résonne dans les cachots donnant un air assez grave alors que j’avais une tête aussi innocente qu’un boursouf. Elle croise donc mon regard et soupir de soulagement. Elle a dû penser à un professeur sans doute. Je la comprends, on préfère se faire tomber sur moi que sur un prof ou un surveillant.
Je lui souris un peu timidement. Et me recule quand elle vient vers moi toute sautillante. Venir avec elle dans les cuisines ? Donc c’est là qu’elle allait ? Avec un sourire comme le sien difficile de résister. Puis après tout il fallait bien que quelqu’un en profite aussi des Patacitrouilles gratuites. Je ne suis pas sure que tout le monde soit au courant que les Elfes les distribuent.



Elle était déjà de l’autre côté du tableau qui donnait sur les cuisines, je la suis précipitamment et l’attrape par derrière, lui collant ma main sur la bouche pour qu’elle ne puisse plus dire un mot. J’imagine que pour elle se devait être un jeu. Il fallait bien que j’amuse cette petite en corsant les règles.



Je passe donc devant en rampant sous les tables, jetant quelques coups d’œil à ma cadette. Bien sûr on ne risque absolument rien. C’était surtout pour amuser Gwendolyn que je faisais ca.