[Fin novembre 1943] Big girls don't cry (June)

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Au dehors, la neige tombait silencieusement recouvrant le parc d’un mince manteau blanc. La plupart des élèves retourneraient dans leur foyer pour passer Noël en famille et une certaine agitation gagnait peu à peu les différents dortoirs. Zoey ne ressentait pas la même excitation et se demandait encore si elle ne resterait pas à l’école pour les vacances. Après s’être ouvert aux autres les premières semaines du mois de novembre, elle recherchait à nouveau la solitude et le calme. Retourner chez soi signifiait assister à différente soirée ce qui ne lui inspirait aucune joie. Les jours passaient et ses souvenirs revenaient tranquillement. Avec le retour de sa mémoire, ses rêves se peuplaient d’horribles cauchemars. Elle était de plus en plus fatiguée et ses nerfs étaient à fleur de peau ce qui donnait un mélange très souvent explosif. Sarah ne voulait plus lui parler depuis une semaine. Zoey s’était énervée contre elle lorsque son amie avait insisté pour savoir ce que Jenkins lui voulait.

Ce jour là, elle avait connu son point de rupture en cours d’arts et musique magiques. Le professeur la critiquait encore sur son manque de concentration et Zoey l’envoya gentiment se faire voir. Un silence pesa sur la classe et le temps que l’homme assimile se que la préfète venait de lui dire, cette dernière avait déjà rassemblé ses affaires et ouvrait la porte. Elle entendit à peine l’annonce d’une retenue qui aurait lieu elle ne savait pas quand et elle se dirigea vers les toilettes. Elle s’assura qu’il n’y avait personne et s’installa devant un lavabo. Zoey fit couler l’eau et s’aspergea un peu le visage afin de retrouver ses esprits. Elle détestait tellement ce professeur. Il la poussait tellement et la critiquait plus que n’importe quel autre élève de la classe.

Elle serait le bord du lavabo en s’en blanchir les jointures. L’adolescente était tellement en colère. Elle se mit alors à pleurer. Son corps était secoué de sanglots. Elle était lasse de faire semblant que tout allait bien. Sa vie était devenue un immense mensonge dont elle n’était plus capable de s’en sortir.

- Personne ne peut vraiment comprendre.

Soudain, elle releva les yeux et vit un visage se refléter dans le miroir. Zoey se tourna d’un bloc et détailla l’importune. Elle ressentit une immense colère rugir en elle et si un regard pouvait tuer, l’autre serait morte sur le coup. La sorcière s’essuya le visage de sa manche et parla d’une voix sourde.

- Dégage. Fous le camp, il n’y a rien à voir.

Ce n’était certes pas un façon de parler aux autres, surtout lorsqu’on venait d’une famille comme les Oxford, mais Zoey était arrivée à un point où elle s’en fichait.

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Big girls don't cry

« with Zoey Oxford »

Deux semaines d’intègrement. Deux semaines à essayer de prendre mes marques. Juju m’avait rejoint il y a peu de temps et je pense qu’elle s’en tire aussi bien que moi. Je comprenais un peu mes cours, Lian m’aidait beaucoup, se garçon Nevender aussi. J’ai accepté d’aller avec lui à la soirée du professeur de potion. Il fallait un cavalier et je ne pouvais définitivement pas inviter Lian à ce genre de soirée. En plus rien ne m’assure qu’il dise oui…

En tout cas, en cette belle fin d’après-midi, il neigeait. J’étais ravi, totalement émerveillée. La neige au Sud de la France est quelques choses de plutôt rare, alors c’est sûr, ce n’est pas la première fois que je vois de la neige, mais j’ai gardé ce même regard enfantin qu’il y a 10ans vis-à-vis de la pluie et du beau temps.

Bon. Une fois mon dernier cours finit, je remarque que les trois quart de l’école travaillent encore. Les 7 ème années avaient un emploi du temps vraiment sympathique, très étonnant alors qu’on passe nos aspics à la fin de l’année et qu’on quittera le nid pour commencer à construire notre propre petite vie. Pour certain ça allait être dur je pense. Je devrais demander à Lian s’il a un truc en tête ou non… Je lui enverrai un petit mot !

Traversant la cours en courant pour revenir de mon cours de soin aux créatures magiques, je me retire la neige sur mon uniforme et me secoue tel un vulgaire chien. De gros flocons étaient en train de fondre dans ma chevelure de feu qui allait bientôt être trempée. Pour éviter de me prendre quelques remarques, je file aux toilettes du second étage d’un pas rapide. J’irai sécher mes cheveux la bas, à l’abri des regards. Je déteste les réflexions des autres, même si je fais mine de les ignorés. Remarque totalement contradictoire pour un mannequin, je vous l’accorde.

Une fois planté devant la porte, je colle mon oreille à cette dernière. Je n’entends rien… Il ne doit y avoir personne. Tant mieux. J’ouvre, avec la plus grande délicatesse du monde et trouve, là, une jeune fille à l’uniforme vert, éclatant en sanglot. J’observer son visage défigurer par la tristesse dans le reflet du miroir. Elle devait avoir le même âge que Juliette, oui ça aurait pu être Juliette. Je ne peux pas m’empêcher d’aller à sa rencontre, même si je ne comprends pas quand elle vient m’adresser quelques mots.

Je lui souris, avec toute la tendresse du monde, plongeant mes yeux dans les siens, comme pour l’apaiser. C’est ce que je faisais avec ma sœur quand elle allait mal. Ce petit chat là, aura le droit au même traitement.

June Houston

« You ‘re fine sweetie ? Oh sorry…. Tu vas bien bichette ? Tu étais en train de pleurer so… Je m’inquiète. But j’oublie mes manières bonnes ! Je m’appelle June. Houston June. and you ? Sorry je parle mal Anglais. »

Je crois que je m’étais fait comprendre. Je passais pour une fouineuse, mais cela m’importé peu. Si cette jeune fille avait besoin d’une épaule sur laquelle pleurer, la mienne était toujours disponiblre, pour n’importe qui.

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De longs cheveux roux, des tâches de rousseurs, ce devait être une cousine à Lance. Sans aucun doute une Dawson. Il y en avait tellement. Cette famille était tellement nombreuse qu’elle aurait pu former sa propre équipe de Quidditch. Zoey continuait à la fixer d’un regard hostile alors que celle-ci s’avançait. La jeune fille se recula jusqu’à toucher le bord du lavabo. Elle n’avait aucune possibilité de fuite et elle se sentit comme un animal prit au piège. Avoir été un chat, elle aurait sans aucun doute feulé de colère.

L’autre s’adressa à Zoey dans le pire anglais qu’elle eu jamais l’occasion d’entendre. Même Lian et son anglais Yankee était plus facile à comprendre. Pour ce qu’elle crut comprendre, la Serpentard répéta silencieusement un seul et unique mot : «Bichette». Comment osait-elle l’appeler bichette alors qu’elles ne s’étaient jamais vues? Cette June Houston ne savait vraiment pas à qui elle s’adressait. Zoey se retourna pour cacher son visage.

- Je ne pleurais pas donc tu n’as pas à t’inquiéter. On ne t’as jamais dit de ne pas fourrer ton nez dans le chaudron des autres ? T’as pas d’autres hippogriffes à fouetter ?

Quand elle était énervé, Zoey parlait avec un léger accent espagnol et parlait plus rapidement qu’à l’accoutumer. Il était à parier que cette Houston n’avait rien comprit, mais en toute logique, le timbre de sa voix aurait suffit à faire disparaître n’importe qui. L’adolescente détestait se montrer vulnérable aux autres et le faire devant une inconnue multipliait sa colère. Elle voulait être seule.

Dans un élan de rage, la Serpentard marcha vers la sortie. Sur son passage, elle fonça dans l’épaule de son aînée ce qui fit tomber leurs sacs au sol. Zoey se mordit la lèvre pour ne pas jurer et se pencha afin de récupérer ses affaires. À genoux, elle prit une grande respiration pour se calmer. Elle ne pouvait pas sortir des toilettes dans cet état. Elle ne se donnerait pas en spectacle devant toute l’école. Elle se redressa et retourna au lavabo pour nettoyer ses mains tâchées d’encre.

- Pardonne-moi. Je m’appelle Zoey. Zoey Oxford. T’as sœur… c’est la nouvelle chez Serdaigle. Juliette, non ?

À vrai dire, Zoey s’en contrefichait éperdument. De ce qu’elle en avait vu, Juliette attirait déjà trop l’attention à son goût, mais s’intéresser à June était une manière de s’excuser.

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« with Zoey Oxford »

La jeune fille semblait énervée. Pas forcément contre moi, je le savais. A son âge, quand on a gros sur le cœur, c'est souvent les autres qui prennent. Il suffit de voir Juliette, Ma pauvre adorable petite sœur ne sait pas retenir une larme. Je reste silencieuse devant la jeune fille, n'affichant rien a part le même sourire réconfortant depuis le début. Elle parlait... Vite. Beaucoup trop vite pour que je comprenne quoi que ce soit. C'est peut être tant mieux. Elle m'avait peut-être insulté, et même si j'ai l'habitude de prendre les insultes presque avec le sourire, c'était toujours mieux de ne pas les entendre.

Elle se précipite vers la sortie. je ne bouge pas. Il vaut mieux ne pas bouger. Je me contente de la suivre du regard, et quand elle vient heurter violemment mon épaule, je laissais échapper un petit gémissement et le contenu de mon sac s'étendait au sol.

Une moue triste s'afficha sur mon visage. Mon sac en cuir bordeaux. Mon sac que papa m'avait offert. Il était taché d'encre. Des tâches noires sur le cuir rouge... Ce n’était pas forcement choquant, mais ça restait visible. Puis un sac Houston ça coûte chère. J'allais surement avoir des remarques du genre "C'est pas parce que tu peux en avoir comme ça, qu'il faut pas y faire attention !"

Je soupire, et me met à ramasser mes affaires aussi. En silence. Priant pour que j'en ai un dans les douze de rechanges qui soit assez grand pour y mettre toute mes affaires. Je la vois faire pareille depuis un moment alors il vaut peut-être mieux que j’évite maintenant de rester là à la regarder plantée comme un piquet. Elle vient s’excuser et me donner son nom de la même manière que je l’avais fait précédemment. Oxford ? C’est une sang pur ? Maman m’a toujours dit d’être poli avec les sangs purs. Pas qu’on se sente inférieur bien sûr que non. Parce que ça pouvait être des clients à père. Je lui adresse un nouveau sourire puis j’entends le nom de Juliette dans la phrase ! Elles étaient donc dans la même classe !

June Houston

« Oh yes. C’est ma petite sœur ! Je suis désolée si elle pouvoir te causer des ennuis. She est a little trop surrexitée. Je sais que ca ne plait pas for tout le monde. »

J’avais pris mon temps pour dire ma phrase. Il devait cependant avoir quand même deux ou trois petites erreurs mais j’étais sure de me faire une nouvelle fois comprendre. Voyant ses mains tachés et sa figure encore humide par les larmes et le reste, je lui souris encore une fois et fouille dans mon sac à la recherche de quelques choses. Une fois trouvé, je lui tends un mouchoir blanc en soie dont l’étiquette Houston pendouillait au bout. Par chance, aucunes taches d’encre. Je m’approche d’elle et lui essuie les yeux avec la plus grande délicatesse dans les gestes et dans le regard, avant de lui confier le petit mouchoir en soie.

June Houston

« Garde-le. You must en avoir plus besoin que me. If tu as besoin to talk… De parler ! Sorry… Je ne suis pas sûr de comprendre all… Mais je promets d’essayer. On a always besoin de quelqu’un a qui parler. Va voir tes amies au lieu de…. Heu… Isolation ? Isoler ? Isoler ! Well… Tu… je… te laisse ? je dois… déranger.»

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Il y avait de l’encre un peu partout sur leurs affaires. Pas que le sac à Zoey était à ses premières taches. Ne serait-ce que l’encre mauve de cette petite Poufsouffle en début d’année avait laissé des traces toujours visibles. Puis, il y avait les nombreuses fois où elle avait échappé de la peinture dessus. Au final, son sac en cuire méritait d’être changé, mais la jeune fille l’appréciait comme il était. Ça lui donnait un vécu, une histoire à raconter à qui s’en intéressait. Toutefois, celui de la Serdaigle semblait neuf. Elle ne dit rien, mais Zoey devina qu’elle en était triste.

Lorsque June parlait, la Serpentard devait déployer toute sa patience et sa concentration pour bien comprendre. La rousse parlait dans un mélange de franglais relativement compréhensible. Déjà plus que le baratin de Juliette. Cette petite peste arrivait de France se croyant merveilleuse et plus jolie que les autres. Pire, Zoey l’avait surprise en train de tourner autour d’Alan. Heureusement que l’aînée des Houston semblait plus sympathique. L’adolescente prit le mouchoir qu’on lui tendait et le serra entre ses doigts.

- Attends ! Prête-moi ton sac deux secondes !

Une fois le sac dans ses mains, la brunette pointa sa baguette sur le tissu et murmura un Tergeo qui nettoya le nettoya. L’encre avait presque entièrement disparu, ce qui était une nette amélioration avec avant.

- J’ai l’habitude de ce sort… Enfin ce que je veux dire c’est que je suis désolée – il lui en coûtait de prononcer ses mots – Je suis légèrement à cran ces derniers temps parce que…

June ne la connaissait pas. Il n’y avait donc pas d’intérêt à lui parler. Ça ne la concernait en rien. Pourtant, que la Serdaigle soit nouvelle dans l’école était aussi un avantage : elle ne connaissait pas l’ancienne Zoey. Celle qui datait d’avant sa perte de mémoire. Ainsi, elle ne pouvait pas la blesser en lui révélant ne pas se souvenir d’elle. Même que la Française ne pourrait pas essayer de faire rejaillir des souvenirs puisqu’elles n’en partageaient pas. Après un long soupir, la Serpentard se lança.

- J’ai eu un accident cet été et j’ai perdu tous mes souvenirs. Et j’essaie de gérer le tout seule pour ne pas être un boulet pour les autres.

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