[1943 - Novembre - Le 15] Attention Gryffondor mal léchée| LIBRE

Stupide, il est stupide. Comme si j’allais lui dire quelque chose, il pouvait se fourrer le doigt dans l’œil jusqu’au fond cet idiot. Je n’avais pas envie d’en parler, pas avec lui, avec personne en vérité.
Le professeur Dumbledore m’avait convoqué dans son bureau en début de soirée pour soi-disant m’inviter à prendre un thé. En vérité, j’avais bien eu un thé de proposer, mais il voulait surtout des informations. Le professeur Lovelace avait dû surement lui dire que je risquais de venir le voir un jour pour parler, et lui avait pris les avances. Crotte de scrout à pétard ! Bien sûr, je n’avais rien dis, il pensait que son thé m’aurait délié la langue ? Je suis sûre que trouver une licorne unijambiste jaune et verte serait plus facile à trouver que de me faire parler quand je ne voulais pas. Et comme je n’aimais pas qu’on me tire les vers du nez, bah il m’avait mis de mauvaise humeur.

Pendant que j’étais énervé, autant faire mes parchemins pour le cours du Professeur Lovelace. Deux parchemins à lui pondre avant lundi, autant les bosser tout de suite. Avec lui ça passe ou ça casse, et comme je n’étais pas encore ramasser, ça risquait de casser. Autant le faire bien.
Montant au dortoir pour prendre mes affaires, je redévallais plus que descendait les marches et pénétra comme une tornade dans la Grande Salle pour me diriger vers un coin isolé de la table des Gryffondor. Posant mon sac dans un fracas (encrier et plume s’entrechoquant), je m’assis de mauvaise humeur sur le banc pour commencer à écrire. Sortant mes parchemins et mes affaires, je me stoppai net et fusillai du regard le professeur Smethwyck qui venait de me faire une remarque sur le bruit que je faisais.

« Mlle Blackstone, je suis certain que vous pouvez gérer votre colère sans en faire profiter tout le château... Un peu de tenue je vous prie. »

Je n’avais rien contre lui, mais ce soir n’était pas mon soir et mieux valait éviter de me parler.

Retournant à mon parchemin, je tentais en vain d’écrire les règles du sortilège que l’on avait étudié en cours. Poussant un soupir de frustration, je fis une boule de mon parchemin barbouillé d’encre et de rature que je lançais à l'aide d'un sortilège à travers la Grande Salle, ne me souciant pas de savoir si elle touchait ou non quelqu'un avant de m’affaler sur la table.

Nouveau petits rires étouffés et moqueurs.
Lilith fit semblant de ne pas les entendre mais ça devenait de plus en plus difficile de les ignorer. Dans une vaine tentative pour se concentrer sur le livre qu’elle lisait, et qui était étalé sur la table longue devant laquelle elle était assise, elle plaqua ses mains sur ses oreilles, les coudes sur la table. Mais elle sentait les regards brûlants sur sa nuque. Des regards provocateurs, hilares. Cela faisait un bonne demi-heure que ça durait.
Lassée, Lilith détourna une seconde les yeux de sa lecture pour tourner la tête en arrière. Assis à la grande table adjacente, le même groupe de Serdaigles que précédemment continuait à faire des messes basses en la montrant du doigt et l’imitant grossièrement en train de lire avec des yeux écarquillés et des expressions de béatitude grotesque. La petite albinos leur lança un regard perçant mais neutre, puis se détourna pour s’essayer une nouvelle fois à la lecture de son livre de sortilège.

Depuis qu’elle était arrivée à Poudlard, elle avait l’impression de vivre un rêve. Tout ici était si incroyable et presque irréel ! Il y avait tellement de choses à découvrir et à apprendre ! Tout était nouveau, tout était stupéfiant et la curiosité pourtant insatiable de la fillette ne semblait jamais pouvoir rester sur sa faim.
Bien sûr, les semaines avançant, quelques ombres était venues s’ajouter au tableau. Notamment avec le fait que plusieurs élèves de première et deuxième année principalement avait rapidement vu en elle une proie facile pour les moqueries et plaisanteries en tout genre. Lilith la renfermée, Lilith la dingue, Lilith la fillette aux cheveux bizarres et aux yeux tout gris. Tellement de points qui trouvaient sens dans les railleries des moqueurs. La plupart du temps, la petite albinos ignorait les rires et murmures narquois qui résonnaient sur son passage. Mais parfois comme en cet instant, c’était plus difficile de les éviter.
Lilith ne comprenait pas vraiment ce qui poussait les autres à se moquer d’elle, mais la raison semblait à chaque fois revenir sur ses cheveux décolorés ce qui ne faisait qu’accentuer son ressentiment envers sa chevelure blanche.
En dehors de ça, la vie à l’école Poudlard était vraiment… magique ! Les cours, bien que parfois compliqués étaient tous passionnant à ses yeux et elle se plongeait toujours avec ravissement dans ses livres de cours, allant souvent plus loin que ce qu’elle devait apprendre. Chaque information, chaque détail lui paraissait important et si elle avait encore du mal à lever la main en cours, elle écoutait chacun de ceux ci avec une attention passionnée qui faisait sourire les uns et surprenait les autres.
Ce jour là, elle avait profité que les Poufsouffles avaient une pause avant le repas pour se rendre à la Grande Salle et lire la suite du cours de sortilèges qui la passionnait. Elle eu tôt fait de regretter son geste lorsque que les premiers rires avaient fusé. Néanmoins, sans savoir trop pourquoi, elle s’était acharnée à tenter d’ignorer ses provocateurs et continuer tout de même sa lecture.
Mais finalement, une nouvelle série de rires légers mais audibles pour elle vinrent à bout de sa volonté. Légèrement roses des joues, elle ferma son livre et s’apprêta à se lever pour partir. Finalement la salle commune serait bien mieux.

Poc !

Le léger choc derrière sa tête l’avais fait se stopper dans son mouvement alors qu’elle rangeait son livre dans sa sacoche. Surprise, Lilith se figea puis, se frottant la tête, tourna les yeux pour découvrir l’objet qui l’avait touché. Une boule de papier froissé se trouvait par terre juste à ses pieds. Elle le ramassa avec curiosité et tourna la tête dans tous les sens pour voir de qui venait le projectile de parchemin. Son regard se posa sur une jeune fille aux couleur de Gryffondor qui se trouvait deux tables plus loin. Celle ci abaissait sa baguette et s’affalait sur la table des rouges et or, apparemment dépitée. Puisqu’elle était la seule inoccupée, la petite albinos soupçonna que la boulette de parchemin vienne d’elle.
Elle hésita. D’ordinaire, elle aurait continué son chemin, vaincue par sa timidité. Mais cette fois, les railleries et rires des Serdaigles l’avaient assez troublée pour qu’elle agisse plus d’instinct que de logique. Vaincue par sa curiosité, elle se leva et s’approcha timidement de la table des Gryffondor. Arrivée au niveau de l’inconnue qui ne semblait pas son aînée de beaucoup elle resta immobile un moment puis hasarda d’une toute petite voix :

“ Heu… ”

Sa phrase se perdit dans sa gorge et elle s’empourpra légèrement en voyant la jeune fille relever les yeux vers elle. Le regard fuyant, elle posa le parchemin froissé devant elle et marmonna de la même voix toute basse :

“ C’est.. à toi je crois.. “

Sans attendre de réponse, elle voulu tourner les talons et trottiner rapidement jusqu’à la sortie, mais dans sa précipitation, elle se prit le pied dans le pied du banc sur lequel la Gryffondor était installée, perdit l’équilibre et s’étala par terre de tout son long. La plupart des élèves éclatèrent alors d’un rire qui retentit dans toute la salle.

“ Ben alors la citrouillarde ? On tient plus debout ? “ se moqua l’un des Serdaigles.

Alors que le professeur Smethwyck s’efforçait de ramener le calme dans la salle commune, Lilith, devenue rouge de honte, commença à se relever doucement, les yeux cachés dans l’ombre de ses cheveux en bataille.
Non, ce n’était vraiment pas une bonne idée d’être venue dans la Grande Salle...

Alors que je réfléchissais sur la raison d'être du monde et tout ça, j'entendis une petite voix m'interpeller et me demander si cela appartenait à moi. Cela, était la boule de papier que je venais de lancer à travers la salle.

- Oui, excuse moi si elle t'a blesser.

Je pris la boulette et la regardait, songeuse. Un immense éclat de rire retentit et je me retournai pour regarder qu'elle en était la cause. La petite créature de tout à l'heure venait de tomber sur le sol. Je me souvenais à présent, elle était source de moqueries du fait de sa couleur de cheveux atypiques.
Me levant, je vint la relever et la serra doucement contre moi, comme pour la protéger.

-Laissez la en paix bande de hyène.

Je fusillais du regard les quelques élèves qui nous regardais encore avant de me retourner vers ma petite protégé.

- Viens allons nous asseoir un instant sur le banc. Il nous oublierons bien vite. Au fait, je m'appelle Ambre et je suis en quatrième année, et toi ?

Je lui sourit, plus pour la rassurer qu'autre chose.

Il est des jours comme ça où l’ont aurait préféré rester couché… Et d’autre où une réaction fortuite surgit soudain parmi les personnes qui nous entourent.
Alors qu’elle se relevait péniblement sous les éclats de rires résonnants, Lilith pensait qu’elle aurait préféré mille fois se trouver dans un cachot sombre et humide plutôt qu’ici, devant tous ces regards moqueurs. Ramassée sur elle même, elle paraissait encore plus petite lorsqu’elle se mis à genoux.
Et soudain, un contact lui attrapa les bras. Tendue comme un arc, la petite albinos failli se débattre et pousser un cri d’alerte. Mais loin d’être agressif le contact se fit doux et la soutint pour l’aider à terminer de se relever. Surprise par cette soudaine aide inattendue, la petite albinos releva les yeux vers l’auteur de ce geste. La jeune fille, la Gryffondor aux cheveux de blé, celle à qui elle avait rendu son parchemin froissé. Elle s’était rapproché rapidement et l’aidait à se remettre sur ses jambes.
Les yeux d’argent de Lilith scrutèrent le visage de l’inconnue. Pas de sourire hilare, pas une once de moquerie, même pas un pétillement amusé de la situation dans le regard. Et elle n’était pas au bout de ses surprises.
La jeune fille l’attrapa soudain par la tête et les épaules et la serra doucement contre elle, invectivant les élèves alentours d’une réplique cinglante pour leur intimer de se taire. Les pupille de la petite Poufsouffle s'agrandir d’un seul coup en même temps que ses yeux. Son esprit était figé de stupeur. Pourtant, pour une fois, elle n’eut pas de réflexe défensif qui l’aurait poussé à s’écarter violemment. Elle resta juste immobile, droite comme un piquet, tendue comme un arc, ne sachant pas du tout comment réagir.
Les rires cessèrent peu à peu, calmés par la voix sèche de la Gryffondor et les ordres du professeur Smethwyck. Puis la jeune fille lâcha enfin Lilith, mettant fin à son embarras.

“ Viens, l’invita la Gryffondor, allons nous asseoir un instant sur le banc. Il nous oublierons bien vite. ”

Un peu perdue et déstabilisée, les joues rosies par la gène qu’avaient provoqué l’étreinte et les rires des élèves, Lilith hésita quelques seconde. Comme pour la rassurer, l’inconnue aux cheveux blonds lui sourit en ajoutant :

“ Au fait, je m'appelle Ambre et je suis en quatrième année, et toi ? ”

La petite albinos ne savait toujours pas si c’était une bonne idée, mais finalement elle s’avança timidement derrière la jeune fille et prit place à coté d’elle, se faisant toute petite. Après ce qui s’était passé, elle n’avait pas envie de ressortir tout de suite de la Grande Salle en affrontant les regards moqueurs du même groupe de Serdaigles. Et puis la Gryffondor avait pris son partie alors esquiver sa proposition par la fuite aurait été malpolie non ?
Néanmoins, lorsqu’elle répondit, ce fut d’une toute petite voix hésitante, soutenant difficilement le regard de son interlocutrice.

“ Je… Je m’appelle Lilith… Lilith Green. Je suis en première année… ”

Elle parcouru rapidement des yeux les élèves de la table où elle se trouvait. Bien sûr, elle était assise à la table des Gryffondor, mais le réaliser vraiment ne fit qu’augmenter sa gène. Les mains triturant nerveusement la bandoulière de sa sacoche, elle reporta son attention vers son aînée de quatrième année.

“ Dé.. Désolée si je t’ai attiré des ennuis... “ hésita t-elle, une lueur d’excuse dans le regard.

Troublée, elle regarda ses mains un moment. Puis, ses yeux furent attirés par le parchemin froissé posé sur la table devant elles. De ce qu’elle voyait des livres et parchemins étalés autour, l’inconnue devait être en train de faire un devoir sur les sortilèges.

“ Tu… as du mal avec tes devoirs ?...” demanda t-elle, toujours timidement mais une lueur de curiosité dans le regard.

Toujours curieuse de tous ce qui faisait le monde de la magie, elle se demandait ce que pouvait bien étudier les élèves qui se trouvaient en quatrième année.

Je l'avais senti peureuse dans mes bras, réveillant mon instinct maternelle.
Je l'écoutai me donner son prénom en souriant gentiment, désireuse de la rassurer.

- C'est jolie comme prénom je trouve. Et tu ne m'a pas attiré d'ennui du tout tu sais.

Je l’enlaçai à nouveau en souriant, caressant ses cheveux avant de suivre son regard sur mes leçons.

- Oui un peu, mais rien d'insurmontable. C'est juste que j'essaie de m'appliquer car mon devoir n'a pas encore été ramassé. C'est des sortilège, je dois décrire les règles qui régissent cette matière.

Je rangeais doucement mes affaires pour faire de la place sur la table.

- Tout va bien ? Pourquoi ils sont si méchant avec toi.

Je la regardais, sincèrement curieuse

Le sourire doux que lui adressa la Gryffondor en retour de son nom rassura quelque peu Lilith, ce qui ne l'empêcha pas de rosir légèrement des joues en entendant les phrases qui suivirent.

“ C'est jolie comme prénom je trouve. Et tu ne m'a pas attiré d'ennui du tout tu sais. ”

Un peu rassurée, elle s’autorisa même un tout petit sourire un peu embarrassé.
Lui rendant, la jeune fille l’enlaça de nouveau et Lilith se sentit rougir davantage. Le geste était affectueux et pas désagréable mais la petite albinos se sentit plus gênée que jamais, presque angoissée, et ses yeux restèrent fixes.
Heureusement, l’étreinte ne s’éternisa pas et Ambre la lâcha pour répondre à sa question :

“ Oui un peu, mais rien d'insurmontable. C'est juste que j'essaie de m'appliquer car mon devoir n'a pas encore été ramassé. C'est des sortilège, je dois décrire les règles qui régissent cette matière. ”

Autant par curiosité que pour masquer son embarras, Lilith écouta son interlocutrice avec attention. Ses yeux parcoururent un instant les feuilles de cours, avides et curieux. Dans son désir de savoir intarissable, elle ignorait toujours toute notion d’indiscrétion. A sa grande déception néanmoins, la Gryffondor attrapa les feuilles et commença à les ranger dans son sac.

“ Tout va bien ? Pourquoi ils sont si méchants avec toi ? “

La question avait fusé et la petite Poufsouffle oublia sa déception pour échanger un regard avec la jeune fille. Ses yeux d’argent scrutèrent ceux ambré avec une intensité marquante puis se firent pensifs.

“ Je… Je crois que c’est à cause de mes cheveux... “ finit elle par répondre.

Elle attrapa un mèche de ses cheveux dépigmentés et l’amena devant ses yeux pour l’observer. Blancs. Toujours aussi blancs, évidement. Comment pouvait il en être autrement ?
Elle n’avait pas choisi de naître ainsi, pourtant, elle détestait ces cheveux et leur manque de couleur et la seule raison pour laquelle elle n’avait pas cherché à les colorer était de savoir que cela aurait rendu sa mère malheureuse autrefois. Mais ils étaient responsables de tant de malheurs et de mépris...
Elle lâcha enfin sa mèche et, remarquant que Ambre l’observait, s’empressa de faire disparaître l’expression de dégoût de son visage.

“ Mais… C’est pas grave. Personne ne se moque de moi à Poufsouffle, certains sont même très gentils. ”

Elle adressa un nouveau petit sourire plus détendu à la jeune Gryffondor. Bien sûr, elle se doutait que les élèves moquèrent s’en prenait à elle également pour son attitude renfermée et perdue dans ses pensées ainsi que pour les réactions étranges et les regards perçants qu’elle avait parfois. Mais elle ne voyait pas l’intérêt de déballer tout ça à la jeune fille. Elle n’avait pas vraiment envie de se plaindre.

“ Merci… finit elle par ajouter en gardant son sourire. … de m’avoir aidé. "

La petite créature toute mignonne qu'était Lilith me regarda d'un air si transperçant, que j'en frémis quelques instants. Puis il devinrent pensifs, loin de moi tandis qu'elle prenait l'une de ses mèches de cheveux entre ses doigts. C'est vrai qu'il n'était pas commun mais bon on avait l'habitude avec le métamorphe qui était dans sa maison et qui lui avait des cheveux encore plus hors du commun, bleu. Quoi qu'en ce moment il était gris, allez savoir pour quoi. Mais là n'était pas la question. Lilith semblait ne pas les aimer à la vue de sa mine dégouté.

- Lilith, cela va peut être te paraitre bête mais pourquoi tu ne les colore pas. Il existe des sort pour faire cela tu sais. Après ce n'est qu'une idée comme une autre. Et j'y pense, il y a aussi Swanson qui a des cheveux bleus, tu ne lui a pas demandé comment il faisait pour essuyer les moqueries ? Peut être qu'il pourrait t'aider sur ce point. Et en plus il est connu pour être très maladroit avec une baguette, donc il dois essuyer d'autre moqueries sur ce point. Je pense qu'il pourra t'aider.

Elle me sourit et je le lui rendis, contente de la voir un peu plus détendu qu'avant. Elle me fis ouvrir de grand yeux en me remerciant.

- Ce n'est pas la peine, c'est normal après tout. Au fait, je suis sincèrement désolé pour ma boulette de papier, c'est que je suis énervé contre le Professeur Dumbledore qui a essayé de me tirer des vers du nez alors que je ne le voulais pas. Et comme je n'était pas satisfait de mon parchemin, je l'ai lancé dans la salle, fâchée. Ce n'était donc pas voulu, tu me pardonne ?

Je la regardais dans l'attente de sa réponse.

La blondinette de Gryffondor eu un frisson devant le regard scrutateur de la petite albinos, qui ne s’en formalisa pas, habituée à ce genre de réaction. Puis la jeune fille répondit d’un ton égal :

“ Lilith, cela va peut être te paraitre bête mais pourquoi tu ne les colore pas. Il existe des sort pour faire cela tu sais. Après ce n'est qu'une idée comme une autre. Et j'y pense, il y a aussi Swanson qui a des cheveux bleus, tu ne lui a pas demandé comment il faisait pour essuyer les moqueries ? Peut être qu'il pourrait t'aider sur ce point. Et en plus il est connu pour être très maladroit avec une baguette, donc il dois essuyer d'autre moqueries sur ce point. Je pense qu'il pourra t'aider. “

L’évocation d’Ethan Swanson décrocha un petit sourire à Lilith. Elle connaissait un peu le sixième année de sa maison, qui l’avait aidée à ramasser ses affaires un jour qu’elle s’était prise les pieds dans le tapis de la salle commune. Gentil et toujours ravi d’aider les premières années, il lui donnait parfois un coup de main sur ses devoirs lorsqu’elle butait sur quelque chose. Oui, la fillette l’aimait bien, tout comme elle aimait le bleu chatoyant de ses cheveux. Elle avait du mal à concevoir qu’on puisse se moquer d’une aussi belle couleur, mais après tout elle ne lui avait jamais demandé.
Elle tourna donc les yeux vers Ambre et hocha doucement la tête en guise de réponse, ne sachant pas trop si en réalité elle parviendrait à vaincre sa timidité pour parler des moqueries à son aîné de Poufsouffle.
La petite albinos se fit pensive et silencieuse de nouveau en repensant aux mots de la Gryffondor. Se colorer les cheveux... C’est vrai que ça lui avait toujours paru tentant, surtout depuis la découverte de la magie qui rendait cela facile. Mais à chaque fois qu’elle y pensait, le visage triste de sa mère s’imposait à elle.
“ N’ai jamais honte de ce que tu es. ”
Elle lui répétait souvent.
Lilith se sentit soudain très mélancolique et honteuse et elle baissa la tête d’un air penaud.
Elle entendit, comme venant d’une autre dimension, la voix d’Ambre s’excuser pour la boulette de papier. Cela reconnecta son esprit quelques instants à la réalité et elle adressa un petit sourire à la jeune fille aux cheveux d’or en la regardant du coin de l’oeil.

“ C’est... pas grave, ça m’a juste surprise. Le… professeur Dumbledore ? Le professeur de métamorphose ? Tu es… fachée avec lui ? “

Elle avait posé la dernière question par pure curiosité mais se demanda ensuite si elle ne venait pas de se mêler de ce qui ne la regardait pas. Enfin, trop tard pour revenir en arrière.
En attendant la réponse, elle repensa alors encore une fois à la proposition de la Gryffondor. Son visage s’abaissa et ses yeux plongèrent dans l’ombre de ses cheveux en bataille. Après quelques secondes, elle finit par répondre à la question précédente.

“ Je… Je… Je crois que maman aurait pas voulu ça… Que je me colore les cheveux… Elle les aimait bien comme ça, elle voulait pas que je les cache… “

Elle avait parlé d’une toute petite voix, inaudible pour une quelconque oreille indiscrète. Ces mots lancés, elle garda sa position qui lui donnait l’impression d’être encore plus petite qu’elle ne l’était et se frotta le bras gauche de la main droite, plongée dans un tourbillon de pensées qui l’avait assombrie tout à coup.

Lilith devait être perdu dans ses pensées quand je lui parlai car elle sursauta un instant avant de de sourire et me demander si j’étais fâché avec le professeur Dumbledore.

- Hum pas vraiment. Disons surtout qu’il a voulu que je lui donne des informations que je ne souhaite pas communiquer à mes professeurs, à personne en vérité. Et comme je n’aime pas qu’on me tire les vers du nez, bah je suis un peu fâché contre lui. Mais rien de grave.

Je lui souris doucement comme pour la rassurer avant de retrouver mon sérieux face à sa remarque.

- Alors soit en fière Lilith. Ils sont une particularité rien qu’à toi et moi je les trouve très beau. Ta maman ne voudrait pas que tu en ai honte je suis sûre

Je la regardai dans les yeux, très sérieuse avant de me lever en lui tendant la main.

- On sors de la Grande Salle, on sera plus au calme qu’ici.

Je lui souris, attendant sa réaction.