[Mercredi 19 Janvier 1943] Course poursuite, bousculade et filature. [Pv Una et Mona]

Invité

Mercredi 19 Janvier 1943 ; 16h ; Salle de classe de sortilèges, Troisième étage

Dong !

L’immense cloche annonçant la fin des cours de l’après midi résonna dans tout le château.
Un brouhaha s’ensuivit dans les couloirs des salles de cours alors que les élèves sortaient tranquillement en bavardant et riant joyeusement, soulagés pour la plupart de pouvoir s’offrir un peu de repos pour le reste de la journée.
Dans la classe de cours de sortilèges, les élèves de Poufsouffle et Serdaigle de première année rangeaient leur affaires et se dirigeait vers la sortie, discutant du cours et des activités possibles avec lesquelles ils allaient pouvoir occuper leur après-midi.
Presque tous prenaient leur temps. En même temps pourquoi auraient ils dû se presser ?
Presque tous.

Une petite silhouette à la chevelure décolorée jaillit vers la porte d’entrée comme un boulet de canon et précipita dans la file d’élèves qui commençaient doucement à sortir.

“ Tu vas me payer ça sale petite albinos ! Reviens ici ! “

La voix retentit derrière elle mais Lilith ne se retourna pas, sachant très bien à qui elle appartenait. Denis Pratt, un élève de Serdaigle.
Faisant partie des élèves qui se moquaient le plus d’elle, le garçon avait eu l’idée quelques secondes auparavant de profiter qu’elle mette du temps à ranger ses affaires pour venir la pousser de manière exagérée en lui lançant d’une voix moqueuse “Allez la citrouillarde, dépêche toi un peu ! Tu bloques tout le monde !”. La plaisanterie avait beaucoup fait rire son groupe.
Mais si Lilith ne répondait pas au provocations verbales et autres humiliations, laissant les autres la martyriser sans vraiment réagir, elle ne supportait pas qu’on la touche lorsqu’elle n’en avait pas envie. Alors, au second contact du jeune garçon sur son dos, elle avait eu le réflexe presque paniqué de prendre la fiole d’encre qu’elle tenait à la main et de lui expédier le contenu à la figure. Il y avait eu un moment de flottement ou la petite albinos et le jeune Serdaigle s’étaient regardés avec des yeux ronds, puis la fillette avait détalé à toutes jambes, bientôt poursuivi par sa victime qui ne riait plus du tout, le visage couvert d’encre noire et l’expression furieuse.

“ Je vais te faire manger tes cheveux blancs ! “ cria de nouveau le garçon.

Lilith se glissa entre les élèves, jouant sur sa petite taille pour se faufiler. Mais dans sa panique, elle bouscula une autre élève de Serdaigle et faillit tomber. Elle leva rapidement ses yeux d’argent vers elle. C’était une jeune fille qu’elle avait déjà aperçu parmi les bleus et bronze. Ula ?... Luda ?... Elle ne se rappelait plus exactement… Elle savait juste qu’elle avait de longs, très longs, cheveux auburn et un visage fin. Mais, alors qu’elle retrouvait son équilibre, Lilith remarqua pour la première fois qu’elle avait des yeux étonnants. L’un était marron et l’autre… bleu-gris ! Deux couleurs différentes ! La fillette les observa avec surprise.
Mais elle fut rapidement ramenée à la réalité par le cri de Denis :

“ Cette fois je te tiens petite peste ! “

Lilith glissa un rapide “ Ex… Excuse moi ! “ à la fille qu’elle avait bousculé et reprit sa course, sortant de la salle de classe comme une flèche. Sentant que son poursuivant ne resterait pas longtemps bloqué dans la masse d’élèves, elle vira à gauche et remonta le couloir sans cesser de courir. Puis, après quelques mètres, elle aperçu sur son chemin une armure de chevalier et se glissa sans attendre derrière pour s’y cacher. Le coeur battant, tentant de calmer sa respiration, elle attendit plusieurs minutes sans oser bouger.
Elle sentait que Denis aurait du mal à oublier l’encre qu’elle venait de lui lancer au visage, mais pourtant elle n’était pas sûre de regretter son geste… Après tout il passait son temps à se moquer ouvertement d’elle. Et puis elle n’aimait pas qu’on la touche quand elle ne voulait pas, c’est tout…
La petite albinos attendit d’être certaine de n’entendre plus aucun bruit dans le couloir, puis elle consentit enfin à quitter sa cachette et emprunta le couloir en face. Elle se demandait bien où elle allait pouvoir aller… Denis devait l’attendre à la grande salle et la salle commune était sur le chemin… Elle soupira, apparemment la meilleure solution restait la bibliothèque.

C’est alors qu’au détour d’un couloir elle aperçu une silhouette qu’elle connaissait bien. Lilith se figea et se dissimula derrière l’angle du mur. Un sourire naquit alors sur son visage sans qu’elle s’en rende compte. Devant elle, Mona Matrenil avançait tranquillement dans le couloir, un carnet à la main, sa sacoche sur l’épaule. La petite albinos su tout de suite ce que la Serdaigle de deuxième année allait faire. Comme souvent, la jeune fille cherchait une salle vide pour dessiner. Car oui, Mona dessinait extrêmement bien, et c’est ce qui avait intrigué et fasciné Lilith dès la première fois qu’elle l’avait aperçu.
Curieuse mais trop timide pour lui parler directement, Lilith l’avait plusieurs fois suivi quand elle avait l’occasion pour l’observer en train de dessiner ou peindre. Bon, bien sûr, Mona l’avait souvent remarquée. Il faut dire que malgré sa petite taille elle n’était pas très discrète lors d’une “filature”... Mais elle ne l’avait encore jamais chassée, ce qui avait rassuré la petite albinos qui adorait regarder ses crayons et pinceaux courir sur ses feuilles.
Suivant le même procédé que d’habitude, la petite Poufsouffle se faufila d’une statue à l’autre en guettant la jeune fille dans un étrange rituel d’espionnage.
Après quelques minutes de marche tranquille, Mona finit par pousser la porte d’une classe vide et y entrer.

Un sourire joyeux aux lèvres, Lilith s’avança dans le couloir pour se diriger vers la porte, oubliant son altercation précédente, tout comme le fait qu’elle soit parfaitement visible....

Invité

Les cours avaient repris depuis maintenant plusieurs semaines alors l'effet réparateur des vacances s'était déjà bien atténué. Heureusement, le professeur Lovelace savait se faire respecter, alors le cours de sortilège offrait un cadre bien paisible pour terminer la journée. Certes, sous condition d'un haussement de voix ou deux, mais c'était bien peu cher payé pour avoir le privilège de ne pas être noyée sous un flot de bavardages incessants, comme c'était le cas pour d'autres cours. De plus, Una appréciait cette matière, elle avait un peu de mal à oser pratiquer devant les autres mais elle aimait beaucoup la première partie du cours, alimenté par les explications théoriques sur lesquelles elle pouvait s'appuyer pour s'entraîner par la suite, quand elle était plus tranquille et pas dans un amphithéâtre rempli. Malgré tout, elle était bien obligée de s'exercer en classe, sinon elle attirerait encore plus les regards de la classe en même temps que la foudre de son professeur. Mais elle se contentait du minimum, elle essayait de ne pas faire d'étincelle et surtout, surtout de ne pas se tromper.

En revanche, le tintement de la cloche rimait toujours avec panique et les plus pressés qui avaient déjà entassé leurs affaires dans leur sac cinq minutes avant la fin du cours se ruaient vers la sortie avec autant de délicatesse qu'un troupeau de taureaux enragés. Commençait alors un compte à rebours, il y avait un créneau très serré à jouer. Ranger suffisamment rapidement, mais ne pas partir trop vite, pour se glisser entre les deux vagues d'élèves. Chaque heure de cours était un nouveau défi et potentiellement, une petite victoire secrète en cas de réussite, une satisfaction personnelle. En cas d'échec, juste un mauvais moment à passer, une certaine gêne et un besoin imminent de retrouver un espace vide. Ce jour-là, Una avait partiellement réussi. Elle avait pris la suite de la première vague et s'était engagée vers la sortie à la suite de quelques élèves, mais à peine avait-elle commencé à ralentir pour laisser de la distance entre les autres et elle, qu'un événement inattendu la bouscula. Littéralement.

Elle perdit l'équilibre et se rattrapa à ce qu'elle trouva, c'est à dire un pan de mur sur lequel elle s'érafla légèrement la main. Elle se retourna en maudissant mentalement la cause de sa chute et ses yeux rentrèrent directement en contact avec ceux de l'autre élève. Moment de panique, qui dura peut-être seulement deux secondes, mais qui se fit ressentir comme deux années. Passé le choc, Una baissa le regard et ramassa ce qu'elle tenait qui était tombé quand l'autre jeune fille l'avait heurtée. Cette-dernière repartit d'ailleurs aussi vite qu'elle était arrivée, en marmonnant des excuses qui laissèrent Una aussi muette que d'habitude. D'autres élèves passaient, plus ou moins excités, plus ou moins pressés et tout ce qu'elle essayait de faire, c'était de ne pas perdre une seule de ses affaires dans le mouvement de foule. Effectivement, ce jour-ci, sa technique de fuite ressemblait plus à un échec.

A ce moment, elle vit des notes de cours qui ne portaient pas la marque de son écriture calligraphiée. Elle n'eut aucun mal à savoir d'où elles venaient, non pas qu'elle connaissait les lettres de chaque élève, mais plutôt à cause de ce qui s'était passé quelques minutes plus tôt. Elle se souvenait de cette élève, ses cheveux clairs et sa petite taille, parfois elle la voyait discuter avec son amie Mona. Comme c'était une fréquentation récurrente de la deuxième année, Una avait déjà tenté de se renseigner sur elle. Plus par intérêt que par jalousie. Ca faisait un petit moment qu'elle était entrée à Poudlard, il était peut-être temps de connaître les adolescents qui l'entouraient. Souvent, elle voyait cette silhouette lumineuse se glisser entre les étagères de la bibliothèque, peut-être qu'elles auraient des choses à se dire, si Una n'était pas aussi nulle en communication. En tout cas, elle avait quelques pages de ses cours et il fallait lui rendre, sinon ça lui manquerait. Elle prit le couloir dans la direction qu'elle supposa être celle qu'avait suivie l'autre élève.

Habituée de la bibliothèque, n'est-ce pas ? C'était bien le chemin, peut-être pourrait elle la trouver là-bas. Dans tous les cas, elle la croiserait bien le lendemain en cours, mais ce serait peut-être plus délicat d'aller l'aborder au milieu de tous ces gens. Ou alors elle donnerait simplement les parchemins à Mona qui s'en chargerait. Una soupira et se laissa marcher jusqu'à ce que ses coups d'oeil répétés autour d'elle perçoivent la petite Poufsouffle qui l'avait bousculée et se ravisent. C'était bien son moment, pourtant. Elle avait voulu lui rendre ses affaires, voilà qu'elle avait une occasion bien réelle et pile devant elle. Alors pourquoi ne pensait-elle qu'à prendre la fuite ? Quelque part, en songeant à la solution Mona, elle s'était confortée dans cette idée, qui lui semblait bien plus accessible. Enfin, le vendredi passé, elle avait bien confronté cette peste de Fark, alors à côté, cette petite fille devait bien être d'une compagnie plus agréable. Elle prit une grande inspiration et s'avança vers elle tout en sortant ce qu'elle avait récupéré de son sac.

« Tiens.... t'as fait tomber ça. » parvint-elle à articuler en lui tendant ses cours.

Puis, elle se sentit bien bête. A ce moment là, l'autre fille la remercierait et elle pourrait partir. Elle n'avait pas besoin de rester plantée là. Mais d'un autre côté, Mona lui avait déjà suggéré de lui présenter, que dirait-elle si elle la voyait tourner les talons dès le premier contact ?

HRP:

Invité

Quand la cloche sonna, je me hâtais de quitter le cours d'Histoires de la Magie. Loin de là, un ennui de la matière, mais les cours était finis et j'avais repérer un joli petit coin pour dessiner où je serais tranquille.
Descendant d'un étage, je me dirigeais vers la salle de classe vide. Je sentis dans mon dos une présence et sourit, Lilith était arrivé. Elle m'observait, se pensant invisible alors que c'était le contraire. Je la voyais toujours mais jamais je ne l'avais repoussé vu qu'elle ne me dérangeais pas. Et puis j'avais découvert son talent pour le violon et je prenais du plaisir à l'entendre jouer. Pour moi c'était un juste retour des choses.
Pénétrant dans la salle, je m'installais dans un coin et sortit tout mon attirail. La petite Poufsouffle ne m'avait jamais adresser la parole, comme si elle avait peur de moi. Je croyais voir Una quand je l'avais vu pour la première fois. A propos de celle ci, elle venait d'entrer dans la pièce. Elle ne semblait pas m'avoir vu et j'en souris, d'humeur taquine mais ne disant rien, voyant la Serdaigle tendre une feuille à sa camarade Poufsouffle, lui signalant qu'elle lui appartenait.
Un lourd silence ne tarda pas à s'installer. Il était de mon rôle de le briser.

-Ba alors Una, on ne dis plus bonjour aux personnes de sa maison, ce n'est pas vraiment tout ça.

Lâchant un petit rire, je déposai mes affaires sur le côté avant de me lever pour les rejoindre. Prenant Una dans mes bras, je ne tarda pas à rajouter Lilith dans notre étreinte, enfouissant mon visage dans leur boucle.

-Qu'est ce qui vous amène dans cette salle. D'habitude elle est désaffecté et je pensais pouvoir dessiner toute seule. Mais à ce que je vois mes plans sont compromis.

M'asseyant sur l'une des tables, je regardais les deux premières années.

- Ah au fait, Una Lilith, Lilith Una. Mais vous devez déjà vous connaitre toutes les deux. Quoi que vu vos deux caractères timides, je n'en suis pas si sûre que ça.

Souriant, je retournais dans mon coin pour faire un croquis. Normalement, si c'était comme d'habitude, surtout Lilith, elles viendraient s'asseoir à mes côtés pour me regarder dessiner.

Invité

" Tiens.... t'as fait tomber ça. "

Lorsque la voix retentit derrière elle, Lilith était si concentrée qu’elle eut un sursaut monumental, bondissant presque en l’air. Les yeux ronds comme des soucoupes, elle fit volte face pour découvrir avec surprise la jeune Serdaigle qu’elle avait bousculé plus tôt.
Lorsqu’elle avait suivi Mona dans la salle vide, persuadée d’être aussi discrète qu’un fantôme, elle n’avait pas pensé un seul instant être elle même suivi.
Ses yeux d’argent scrutèrent le visage de la jeune fille, puis se baissèrent sur la feuille de parchemin qu’elle lui tendait pour revenir ensuite sur sa figure. La Serdaigle aux cheveux auburn ne semblait pas narquoise, à vrai dire elle avait l’air aussi gênée qu’elle. Etonnée, prise au dépourvu, Lilith hésita puis tendit lentement la main pour prendre la feuille de cours. Un rapide regard dessus lui confirma que, effectivement, c’était l’une des notes du cours de sortilège. Elle avait du la laisser tomber dans sa course pour échapper à Denis Pratt.
La petite albinos releva un regard reconnaissant vers sa camarade de première année et bafouilla :

“ M… Merci beaucoup... ”

Elle rangea la précieuse note dans sa sacoche, heureusement elle n’aurait pas à rattraper le cours. Puis elle fixa ses yeux dans ceux si particuliers de la Serdaigle. Elle n’avait pas eu le temps de bien les observer durant la bousculade, mais elle se rendit compte que ces yeux de couleur différente la fascinait. Elle offrit donc à la jeune fille ce regard intense et curieux dont elle avait le secret et qui dérangeait autant les uns qu’il surprenait les autres. C’était rare que des personnes, surtout des autres maisons, lui rende un service et s’adresse à elle pour autre chose que se moquer et ça la rendait vraiment curieuse.

Elle fut alors ramenée à la réalité par une autre voix qu’elle connaissait bien qui retentit à travers la salle vide, joyeuse et amusée.

“ Ba alors Una, on ne dit plus bonjour aux personnes de sa maison, ce n’est pas vraiment tout ça. ”

Lilith se tourna vers la source. Mona les observait depuis l’autre bout de la pièce, une lueur malicieuse dans le regard. Suite à sa phrase que la petite albinos comprit comme ironique, leur aînée de Serdaigle émit un petit rire puis s’approcha d’elles après avoir posé ses affaires de dessin. Elle saisi alors doucement la jeune fille aux cheveux auburn et la serra contre elle. de part son geste et sa phrase, la petite albinos comprit qu’elles devaient se connaître, rien de très étonnant puisqu’elles étaient de la même maison, mais aussi être sans doute de bonnes amies. Par contre, Lilith ne s’était pas du tout attendu à la suite. Sans lâcher la jeune Serdaigle, Mona attrapa alors également la petite Poufsouffle et la joignit à l’étreinte. Cette dernière devint alors rouge comme une pivoine, les yeux écarquillés de surprise et de gêne. Elle ne savait pas du tout comment réagir et resta immobile dans les bras de leur aînée, la bouche close, le teint rosie.
Lorsque Mona les lâcha, Lilith ne bougea, droite comme un “i”, les bras ballants et les yeux grands ouverts.

“ Qu'est ce qui vous amène dans cette salle ? demanda alors la jeune fille aux cheveux d’ébène. D'habitude elle est désaffecté et je pensais pouvoir dessiner toute seule. Mais à ce que je vois mes plans sont compromis. ”

Gênée et reprise par sa timidité, après tout elle n’avait jamais beaucoup parlé à Mona et encore moins à la dénommée Una, Lilith regarda ses bottes qu’elle agita nerveusement sur le plancher.

“ J… Je.. Je voulais juste… regarder… les dessins… “

Sa voix sembla devenir de plus en plus bafouillante et basse au fur et à mesure pour se terminer finalement dans un murmure. Plus embarrassée que jamais, la fillette se tut sans oser relever les yeux et tritura ses doigts.
La voix de Mona retentit alors une nouvelle fois.

“ Ah au fait, Una Lilith, Lilith Una. Mais vous devez déjà vous connaître toutes les deux. Quoi que vu vos deux caractères timides, je n'en suis pas si sûre que ça. ”

La petite albinos se fit violence et, alors que la brune repartait vers l’endroit où elle avait laissé son matériel, elle releva doucement les yeux vers Una pour croiser son regard. Una... Finalement c’était ça, elle s’en souvenait à présent. Elle hésita un moment puis, sentant que de toute façon s’enfuir aurait été encore plus gênant dans la situation actuelle, elle se décida à prendre la parole.

“ Sa… Salut… Je suis Lilith Green… Heu oui tu… tu le sais déjà… “

Elle se rappela alors de leur “altercation” précédente et cela ne fit rien pour arranger son rougissement.

“ Désolée… Pour tout à l’heure… Je voulais pas te bousculer, je… Je voulais juste échapper à… Enfin désolée… “

Si dans la panique elle n’avait pas vraiment prit le temps de s’excuser, à présent elle se sentait embêtée de s’être enfuie comme une voleuse après avoir manqué de faire tomber sa camarade qui, de son coté, lui avait quand même rapporté son cours.

Invité

La petite Poufsouffle saisit ses notes et en contrepartie, Una relâcha ses doigts qui à présent se sentaient un peu trop seuls pour ne pas s'agripper à n'importe quoi. Cette fois, ce ne pouvait être une mèche de cheveux, depuis l'incident avec les bulles baveuses, elle les gardait tressés, pour éviter d'attirer les projectiles d'élèves mal intentionnés. Elle les serra donc autour de la anse de son sac, qu'elle commença à malmener sans y faire attention. Si elle ne le savait pas au fond de son sac, elle aurait bien sorti un de ses jouets mystérieux, dont assembler et désassembler les pièces de bois était une énigme qu'elle avait tant de fois effectuée, qu'elle le faisait maintenant automatiquement et ça lui permettait d'occuper ses mains et de la détendre, plus que de la faire réfléchir. Tant pis, la anse de sa sacoche ferait très bien l'affaire.

Encore une fois, le regard de cette camarade heurta le sien et même si c'était beaucoup trop, pour elle, de se retrouver deux fois dans cette situation très embarrassante, elle ne put s'empêcher à son tour d'observer la jeune fille. Ses yeux d'argent insistaient trop, Una détourna donc les sien vers la chevelure lumineuse de la Poufsouffle, comblant le silence pesant par cette observation minutieuse et sa gestuelle automatique, qui n'avait pas cessé depuis quelques minutes. Mais l'atmosphère vide fit très vite entrer un élément tout à fait imprévu. La voix de Mona parvint aux oreilles de l'Ecossaise, bien trop forte et trop réelle pour être une des hallucinations auditives dont elle avait l'habitude. Peut-être même un peu trop moqueuse, aussi.

Una se tourna d'un coup, très partagée dans ses émotions. A la fois soulagée d'être tirée de ce tête à tête étrange et gênée de ne pas avoir remarqué son amie, elle qui d'ordinaire était si observatrice, elle répondit d'une voix peu assurée :

« Non, c'est pas ça... C'est que... Je t'avais pas vue... Désolée ! »

Mais le rire de Mona la détendit un peu et Una se mit à sourire à son tour, calmement mais franchement. Elle ne s'attendit pas pour autant à se faire étreindre de la sorte et passé la surprise, elle s'attendrit de l'affection que lui portait Mona et se réjouit qu'elle soit là pour servir d'intermédiaire entre les deux premières années, visiblement aussi mal-à-l'aise l'une que l'autre. La petite albinos lui répondit tout d'abord, indiquant implicitement qu'elle était aussi très friande de la production artistique de cette amie commune. Una essaya donc de faire un pas en avant, tout en vantant les mérites de celle qui n'avait plus besoin de l'être :

« C'est vrai qu'elle dessine bien ! »

Elle se voulait bienveillante, mais se sentait juste inutile. Son regard se baissa donc vers son sac, qu'elle maltraitait de plus en plus avant de se dire qu'elle devrait arrêter et de finalement joindre ses mains pour laisser ses doigts jouer entre eux. Lorsque Mona reprit la parole, elle releva les yeux, laissant son regard se promener de nouveau en terrain connu. Cette camarade s'appelait donc Lilith et était aussi très timide, précisait son amie. Ca, Una l'avait bien remarqué, mais elle était trop occupée avec son propre état d'esprit pour s'attarder sur celui des autres. Au final, c'était peut-être un indice qu'il était bon de connaître, elle s'entendrait peut-être bien avec cette fille, si elle connaissait aussi la lutte quotidienne à laquelle elle se livrait pour éviter les autres. Elle réitéra ses excuses et Una tenta alors de la rassurer, ce qu'elle n'avait pas pu faire un peu plus tôt :

« Enchantée, Lilith. Ca ne fait rien. J'espère que tu n'as rien perdu d'autre, je n'ai vu que ça... »

Elle se tourna ensuite vers Mona à qui elle n'avait pas répondu :

« Moi je la suivais juste. Pour lui rendre ses cours... C'est assez gênant après, de demander aux autres quand on a du retard... »

Puis elle enchaîna, un peu timidement :

« Est-ce que je peux rester ? Je veux pas vous déranger mais... Là les couloirs doivent être plein et... Enfin... »

Mais elle se ravisa et changea subitement de sujet, essayant d'éviter d'être à nouveau taquinée par Mona :

« Tu dessinais quoi ? »

Ce qui était inutile, ceci dit, car si elle le voulait, son amie ne manquerait pas de se moquer gentiment de son introversion un peu trop poussée, même si Una s'était empressée de lancer une autre conversation. Elle commençait à la connaître et à comprendre les techniques qu'elle utilisait. Elles fonctionnaient donc rarement et la jeune Serdaigle était trop novice en socialisation pour trouver un autre moyen de se défiler. Pour le moment...

Invité

J'écoutai les deux jeunes filles d'une oreille, constatant que ma conclusion était la bonne. Elle était toute les deux timides comme cela n'est pas possible. Continuant à dessiner, je ne relevais le nez que quand Una commença à bafouiller sur du monde dans les couloirs. Tout en souriant, je me retins de rire. C'est vrai qu'elle n'aimait pas trop la foule. Mais je ne fis aucune remarque dessus, ne voulant pas plus la déranger.

-Non tu peut rester Una, cela ne me gêne pas. Et puis tu a qu'à venir voir, je ne mord pas encore. Pareil Lilith. Je sais que tu m'espionne souvent donc si tu veut voir ce que je dessine, tu peut.

Je sourit au deux filles avant de recommencer mon croquis de la salle de cours. Je les sentis s'asseoir toutes les deux à mes côtés mais ne m'en préoccupa pas.
Bientôt je sentis ma perception changer et l'inspiration me venir. Délaissant mon croquis de la salle de classe inachevé, je pris une feuille vierge et commença à gribouiller dessus à toute vitesse. Un immense champ ne tarda pas à apparaître et je dessina un enfant qui venait dans le fond du dessin. Au fur et à mesure des constructions apparaissait dans le loingtain. J'était ailleurs, dans mon monde, loin des filles.

Invité

Lorsqu’elle lui avait présenté ses excuses d’une voix gênée, Lilith s’était attendue à ce que Una lui fasse des reproches ou peut être qu’elle lui réponde sèchement. Aussi, elle fut surprise lorsque la jeune Serdaigle la rassura, s’inquiétant même de savoir si elle avait perdu d’autres affaires.
La petite albinos prit quelques secondes pour fouiller dans son sac, pendant que sa camarade de première année discutait avec Mona. Puis, constatant que tout était bien là, elle adressa un petit sourire à Una en hochant la tête.
La jeune fille aux yeux verrons s’adressa alors à son aînée de Serdaigle, lui demandant si elle pouvait rester. Tout en gardant le silence, Lilith regarda à son tour la brune, attendant elle aussi sa réponse.

" Tu dessinais quoi ? "

La question de Una avait fusé, comme si la jeune Serdaigle redoutait la réponse à la précédente. La petite Poufsouffle lui jeta un regard puis revint sur Mona. La question avait éveillé sa curiosité et elle aussi se demandait ce que pouvait bien représenter la jeune fille sur son carnet aujourd’hui.
La brune se remit à sourire avant de répondre :

“ Non tu peux rester Una, cela ne me gêne pas. Et puis tu as qu'à venir voir, je ne mords pas encore. Pareil Lilith. Je sais que tu m'espionnes souvent donc si tu veus voir ce que je dessine, tu peux. ”

A cette remarque, les joues de la petite albinos s’empourprèrent de nouveau. Elle savait bien que Mona avait depuis longtemps repéré ses piètres tentative de filature, mais l’entendre le dire aussi clairement et également devant Una la mettait vraiment mal à l’aise. Sur l’instant, elle eut vraiment envie de cacher dans un trou.
Elle hésita un bon moment à faire un pas en avant, troublée.
Mais finalement, ce fut Una qui s’avança la première. Son initiative donna à Lilith le courage qui lui manquait et elle la suivit timidement jusqu’à la table où était assise Mona. Sa curiosité reprit peu à peu le dessus, passant par dessus sa gène et elle pencha la tête en avant pour observer les mouvements de crayons sur le papier.
La Serdaigle était en train de représenter une version rapide de la salle dans laquelle elles se trouvaient toutes les trois. Fascinée, Lilith resta immobile, légèrement penchée en avant, les yeux grands ouverts. Elle ne se lassait pas de regarder le crayon glisser sur la feuille dans une étrange danse hypnotique, admirant le croquis qui se formait peu à peu.
Sans prévenir, Mona abandonna alors son dessin pour prendre une nouvelle feuille et en entamer un nouveau. Reconnectée à la réalité par cette coupure, Lilith cligna des yeux. Le spectacle offert par la brune avait eut le mérite de lui faire oublier une bonne partie de sa gène. Elle parvint même à être assez à l’aise pour reculer et se hisser sur une table près de Una, les jambes pendant dans le vide, restant non loin du carnet de Mona qu’elle observait toujours avec fascination.
Après quelques secondes, elle parvint enfin à détacher son regard des traits gris qui apparaissaient sur la feuille pour le tourner vers sa camarade de première année. La curiosité dans son regard vint marquer quelque peu sa timidité. Encore une fois, elle ne pu s’empêcher d’admirer les yeux gris-bleuté et marron de la jeune Serdaigle. Elle les trouvait vraiment magnifiques, bien plus que les siens tout décolorés. Se rendant pour une fois compte de la gène que pouvait occasionner son regard intense, elle rosit très légèrement des joues et détourna les yeux vers ses bottes, soudain devenue très intéressantes.

" Heu… Et… Et sinon tu as aimé le cours de sortilèges de tout à l'heure ?... "

Sa phrase aussitôt dite, elle se frotta l’arrière de la tête avec embarras.
Super question vraiment… Pour rendre ça plus intéressant, elle aurait aussi pu parler du temps qu’il faisait…
Non décidément elle ne savait pas du tout comment s’adresser aux gens qu’elle ne connaissait pas, même lorsqu’ils avaient son âge.
Décidée à tenter tout de même de nouveau sa chance, elle s’aida de ce qu’avait dit Una précédemment.

“ Moi aussi je trouve qu’elle dessine super bien. affirma t-elle d’une petite voix en montrant la jeune fille de deuxième année devant eux. On dirait que son crayon danse sur le papier. Enfin… Je trouve… “

Un peu troublée, elle arriva tout de même à adresser un petit sourire fin mais sincère à la jeune fille. Changeant de nouveau de sujet, elle enchaîna de peur qu’un nouveau silence gênant s’installe, balançant légèrement ses jambes d’avant en arrière dans le vide.

“ Vous êtes amies depuis longtemps avec Mona ? “

Les phrases sortaient difficilement et elle avait l’impression d’être un peu ridicule avec ses tentatives de conversation, mais bon tenter de se montrer plus sociable que d’ordinaire était la moindre des choses qu’elle pouvait faire pour remercier Una de lui avoir rapporter ses notes.

H.S:

Invité

Soulagée de pouvoir rester dans la salle sans déranger Mona, Una s'installa près de son amie pour l'observer dans son activité. Elle fut bientôt rejointe par Lilith qui semblait avoir attendu un premier pas de sa part pour oser s'approcher à son tour. Ce n'était pas la première fois que la jeune fille observait son amie à l'oeuvre mais c'était tout comme. Reproduire la salle de classe dans tous ses détails, ce n'était pas ce qui semblait le plus impressionnant mais voir se construire chaque nouvel élément était fascinant. De temps en temps, Una relevait les yeux pour comparer la version réelle de l'objet avec l'adaptation sur le papier. A ce moment là, elle portait ses doigts à sa bouche ou les emmêlait entre eux, mais quand ses yeux se posaient à nouveau sur le dessin en cours, ses tics disparaissaient, elle se détendait ou se concentrait peut-être, et sa nervosité perdait de l'importance.

A ce moment là, Mona changea de support, comme prise d'une idée soudaine. C'était quelque chose qui lui arrivait de temps en temps et à ce moment là, Una était toujours curieuse de connaître son cheminement de pensée. Est-ce qu'elle vagabondait, comme elle, à travers les méandres de son esprit ou est-ce qu'elle était frappée d'un coup par une envie de dessin ? Elle n'avait pas encore pris la peine de lui poser la question, car c'en était une bien compliquée. Même avec une réponse, elle n'était pas sûre de comprendre. Elle aurait voulu être au moins une fois touchée par l'inspiration, elle aussi. Assez rapidement, un champ apparut, suivi par un enfant, mais Una n'arrivait plus à rentrer dans le croquis, car quelque chose la gênait.

Elle avait entendu Lilith se déplacer, mais n'y avait pas vraiment fait attention, trop absorbée par le travail de sa camarade de maison. En revanche, elle sentait son regard qui commençait à peser et n'osa pas se tourner, de peur de se retrouver encore dans cette proximité dérangeante qu'offrait le contact direct entre ses yeux et ceux d'une autre personne. Au bout de quelques secondes pénibles, elle trouva enfin le courage de faire face à la petite Poufsouffle et se plongea pour un temps infime dans ses iris décolorés. A son tour, sa camarade baissa les yeux en rougissant et Una se reconnut tellement dans ce réflexe qu'elle ne put s'empêcher de sourire, attendrie par ces expressions qu'elle voyait de l'extérieur pour une fois. Puis lorsque Lilith prit la parole, son empathie se renforça, tant elle revivait son premier contact avec Mona, rythmé par des prises de paroles maladroites et des phrases sans intérêt.

L'Ecossaise lui répondit néanmoins avec bienveillance, elle ne pensait pas une seconde à lui reprocher d'essayer de trouver un sujet de conversation alors qu'elle-même n'en était pas capable.

« Oui ! J'aime bien cette matière... mais je n'aime pas m'entraîner devant tout le monde. On pourrait peut-être pratiquer ensemble ? »

Quelle idée de lui faire une telle proposition ! Elle avait trop poussé la gentillesse, mais maintenant elle s'était engagée, en quelque sorte, elle ne pouvait pas retirer ce qu'elle avait dit et si son interlocutrice acceptait, elle allait devoir lui montrer ce qu'elle savait faire. Si elle s'était sentie en confiance l'espace d'un instant, à présent elle était un peu mal-à-l'aise, elle se voyait déjà rater un sort et se ridiculiser. Elle était bonne élève, pourtant, mais paniquait trop vite quand la situation ne lui était pas favorable.

Plus tard, Lilith évoqua Mona et parvint même à lui sourire. Una fut touchée par sa description du dessin, elle qui ne parvenait pas à mettre des mots sur ce qu'elle ressentait lorsqu'elle voyait son amie en pleine création artistique. Pour elle, la phrase de Lilith témoignait d'une certaine sensibilité artistique ; la jeune Serdaigle se demanda alors si elle aussi était touchée par l'inspiration. Si sa camarade était effectivement une artiste, c'était probablement dans un autre domaine que le dessin, tant elle semblait contemplative devant les gestes de leur amie commune. En essayant d'imaginer quel pouvait bien être son talent, Una lui répondit un peu distraitement :

« Oui... »

Puis, elle se reprit.

« Enfin non. Ca fait depuis les vacances d'automne, en fait... Mais ça me fait comme si c'était depuis toujours, parce que c'est ma première vraie amie. »

Pourquoi tu as dit ça ? Maintenant tu fais bien pitié, bravo.

Elle camoufla sa gêne soudaine par un petit rire, comme pour confirmer qu'elle était ridicule. Elle recommença alors à se ronger les ongles, avant de s'adresser à Mona, dans l'optique de faire oublier son aveu précédent. Cette fois elle espérait que ce petit tour fonctionne mieux que lors de son premier essai un peu plus tôt :

« Tu dessines quelqu'un en particulier ? C'est un souvenir ? Ou c'est juste comme ça ? »

Invité

Je laissais les filles discuter entre elle, ne les entendant déjà plus. J'était plongé dans mon dessin, dans mon univers, comme en transe. Pour moi plus rien n'existait en dehors de ma feuilles et mon crayon. Je n'entendis donc rien de ce que se disait sur les filles. Du moins j'entendais mais mon esprit n'accrochais pas dessus, leurs paroles glissaient sur moi.
Je rajoutais sur le devant de la scène un petit chien qui attendait son maître, perdus dans les hautes herbes. Cela changeait de mes dessins habituels qui était plus magiques alors que là il pouvait s'appliquer à la fois à un enfant sorcier qu'à un enfant moldu. Relevant mon crayon, j'entendis qu'on m'appellait.
Sursautant, je revins à la réalité et regarda les filles, l'air momentanément perdue avant de reprendre pied. Una m'avait posé une question.

- Hum non, je dessine ce qui me viens à l'esprit. Je....je ne peut pas avoir ce souvenir, c'est impossible.....

Je ne terminais pas ma phrase, me contentant de leur sourire à toutes les deux. Regardant mon dessin, je me rendis compte que je ne pouvais pas m'y remettre et le mis de côté, reprenant le dessin de la salle de classe vide où nous étions, fredonnant un petit air enfantin.

Spoiler:

Invité

Lilith se mit à sourire doucement lorsque la réponse presque maladroite de sa camarade arriva.
D’abord confirmant de manière distraite qu’elle et Mona était amies depuis longtemps, elle se contredit rapidement ensuite en ajoutant :

“ Enfin non. Ca fait depuis les vacances d'automne, en fait... Mais ça me fait comme si c'était depuis toujours, parce que c'est ma première vraie amie. “

La petite albinos lui lança alors un regard surpris. “Sa première amie” ?
Elle ne connaissait Una que de loin avant aujourd’hui, pourtant elle avait du mal à s’imaginer qu’une fille qui à elle lui paraissait aussi intriguante puisse ne pas avoir d’amis. Mais après réflexion, c’est vrai que les fois où elle l’avait aperçu, elle était toujours seule. Elle avait d’abord mis ça sur le compte du fait qu’elle ne la regardait que lorsqu’elle était sans personne mais…
Une étrange sensation la frappa soudain. Una, cette jeune fille aux cheveux d’automne et aux yeux si marquant serait… seule elle aussi ?
Encore une fois, elle avait vraiment du mal à le croire et pourtant…
Néanmoins, loin de paraître triste ou de se renfermer, la Serdaigle eu un petit rire mi gêné mi amusé. Rire qui, finalement, gagna Lilith qui se mi à pouffer pour retenir le sien.

Una semblait aussi mal à l’aise qu’elle pour la conversation, quelque part ça la rassurait. Elle repensa notamment à sa réponse précédente à sa question qui avait précédé une proposition :

“ Oui ! J'aime bien cette matière... mais je n'aime pas m'entraîner devant tout le monde. On pourrait peut-être pratiquer ensemble ? ”

A cette dernière indication, Lilith n’avait pu empêcher ses joues de s’empourprer vivement. Elle aussi aimait beaucoup le cours de sortilèges, mais en général elle faisait tout ce qu’elle pouvait pour éviter de mettre en application ses cours devant les autres. Par peur des regards, par peur des moqueries déjà trop présentes, par peur peut être de se rendre compte qu’elle n’était pas faite pour le monde de la sorcellerie et décevoir la mémoire de sa mère. Elle n’avait donc pas répondu tout de suite, baissant vite les yeux, le visage coloré. En outre, lorsqu’elle avait osé regarder de nouveau sa camarade, celle ci avait semblé aussi gênée qu’elle par sa proposition.

Sans s’en rendre compte, Lilith se détendit très légèrement.
Una posa alors une question à son aînée de Serdaigle qui éveilla sa curiosité :

“ Tu dessines quelqu'un en particulier ? C'est un souvenir ? Ou c'est juste comme ça ? ”

C’est vrai que le nouveau dessin de Mona décordait beaucoup du simple croquis de la salle qu’elle faisait quelques minutes plus tôt. Celui ci semblait tout droit sorti d’un rêve. On y voyait un décor de campagne avec des champs et des bâtiments en arrière-plan et un chien au premier-plan. En regardant avec plus de précision, Lilith remarqua la petite silhouette d’un enfant au milieu de la feuille. Si elle avait été déjà fascinée par le dernier dessin de par sa précision, cette nouvelle oeuvre lui tira un regard d’admiration alors en observait chaque trait. Mona semblait avoir laissé son esprit vagabonder jusqu’à laisser son crayon la guider et devant leurs yeux de premières années apparaissait un décor totalement différent et fantasmagorique.
La petite albinos était si captivée qu’elle failli louper la réponse de la brune.

“ Hum non, je dessine ce qui me vient à l'esprit. Je....je ne peux pas avoir ce souvenir, c'est impossible..... ”

Cette fois la phrase de la jeune fille tira une expression surprise et curieuse à la Poufsouffle. Elle se mit à observer Mona avec intensité, penchant légèrement la tête sur le coté. Est ce que c’était elle ou durant un instant elle avait cru entendre… comme de la mélancolie dans la voix de la dessinatrice ?
Elle qui avait une telle assurance dans la voix venait tout à coup d’hésiter. Mais la jeune fille n’en dit pas plus, leur souriant doucement et revenant à son croquis de la pièce et Lilith se retint de la questionner. Elle était bien placée pour savoir que, lorsque l’on ne voulait pas parler de son passer, se faire forcer la main était très désagréable.
Le silence revint entre les trois élèves, rythmé seulement par les coups de crayon de la dessinatrice. Celle ci se mit alors à fredonner avec entrain un petit air. Lilith ne le connaissait pas mais le son de la mélodie lui tira un petit sourire en coin. Fermant les yeux, elle se laissa entraîner par les notes, simples mais entraînantes qui se formaient dans son esprit.
Par réflexe, les doigts de sa main gauche se mirent à s’agiter doucement au dessus de son épaule dans ce réflexe que lui avait intégrer sa passion pour le violon. Comme elle aurait aimé avoir son instrument en cet instant calme qui lui semblait suspendu dans le temps. Mais bon, de toute façon elle n’aurait pas osé en jouer devant Una et Mona…

Après quelques secondes où la jeune fille se laissa porter par le petit air chantonné par la brune de Serdaigle, elle ouvrit enfin les yeux et regarda de nouveau Una, mais avec moins d’intensité cette fois, bien plus hésitante. Sa proposition lui tournait toujours dans la tête et même si la refuser lui paraissait le plus simple, bien que le plus lâche, elle ne pouvait se pencher d’y penser. Quelque chose la poussait à y réfléchir…
Elle ne connaissait que très peu Una, mais elle l’intriguait. Sans qu’elle sache pourquoi, elle sentait qu’elle appréciait cette jeune fille qui semblait aussi timide qu’elle et avait pourtant cette lueur d’intelligence dans le regard qui lui soufflait qu’elle possédait un esprit extrêmement vif.
Au final, si elle devait choisir, c’était peut être bien elle qu’elle aimerait connaître un peu plus parmi les premiers années. Alors peut être que… Non impossible elle n’oserais jamais ! Et pourtant...
L’albinos douta encore quelques secondes. Puis, s’efforçant de ne pas baisser les yeux cette fois, elle prit la parole.

“ Heu… Una ?... Hum… Si… si ta proposition était sérieuse… De pratiquer le cours de… de sortilèges ensemble… Et bien… je… je veux bien. Enfin… Si je ne te dérange pas. “

Au fur et à mesure de sa réponse, sa voix s’était faite de plus en plus marmonnant et elle s’était à chaque mot ramassée un peu plus sur elle même, peut être par peur que tout cela ne soit au final qu’une moquerie de plus.
Néanmoins, sans arriver à se l’expliquer, elle sentait en elle une confiance naturelle envers les deux Serdaigles.
Les joues rouges, elle eut tout le mal du monde à ne pas fuir le regard verrons de la jeune fille et serra sa sacoche contre elle, comme pour se rassurer face à un éventuel refus.

H.S:

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