Histoire :
• « Bonsoir Oscar, bienvenue dans notre monde. »
1897, la Reine Victoria fêtait ses soixante ans de règne sur le Royaume Uni et les femmes obtenaient le droit de vote, pour la plus grande joie d’Annabel Priest. Enfin, ce n’était sans compter sur Oscar, ce petit être d’un peu plus de trois kilos qui venait de voir le jour.
Durant toute son enfance, il resta un enfant sans problème, qui appréciait les autres et qui était extrêmement attaché à sa famille. Il a toujours eu beaucoup de mal à quitter le nid petit, mais à son entrée à Poudlard, tout changea.
• « Monsieur Priest, bienvenue à Serpentard ! »
Poudlard ou pour Oscar,
les années qui changèrent ma vie. Cet enfant était une source permanente d’étonnement. Il était un élève exemplaire dans grand nombre de matières, mais particulièrement en cours de Sortilège, de Défense contre les Forces du Mal et, étrangement, en Botanique. Mais ce que les gens ne savaient pas c’est qu’il était aussi un très grand manipulateur, en quelques secondes, avec un sourire sur sa gueule d’ange, deux trois mots bien trouvés, il parvenait à convaincre n’importe qui de faire quelque chose pour lui. Et dans la plus grande des discrétions.
En parallèle avec ses études, l’adolescent commençait à entendre, par des bruits de couloir, le nom d’un certain Gellert Grindelwald, d’une dizaine d’années son aîné. Un mec du nord, aux idées grandissantes, fabuleuses et surtout, très ambitieuses. Ce qui intriguait beaucoup notre Serpentard qui se mit à faire des recherches sur l’homme, sans se faire remarquer.
• « Félicitation Monsieur Priest, vous voilà sorcier ! Qu’allez-vous faire maintenant ? Des places au ministère vont vous être grandes ouvertes vous savez ? »
L’adolescent eut ses ASPIC avec d’excellents résultats, qui lui offraient une place, bras grands ouverts, au ministère de la magie. Mais Oscar avait refusé, avançant une envie irrémédiable de reprendre le magasin de sa mère en tant que Fleuriste, il ajoutait qu’il souhaiterait développer, dans sa cave, un peu de botanique magique, mais rien de plus. Il ne souhaitait pas devenir Auror, et encore moins rester dans un bureau. Il aimait les fleurs, il aimait sa petite vie à Loutry Ste Chaspoule et ne la changerait pour rien au monde. Avec beaucoup d’étonnement, le choix du garçon avait été accepté.
Cependant, la véritable raison de ce non-choix de partir au Ministère était motivée par son désir de servir Grindelwald.
Aussi, à dix-huit, il prit contact avec l’homme, et rapidement il devint un « partisan » comme on les appelle. Les missions qui lui étaient confiés, au début, n’était pas de grande envergure, mais elles étaient là pour le tester. C’est d’ailleurs à l’une d’entre elle qu’il perdit son œil gauche, par un tir allié d’ailleurs, ce qui déclencha chez lui une rage assez intense.
• « Espèce de crétin ! »
Lorsque le sort était parti, Oscar n’avait ressenti qu’une douleur vive, bien plus que celles des entraînements des cours de Sortilèges. Dans un second temps, il s’était redressé et tourné vers cet autre nouveau, à peine plus vieux que lui, les ‘seniors’ du groupe n’avaient pas bougé d’un poil, il voulait connaître les réactions de ce jeune fleuriste de Loutry Ste Chaspoule.
Oscar s’était avancé jusqu’au garçon, l’œil en sang, et l’avait violemment plaqué contre l’arbre le plus proche :
- Comment veux-tu devenir un sorcier capable de quoi que ce soit si, sorti de l’école, tu n’es pas même fichu de viser juste ? Tu te pavanes depuis qu’on est partis mais tu n’es rien d’autre qu’une merde, pas foutu de protéger tes alliés. Tu mérites pas de servir un homme comme Grindelwald, si j’étais les autres, je te dégagerais tout de suite. Bien entendu, en menaçant toi, et toute ta famille de mort au cas où tu révèlerais nos noms. Crétin.
Le blond se recula d’un pas, pensant être en sécurité, l’autre jeune sorcier se détendit, mais dans la seconde qui suivit, le jeune sorcier lui asséna un coup de poing, puis deux, puis ce fut les coups de pieds, bientôt, les autres durent l’arrêter, alors qu’ils riaient aux larmes.
- Bien joué gamin, t’as bien réagi.
A côté de lui les trois sorciers séniors qui l’accompagnaient le félicitèrent, ils lui dirent que c’était ce genre de comportement qu’ils appréciaient, et décidèrent de laisser le corps de l’autre garçon, inerte et de continuer la mission. L’un d’eux attacha un morceau de tissu contre l’œil d’Oscar, pour le protéger et ils partirent terminer leur travail.
Très rapidement, le gamin prit du galon et devint proche d’un grand nombre de sorciers, jusqu’à rencontrer Grindelwald. Les deux hommes ne furent jamais très proches, mais le chef appréciait son professionnalisme, et au fur et à mesure du temps, les missions qui lui étaient demandés devinrent de plus en plus importantes. Rapidement, les Mages Noires se rendirent compte de sa capacité à faire parler les gens et ses facilités à les torturer. Un être sombre à l’intérieur montrait le bout de son nez.
• « Oscar, entraîne donc ce gamin, il veut nous rejoindre. »
Oscar avait maintenant 29 ans, il était un fervent serviteur de Gellert Grindelwald, et sa place dans les rangs des Mages Noirs était bien faite, il n’avait plus rien à prouver de sa loyauté, elle était déjà toute faite, surtout qu’il avait, récemment, rallié sa petite sœur, de 19 ans, à leur cause, pour son plus grand plaisir. Sa place était tellement grande qu’on lui confiait maintenant des jeunes à former. C’est donc ainsi, qu’en 1926, Oscar Priest reçut la tâche de former un Langue-de-Plomb au service direct du Premier Ministre de la Magie, du nom d’Oswin Foster. Ce jeune sorcier venait d’être père et les idéaux que lui offraient le ministère était bien loin de ceux qu’il s’imaginait réellement, et s’était épris de ceux d’un certain Grindelwald. Rapidement, il avait souhaité rejoindre ses rangs. Oscar lui apprit donc tout ce qu’il savait, et tous deux devinrent des as dans l’art de la torture. Ils étaient souvent envoyés en mission ensemble et lièrent une relation très forte, mais qui devait rester strictement professionnelle. Cependant, Oswin changea du tout au tout six ans plus tard, lorsque sa femme lui prit tout ce qu’il avait. Il devint plus incontrôlable, imprévisible, cependant, il restait un limier obéissant, mais Grindelwald décida de séparer les deux hommes : Oscar s’occuperait de torturer et de faire parler, tandis qu’Oswin massacrerait et tiendrait les gens au silence. Jusqu’à ce jour tragique d’Octobre 1943, où son protégé se fit assassiner, par ses propres camarades, car il devenait beaucoup trop dangereux. Oscar comprit cette décision difficile de Gellert même si elle n’était pas facile à encaisser.
Bien heureusement, dans ce monde sombre, une petite lumière fit son apparition.
• « Bonsoir, est-ce une Mandagore que j’aurais entendu crier dans votre sous-sol ? »
Peu de temps après l’arrivée d’Oswin, une jeune femme entra elle aussi dans la vie d’Oscar. De cinq ans sa cadette, Isadora avait fait éruption dans sa vie sans qu’il s’y attende. Il ne la connaissait pas, elle n’était pas de Loustry Ste Chaspoule, et pourtant elle était là. La jeune femme était superbe, resplendissante, et elle avait entendu le cri si reconnaissable de la jeune Mandragore que l’on sort inopinément de son pot. Facile à deviner qu’il s’agissait alors d’une sorcière qui tenait cette si jolie petite boutique de fleurs, cependant, moins facile de deviner qu’il s’agissait d’un sorcier. Les deux jeunes gens continuèrent à se revoir, elle lui apprit qu’elle habitait dans une maison non loin du Terrier (maison très connue des environs d’ailleurs pour son architecture assez biscornue) et ils finirent par s’aimer. Isadora, qui travaillait au ministère, passa de plus en plus de temps dans la petite boutique de fleurs de son amoureux, et bientôt ils se marièrent. L’année suivante ils eurent leur premier enfant, et ainsi de suite. Oscar était un homme comblé, tant du point de vue familial que du point de vue professionnel. Cependant, il faisait attention à ne pas mélanger les deux, il ne souhaitait pas que ses enfants et sa femme découvre un jour ce qu’il était capable de faire afin que les gens parlent.
• « Bonsoir Oscar, bienvenue en 1944. »
Nous sommes donc aujourd’hui en 1944, Oscar tient toujours son petit commerce à Loustry Ste Chaspoule, sa magnifique épouse, toujours à ses côtés, l’aimant de plus en plus, ses deux enfants aînés sont entrés à Poudlard, et sa petite Léna est toujours avec lui au magasin de fleurs. L’homme couve donc son petit bébé tant qu’il le peut, et ne la lâche que lorsqu’il part en mission, inventant une visite chez d’autres professionnels de la botanique afin de dégotter une nouvelle idée de combinaison florale ou la tendance de l’été prochain.
Pour ce qui est des Mages Noirs, Oscar continue de servir dignement Gellert Grindelwald, lui prouvant sa dévotion au fur et à mesure des jours, sans jamais le trahir.