[Fin Septembre]Au nom de la rose...[PV. Priam Beauchamps]

L'après-midi venait juste de commencer et, fort heureusement pour lui, Priam avait la chance de ne pas avoir cours à ce moment-là. S'armant d'un livre assez épais et ancien, comme la plupart des bouquins qu'on pouvait trouver dans la bibliothèque de cette école, le Serdaigle profita d'une belle journée ensoleillée et radieuse pour se rendre dans un endroit qu'il ne visitait qu'assez rarement. Non pas la salle de potion, bien qu'il n'y mette que peu souvent les pieds en dehors des cours. Non, là il s'agissait en réalité de la Serre, placé de manière à être empli de lumières lorsque c'était nécessaire, sans pour autant aller jusqu'à brûler les plantes sensibles. L'intérieur de cette même était parfaitement agencé pour que les besoins des plantes soient respectés de manière optimale. Que faisait Priam Beauchamps à la Serre aujourd'hui ? Des recherches ! Oui c'était assez rare pour quelqu'un comme lui que de travailler de la sorte, mais ça lui arrivait par moment, surtout lorsqu'un sujet l'intéressait.

Ce qu'il n'avait pas prévu, c'est qu'en plus du professeur, ayant été prévenu de sa venue, une autre personne était déjà présente. Il s'agissait d'une Serpentard qu'il avait déjà vaguement croisé sans pour autant y faire attention, comme avec la quasi-totalité des élèves d'ailleurs. Cette dernière ne portait pas son uniforme, à l'inverse du Serdaigle, mais une robe légère verte. Le tableau qui s'offrait au garçon était des plus charmeurs. La jeune femme était penchée au-dessus de roses qui offraient toute la magnificence de leur couleur rouge à la lumière de la Serre. Sa robe dévoilait ses jambes et mettait ses formes en valeurs tandis que ses cheveux bruns tombaient en une cascade délicate autour de son visage. Rapidement, le blondinet sentit son pantalon rétrécir un peu à des endroits stratégiques alors qu'il s'absorbait dans la contemplation de cette scène. Lorsqu'il s'en rendit compte, le jeune homme déglutit rapidement, tentant de calmer un peu sa respiration et de reprendre contenance. Ce n'était rien, juste une expression naturelle, une pulsion incontrôlable, rien qui ne puisse être géré avec tact.

Détournant pour le regard pour partir à la recherche de la plante dont il avait besoin, Priam se rendit rapidement à l'évidence et ferma les yeux, sourcils froncés, lorsqu'il comprit le problème. Les voltiflors se trouvaient de l'autre côté de la serre et le seul moyen de s'y rendre était de passé par l'allée centrale où la Serpentard se tenait …. Et où il n'y avait pas assez de place pour deux. Prenant son courage à deux mains, Priam serra le livre sous son bras et s'approcha avec conviction de la jeune femme, le visage rougissant légèrement à chaque pas. Une fois assez proche, le blondinet s'éclairci la voix doucement.

-"Excuse-moi, j'aurais besoin de passer …"

Maintenant qu'il pouvait voir son visage en entier, Priam ne put s'empêcher de détourner le regard. Son assurance commençait à s'effilocher entre ses doigts. La Serpentard lâcha alors un mot d'excuse, chose plutôt rare chez les personnes de cette maison, réputée pour ne pas être des plus courtoises. Malheureusement pour le blond Serdaigle, la jeune femme ne s'en alla pas comme il l'avait prévu, lui laissant ainsi le champ libre pour passer son chemin. Non, elle resta bien à sa place, se plaçant contre la barrière en bois aussi près que possible, pour lui laisser un peu de place. Malheureusement, cette allée n'était assez grand que pour laisser passer une seule personne et même si les deux jeunes n'étaient pas bien gros, il était impossible d'avancer sans que les deux corps ne soit vraiment proche. Mais Priam ne pouvait décemment pas faire une remarque là-dessus, ni envoyer bouler la serpentard. Lâchant un petit soupir discret et toujours en essayant de ne pas regarder trop directement l'autre élève, Priam avança alors.

Le seul moyen pour lui de passer était de se marcher latéralement, en faisant face à son interlocutrice pour ne pas être impoli. Malheureusement, arrivé à sa hauteur, les deux corps se retrouvèrent l'un en face de l'autre, avec pas plus de cinq centimètre les séparant, c'était très proche, trop proche pour le pauvre Priam, leurs cuisses se frôlant. Cela aurait pu bien se terminer, rapidement, si la jeune femme n'eut pas la soudaine idée saugrenue de lui attraper le visage pour le tourner de force vers elle, le regardant droit dans les yeux. Les siens étaient d'un bleu clair qui s'accordaient à merveille à sa robe et contrastait agréablement avec ses cheveux bruns. Priam n'était absolument pas à l'aise là-dessus, surtout compte tenu de la réaction purement instinctive que son corps avait eue quelques secondes plus tôt et qui aurait été d'une gêne immense si cela recommençait. Ce que fit alors Priam fut à la fois un geste de défense instinctif et un moyen de retrait pour rester concentré à éviter quelques désagréments sous la ceinture.

Tout d'abord le Serdaigle repoussa la main qui le tenait avec sa main gauche et détourna le regard en faisant un pas de plus sur le côté pour se dégager avant de regarder de nouveau la serpentard, pas directement bien sûr, bien que son regard se stoppa une seconde sur le décolleté avant de remonter instantanément. Le mieux étant de fixer le front, les sourcils même, pour donner l'impression que l'on regarde l'autre sans que cela soit vrai. Avec un peu de chance, la jeune femme n'aurait pas vu le petit moment d'égarement du regard de Priam. C'est avec une contenance feinte que le jeune homme répondit alors à la question.

-"Priam Beauchamps, pourquoi ? Et toi, t'es qui ?"

Le ton n'était pas agressif, plutôt sur la défensive, comme en retrait. Les plantes n'étaient qu'à quelques pas de là, il pouvait peut-être reculer discrètement puis faire comme si de rien n'était après ? Faire comme s'il n'avait pas senti la fragrance qui émanait de la jeune femme – ou était-ce des roses ? – ni la douceur de la main de cette dernière, malgré la fermeté avec laquelle son visage avait été tourné et maintenu.