[Octobre] Chasse au furet ! - Keith S. Shelley

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Journée, dur journée. Fatiguée par ses heures de cours, Sally prend son temps avant de retourner dans son dortoir. En fait, elle aimerait pouvoir s'allonger et délester son esprit de la moindre réflexion, mais descendre jusqu'au cachot lui demande encore trop d'efforts.
Elle réussit donc à se frayer un chemin au milieu de la foule d'élèves qui s'engouffre dans les cachots, entre rires et soupires, Sally s'affale finalement dans sa literie.
Et encore lui fallait il faire ses devoirs. Saleté de prof' qui menaçait la santé mentale de ses élèves.
Elle tapota sur le rebord de son lit pour que son furet préféré vienne la réconforter après cette dure journée de labeur. Mais après quelques minutes, il ne venait toujours pas. Sally commença à s’inquiéter quand ses sifflements ne l'alertait pas. Elle regarda sous le lit, souleva les couvertures.
Elle demanda à ses camarades de chambre si elles n'avaient pas vu la précieuse petite boule de poil blanc. Celles-ci lui répondirent que non.

Elle retourna tout son dortoir, au détriment de ses camarades et sous les grognements, fut presque virée de sa propre chambre. Mais qu'importe, le furet n'était pas là. Elle fit subir le même traitement à la salle commune et obligea des garçons à la faire entrer dans leurs dortoirs pour s’apercevoir que Bluebell n'était pas dans les dortoirs des serpentards.
Elle se sentit légèrement paniquer.
Perdre Bluebell c'est bien la pire chose qui pourrait lui arriver. Elle sortie donc de la salle commune, visant le parc. L'animal aurait peut-être voulu aller se promener ? Sally arriva donc, courant et haletante, dans le parc. Elle chercha du regard, ne sachant pas par où commencer, puis elle remarqua un garçon aux cheveux verts qu'elle connaissait vaguement. Elle savait surtout que ce garçon qui se montrait adorable avec Bluebell était devenu l'ami du furet.

« Hey ! Keith ! Keith ! Bluebell, mon furet, tu l'as vu ? Il est avec toi ? Je... j'arrive pas à le trouver... »

Elle l'avait crié alors qu'elle courait vers lui, espérant voir la petite tête blanche se lever des bras du garçon ou de 'importe où près d'ici. Elle voulait retrouver son furet, c'était urgent, elle s’inquiétait. Elle arrive jusqu'au garçon, ne prit pas le temps de respirer et l'analysa. Mais elle ne vit la boule blanche nul part. La détresse se lisait dans ses yeux.

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Tu soupires. Tu fermes les yeux. Ces cours te fatiguent. C'est comme si les professeurs aspiraient ton énergie. Comme si le fait d'être enfermé dans ce château pompait ta vitalité. Tu es las. Et tu as besoin d'air. Tu sors, à peine tes cours terminés. Tu ne passes même pas par la salle commune. A quoi bon remonter jusqu'au sommet d'une des tours alors que tu n'as que quelques étages à descendre pour être enfin libre ? Tu passes donc la porte du château. Et tu inspires. Tu inspires profondément. Tu sens cette bouffée d'air pur, qui traverse tes poumons, qui traverse ton corps. Et qui semble te faire le plus grand bien. Tu t'étires, tranquillement, avant de t'avancer dans le parc, à pas lents. Tu as tout ton temps. Flâner un peu ne te fera pas de mal. Tu bâilles de nouveau, inconsciemment. Tu déambules sans but précis. Et tu finis par t'arrêter, pour t'installer au pied d'un arbre. Tu fermes les yeux.Tu sens le soleil chatouiller tes jambes, tandis que le vent te caresse le visage. Tu te sens bien. Tu entends les feuillages bruisser. L'ombre te couvrir à moitié. Et tu te sens somnoler.

Du moins, c'est ce qui tu aurais fait dans une situation normale. Le problème étant qu'il n'y a jamais rien de normal dans cette école. Et te voilà dérangé dans ta quiétude, par cette jeune serpentard. Tu rouvres les yeux, la regardant approcher alors qu'elle crie ton nom. Pitié. Pourquoi faut-il toujours qu'elle s'acharne ? Son furet est un animal fantastique. Mais elle... Disons qu'elle ne t'intéresse que passablement. Et cela aurait pu être le cas cette fois encore. Tu aurais pu lui parler de façon évasive, comme chaque fois. Et cela n'aurait pas changé grand chose. Sauf que cette fois, les choses sont différentes de d'habitude. Et elle est paniquée. Justement à cause de son furet. Tu arques un sourcil. Et tu n'as aucune idée d'où il peut bien se trouver.

Euh... Je.

Tu te relèves, avec un peu plus de vélocité qu'à ton habitude. Tu émets alors un long sifflement, alors qu'un hibou te répond quelques secondes plus tard. Tu tends le bras, le laissant se poser sur ta manche. Tu lui caresses la tête tranquillement, tout en lui parlant à voix basse.

Dis moi mon grand, tu n'aurais pas vu un furet blanc dans le coin ? Non ? Tant pis... Merci. Et préviens moi si tu vois quelque chose.

Tu le laisses alors reprendre son envol, tandis que tu regardes la demoiselle. Ou du moins que tu essaies. Tu n'aimes pas regarder les gens en face. Tu sens cette gêne te bloquer, comme bien trop souvent. Et tu te contentes de secouer la tête, désolé de ne pouvoir l'aider.

Et bien. Donc. Je. Non, je ne sais pas. Désolé.

Tu la regardes à la dérobée. Elle est bien trop paniquée pour s'en rendre compte. Et sa panique transparaît. Elle émane d'elle. L'air autour d'elle est comme surchargé par cette panique, par cette peur. Et tu ne peux que compatir. Tu ne peux que comprendre ce qu'elle ressent. Tu n'aimerais pas qu'une telle chose t'arrive. Alors tu relèves la tête. Tu écartes tes appréhensions. Tu peux bien les mettre de côté pour une fois. Et tu la regardes. Dans les yeux.

Mais. Je. Je peux peut être t'aider à le retrouver ?

Tu souris doucement, tentant de la rassurer. Et tu sens le rouge te monter aux joues au même moment. Tu as vraiment dit ça ? Tu as vraiment osé une telle chose ? Tu n'en reviens pas toi même. Et pourtant, il semblerait bien que si. Et te voilà partagé. Entre la gêne de te trouver seul avec une autre élève, et l’inquiétude à propos du petit furet...

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Le garçon n'avait pas l'air très vif. Comme son habitude. Mais Sally avait sortit ses plus beaux yeux de chien battu. Il avait dû le voir puisqu'elle demanda à une chouette si elle n'avait pas vu son furet. Il se prenait pour Blanche Neige celui-ci ? Enfin, si sa chouette mangeuse de furet pouvait le lui ramener sain et sauf, pourquoi pas. Mais non. Sally était dépitée.
Elle croisa les bras, visiblement inquiète. Elle ne savait pas pour où commencer à chercher. On est pas à Durmstrang, mais il n'empêche que le domaine de Poudlard est impressionnant.
Elle le remercia, lui dit par politesse que ce n'était pas grave, lors qu'en vérité, à part dans ses affaires, elle ne savait pas où trouver la bestiole.
Elle allait partir, prête à rester un mois dans le parc pour retrouver son petit animal quand Keith lui dit qu'il voulait bien l'aider. Sally s'illumina alors qu'elle se tournait vers lui. Elle l'aurait prit dans ses bras si elle ne savait pas que ça le gênerait plus qu'autre chose.

« Merci ! Merci vraiment ! Je.. Je pensais qu'il serait dans le parc mais... vers le lac, peut-être ? Il aime regarder le calamars remonter à la surface de temps à autres... »

Elle partit alors, sans vraiment attendre le garçon. Ça ne l'enchantais pas, parce que si un strangulot avait voulu rencontrer BlueBell de plus près, s'en était fini du furet.
Elle se dit que c'était agréable d'avoir quelqu'un qui connaissait vraiment bien les animaux pour l'aider. Elle se rendit, presque courut vers le lac. Un regard rapide mais elle ne voyait rien.

« Bon, tu... Connais BlueBell ? Tu saurais le reconnaître ? »

Bien sûr, il le voyait certainement plus souvent que la plupart des élèves. Elle se mit donc à la recherche de l'animal sans plus de cérémonies. Peut-être se calmerait elle après un moment de recherche, pour l'instant, la panique la prenait à la gorge.

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La panique. Ou de la peur ? A moins que ce ne soit une peur panique. Dans tous les cas, tu la vois ainsi dans tous ses états. Et tu n'as aucune idée d'où peut se trouver son furet. Mais tu ne peux guère te permettre de lui dire. Cela ne ferait qu'amplifier son état de panique. Et la panique est une sensation très désagréable. Elle est oppressante. Lourde. Pesante. Tu le sais. Tu la sens. Cette panique dans l'air. Qui virevolte dans tous les sens. Qui pèse. Qui disperse la concentration, sème la pagaille, amenant avec elle la peur. Tu aimerais pouvoir trouver les mots pour la rassurer. Pour lui dire que tout irait bien. Si seulement elle n'était pas partie en trombe vers le lac, te quittant après quelques mots. Tu la suis au pas de course, tentant de la suivre. Mais tu n'aimes guère courir et te presser ainsi. Tu es inquiet pour Bluebell, oui. Mais faut-il vraiment s'agiter et remuer ciel et terre ? Tu n'en es pas sûr. Tu dirais bien que non. Et tu la laisses commencer ses recherches sans plus. Tu as à peine le temps de lui répondre, lançant un rapide :

Oui, je. Evidemment, je sais à quoi il ressemble.

Et là voilà partie à la recherche du furet perdu. Et tu ne peux rien faire sinon partir à sa recherche toi aussi. Après tout, c'est un animal très gentil. Mais même si tu sens ce sentiment te tordre le ventre, tu n'arrives pas à t'agiter. Tu es un peu anxieux quand à ce qui aurait pu lui arriver, certes. Mais tu comprends sa réaction. Et tu commences tes recherches activement. Tu serais probablement dans le même état si Joshua venait à disparaître. Mais il ne le ferait jamais sans raison. Tu finis par le connaître. Et tu sais que même s'il venait à te quitter pour aller batifoler un peu seul, il reviendrait vite. Peut être était-ce le cas de Bluebell après tout... Peut être avait-il simplement eu envie de prendre un peu l'air seul. Tu le connais un peu, mais tu ne peux pas vraiment dire que tu connais ses habitudes.

Tu ne sais vraiment pas comment procéder... Tu avances le long du lac, d'un pas plus vif qu'à l'accoutumée. Mais sans courir toutefois. Tu approches d'un des quelques arbres situé en bordure de l'eau, et tu t'arrêtes à son pied, plaçant ton pouce et ton index au bord de tes lèvres pour siffler. Un sifflement court, sec et aigu. Et tu aperçois un petit écureuil sortir de sa tanière en réponse à ton appel. Tu le vois pencher la tête, interrogateur. Tu lui souris tranquillement, lui demandant s'il aurait vu un petit furet blanc. La chouette que tu viens d'interpeller ne l'a pas vu, mais s'il aime venir observer les calamars, ton ami rongeur devrait l'avoir aperçu... Et le voilà qui te signale que oui, t'indiquant la direction à suivre. Tu souris, fouillant dans tes poches pour en ressortir un quart de biscuit que tu lui offre, avant de repartir dans la direction opposée. Tu dois prévenir la petite Serpentard avant toute chose...

Sally ! J'ai une piste, par là ! Et... Euh. Attention en arrivant, le terrain n'est pas toujours bon sur les rives !

Tu lui cries ces quelques mots de loin. Tu te doutes qu'elle a entendu le début... Mais tu n'es pas du tout sûr qu'elle aie saisi la fin... Il y a des zones où la terre est trop molle et trop friable pour s'y risquer... Et d'autres où l'herbe est glissante. Tu te surprends à espérer qu'elle fera attention à ne pas tomber dans l'eau. Même si tu es toujours plus inquiet pour le petit furet porté disparu. Evidemment.

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Sally se mordille la lèvre inférieur alors qu'elle regarde sur la rive. Où ? Partout. Elle ne sait pas où regarder, elle va jusqu'à soulever les pierres, ne sait-on jamais. Et plu d'une fois, elle se surprend à regarder dans l'eau. Mais elle espérait souvent qu'elle n'y verrais rien d'alarmant. Elle se sentait déjà nostalgique, le touché légèrement dru du pelage de BlueBell lui manquait déjà.. C’est a lors qu'elle se laissait aller à la mélancolie qu'elle entendit Keith l’appeler. Elle n’entendit -n'écouta- au-delà de son « j'ai une piste »
Elle accourut. Un peu trop vite, elle s'en aperçut quand elle sentit son pied glissé sur l'herbe et la boue à la bordure du lac. C'est comme ça qu'elle finit à moitié dans l'eau, les jambes pleines de boue. Elle perdait de sa superbe, et ce fut encore plus pathétique quand elle retint un gémissement en courant hors de l'eau, apeurée, se relevant durement. Parce que Keith e le savait pas, mais ce lac, elle ne l'avait traversée qu'une fois. A sa première année. Et ce fut déjà l'étape la plus difficile de sa scolarité. Elle regarda le garçon aux cheveux verts, confuse. Remit sa chevelure mouillée en place, époussetant sa tenue pleine de boue comme si elle pouvait tout enlever maintenant. L'idée d'un sort ne lui vint pas à l'esprit, surprenant, mais un peu moins quand on comprend que son esprit en entier est happé par la recherche du furet.

« Bien... merci... Allons par-là alors... Mais quoi ? Tu parles vraiment aux animaux ? T'es bizarre ! »

Le manque de délicatesse devait être génétique, il n'y avait pas d'autre solutions.
Mais peut-être Keith comprendrait-il que Sally ne voulait en rien perdre de son éclat, et le fait de risquer une moquerie à cause de sa chute pathétique et de son apparence ne l'enchantait pas. Rien de personnel, rien du tout. C'était cool de pouvoir comprendre et être compris des animaux. Elle en serait presque jalouse. Il faudrait qu'il lui apprenne.. Enfin ! Par là allons par là.
Sally eut un petit pincement au cœur. « là-bas », ça les amenait vers la cabane du grincheux et plus loin... La forêt interdite.
Pour la première fois depuis quatre ans, Sally espéra qu'elle se ferait taper sur les doigts par le garde-chasse.. BlueBell se cacherait peut-être dans ses plants de citrouilles ? Il fallait espérer que oui. Un pauvre petit furet ne survivrait pas dans la forêt noire.
Sally attrapa la main de Keith. Et l’emmena à sa suite vers la cabanon. Ça ne devait pas être bien agréable pour le garçon, mais la rouquine tenait à ce qu'il vienne avec elle, il était d'une aide primordiale, le bougre.
Il arrivèrent au cabanon, Sally fit signe à Keith de ne pas faire de bruit puis elle s'aventura jusqu'au petit tas de pierres, s'accrocha à une fenêtre par laquelle elle regarda. Il n'était pas là ! Joie et bonheur !
Maintenant il est temps de fouiller les citrouilles... Peut-être n'aurait elle pas à les abimer ? Elle commence à les analyser sur les côtés, de partout, si BlueBell s'est frayé un chemin dans les immensités oranges, elle devrait trouver l'entrée ! Enfin, c'est elle la sorcière, ce furet est tout ce qu'il y a de plus normal. Pas vrai ?

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