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 [Début mai 1943] La mémoire de la plupart des hommes est un cimetière désolé où gisent sans honneurs des morts qu'ils ont cessé de chérir. [Lavinia et Isaac]

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Isaac Lawford
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MessageSujet: Re: [Début mai 1943] La mémoire de la plupart des hommes est un cimetière désolé où gisent sans honneurs des morts qu'ils ont cessé de chérir. [Lavinia et Isaac]   [Début mai 1943] La mémoire de la plupart des hommes est un cimetière désolé où gisent sans honneurs des morts qu'ils ont cessé de chérir.  [Lavinia et Isaac] - Page 2 Icon_minitimeJeu 6 Nov - 17:35

J’avais des doutes quant au fait qu’il fût possible de soulever deux kelpies d’un même sortilège, mais quand je vis Lavinia y parvenir sans trop de difficulté, j’essayai de l’imiter et eus la surprise de réussir sans guère de problème. Ces créatures étaient moins puissantes que je ne l’aurais pensé. Je me tournai vers ma compagne et lui annonçai avec un sourire :

- Je vous suis, Lavinia.

Alors que nous marchions ainsi, les kelpies flottant un mètre environ au-dessus du sol, Gunhilda et Méphisto gambadant joyeusement autour de nous, tout heureux d’avoir retrouvé leurs propriétaires, je me mis à repenser aux derniers évènements : comment tant de choses avaient-elles pu se produire en si peu de temps ? Cela me dépassait totalement. La triste conclusion de cette histoire était que tout pouvait se produire, et à tout moment. Ce qui n’était pas une pensée très rassurante pour l’espion que j’étais. La voix de Lavinia me tira de mes réflexions. Elle me demanda ce que je pensais de sa proposition de l’aider à organiser un club de duel pour les étudiants de Poudlard. Il est vrai que je l’avais vaguement entendue poser la question tout à l’heure, mais nous étions tombés sur les kelpies, et ce qui s’était passé ensuite me l’avait fait oublier pour de bon.

Un club de duel… Quelle idée saugrenue… Enfin, cela faisait partie ce que l’on attendait d’elle, supposais-je. J’hésitais un peu avant d’accepter, toutefois. La politesse et ma couverture voulaient incontestablement que je lui dise oui, mais, en même temps, j’avais peur de trop en dévoiler sur moi-même si je me retrouvais pris dans le feu d’un combat. Je n’étais censé être qu’un modeste professeur d’Histoire, après tout, pas un combattant émérite. Mais si je refusais, au final, il n’était pas impossible que cela soulève encore plus d’interrogations que si je parvenais à tenir la dragée haute à la professeure de DCFM lors d’un duel. Je n’étais pas censé avoir quoi que ce soit à cacher ni à me reprocher, après tout. En outre, si cela me permettait de passer plus de temps avec elle, je n’allais pas dire non. Et puis peut-être cela allait-il être l’occasion de repérer de nouveaux talents parmi les élèves, de potentielles recrues du Plus Grand Bien. J’allais pouvoir joindre l’utile à l’agréable.

Le signe était en tout cas plutôt encourageant : si Lavinia avait voulu me tenir rigueur de mon initiative – ou plutôt de mon manque d’initiative -, elle ne m’aurait pas fait une proposition si amicale. Amicale… ou intéressée, d’ailleurs. Sans doute mon récit de la mort de Leontius Schröder avait-il éveillé sa curiosité, et peut-être était-elle désireuse d’en apprendre plus sur mes réelles capacités magiques. Il allait donc falloir que je reste mesuré, si je ne voulais pas en révéler trop long. Mon absence totale du moindre désir de blesser Lavinia de quelque façon que ce soit m’y aiderait certainement…

- Oh, oui, excusez-moi, je ne vous ai pas répondu tout à l’heure, dis-je d’une voix contrite. Il faut dire que nous étions un peu occupés à nous faire agresser par des kelpies...

Sa remarque suivante, sur le fait que pourrais ne pas accepter en raison de mes « mauvais souvenirs » me fit sourire intérieurement, mais je pris soin de n’en laisser rien paraître et pris au contraire un air grave.

- J’apprécie l’attention, Lavinia, assurai-je avec une gratitude que je ressentais réellement, quoique pas pour les raisons qu’elle supposait. Vraiment. Et, pour être franc, je n’y tiens pas outre mesure. Mais, s’il n’y a que cela pour vous faire plaisir, alors j’accepte votre proposition sans hésiter. Tout pour vous être agréable, ma chère.


Je m’arrêtai là. Pas la peine d’en faire de trop. Et puis ajouter « et toujours prêt à vous tenir compagnie » aurait été un peu tendancieux. Non pas que l’envie m’en manquât. Mais il fallait que je reste concentré, je me l’étais promis, et contrôler mes propos était le premier pas sur cette voie.

- Quand pensez-vous commencer ? Je vous le demande parce qu’il faut que je m’organise un peu, auparavant…

M’organiser, oui… Vérifier que Grindelwald n’avait pas d’assignation spéciale à me confier dans les prochaines semaines, pour être plus exact. Il n’apprécierait guère de savoir que négligeais sa mission pour aller folâtrer dans le club de duel de Poudlard. Et Murphy Conley était du genre à faire du zèle, en ce qui concernait la délation. Mieux valait donc tâter un peu le terrain avant de donner une réponse définitive.

- Je regarde mon agenda et je vous redis tout cela au repas, demain, Lavinia. Mais a priori, il ne devrait pas y avoir de difficulté.

Nous avions fini par sortir des arbres et arriver à la cabane de Virgile Campenhausen, le garde-chasse. Celui-ci n’était pas présent, mais nous nous permîmes d’enfermer les kelpies, toujours bridés par leurs sortilèges de placement, dans un enclos attenant. Ceci se fait, comme nous étions un peu boueux, je me lançai un discret sort de nettoyage et me tournai vers Lavinia.

- Hum… Que voulez-vous faire, maintenant ? Je dois avouer que l’idée de laisser ces kelpies tout seuls me rend un peu mal-à-l’aise : ils ne représentent plus une menace, mais quelle tête va faire M. Campenhausen quand il va voir ce qui se trouve derrière sa cabane ?! Nous devrions l’avertir, ne croyez-vous pas ?
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MessageSujet: Re: [Début mai 1943] La mémoire de la plupart des hommes est un cimetière désolé où gisent sans honneurs des morts qu'ils ont cessé de chérir. [Lavinia et Isaac]   [Début mai 1943] La mémoire de la plupart des hommes est un cimetière désolé où gisent sans honneurs des morts qu'ils ont cessé de chérir.  [Lavinia et Isaac] - Page 2 Icon_minitimeVen 7 Nov - 0:32

La nuit était tombée.
Cela faisait dix minutes ou une heure, il ne le savait plus.
Virgile mastiquait vigoureusement ne barre de fruit séchés comme celles que l'on trouve dans les boîtes de rations militaire. Son regard, mi-désapprobateur mi-las, était posé sur la carcasse encore fumante d'un kelpie qui était venu s'échouer sur la bordure d'un étang de la foret interdite.

Une main dans la poche, la seconde portant à son bouche la barre sans goût, il se rejouait la soirée de mémoire. Il faisait sa ronde habituelle en soirée. Ce n'était pas le plus recommandé mais quand ça ne va pas à l'extérieur, la foret le ressent. Les créatures deviennent folles, il vaut toujours mieux garder un œil sur la faune comme sur la flore, dans ces moments-là. Et honnêtement, ça lui plairait plutôt bien de trouver un espion qui se cacherait dans la brume de la foret pour passer ses nerfs.
Et ce soir, il croyait avoir touché le Jackpot. Il avait entendu, presque de l'autre côté de la foret, des bruit étranges. Beaucoup trop d'activité pour qu'il ne s'agisse que d'une horde de centaures en furie. Ceux-là, il ne serait jamais allé les voir de bon cœur.
Non, c'était autre chose. Quelque chose qu'il n'avait pas l'habitude d'entendre. Il s'était précipité, donc, fulminant légèrement sur ses jambes de vieil homme auxquelles il commençait à préférer les pattes de la bête. Mais il était arrivé trop tard. Il n'y avait plus de bruit. Puis en cherchant dans les alentours, il avait finalement trouvé le cadavre de la créature, laissée à pourrir entre l'eau et la boue.

Laissant s'échapper un sifflement de dégoût, Virgile laissa s'échapper sa botte droite de la boue humide dans laquelle elle s'était enfoncé sous poids pour se dégager du rebord de l'étang vaseux. Il ne pouvait rien faire pour la pauvre bête. La laissait ici semblait inhumain, mais l'étang serait son tombeau, il n'y avait que grâce à ces matières organiques que la foret se développait.
Il la laisserait là, frustrée de ne pas savoir ce qu'il s'est passé, frustré de ne pas avoir pu intervenir en quelque façon que ce ne soit... Frustrée de n'être plus que le spectateur de la vie de Poudlard et de sa déchéance.

D'un pas rapide, appuyé par son ressentiment, il retournait vers sa cabane. Il irait dormir, ou du moins, essayerait. Il lirait un peu et finalement, repartirait en ronde. Il le savait, c'est comme ça que se finissait la plupart de ses nuits ces temps-ci.
L'esprit trop plein ou trop vide. Pas la place de penser ou au contraire, être étouffé par ses songes. Il n'aimait pas ça. Il ne se contrôlait plus. Il ne contrôlait plus rien.

Enfermé dans ses pensées, il ne voyait pas que sa cadence accélérait et finalement, il se stoppa net quand des bruits vinrent à ses oreilles. Des voies. Devant lui, il ne voyait pas grand chose, piégé dans la brume entre les silhouettes obsidiennes des arbres. Mais il en était sûr : il y avait quelqu'un. Devant chez lui.

Il glissa lentement sa main dans sa poche, comme si à quelques mètre d'ici, on aurait pu entendre le pan de son manteau de cuir claquer dans le mouvement. Il se saisit de sa baguette et s'avança à nouveau. D'un geste vif de la main et une simple phrase, il invoqua à ses côtés son patronus. La forme du lynx de lumière se dessina, lui arrivant à son flanc, imitant la marche féline de son maître.
Une fois à une distance convenable, il envoya sur la cabane le lynx qui fendit l'air dans une lumière bleuâtre agressive.

Déchirant les ténèbres, le lynx arriva à destination, s'écrasant sans plus de cérémonie sur les personnes qui se trouvait près de la cabane du grincheux.
Alors même qu'il voyait son patronus atteindre son but, Virgile, de sa voix forte, interpella les intrus.

« Hé ! Personne ne devrait être dehors à cette heure-ci, encore moins à l'écart du château. »

Elève ou non, il n'arrivait pas encore à le distinguer.
Sa baguette se faisait accusatrice, alors qu'il arrivait finalement aux niveaux des deux professeurs.
C'est alors qu'il les reconnut. Il « éteint » son patronus alors qu'il s'approchait de la jeune professeure de Défense Contre les Forces du Mal.

« Je ne doute pas que vous puissiez vous défendre, mais cette foret est vraiment bien plus terrible que ce que l'on peut croire... »

Au milieu de sa tirade désapprobatrice, il se courba pour embrasser la main du professeur Black avant de se redresser et tendre une main à serrer au professeur d'Histoire de la magie. Il n'hésitait pas à croiser leur regard, jusqu'à ce qu'il ne note, dans l'une des cages qu'il gardait près de sa cabane, deux kelpies paralysés.
Ses sourcils se froncèrent alors que sa mâchoire se resserra. Peut-être ne se contrôla-t-il pas assez car il pouvait sentir que son étreinte autour des doigts du professeur d'Histoire de la magie se resserra elle aussi.
Son regard, plus dénonciateur à présent, se noya dans les yeux bleus assombris par l'obscurité d'Isaac.
Il ne fallait pas être un génie pour comprendre qu'il avaient quelque chose à voir avec ce qu'il avait vu dans la foret.
Il humidifia ses lèvres d'un coup de langue qui semblait plus faire office de barrage à l’inondation d'insulte qu'il leur réservait. Mais il fallait se contenir. Il n'était pas là. Il n'avait pas de « contexte ».

Il s'approcha vivement de l'enclos, passant sa main entre les barrières pour tâter l'une des créatures. Elle avaient été ensorcelées. Accoudé sur son genou, il ne pu retenir un énième sifflement désappointé.

« Vous feriez mieux de rentrer, maintenant. Le danger peut venir de partout. »

Il avait prononcé ces mots calmement. Des mots qu'il aurait offert à n'importe qui, mais dans le contexte actuel, ils apparaissaient comme une menace. Sa mâchoire se serrait à nouveau alors que les doigts de sa main gauche jouaient entre eux pour détourner son esprit de tous propos qui pourraient paraître déplaisant. Il ne fallait pas de conclusions hâtive. Il préfèrerait s'entretenir avec chacun dès le lendemain et ne pas interférer à présent.
Une grande inspiration plus tard, il était temps de rentrer. Mais avant toutes choses, il voulait s'assurer qu'eux-même, trouveraient le chemin pour le château. Il grimpa sur les marches de sa cabane, puis sans même leur accorder un regard...

« Je vous proposerais bien un thé, mais il se fait tard. Chacun de nous devrait retourner dans son lit. »
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MessageSujet: Re: [Début mai 1943] La mémoire de la plupart des hommes est un cimetière désolé où gisent sans honneurs des morts qu'ils ont cessé de chérir. [Lavinia et Isaac]   [Début mai 1943] La mémoire de la plupart des hommes est un cimetière désolé où gisent sans honneurs des morts qu'ils ont cessé de chérir.  [Lavinia et Isaac] - Page 2 Icon_minitimeVen 7 Nov - 22:42

Les crinières des kelpies flottaient dans le vent et j’étais hypnotisée par leur vision. Nous avions repris notre marche, Isaac ayant accepté mon offre. Quand il s’était enquis de la date, j’avais seulement soufflé : « Fin mai. » Et depuis je ne disais plus rien. Je ne l’avais pas remercié d’avoir accepté. En vérité, je n’avais plus desserré les dents. Comment osait-il accepter pour me faire plaisir ? C’était un manque de tact absolu selon moi. Qu’il accepte au fond de lui pour me faire plaisir, très bien, il faisait ce qu’il veut. Mais qu’il me le dise… Il m’annonçait qu’il se résignait à me voir et à m’aider pour me plaire. Sauf que cela ne me plaisait pas. Qu’il ne se force pas pour si peu, c’était tout à fait inutile. De toute façon, j’étais agacée maintenant et je réfléchissais même à retirer mon offre. Mais cela aurait été des plus impolis. Il était poli lui, bien aimable, bien serviable… Mais bon sang, je voulais savoir ce qu’il ressentait vraiment, qu’il soit… sincère. Simplement. Pas qu’il agisse pour ne pas me vexer et qu’il choisisse ses mots pour m’attendrir. C’était terriblement frustrant. Surtout que je sentais bien que mes raisons de lui en vouloir n’étaient pas valables et que je ne pouvais pas décemment lui faire de reproches. J'étais juste vexée qu'il n'accepte pas juste pour son plaisir et non le mien.

Une fois sortis de a forêt nous plaçâmes les kelpies dans un enclos. Cette fois j’avais définitivement envie de partir. Entre la boue et le tumulte qui résonnait dans mon esprit, c’était trop. Et il était tard maintenant, il faisait nuit, et un beau croissant de lune brillait dans le ciel. En plus, je n’avais pas du tout envie d’expliquer au garde-chasse le pourquoi du comment ces quatre kelpies se retrouvaient sous sa responsabilité. Méphisto partit en courant en direction du château, m’abandonnant pour ce soir. Génial.

Soudain, un patronus en forme de lynx se jeta sur nous sans plus de cérémonies. Je restai de marbre, et admirai l’élégance de l’animal.

- Hé ! Personne ne devrait être dehors à cette heure-ci, encore moins à l'écart du château.

Virgile était là, nous allions devoir nous expliquer. Il nous prenait sans doute pour des élèves, du moins, je préférai le penser. Me faire reprendre ne me plaisait guère, et surtout, je disposai seule de ma vie. Les risques que je prenais ne regardaient que moi. Le lynx disparut, et la nuit me parut plus sombre encore sans sa lumière argentée. Il ne restait plus que les doux rayons de la lune. Le garde-chasse nous rappela les dangers de la forêt, mais après ce que nous venions de vivre, ils ne m’étaient que trop familiers. Virgile embrassa ma main, ce qui me fit rougir. Ces attentions particulières me donnaient toujours l’impression de recevoir bien plus d’attention que je ne le méritais. De plus, j’appréciai le garde-chasse qui me semblait être quelqu’un de respectueux et de juste, derrière ses airs bourrus et taciturnes. Mais c’était peut-être un faux a priori… Néanmoins, j’avais connu plus d’hommes froids au premier abord mais ayant un bon fond, que l’inverse. Je jetai un regard en biais à Isaac. Cette réflexion n’allait pas m’aider à le cerner.

Virgile avait aperçut les bêtes avant que je ne puisse l’avertir, et j’eus l’impression que la nouvelle ne l’enchantait guère. Peut-être n’aimait-il pas les kelpies ? Quoi qu’il en soit, il fallait que je m’assure de leur survie pour jusqu'à mon cours et également… disons de leur bien-être d’ici là. Déjà que j’allais les utiliser, je pouvais au moins faire mon possible pour leur garantir un minimum vital. Pendant que je réfléchissais à comment formuler mon propos, Virgile nous incita fermement à rentrer. Très bien, je ferai donc le tour du parc avant de retourner dans ma chambre. Pour l’instant, peu importe, j’avais le garde-chasse sous la main, il fallait que je lui parle. Mais j’étais rassurée de ne pas avoir à boire du thé pour cela.

- M. Campenhausen… Je voudrais garder ces kelpies pour les montrer à mes élèves. Serait-ce possible qu’ils restent dans cet enclos d’ici là ?

Je guettai la réaction du garde-chasse avec anxiété.

- Pourriez-vous m’aider à prendre d’eux soin entre temps ? Je pourrais ramener tout ce qui sera nécessaire, j’irai acheter ce qu’il faut demain matin. J’aimerais également savoir s’il est possible de les libérer de leurs entraves sans qu’ils s’échappent ou ne deviennent un danger pour qui que ce soit. Vous êtes plus connaisseur que moi en la matière, c’est pourquoi je sollicite votre avis.

J’adressai une prière silencieuse à la nuit, pour que tout cela ne se finisse pas mal. Entre Isaac et Virgile, j’avais beaucoup de mal à savoir quel ton adopter, quelle formule employer. Décidément, je n’étais douée qu’avec mes proches, quand je ne me sentais pas obligée de me contrôler, voire de me censurer. J’étais insistante auprès de Virgile qui voulait nous fausser compagnie de toute évidence, mais je tenais à ma réponse.

- Je suis bien sûr désolée de vous donner du travail supplémentaire et de vous déranger ainsi au milieu de la nuit.

J’avais rapidement ajouté mes excuses, me rendant compte du caractère égoïste et déplacé de ma demande. Ce qui était sûr, c’est que mes deux collègues devaient me trouver des plus étranges, et peut-être pas de façon positive. Je n’arrivai pas à décrypter l’expression d’Isaac dans le noir, mais j’imaginai sans peine sa surprise et peut-être même sa désapprobation. Je parlais quand même de prendre soin des créatures qui avaient failli nous tuer. Mais c’était dans leur nature et je leur trouvais beaucoup plus d’excuse qu’aux hommes qui tuent leurs semblables dans des guerres de pouvoir.

La lune était décidément belle ce soir. Une heure ou deux de marche me seraient hautement salvatrices après tout cela.
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Isaac Lawford
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MessageSujet: Re: [Début mai 1943] La mémoire de la plupart des hommes est un cimetière désolé où gisent sans honneurs des morts qu'ils ont cessé de chérir. [Lavinia et Isaac]   [Début mai 1943] La mémoire de la plupart des hommes est un cimetière désolé où gisent sans honneurs des morts qu'ils ont cessé de chérir.  [Lavinia et Isaac] - Page 2 Icon_minitimeSam 8 Nov - 21:49

Alors que nous nous tenions devant la cabane, tergiversant sur la marche à suivre, une lumière argentée que je reconnus comme celle d’un patronus apparut soudainement à l’orée de la forêt. Quelques instants plus tard, un lynx fantomatique arriva au galop dans notre direction. Il nous tourna autour, comme un s’il se fût agi d’un véritable animal guettant le moment de se jeter sur sa proie. Je tirai promptement ma baguette et me plaçai entre Lavinia et cette menace inattendue. Méphisto avait fui, mais Gunhilda était restée, et elle aboyait maintenant avec nervosité sur l’intrus.

En guise de danger, cependant, ce ne fut que Virgile Campenhausen, le garde-chasse de l’école, qui débarqua à son tour dans cette charmante petite scène champêtre (et dont j’espérais qu’elle n’allait pas devenir burlesque…). Garde-chasse et… loup-garou. C’était Armin Edelstein qui m’avait révélé ce secret quand il avait appris que nous étions presque confrères. Cela l’avait beaucoup amusé. Pas moi : que Dippet fût assez irresponsable pour engager un lycanthrope sans en informer son personnel était assez grave en soi ; mais qu’en plus ce… cet homme absolument incontrôlable une fois par mois se trouvât dans le voisinage immédiat de mon neveu, cela était carrément inacceptable. Je ne l’avais dit à personne, mais, chaque pleine-lune, je restais éveillé et montais une garde discrète mais vigilante pour m’assurer que rien d’anormal ne se produisait dans le château. Comprenez-moi bien : je n’ai a priori rien contre les loups-garous, contrairement aux traîtres-à-leur-sang, ils ne sont pas ce qu’ils sont par choix. Mais qu’au nom des bons sentiments et de la soi-disant « tolérance », on les laissât mettre en danger d’autres humains, cela était criminel. Le monde était un endroit cruel, et cette cruauté voulait que les loup-garous soient parqués loin de leurs potentielles victimes.

Mais l’heure n’était pas à ces réflexions. La lune n’était pas pleine, et j’avais d’autres soucis plus immédiats en tête. En outre, malgré toute la méfiance que je ressentais à l'égard des gens de son espèce, je savais que Campenhausen avait des connaissances fort utiles, et qu'après-tout, les lycanthropes constituaient des alliés précieux à la guerre. J'avais donc toujours fait en sorte de le ménager.

- Et bien, quand on parle du loup, glissai-je discrètement à Lavinia en me demandant si elle saisirait la plaisanterie, on ne tarde guère à l'entendre hurler…

Le loup en question nous interpella assez rudement, nous prenant sans doute pour des élèves. Quand il s’aperçut de son erreur, il se reprit et nous salua à peu près poliment, allant même jusqu’à faire un baisemain à Lavinia. Je n’aurais pas suspecté un tel accès de galanterie de sa part, à vrai dire. Je rappelai Gunhilda et la gratifiai d’une caresse, puis le garde-chasse me tendit une main que je serrai avec vigueur. Mais, alors que je m’apprêtais à retirer la mienne, je sentis son étreinte s’affermir. Il venait d’apercevoir les kelpies dans l’enclos et, visiblement, cette vision ne lui plaisait guère. Il tourna ensuite les yeux vers moi et il y eut un instant de flottement pendant lequel nous nous tînmes ainsi, la main serrée, le regard de l’un plongé dans celui de l’autre. Ses yeux d’un bleu intense ne cillaient pas, ne cilleraient jamais, pas plus que les miens. J’y voyais luire un éclat qui me terrifiait et me fascinait à la fois, un éclat que je reconnus comme celui de la bête qui sommeillait en lui. Ce que je lisais dans ses yeux était l'abîme infini et en même temps dérisoirement étroit qui séparait l'âme des hommes de celle des bêtes. C'était une vision épouvantable, une vision qui rappelait combien nous étions les sujets de nos passions...

Puis cet instant se dissipa aussi vite que s’il avait été emporté par le vent. Campenhausen lâcha brusquement ma main et grimpa les marches en bougonnant. Il semblait bien pressé de nous voir partir. N’importe quelle personne d’un minimum d’éducation nous aurait au monins offert une tasse de thé, mais pas lui. Décidemment, il était bien rustre. Rustre comme un garde-chasse, me direz-vous. A vrai dire, ce n’était pas tant cette rudesse que la condescendance avec laquelle il nous traitait, qui me déplaisait ; on aurait dit qu’il ne nous considérait pas plus aptes à nous rendre dans la Forêt Interdite que de vulgaires premières années. Je ne doutais pas de sa compétence, mais il se fourvoyait s’il doutait de la nôtre – de la mienne, en tout cas. Ou alors… mais non, cela paraissait tellement absurde… Etait-il possible que ce soit la mort de ces stupides de kelpies qui le contrariât ?! Je savais que cela semblait idiot, mais j’avais déjà rencontré, dans mes voyages, des amoureux des bêtes pour qui la vie animale comptait plus que celle des hommes. Etant donné sa profession et sa… nature… il n’aurait guère été surprenant que Campenhausen en fît partie.

Mais nous n’avions pas à nous justifier, quoiqu’il pût en penser : nous n’avions fait que défendre notre vie contre ces monstres. En plus, s’il n’avait tenu qu’à moi, nous serions partis sans même les affronter : c’était Lavinia qui avait insisté pour que nous capturions ces sales bêtes. Mais cela, mon éducation tout autant que mon affection pour elle m’interdisaient de le faire remarquer. De toute façon, ce débat intérieur était stérile : je suis un Lawford, je ne rends de compte à personne. Et surtout pas à un loup-garou. Lavinia semblait penser autrement, cependant, et commença à lui expliquer pourquoi il avait des kelpies qui broutaient dans son arrière-cour. Après, tout, puisqu’elle s’en sentait obligée, autant l’aider un peu, songeai-je :

- Lavinia et moi étions allés nourrir les Sombrals dans la forêt, expliquai-je. Nous avons voulu les suivre jusqu’à leur nid, mais Méphisto et Gunhilda – je gratouillai ma croup entre les oreilles – se sont égarés et ont quitté le sentier. Je vous passe les détails, mais nous sommes tombés sur ces kelpies et… et un combat s’en est suivi, vous l’aurez compris.

Je faillis ajouter « mais tout va bien, maintenant », cependant, j’avais le sentiment qu'il n'aurait pas vraiment vu les choses de la même façon. Or, il me fallait le ménager, si je voulais rendre service à Lavinia. Je me tus donc en attendant de voir sa réaction.
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