[Fin septembre 1943] Attrapez-les tous!

Déjà presque un mois qu'ils étaient officiellement des apprentis sorciers, Ehclin et elle. Un mois à explorer le terrain de l'école et les millions et demi de pièces que contenait le château. Impossible de toutes les connaître, avaient dû admettre les deux inséparables après quelques jours d'exploration intensive entre deux cours. En plus, les professeurs avaient l'outrecuidance de les assommer de devoirs, à un point tel que Fae devait passer deux interminables heures dessus chaque soir. Elle n'avait jamais autant travaillé de toute sa vie. Au moins quand elle aidait sa mère au refuge ou son père au bazar, c'était amusant. Là... Et sa belette Pipi lui faisait la gueule depuis quelques jours parce qu'elle se sentait négligée. La veille, elle avait carrément uriné sur le pyjama de sa maîtresse, rien que pour l'embêter!

Aussi ce samedi-là, alors que les plus grands, les chanceux, étaient de sortie à Pré-au-lard, Echlin et elle avaient expédié leurs devoirs en moins de deux pour sortir ensuite courir dans les jardins et le parc de Poudlard. Ils avaient joué à se bousculer dans l'herbe pendant une bonne demi-heure avant que, soudain, Fae décrète qu'elle avait une meilleure idée.

"Pourquoi on n'irait pas voir les botrucs?" Le professeur de soins aux créatures magiques gardait depuis une semaine une dizaine de ces étranges créatures dans l'enclos au fond du parc, pas loin de la Forêt interdite, mais pas moyen d'obtenir l'autorisation de les voir de plus près. Il faut qu'ils s'habituent aux lieux! Ce sont des créatures timides! Vous leur feriez peur! Attendez octobre! Mais Fae en avait plus qu'assez d'attendre.

"Ma mère en a déjà soigné un au refuge, mais j'avais la fièvre et j'ai jamais pu le voir. Allez, on y va!" Quand Fae avait une idée en tête, elle n'en démordait pas, mais elle savait surtout que la suggestion plairait à Fark. Lui aussi avait besoin de se changer les idées. Et leur dernière bêtise, "emprunter" tous les tampons d'ouate de l'infirmerie pour se faire une méga-bataille dans les grands escaliers remontait à plusieurs jours, ils avaient même eu le temps de finir les quatre heures de retenue que l’irascible préfète-en-chef de Serpentard leur avait collées.