Elijah Aeden Swanson

Après quelques années d’essais infructueux et de fausses couches, Cathleen réussis à tomber enceinte. Elle donna alors naissance à deux jolis petits garçons : Jeremiah et Elijah. Des jumeaux identiques. Ce fût des bébés faciles, les nuits furent rapidement complètes. Bientôt, leur don de métamorphmage se fit entrevoir lorsque l’un des bébés n’avait plus le même petit nez que l’autre pour quelques instants. Les jours, les semaines et les mois passèrent. Ils grandissaient tranquillement, au même rythme. Leurs premiers pas furent synchronisés. Leur premier mot, le même. Ils avaient à peine deux ans et, déjà, leur liens semblaient tel qu’ils auraient pu n’être qu’un.

L’enfance leur fût agréable, paisible. Shamus était un père présent, ce qui ne le dérobait pas à ses obligations. Chaque matin, il allait travailler au ministère, laissant les jumeaux avec sa femme. C’est pourquoi ils connurent très jeune la patience, toujours à attendre des heures dans le magasin de baguette de leur mère. Ils devinrent ainsi inventifs, ils se créaient des jeux entres les étagères tapissées de petites boites. Bien sûr, ils se faisaient muets lorsqu’un client passait la porte, faisant carillonner la minuscule clochette d’entrée.  Et c’est ainsi, à chaque année, chaque anniversaire, que les deux frères grandissaient. Ils eurent bien vite 8 ans, 9 ans puis l’âge où il ne faisait plus peur à leur mère de les laisser sortir seuls dans ces allées de leur village que tout deux connaissaient trop bien. Ils passaient alors leurs temps dans des livres de différentes librairies. Livre de magie, de créatures magiques, de potions… Déjà très éveillé pour leur jeune âge, ceux-ci étaient assoiffés de connaissances magiques. Après tout, leur père vantait la magie comme la deuxième plus belle chose au monde, la première étant supposément Cathleen.

Les deux années les séparant de leurs études de sorciers semblaient interminables. Toutefois, la symbiose des deux frères avaient maintenant un bonus ; de la complicité. Ils n’étaient plus seulement pareils. Ils avaient des objectifs communs à atteindre et des rêves qui les faisaient avancer côte à côte, s’aidant toujours à tendre vers ces projets qui les faisaient vibrer. Jour après jour, comme s’il cochait les cases d’un calendrier, ils se réveillaient avec des étincelles de plus en plus brillantes dans leurs yeux. Ils avaient déjà des connaissances vastes au moment où ils posèrent le pied sur les marches du train qui devait les mener à Poudlard, mais leur envie d’apprendre serait probablement dure à satisfaire. Et l’année de leur 12 ans, sous les regards fiers de Shamus et Cathleen, le train disparu dans la vapeur qu’il laissait derrière lui.

Identiques, de corps comme d’esprit, ils furent bien sur envoyés tous deux dans la même maison. Serdaigle accueillis donc en son sein Jeremiah et Elijah. Ils apprirent bien vite que les connaissances ne leur donnaient pas la pratique si facile. C’est pourquoi les études firent partie presque intégrale de leur temps. S’ils avaient de bonnes notes, ils ne le devaient qu’à eux-mêmes. Ils s’entrainèrent, pratiquèrent avec ardeur et acharnement pour perfectionner leurs techniques. C’est ici que la première différence se fit voir. Alors qu’Elijah excellait dans l’art des potions, Jeremiah maitrisait toutes formes de divination. Celui-ci avait pris d’affection la lecture des feuilles de thés, qui lui permettaient de boire tranquillement avant de lire. L’entraide dont ils faisaient preuve pouvait déranger certains enseignants qui tentait tant bien que mal de les sermonner lorsqu’ils les entendaient chuchoter entre eux, mais ils se faisaient vite répliquer un « J’aide. Mon. Frère. » ne laissant place à aucunes répliques. Ce genre de comportement qui les ramenaient toujours l’un a l’autre les amena à rester un duo tout au long de leur scolarité. S’ils se firent bien sur des amis, des copines et autres connaissances, aucuns ne pouvaient pénétrer bien profondément dans leur fraternité.

Ce qui les isola également, bien que ce ne soit pas de leur faute, était leur ambidextrie. Selon l’exercice qu’ils faisaient, ils pouvaient prendre leur plume de la droite ou de la gauche. Ce pourquoi cela les isola des autres élèves, c’est que lorsqu’ils étaient dans la grande salle afin d’étudier, personne ne savait comment ils écriraient. Ainsi, si une personne prenait place à côté d’eux , elle se décalait évidement d’un banc pour que leur coude ne se rencontre jamais. Cela leur gardait aussi une certaine espace vitale…

Et bien qu’ils réservaient leur capacité de métamorphomage aux moments de nécessité, cela était une arme redoutable pour fuir le concierge ou les préfets  lorsqu’ils faisaient une gaffe.  Leur seul excès ; les couleurs. Les deux jeunes garçons changeaient la couleur de leur yeux et de leur cheveux pour le plaisir de se voir de loins lorsqu’ils étaient séparés. Et parfois se différencier. Si  Jeremiah préférait le turquoise, la tignasse d’Elijah était souvent rouge.

C’est avec brio qu’à la fin de leur septième année, ils graduèrent à Poudlard. Ayant collectionné les O sur leurs buses, il leur fût facile de franchir le dernier pas qui les séparaient de leur rêve : devenir Auror. Ils entamèrent donc leur formation. Le debut de leur vie d’adulte fût à l’image de tout ce qu’ils avaient fait dans leur vie : couronnée de succès.

Dans l’année qui suivit, la guerre frappa le monde des moldus. Bien sur, beaucoup de famille de sorciers furent impliquée, la ligne étant très mince entre ceux inscrit sur la circonscription et ceux qui y échappaient. Le grand père et la grand-mère maternelle des deux garçon moururent la première année lorsqu’une hôpital militaire fut décimée. Ils avaient joint les médecins et garde-malade de guerre sans réellement croire qu’ils reviendraient et ils avaient eu bien raison. Cathleen fut en deuil mais, malgré tout, elle remerciait le ciel d’avoir décidé de faire sa vie chez les sorciers, évitant à ses fils d’être sur la liste moldue des jeune hommes adultes. Il n’avaient pas à rejoindre la guerre. Déjà la formation pour devenir auror était suffisamment dangereuse…

Colocataires jusqu’à l’âge de 20 ans, Jeremiah quitta l’appartement en premier pour aller vivre avec sa copine du moment ; une sang-de-bourbe bien jolie qui avait perdu ses parents et sa maison familliale dans le blitz. Elle était toutefois pleine d’entrain pour la plupart du temps et leur couple allait à merveille. Bien que beaucoup ne les imaginaient pas vivre séparé cela n’affecta que très peu le lien des jumeaux. Il se revoyait, chaque matin, prêt à leur journée de formation qu’ils passeraient encore côte à côte. Elijah, de son côté, préférait rendre visite à sa mère dans la boutique de baguette plutôt que de fréquenter plus sérieusement les demoiselles. Et bien que Cathleen tentait de le pousser à se trouver une petite-amie, l’idée n’était pas encore formée dans la tête de son fils. Il lui faudrait plus de temps.

Un matin, Elijah sentit son frère désemparé. Un peu comme s’il avait perdu quelque chose. Ou, comme son jumeau était un As dans l’art de la divination, s’il allait perdre quelque chose. Elijah n’hésitât pas à le questionner sur la raison de sa déprime. Jeremiah balaya l’air du revers de sa main et souris a son frère, rassurant. « Ce n’est pas avant un bon moment, rien ne sert de s’en soucier maintenant » Il était tellement convaincu lui-même qu’il ne servait à rien de chercher plus loin. Ils commencèrent donc leur journée de formation en compagnie de leurs mentors, tous deux étant alors à leur dernière année avant de graduer Auror. Pratique sur un dossier de routine ; un individu suspect à intercepter. L’homme avait été aperçu dans la ville voisine au cours des derniers 12h. L’équipe n’aurait pas à courir bien loin à moins qu’il n’utilise de la poudre de cheminette entre-temps. Ce fût pourtant une recherche ardue.. puis une chasse. À ce moment, les frères n’étaient plus surs si des renforts ne seraient pas envoyé puisqu’ils étaient encore novices et le cas leur échappait. Si Elijah savait que certains se montraient plus coriace que d’autre, il n’avait pas la moindre idée de comment cet individu pouvait leur échapper si aisément. Ce n’est qu’au bout de plusieurs heures qu’ils réussirent à mettre la main sur le fuyard.

La suite reste à ce jour à la fois floue et très claire dans la mémoire d’Elijah. Un peu comme s’il avait fait semblant de fermer les yeux au court des évènements. Ce dont il se souvient que trop bien, c’est la vue de Jeremiah, victime du sortilège Doloris. Ce qu’il n’oubliera jamais, c’est son frère, hurlant de douleur, tomber de son balai et malgré le vacarme environnant, l’entendre se rompre sur la cheminée qui l’attendait quelques mètres plus bas.

Il ne sut jamais qui avait mis la main sur l’homme qui avait alors été jugé assassin de son jumeau. S’ils l’ont poursuivi encore longtemps ou s’ils l’ont attrapé au moment où le jeune homme s’est jeté vers son frère. Pour l’’aider, le sauver. Pour attraper au vol la vie qui quittait ce corps, identique au sien. Mais si la magie peut sauver des vies, elle ne peut la redonner à ceux qui l’ont déjà perdu. Brisé, détruit, Elijah s’étendit au côté de son frère qui avait terminé sa chute au sol, sur le gazon frais de rosée. Seule la cage thoracique du survivant, soulevée par de douloureuses respirations, désignait celui qui resterait. Seul.

L’alcool eu raison d’Elijah. Voir son propre visage enterré, hommagé, avais finis d’anéantir ce qui lui restait d’illusion. Il quitta sa formation pourtant sur le point de s’achever sans notice. Il se contenta de ne jamais y retourner. Il n’offrit jamais ses sympathies à la femme que Jeremiah laissa derrière lui et n’accepta jamais les siennes. Il s’enferma dans son appartement et, plus profondément, dans son esprit.  

Cela durant une année entière.

Quand Cathleen, vieillie par les évènements et le chagrin entendit la minuscule clochette de sa porte tinter, jamais elle ne croyait voir ce client-là. Devant la mine pâle et perdue qui la fixait de l’entrée, elle figea. Les larmes refoulées d’une mère éplorée se mirent à couler sur ses joues creuses. Elle se jeta en avant, prenant les mains de son fils dans les siennes. Alors qu’il la regardait tristement, elle passa sa main dans les cheveux trop longs de son fils, palpa son visage aminci et la femme souris enfin, malgré la rivière qui trempait ses yeux. Sans qu’ils n’échangent un mot, elle le ramena dans la maison familiale. Potions et sortilèges ne furent pas de trop pour le remettre en bon état. Il avait incroyablement maigris, mais elle ne fit aucun commentaire. Elle se contenta de prendre soin de lui, comme une mère sait si bien le faire. Les retrouvailles avec Shamus furent aussi silencieuses, mais l’émotion était palpable. Les deux parents avaient enfin retrouvé le seul de leurs deux fils qui pourra à jamais leur être rendu.

Pendant quelques mois, Elijah vécu tranquillement chez ses géniteurs. Il aida sa mère à créer des baguettes et redécouvris presque silencieusement sa ville natale. Presque silencieusement. Car plusieurs fois, Cathleen remarqua qu’Elijah se parlais a lui-même, un peu comme il avait l’habitude de parler avec son jumeaux. Elle ne s’en inquiéta pas. Elle comprit.  Elle ne pouvait que comprendre, elle qui les avaient vu grandir et qui les avaient éduqué . Comprendre que Elijah ne pourrait jamais vivre sans son frère, même si celui-ci n’était plus.

Ella s’habitua vite à le laisser parler, sans jamais l’interrompre. Quelquefois, elle se surprit même à fermer les yeux et s’imaginer qu’ils étaient deux et qu’ils discutaient.

Et un jour, créant fête et célébration dans le foyer, le jeune homme annonça a ses parents qu’il allait recommencer à travailler. Si au début, ceux-ci figèrent, il comprirent bien vite qu’il ne retournait pas poursuivre sa formation d’Auror! Leur fils avait su par les jacasseurs de la ville que Poudlard cherchait un garde-chasse. L’idée de retourner à un endroit où lui et Jeremiah avaient tant de souvenir lui plaisait beaucoup, de plus qu’il pourrait vivre tranquillement en retrait de l’école. C’est donc en un mois d’août chaud et humide que l’homme d’alors 23 ans pris le chemin qui le mena à l’école de sorcellerie.

Il y a maintenant quelques semaines qu’Elijah s’adapte à son rôle de garde-chasse. N’ayant pas eu de familier depuis ses études, il a adopté un bébé chiot pour l’aider dans sa tâche. Un berger Blanc suisse à qui il n’a pas trouvé bon de donner un nom,  qui aura bientôt 4 mois. Il siffle simplement pour l’appeler. Bien que sa manie de parler à son frère en public intrigue parfois les élèves le croisant, il n’est ni réellement aimé ni detesté. Il est simplement solitaire pour la majorité du temps. Pas parcequ’il veut etre seul, mais parcequ’il n’Avait jamais eu, avant, a tenter de se mêler aux autres. Pourtant, beaucoup semblent être interessés à l’approcher : peut-être est-ce son plaisir de reprendre l’apparence qu’il avait a 18 ans qui séduit les étudiantes et le rend plus près de ses étudiants ? Plusieurs se trompent sur ses raisons d’utiliser ses capacités de métamorphomage à cet effet. Si beaucoup croient qu’il apprécie que les jeunes filles lui fassent des yeux doux, de loin, certain qui connaissent son histoire devinent bien que c’est parce que sa vie s’est arrêtée et qu’il ferait tout pour revivre ces années- là…