[Février] Le Placard [with Calvin]

La vie n’était qu’une suite d’épreuves et de rencontres malencontreuses. Le monde Calvin le voyait sombre, comme sa cape de sorcier. Il le voyait aussi rouge, comme les mégots incandescents qui s’approchaient de la peau, il le voyait aussi violacé par les coups. Pourtant, il faisait toujours croire qu’il voyait vert, vert comme sa maison, vert comme le serpent qui ornait son blason. Peut-être qu’à force de se dire que c’était le cas, cela deviendrait la réalité. Mais Calvin n’était pas dupe, un mensonge restait un mensonge, quelques soient les beaux artifices qu’on y rajoutait. C’était peut-être pour cela qu’il était pour une fois allé en cours d’histoire de la magie.

Et cela avait été tout aussi ennuyant qu’il l’avait prédit.

Alors il avait rempli sa feuille de bonhomme bâton qui semblait faire de la lutte, même si en réalité, il voulait représenter les fantômes de Poudlard. Il n’avait aucun talent artistique, il le savait bien, mais cela restait plus intéressant que de retenir trois miles noms de personnes mortes. Pourquoi avait-il besoin de les connaître ? C’était des personnes imbues d’eux-même qui avaient juste eu peur de mourir dans l’oubli. Il n’y avait que les descendants qui recevaient une notoriété non mérité, alors à quoi bon s’en soucier. Le talent n’était pas qu’une question de gênes, c’était ce qu’il croyait dur comme fer, pour ne pas se juger sa condition de bâtard.

La fin du cours avait sonné comme une libération.

Calvin tarda pour sortir de sa classe, pas pour poser des questions sur la leçon du jour, non il n’était pas ce genre d’élèves. Il avait questionné sur le petit-fils du cousin au troisième degré du demi-frère du mec qui inventa le premier balai industriel. Oui, c’était juste pour voir la tête déconcertée du professeur de voir que pour une fois le Serpentard voulait en savoir plus sur l’histoire. Ce qui était totalement faux, mais laissons croire les naïfs. Quand il sortit de la salle, il n’y avait déjà presque plus personne dans les couloirs, alors il en profita pour soupirer. Combien d’heures te restait-il avant les quartiers libres ? Il en avait assez de croupir dans sur un siège. La jeunesse était courte, il voulait en profiter autrement qu’à dormir en cours…

Oui, il voulait faire trouver un truc marrant.

Et le truc marrant vint à lui. Un griffondor semblait forcer le pas. Intrigué, L’adolescent s’approchait. Bon ce n’était pas forcément la meilleure idée qu’il avait eu, mais Ce qui était fait était fait. Sans qu’il s’en rende compte il s’était retrouvé dans un placard avec un mec qu’il ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam. Maudits esprits frappeurs. Il grogna, tentant d’avoir une meilleure position dans ce lieu clos minuscule, même si ça demandait d’écraser son camarade. Une excuse factice et e voilà dans une position encore plus inconfortable. Et pourtant il rit de cette situation :

«  J’avais pas spécialement prévu de passer mon repas dans un placard, mais on va faire avec… T’as fait un truc ou c’est simplement que t’es tombé sur le mauvais fantôme? »

Il savait bien entendu que c’était Peeves le responsable de cette séquestration, mais il voulait jauger son compagnon de galère. Histoire de savoir si c’était une bonne poire ou pas. Après il aviserait.

[ Désolée du retard et de cette réponse pas super QWQ]

Au moins, le Gryffondor tentait d’être drôle, si cela avait été un de ses élèves trop psychorigide, il aurait eu du mal à garder son sang-froid. Mais rien n’était joué d’avance. Ce petit jeu de contorsionniste l’amusait encore, mais rapidement il finirait par se lasser. Avait-il encore sa baguette ? Il tenta de fouiller ses poches, mais au lieu de cela, il se cogna le coude contre l’armoire. C’était une vraie épreuve de vivre dans un mètre carré. Il verrait ça plus tard, déjà répondre égayerait l’atmosphère viciée du lieu.

« Et une quatrième  au-dessus, mais la cohabitation serait encore plus compliqué… Et moi c’est Calvin, enchantée compagnon de cellule Elliott ! »

Même s’il en avait strictement rien à faire de savoir qui il était. Savoir qu’il était Jean Roger ou même Judith ne lui faisait ni chaud ni froid. Mais son visage faisait en sorte d’avoir l’air ravi, pour éviter les soucis de cohabitation. Il en était où déjà ? Ah oui, sa baguette. Il continuait ses recherches tranquillement, mais le bâton semblait introuvable. Peut-être était-il tombé au fond de l’armoire ? Autant demander au griffondor au lieu de se plier comme une feuille pour peut-être rien.

«  Y’a peut-être ma baguette en dessous, tu pourrais vérifier ? Elle n’est jamais très loin quand il s’agit de situations cocasse, comme mes po… »

Soudain, révélation. Ses potions n’étaient plus sur sa ceinture. Peut-être que Percy les avait prise en même temps que la séquestration, sinon elles s’étaient brisé lors du rameutage dans le placard. Il gigota un peu, arrivant enfin à se caler contra la paroi sans trop l’écraser, et Calvin resta songeur. Ce n’était pas que ces potions étaient dangereuses, après tout elles lui servaient juste à faire quelques farces, mais il se rappelait des mots du prof de potion.  Le cocktail de breuvage ne faisait jamais bon ménage, surtout quand un sorcier ne pouvait pas surveiller l’évolution du mélange. Cela pouvait être inoffensif comme destructeur, c’était un peu comme jouer aux dés avec des géants. Même si c’était gentil, rien de bon n’en sortait généralement.

«  Bah espérons que les vapeurs n’arrivent pas jusque-là… »

Juste pour qu’il flippe un peu. Et si ça faisait un trou dans le château, peut-être qu’on tiendrait les fantômes en laisse à partir de là. Ou il deviendrait célèbre au point de devenir une légende de l’école après sa mort. Personnellement, il préférait la première solution. Juste parce que l’image était hilarante.