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 [19 juin 1943] On n'oublie jamais une personne que l'on a rencontrée, on a juste du mal à s'en souvenir.

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[19 juin 1943] On n'oublie jamais une personne que l'on a rencontrée, on a juste du mal à s'en souvenir.  Empty
MessageSujet: [19 juin 1943] On n'oublie jamais une personne que l'on a rencontrée, on a juste du mal à s'en souvenir.    [19 juin 1943] On n'oublie jamais une personne que l'on a rencontrée, on a juste du mal à s'en souvenir.  Icon_minitimeMar 30 Déc - 20:43

Je regardais une fois de plus les fines aiguilles de ma montre avec appréhension. Il n’était que dix-huit heure moins quart. C’était parfaitement normal qu’Ysengrim ne soit pas encore là.  Je rangeai avec un soupir la petite montre à gousset ornée des armoiries des Black et d’une petite émeraude. J’étais venue en avance au rendez-vous. Très en avance en vérité, puisque j’avais passé mon après-midi à me balader autour de St-David’s et à visiter l’imposante cathédrale. Je restais toujours stupéfaite devant les créations des moldus. J’étais pleine d’admiration pour ces hommes dénués de pouvoirs magiques qui arrivaient pourtant à construire de magnifiques et étonnants édifices. J’avais longtemps flâné parmi les murs de pierre du bâtiment religieux, pensant de temps à autre à la chasse aux sorcières qui avaient fait des ravages quelques siècles auparavant. Le plus triste, c’était que les moldus avaient tués plus d’innocents dans leurs rangs que de sorciers. Bien plus. Car les rares sorciers qui se faisaient prendre simulaient leur mort après avoir enchanté les flammes qui devenaient inoffensives.

Je commençais à me demander si je n’aurais pas du rentrer dans le bar. Après tout, c’était à l’intérieur qu’Ysengrim m’avait donné rendez-vous. Pourtant, je ne tenais pas à m’enfermer dans cet endroit alors que la soirée était si belle. Une légère brise vint me rafraichir pendant mon attente. A quoi ressemblait-il maintenant ? Aurait-il beaucoup changé ? Et, moi, me trouverait-il changée ? Pour l’occasion, je portais un large pantalon noir cousu dans un tissu léger, ainsi qu’une chemise rouge. Mes cheveux pendaient en une longue tresse derrière moi que j’avais nouée à l’aide d’un ruban rouge. Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas sentie aussi prête que maintenant à partir courir là où mes pieds m'emmèneraient ou à vagabonder sur une plage de roches déchiquetées. J’avais soif de mon passé. De ma jeunesse.

Mes yeux tombèrent une fois de plus sur l’immonde enseigne du pub. Cet endroit était riche en histoires et je savais qu’à l’intérieur je savourerais avec plaisir l’ambiance franche et sans faux-semblants qui y régnerait. Mais ce lieu avait ses propres codes, ses propres règles. Je craignais de m’en être détachée depuis trop longtemps. Il est vrai que j’allais parfois dans des cafés ou des bars avec Lamby, mais ils n’étaient plus de la sorte depuis longtemps déjà. J’avais fuis tous les endroits que je pouvais rattacher à mon existence passée. Tous ces endroits dans lesquels je me trouvais sans la moindre gêne quelques années plus tôt. Ysengrim ne savait pas. Il ne savait pas ce que j’avais vécu. Il ne savait rien. Verrait-il au fond de mon regard tout le trouble que m’inspirait cette rencontre ? Cette rencontre avec lui. Cette rencontre avec le passé. Avec celle que j’avais été. Dans une autre vie.

Cela faisait deux ans que je reniai tout ce que j’avais pu vivre. Tout ce que j’avais été. Me reconstruire avait été si long que je craignais plus que tout de me briser à nouveau en tentant de récupérer les bons souvenirs au milieu des mauvais. En tentant de renouer avec une partie de mon passé sans me heurter avec l’autre. La lettre d’Anya ajoutait à mon trouble. J’allais la revoir bientôt elle aussi. Aurais-je du refuser de les revoir tous les deux ? Je ne m’en sentais ni le courage ni le droit. J’avais envie qu'ils fassent partie de ma vie à nouveau. Un sourire rêveur s’empara de mes lèvres alors que je songeai à Ysengrim, la peau caressée par la brise marine.
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Ysengrim Rhys
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Loup-garou
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MessageSujet: Re: [19 juin 1943] On n'oublie jamais une personne que l'on a rencontrée, on a juste du mal à s'en souvenir.    [19 juin 1943] On n'oublie jamais une personne que l'on a rencontrée, on a juste du mal à s'en souvenir.  Icon_minitimeMer 31 Déc - 15:46

[19 juin 1943] On n'oublie jamais une personne que l'on a rencontrée, on a juste du mal à s'en souvenir.  554382bloggif54a6fcf0d2fd6

Debout sur le quai de St David’s, les mains dans les poches, une cigarette aux lèvres, son long imperméable de cuir flottant dans la au rythme des rafales de vent venues du large, Ysengrim contemplait la mer. Il savait que s’il se bougeait maintenant, il pourrait encore être à l’heure pour son rendez-vous, mais il s’en fichait. De toute façon, Lavinia le connaissait, elle ne lui en tiendrait pas rigueur. Mais ce n’était pas cela qui le poussait à traîner encore un peu au bord de l’eau, il l’aurait fait dans tous les cas : les immensités glacées de l’océan l’avaient toujours fasciné, même antérieurement à sa morsure. Il était bien incapable de dire d’où cela lui venait, mais c’était ainsi. C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles il aimait tant voyager. Mais ce qui l'attirait surtout, dans la mer, c'était qu’elle le faisait rêver. Elle ne lui rappelait pas de souvenir, elle ne le rendait pas nostalgique… elle le faisait oublier. Penser à autre chose. L’oubli… Ysengrim ne demandait rien de plus. Mais pour une chose en apparence aussi simple, elle était bien dure à atteindre. Une vie n’avait pas suffi à y parvenir. Ou plutôt… une vie était précisément ce qu’il fallait pour y parvenir. Une vie.  Ni plus, ni moins. Mais il y avait encore quelques petites choses qu’il désirait voir auparavant. Qui serait assez stupide pour ne pas faire le tour de la cage dans laquelle il est enfermé ?

Ysengrim finit par se secouer en poussant un grognement presque animal. Il ne fallait pas non plus qu’il fasse trop attendre Lavinia. C’était lui qui avait lancé l’invitation, après tout. C’était pour cette raison qu’il avait accepté de la rencontrer à cette date, d’ailleurs, par politesse. Mais dans l’absolu, un autre jour ne lui aurait pas déplu. La lune avait été pleine, la veille au soir, et les lendemains de transformations n’étaient jamais très plaisants. Mais bon… Il commençait à avoir l’habitude, au bout de trente ans.

Il prit la direction du pub d’un pas nonchalant.  Belle soirée, vraiment. La nature était décidemment magnifique, pourquoi les hommes éprouvaient-ils donc le besoin de vivre les uns sur les autres dans ces villes nauséabondes ? Cela le dépassait. Il n’y avait que dans les petits villages, qu’il se sentait à l’aise, l’air n’y était pas trop vicié, et puis les gens le comprenaient généralement un peu mieux.

Alors qu’il regardait les mouettes voler paresseusement au-dessus de sa tête, ses pensées l’amenèrent vers Lavinia. Il se demanda s’il allait la reconnaître. Les gens pouvaient beaucoup changer, en cinq ans. La jeune femme à peine sortie de l’adolescence qu’il avait connue à l’époque avait dû bien mûrir. Elle avait été l’une de ses élèves aux Pays-Bas, quand il donnait des cours de tir à des sorciers qui, pour différentes raisons, souhaitaient perfectionner leurs connaissances des méthodes moldues. Non, pas « une de ses élèves », d’ailleurs. Sa meilleure élève, tout simplement. Au fil des mois où ils s’étaient fréquentés, il n’est pas abusif de dire que tous deux étaient devenus, sinon amis, du moins bon camarades. Ce qui, avec Ysengrim, était déjà considérable.

Il n’y avait jamais rien eu de romantique entre eux,  ni de près, ni de loin, pas en ce qui concernait le loup-garou, en tout cas. Ce n’était pas l’âge qui l’arrêtait, c’était simplement qu’il n’était… pas intéressée. Lavinia lui plaisait beaucoup, mais pas pour ces raisons. De toute façon, n’eût été ce club de tir, ils ne se seraient même jamais rencontrés. Ysengrim voulait conserver cette sorte d’innocence, de pureté, qu’il y avait entre eux. Ca le changeait de toute la merde dans laquelle il laissait habituellement traîner ses pattes. C’était… rafraîchissant. Revigorant. Il restait donc encore un peu d'espoir...

Il en était là de ses réflexions quand il l’aperçut. Elle se tenait devant le pub, droite comme une baguette de sapin, face au large. Elle souriait, bizarrement, il me demanda bien pourquoi. Elle était vêtue d’une façon assez surprenante, moderne, avec son pantalon et sa chemise rouge. Dans ce petit port gallois, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle détonnait. Mais elle avait toujours été comme ça, et Ysengrim savait qu’elle s’en fichait comme de sa première… chemise, justement. Il la respectait pour ça, d’ailleurs. Elle avait le courage d’être elle-même, elle. Pas comme tant d'autres...

- Bonsoir, Lavinia, dit-il d’une voix douce, sobre, quand il fut arrivé suffisamment près d’elle. Comment allez-vous ?

Pas besoin d’effusions ni de grands mots. Il se contenta de la regarder avec calme, un sourire doux sur les lèvres. Il était heureux de la revoir, elle le savait. Il n’y avait que les idiots qui en rajoutaient dans ces moments-là.
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