[Décembre] Tu caches quoi là dessous ? (Chéri)

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______tell me the truth big boy
w/ Chéri Hastings

Des heures et des heures de filatures, et voilà où j'en étais arrivée, la serre.
C'était début Octobre, on commençait une nouvelle leçon dans la classe de défense contre les forces du mal. Chéri Hastings, un ami proche de mon frère à ce que j'ai cru comprendre. Enfin, deviné, Swann n'étant pas du genre loquace, seul mes yeux me renseignaient sur ses fréquentations, ça et ce qu'on me racontait.
Justement, Hastings, j'en avais entendu parler. Un intrépide, de ceux qui cherche constamment les ennuis pour un oui ou pour un non. C'est plutôt stéréotypé à vrai dire. Mais, ce qui l'était moins, c'était son épouvantard.
On défilait tous les uns après les autres devant une imposante armoire en acajou. L'exercice était simple, surtout pour des 6eme année, "Riddikulus", un malheureux sort des plus ironiques. Un de mes préférés pour tout dire.

Mais c'est là que tout à déconné, un malheureux "Riddikulus", mal prononcé, peu convaincant face à la femme en robe écrue et au ventre rond qui s'imposait devant Chéri, littéralement paralysé. Le sort fut lancé par le professeur, et Hastings préféra baisser la tête et se muter dans le silence le plus complet jusqu'à la fin du cour.
Sauf que j'avais vu, la similarité dans la pureté de ses traits. L'impulsivité n'est pas la seule facette obsessive de mon comportement, l'entêtement en revanche, en est une grande partie. Et je n'allais pas lâcher, plus j'observais Chéri, plus il me semblait être cette personne. Une fille, des plus féminine qui plus est. L'opposé même de cette grande stature aux épaules musclées qui voguait entre les herbes précieuses du professeur de Botanique.

Je l'avais observé dès l'hors, un mois de filature incessante. J'avais vu dans les douches, (j'étais arrivée trop loin dans ma quête de la vérité pour me maintenir à des soupçons invérifiable et abandonner !) un corps d'homme mais une poitrine. J'avais alors été dans la plus complète confusion. Mais c'était assez, je voulais savoir désormais, et le plus simple serait de le faire parler.
À ma manière. Je l'avais donc suivi jusqu'aux serres, et cette fois j'allais l'attaquer de front.

« Chéri ? »

Je m'approchais de lui jusqu'à lui faire face, la serre était déserte, il s'en était assuré, et moi aussi.

« Tu sais Chéri, j'ai toujours beaucoup apprécié ton prénom. Mais y a pas que ça, depuis quelques temps, tu m'obsèdes. Tu as du me remarquer te fixant sans la moindre gêne. C'est pas anodin tu sais. Je suis pas habituée à prendre les devants, mais là, je veux bien faire une exception. »

J'étais désormais si proche que nos deux corps respiraient dans le même souffle. Je n'avais pas peur d'user d'atouts certainement vain pour arriver à mes fins. Lui faire peur, le faire avouer, savoir la vérité.

« Et puis je m'ennuie tellement... »

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Le problème avec les métamorphoses permanentes, c'est qu'elles demandaient beaucoup de concentration et s'avérait extrêmement fatigantes. Après Chéri était plutôt contente d'être arrivé à ce résultat. Elle pouvait maintenant être vue comme un homme, et même enlever sa chemise en public pour faire terre les mauvaises langues, mais l'occasion ne s'était pas encore présentée. Il fallait juste qu'elle trouve une potion pour stabiliser ses métamorphoses, ou un palliatif pour que cela soit moins difficile. C'était un peu jouer à la roulette russe en raison de ses connaissances somme toute sommaires. Mais les premiers résultats lui donnaient bon espoir. Bientôt, elle serait ce qu'elle devait être.

Sa quête d'elle-même l'amena à chercher des ingrédients pour ses tests de potions assez loufoques. Il lui fallait du pus de Buobulb. Juste quelques gouttes. S'il en avait fallu plus, elle aurait sans doute été en acheter chez l'apothicaire de Pré-au-Lard, mais pour si peu, elle pouvait peut-être se permettre d'en subtiliser dans les stocks de la serre. Ce n'était pas grand chose, et puis... Et puis, d'autres avaient bien dû déjà voler des choses dans cette serre. Son sens de la justice protestait un peu en elle, mais son envie de changer était plus forte, plus pressante.

Elle se faufila de nuit dans les couloirs, prenant garde à ne pas faire de bruits. Mais faire le mur, après 6 ans, et encore plus d'années au Manoir Hastings, ça la connaissait ! Elle eut la chance de ne pas croiser la concierge -sans doute ce qu'elle craignait le plus tant elle était étrange cette femme-, et fut bientôt devant les portes des serres. Tout était presque fini, elle pourrait rentrer, et essayer de faire sa potion tranquillement. Plus d'interdictions bravées. C'était vraiment pas terrible pour une préfète d'agir comme cela. Mais la fin justifie les moyens. Elle pénétra silencieusement la serre déserte, elle savait où les fioles étaient rangées. Sous ce rayonnage dans le fond de la serre, elle se dirigea directement vers son but, trouvant rapidement la fiole désirée. Elle subtilisa un échantillon, le glissant dans son sac quand une voix s'éleva dans la serre. Merlin. Elle eut un sursaut. Qui l'avait suivi ? Pourquoi ? C'était la tuile ! Elle se redressa, plissant les yeux pour voir à qui appartenait cette voix féminine. Merlin². Joan Beck. Merlin3 .

Qui plus est, elle s'approchait dangereusement d'elle. Bon sang, à quoi elle jouait ? Chéri avait bien remarqué ses regards, mais elle avait toujours pensé que c'était de la curiosité, pour savoir qui traînait avec son frère. Mais là, c'était franchement différent. Et en plus, elle l'avouait volontiers. Merlin. Elle voulait la faire tuer par Swann ? Grand Dieu, s'il apprenait ça, il allait finir dans le même état que Lian, ou pire. Elle était beaucoup trop proche, elle sentait beaucoup trop bon, et était beaucoup trop charmante pour que Chéri ne sente pas son cœur s’accélérait. Pourtant, elle n'avait jamais menti quand elle avait dit à Swann qu'elle n'était pas intéressé par sa sœur. Mais elle était ce qu'elle était, et le corps d'une femme si proche du sien la faisait réagir. Trop sans doute. Mais il fallait avouer qu'à Poudlard, elle n'avait jamais commis l'imprudence d'une relation, et.... Bon sang pourquoi lui disait-elle cela ? Chéri resta immobile, résistant aux pulsions qui semblaient encore plus présentes que d'habitude. Les hormones masculines sans doute.

« Joan... »

Sa voix fut rauque, comme bloquée dans sa gorge. Bon sang. C'était forcément un piège. Et pourtant. Pourtant, elle ne put s'empêcher de poser une main sur sa joue, la caressant délicatement. Elle était tellement faible face à une jolie fille. Surtout une jolie fille qui lui faisait une telle déclaration. Chéri s'approcha un peu plus d'elle. Et l'embrassa délicatement.

« Si ton frère apprend cela, je suis un homme mort. »murmura-t-elle à son oreille.

Elle resta penchée vers elle, ses lèvres proches de son oreille et chuchota :

« Pourquoi moi ? Lian ne te suffit plus ? Ou tu veux voir si je suis un salaud capable de voler la dulcinée d'un frère et la sœur d'un ami loyal ? Bravo, il faut croire que tu as ta réponse. »

Dire ces mots lui firent réaliser ce qu'elle étaient en train de faire. Merlin. Ne jamais succomber aux charmes d'une dame. Surtout pas cette dame. Swann allait la tuer. Lian aussi. Elle se recula.

« J'espère que ce baiser t'a diverti. Tu n'auras rien de plus pour tromper ton ennui. Désolé. »

Chéri croisa ses bras, remettant une distance vitale entre elles. Elle allait mourir. Doublement.

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______tell me the truth big boy
w/ Chéri Hastings

Tellement simple que c'en était cruel. Une belle cruauté, une volupté, un instant de plaisir piqué à vif par un doux poison nommé vérité.
J'échappais un rire qui résonna dans la profondeur de la serre. Chéri partait et avait déjà presque franchi le pas de la porte.

« Tu penses que je ne sais pas. Tu entrevois un semblant de jeu dans mes mots, mais tu ne doutes pas. Tu confonds séduction et inquisition. »

J'affiche un sourire satisfait à la mesure de l'ironie du moment. Chéri se pensait si séduisant que rien ne pouvait égaler son égo, visiblement. Je n'étais pas attirée, pas de ce bord là.

« Ton baiser ne m'a en rien divertis, mais pour ce qui concerne Swann et Lian, je ne dirais rien. C'est notre petit secret, je t'assures que tu sauras le garder, tu y es habitué. Quant à moi, il faudra que tu me fasses confiance tout simplement. »

Je cherchais la moindre trace d'une lueur dans ses pupilles, peut-être allait-il comprendre mais sous le poids de la peur, ne pas oser y croire. C'était si simple de lire en lui.
Je regardais autour de moi à la recherche d'un coin de table débarrassée puis m'asseyait dessus, mes pieds ne touchant pas le sol. Je jouais avec mes pieds tapant sur le rebord du meuble qui diffusait un son grave en écho dans toute la pièce. Si ce n'avait été moi qui l'effectuait, j'aurais probablement étranglé l'auteur de ce son.

Revenons-en à Chéri. J'étais bien loin d'avoir fini de faire pression sur lui, ça semblait si bien lui allait à vrai dire, cet air mi-étonné, mi-effrayé.
Je lui fis signe d'approcher, comme si j'allais lui dire un secret et que nous étions au milieu d'une foule. Je doutais qu'il ose s'approcher, pas après son dérapage évident à la première tentative d'approche. Le séduire n'était que l'amusement, je voulais le voir torturé par la révélation de son sexe dans une position compromettante.
Ce n'était pas que du sadisme, il y avait aussi une part de bonté dans ce geste. Evidemment il ne sautait pas aux yeux, surtout venant de moi. Mais malgré toutes mes qualités de manipulatrice, je n'étais pas le diable, et encore moins insensible. Chéri semblait être seul avec son secret, alors peut-être qu'après notre entrevue il serait capable de m'en parler.
Bien sur cet argument paraîtrait être une blague si on le répétait mais au fond, c'était aussi pour ça, outre la curiosité, que je le faisais.

« Fais moi confiance, viens là. »

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Chéri s'éloigna. Elle n'avait plus rien à faire ici. Elle ne voulait pas trahir ses valeurs. Elle ne voulait pas succomber à cette cruelle beauté. Seulement, son rire lui fit arrêter sa démarche si fière et sûre. Elle se retourna la toisant d'un regard surpris. Ses mots lui firent l'effet d'une décharge électrique. Son étonnement se transformant en méfiance. C'était impossible. Elle ne pouvait pas savoir ça. Elle ne pouvait pas parler de ça. Elle devait faire allusion à autre chose. Quelque chose de moins important. Son regard se fit perçant. Scrutant cette jeune fille dont elle ne savait finalement rien. Quelques mots de la part de Swann, quelques regards. Mais elle n'avait jamais été plus loin, elle n'avait jamais voulu la connaître. C'était peut-être une erreur. Elle ne se méfiait pas assez de ceux qu'elle ne connaissait pas. Ses muscles se crispèrent un peu plus quand elle reprit la parole. Elle se savait pas si elle se sentait plus blessé dans son ego ou dans sa crainte d'être découverte. Les deux sans doute.

Elle savait. C'était presque une évidence. Ses poings se serrèrent. Elle aurait voulu lui mettre une gifle, la faire taire avec violence, mais elle songea à Swann. Non, elle n'avait pas le droit. Et puis, taper une fille, ce n'était pas digne d'un gentleman. Chéri avança à nouveau vers elle. Elle resta à quelques mètres cependant. Elle la toisait avec méfiance. Et un soupçon de colère sans doute. Son ego en avait vraiment pris un coup.

« Une inquisition, n'est-ce pas ? Je croyais que Swann était extrémiste en surveillant tes fréquentations, mais tu es pire que lui. Néanmoins, je crois que tu te méprends, je n'ai rien à cacher. » répondit-elle avec peut-être une voix trop forte et appuyée pour être honnête.

Chéri resta face à elle, s'adossant à une table. Elle détestait le bruit de ses pieds sur le bois. Ce bruit résonnait comme son échec. Lui faire confiance ? Elle eut un rire en l'entendant. Un rire fort. Elle la regarda droit dans les yeux.

« Te faire confiance ? Alors que tu es persuadée de me piéger ? Alors que tu tentes de me manipuler ? Alors que tu me fais trahir mes amis ? Je ne suis pas certain de pouvoir accéder à ta demande. Mais je peux venir. »

Elle avança avec sa démarche arrogante, son regard défiant celui de la Serdaigle. Elle avait foi en sa métamorphose. C'était l'occasion de faire voler en éclat les soupçons d'une fille bien trop curieuse. Elle s'arrêta à quelques centimètres d'elle, ses pieds tapotant ses jambes à présent. Chéri posa ses bras de chaque côté de ses jambes, et se pencha pour murmurer à son oreille.

« Et maintenant, qu'est-ce que tu comptes faire ? Oh, et pardonne moi d'avance, mais ce qui vient de ce passer, c'est un secret que je ne saurai garder. J'ai trop d'estime pour eux, il m'est impossible de les tromper comme cela. Tout le monde n'a pas ton talent pour la fourberie.»

» Hastings Chéri
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