[Début Janvier 1943] Je ne reste pas longtemps... [Angélica]

Infirmière Angel ♥

"J'ai toujours su que je soignerai des gens. C'est ma passion, je dois le faire. Aider les autres les autres est plus qu'une vocation, c'est mon destin. Mais une chose est sûre, la vengeance est un sacré poison, mais je ne pardonnerai jamais ce que vous avez fait à ma famille."

Angélica n'était vraiment pas accoutumée à devoir se soigner elle-même. Elle soignait ses élèves sans la moindre faiblesse, elle en avait d'ailleurs vue des vertes et des pas mures, surtout avec ces deux jeunes filles, Sally et Scarlett, qui étaient tombées dans le lac et s'étaient faites attaquées.
Mais se soigner elle ... Elle devait l'avoir fait une demi-douzaine de fois, et seulement sur des petits bobos. Alors une blessure comme la sienne faite par une baguette magique, ce n'était vraiment pas du gâteau. Elle avait effectué les premiers soins avec sa baguette, pour enlever les fragments de magie qui auraient pu s'incruster dans sa peau, mais aujourd'hui, elle préférait désinfecter la plaie à la façon des humains. Elle trouvait que c'était plus ... bienfaisants pour le corps, et comme son état ne clamait pas l'urgence, elle pouvait se le permettre.
Personne n'était au courant de son état, elle ne voulait pas affoler les gens, et surtout, elle ne voulait pas qu'on la force à quitter Poudlard pour prendre du repos en ce temps de crise.
Alors elle ne se plaignait pas et se soigner elle-même, faisant au maximum pour ne pas que les gens remarquent son état.
Quand Salem était rentré dans l'infirmerie, elle était justement en train de se soigner. C'était l'un des rares moments où elle était seule à l'infirmerie : Pas de blessé, ses stagiaires étaient retournées étudier à Sainte Mangouste après les évènements de la nouvelle année auxquels elles avaient assisté, et les professeurs faisaient cours. Elle était donc parfaitement tranquille.
Depuis sa blessure, elle ne s'habillait qu'avec des pantalons souples et des chemises afin de ne pas compresser la première. C'était un style qu'on ne lui connaissait pas, mais qui pourtant, lui allait très bien, féminin, délicat et surtout, classique. Elle avait donc retiré sa chemise, puis, une fois en soutien-gorge, avait défait le bandage qui partait de ses cotes jusqu'à son bassin. La balafre qu'elle découvrit était impressionnante, les premières fois qu'elle l'avait vu, elle avait manqué de défaillir, mais s'était retenue tant bien que mal. Aujourd'hui, elle y était habituée. Elle avait pris un coton et l'avait imbibé d'alcool.
Le visage d'Angélica se déforma lorsqu'elle appliqua le liquide contre sa peau meurtrie. La douleur était vive et à la foi bienfaisante. Petit à petit, elle se calma et bientôt, elle put désinfecter en toute tranquillité.
Puis la porte de l'infirmerie s'était ouverte. La jeune femme n'était pas visible depuis l'endroit où elle était, cependant, elle avait une vue pleine sur la porte. Quand Salem apparut dans l'embrasure de cette dernière, elle ne put s'empêcher de sourire.
Elle le vit balayer la pièce du regard et commencer à faire demi-tour.

« Salem ! Je suis ici. Venez ! »

Sa voix avait transpercé le silence de la grande pièce remplie de lit et d'armoires pleine de médicaments. Rapidement, elle avait enfilé sa chemise, ne voulant pas perdre de temps à remettre un bandeau, et s'était mise à vue du jeune Auror.
Angélica souriait. Angélica était heureuse. Elle ne faisait plus attention à ce qu'elle montrait d'elle.
Elle avait imaginé que Salem vienne prendre de ses nouvelles, mais jamais elle n'avait pensé que cela se passerait réellement. Instinctivement, elle avait replacé une de ses mèches violettes derrière son oreille et regardait l'homme de loin. Elle lui fit un petit signe de la main pour affirmer sa présence et l'encouragea à venir.
Puis, elle se souvint que sa blessure pouvait encore suintée. Alors elle plaça un de ses bras pour cacher un maximum de celle-ci.
Elle s'avança doucement vers l'homme et le regarda, un léger sourire. Quand elle fut à sa hauteur, ne sachant pas comment le saluer, elle préféra parler. Cependant, ses mots se perdaient et se mélangeaient, son esprit réfléchissant trop par rapport au taux de mots qu'elle pouvait débiter à la seconde.

« Que me vaut l'honneur de votre visite ? Que s'est-il passé après que nous avons été séparés à Pré-Au-Lard ? Vous n'avez pas été blessé ? Vous allez bien ? Qui était ces hommes ? »

Les joues de la jeune femme s'empourprèrent quand elle se rendit compte de ce qu'elle venait de faire. Elle ferma un peu les yeux, gênée, et se pencha légèrement.

« Pardonnez moi, je me faisais du soucis ... Vous avez l'air d'aller bien, ça me rassure. »

Peu à peu, la chaleur du visage de la jeune femme retomba et elle retrouva son teint naturel, son sourire attentionné. Sa mèche rebelle avait repris sa place sur sa joue, elle ne voulait pas la remettre, elle préférait attendre la réponse de cet homme, se demandant comment sa nature froide nouvelle réagirait face à cet élan d'inquiétude qui pouvait être très mal interprété.

Infirmière Angel ♥

"J'ai toujours su que je soignerai des gens. C'est ma passion, je dois le faire. Aider les autres les autres est plus qu'une vocation, c'est mon destin. Mais une chose est sûre, la vengeance est un sacré poison, mais je ne pardonnerai jamais ce que vous avez fait à ma famille."

Le coeur de l'infirmière s'emballa lorsqu'un sourire s'étira sur les lèvres de son ami d'enfance. Elle avait l'impression de le revoir, quand il était jeune. Elle avait l'impression que tout n'était pas perdu.
Mais Salem n'était plus comme avant, et suite à ses questions précipitées soudaines, son sourire s'était affaissé, laissant place à une neutralité implacable. Dans la foulée, il avait répondu à une grande partie de ses questions sans trop de détails, et enfin, il avait interrogé la femme aux étranges cheveux violets sur sa propre santé. Angélica détourna légèrement le regard en assurant que tout allait pour le mieux, qu'il n'avait pas de soucis à se faire.

« J'ai réussi à me faufiler dans une ruelle, j'ai administré les premiers soins à une dizaine de sorciers avant d'être rappelée d'urgence à Poudlard. J'ai rencontré deux ou trois Mages Noirs, mais pas de quoi me blesser grièvement. »

Elle s'était ensuite retournée et dirigée vers une petite armoire de laquelle elle sortit un plateau, deux tasses et une théière. Ses yeux bleus avaient cherché un thé odorant et apaisant puis ses doigts fins l'avaient déposé aux côtés des tasses. Elle ne s'était pas retournée vers Salem pour lui proposer délicatement :

« Vous prendrez bien un thé avec moi Monsieur Lambertson ? »

Elle déposa au fond du récipient principale une boule en fer remplie de thé et se dirigea vers le gros chaudron plein d'eau bouillante qui flottait au dessus du feu. De celle-ci, elle remplit la théière et la ramena sur le plateau. Quand elle voulut le soulever, une douleur vive à la hanche lui fit serrer les dents. De toute évidence, le poids était encore bien trop important pour elle à ce niveau de la guérison. La plaie avait instantanément suintée, humidifiant sa chemise blanc cassée d'un liquide jaunâtre assez clair.
Par réflexe, elle avait reposé le plateau sur son bureau et plaquée sa main contre son côté, plissant les yeux et serrant les dents.
Elle ne faisait déjà plus attention à ce qui l'entourait, pas même à son amour d'enfance, elle était obnubilée par sa douleur. Seule la bonne odeur du thé s'infusant à quelques centimètres d'elle parvenait à l'apaiser.

Infirmière Angel ♥

"J'ai toujours su que je soignerai des gens. C'est ma passion, je dois le faire. Aider les autres les autres est plus qu'une vocation, c'est mon destin. Mais une chose est sûre, la vengeance est un sacré poison, mais je ne pardonnerai jamais ce que vous avez fait à ma famille."

Angélica ne tiqua pas immédiatement en sentant les mains de l'auror la soutenir alors que la douleur lui lacérer le ventre. Elle le laissa la guider jusqu'au lit le plus proche afin qu'elle puisse s'y asseoir.
Dans la voix de son ami d'enfance elle avait su sentir l'inquiétude quand il avait prononcé son nom. Salem paraissait tellement doux dans ses gestes, c'était tellement étonnant du lui actuel. La jeune femme eut l'impression de retrouver le gamin avec qui elle avait passé sa scolarité et même si la douleur ne lui permettait pas de sourire, trop vive, un éclat de chaleur parcourut son coeur.
Cependant, le caractère de l'auror reprit vite ses droits quand il somma l'infirmière de s'asseoir. Angélica laissa donc sa place de soignante pour devenir la soignée sans grincher. La douleur était tellement vive qu'elle n'aurait de toute façon pas osé.
Une fois assise, elle apprécia le silence de Salem. Elle releva sa chemise à l'endroit de sa blessure et constata que la plaie avait énormément suinté.

« J'ai dû faire un faux mouvement .. La plaie a dû légèrement se rouvrir. Oh Salem, je suis désolée de vous faire subir ça maintenant. Je pensais que la cicatrisation était plus avancée. »

Avec un moue légèrement crispée, elle commença à défaire son bandage, cependant, il tirait légèrement car un peu de liquide avait séché autour de la blessure et s'était accroché à la bande. Avant de finir de défaire le tissu, elle préféra demander de l'aide à son ami d'enfance. De toute façon, maintenant qu'il était avec elle et qu'il savait, autant aller jusqu'au bout. Alors, elle leva ses yeux bleus vers lui, avec un regard timide.

« Il faut que je nettoie la plaie et que je refasse le bandage ... Est-ce que vous pourriez aller dans l'armoire à côté de mon bureau et attraper une bande neuve, des compresses et un pot avec une sorte de pâte verdâtre dedans s'il vous plait ? »

Angélica laissa son regard posé sur le visage si fin de son ami d'enfance jusqu'à ce qu'il lui donna sa réponse. Elle espérait qu'il ne serait pas trop sévère avec elle de ne pas lui en avoir parlé. Il fallait dire qu'il était compliqué pour quelqu'un qui s'occupe de la santé des autres de demander de l'aide pour la propre sienne.