En le voyant se masser les tempes je crains d’avoir été trop loin… Ce doit être ma malédiction… J’ai tellement peur d’une nouvelle proximité que je tiens les hommes qui me plaisent à l’écart. J’aurai voulu que les choses se fassent plus doucement… Ça devient vieux jeu… C’est une habitude d’avant-guerre… Avec la guerre, les gens prennent moins de temps à se lier, même si de notre côté nous ne sommes pas touchés au même point que les moldus… Mais j’aimais comme les choses se passaient avant… Je sais que c’était sans doute parce que j’étais une petite fille et que j’étais pleine de rêves… Mais ça me plait toujours… Je me suis précipitée avec mon mari c’est vrai mais les choses étaient différentes.
Seulement je préfère encore que tout se passe trop vite que le fatiguer et qu’il change d’avis sur moi… Je le regarde se lever, je croyais qu’il allait me parler, peut-être même qu’il allait se fâcher contre moi… J’avais peur qu’il ne me dise tout ce que je crains l’entendre dire… Mais finalement ça n’est pas à moi qu’il s’adresse. Il se tourne vers ses invités et leur annonce la suite de la fête. Je ne sais pas encore si c’est pire… Je soupire et baisse les yeux avant de retirer mon masque et commencer à m’éloigner. J’étais prête à rentrer chez moi mais tout à coup il m’entraine à l’écart. Je le regarde avec surprise mais je me sens très vite désarçonnée par son regard et je sens une étrange chaleur se développer dans ma poitrine.
Je le fixe, hébétée. Je fais un pas en arrière, pas vraiment pour l’éviter. Il me dit des choses que je n’ai jamais entendu et ça me surprend. Si je n’étais pas figée je ne pourrais pas résister à l’envie de lui sauter au cou.
Après un moment je finis par lui sourire timidement.
-Monsieur Von…
Je m’interromps.
-Ivan…
Je regarde autour de nous… Les gens se sont mis à chercher mais ils n’ont pas l’air d’oser nous approcher…
-Avez-vous prévu encore beaucoup de choses pour cette soirée ?